vendredi 12 août 2005

PARTICIPER AU DÉBAT SUR LE TERRORISME: UN DÉFI MAJEUR POUR L'ÉGLISE


Au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le terrorisme, certaines avec lucidité et discernement d’autres avec passion et chauvinisme, l’Église ne peut demeurer à l’écart de ce débat, tout aussi important sinon plus que celui sur le mariage. Il lui revient de puiser dans les valeurs fondamentales de vérité, de justice et de liberté que lui inspirent les Évangiles et sa foi en Jésus de Nazareth pour démasquer les mille et un visages du terrorisme. Cette contribution de l’Église devrait alimenter la réflexion des chrétiens et s’ajouter à celles des Nations Unies qui préparent actuellement un texte à être soumis aux membres de l’Assemblée générale, définissant et condamnant le terrorisme.

Déjà, nos journaux ont porté à notre attention des réflexions fort intéressantes qui permettent de sortir de la seule conception du terrorisme que les Etats-Unis et leurs alliés ont donnée suite aux attentats du 11 septembre 2001. Je me permets de relever, entre autres, cet article fort éclairant de Denys Mehdi Duchêne, paru dans l’édition du 6 août du journal Le Soleil, sous le titre « IL FAUDRA INCLURE AUSSI LE TERRORISME D’ÉTAT… » L’auteur relève et analyse la dimension religieuse, la dimension historique et la dimension géopolitique des diverses formes de terrorisme auxquelles elles donnent lieu. Il faut également mentionné cet autre article publié cette fois-ci dans le journal Le Devoir, en date du 8 août 2005 sous le titre : « Non, Omar Aktouf n’avait pas (complètement) tort ! » Dans ce dernier article, Sofiene Amira, doctorant à l’Université Laval, ouvre le débat au-delà des passions et de certaines idéologies qui enlèvent à la raison la sérénité et l’ouverture d’esprit pour analyser en profondeur le phénomène du terrorisme. De quoi élargir l’éventail du débat.
( http://www.ledevoir.com/2005/08/08/87779.html?363)

En juin dernier, Cuba a pris l’initiative d’un forum international sur cette question du terrorisme. Pendant trois jours, des représentants d’une quarantaine de pays ont débattu de cette question. Un compte rendu de ces débats a été publié. Les analystes sérieux ne pourront ignorer ou passer sous silence cette réflexion. S’ajoutent également tous ces forums qui débattent de cette question sur de nombreux sites internet. Toutes les formes de violence sont-elles du terrorisme ? Sinon comment faire pour s’y retrouver dans son usage ?

L’Église a sans doute beaucoup à dire sur cette question qui interpelle de façon particulière sa catholicité. Elle n’est liée par aucun intérêt national au profit duquel on ramène trop souvent l’intérêt de l’humanité toute entière. Sans doute, devra-t-elle également projeter un éclairage nouveau sur certains passages de l’Apocalypse et tout particulièrement sur celui que l’on retrouve au chapitre 11 où il est question des deux témoins dont le profil en ferait de nos jours des terroristes notoires.

Un défi de taille pour prendre ses distances à la fois des pouvoirs en place, des intérêts en cause et des idéologies dominantes au milieu desquelles elle évolue. Beaucoup de courage également pour vaincre ses peurs et prononcer une parole qui soit signifiante et éclairante pour l’humanité toute entière.

Oscar Fortin

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