jeudi 27 avril 2006

BEN LADEN ET LA RESPONSABILITÉ DU PEUPLE

La dernière intervention de Ben Laden établit le principe selon lequel personne ne peut se laver les mains, peuples et gouvernements confondus, des actions menées par leurs armées sur le terrain de la guerre qui font et continueront de faire des dizaines et des centaines de milliers de morts et de blessés dans les pays soumis à leur occupation.











BOMBARDEMENT EN IRAK VICTIMES INNOCENTES


"Ils bombardent nos maisons qui abritent nos frères et leurs enfants en Palestine, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie et au Pakistan (…) La guerre est une responsabilité partagée entre les peuples et les gouvernements. La guerre se poursuit et les populations renouvellent leur allégeance à leurs dirigeants et maîtres. Ils envoient leurs fils sous les drapeaux pour se battre contre nous et ils continuent à apporter un soutien financier et moral tandis que nos pays sont en feu et que nos foyers sont bombardés et nos peuples tués." (AVRIL 2006)



ATTENTAT ESPAGNE ATTENTAT LONDRES
En énonçant ce principe, il apporte la justification morale, pour lui et son organisation, de s’en prendre indistinctement aux populations civiles, aux gouvernements en place et aux diverses forces utilisées contre l’Islam, les musulmans, leurs richesses naturelles et Mahomet. Il y a là une interrogation sérieuse qui nous est posée, qui est posée à nos moralistes, aux défenseurs des « démocraties représentatives». Ces questions deviennent particulièrement percutantes lorsque des « actes terroristes » que nous prenons bien soin de distinguer des « actes de guerre » se produisent dans nos pays au dépend de populations que nous disons tout à fait innocentes des actions menées par nos gouvernements et nos armées. Sommes-nous comme population aussi responsables que le suggère Ben Laden ou aussi innocents que le disent les dirigeants et les porte-parole de nos sociétés ?
Je n’ai pas de réponse, mais d’un point de vue humaniste et chrétien, il ne peut y avoir deux étalons de mesure selon que l’on est d’un côté ou de l’autre. Un être humain est un être humain et pour ceux qui se disent chrétiens, il est un frère et un fils de Dieu. En tant que démocratie il faut que nous répondions d’une façon ou d’une autre de nos actes de guerre qui tuent et blessent nombre de civils innocents, d’enfants, de femmes, de vieillards etc. Qu’avons-nous à répondre à Ben Laden et à la communauté internationale? Quelles sont les vérités qui nous sont cachées et les mensonges qui nous endorment au point de nous désintéresser complètement de ce que font nos représentants politiques et nos chefs religieux ? De quelle démocratie voulons-nous nous faire les apôtres, les missionnaires ?

Nous n’en sommes pas au débat sur la foi en l’Islam ou sur celle au christianisme, mais à celui du respect et de l’attachement que nous accordons à tous les humains dans leur dignité, dans leurs valeurs, dans leurs richesses, dans leur liberté, tant individuelle que collective, dans leur droit de vivre et de s’organiser. Force est de reconnaître que nous ne sommes pas le modèle que nous disons être et que par nos dirigeants et les forces politiques et économiques qui les entourent nous portons la responsabilité de bien des maux, de bien des crimes, de bien des injustices et de bien des hypocrisies. Amener nos représentants gouvernementaux à reconnaître ces torts, conduirait inévitablement à une toute autre dynamique dans les relations entre les peuples actuellement en conflits. Des milliers de vies pourraient être sauvées, Des milliards de dollars économisées, et que dire d’un nouvel ordre mondial qui se fonderait sur une véritable volonté de justice, une authentique recherche de la paix et de la vérité, sur une nouvelle solidarité des humains de la terre pour répondre aux nombreux défis de ces deux tiers de l’humanité à qui font toujours défaut les nécessités indispensables à leur subsistance.

Il est évident que pour Ben Laden et les groupes qu’il dirige, les populations civiles, religieuses, politiques, économiques et militaires des pays qu’il identifie à l’Occident chrétien sont tous responsables des tragédies qui résultent de l’envahissement et de l’occupation des pays que sont l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan et d’une certaine manière la Palestine. Il ne fait pas de doute pour eux que si nos forces armées sont dans ces milieux pour les combattre c’est parce que nous acceptons que nos représentants politiques prennent ces décisions.

Il est donc important, si nous ne sommes pas d’accord avec ces initiatives, que nous prenions la parole, que nous participions aux débats, aux sondages, aux manifestations contre ces guerres et surtout que nous amenions nos candidats politiques à se commettre sur le sujet de manière à les exclure, si nécessaire, de toute représentation politique. Ben Laden met sur la table l’offre d’une trêve de longue durée. Qui de nos élites aura le courage de dire que c’est peut-être là une occasion de sortir du cercle infernal de la violence, laquelle ne fera qu’engendrer la violence ? C’est pourtant à cet état d’esprit que Benoît XVI faisait référence dans son message de la Journée mondiale de la paix, le premier janvier dernier.

« La vérité de la paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle les encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparents dans les discussions et fidèles à la parole donnée.» (Journée mondiale de la Paix, janvier 2006).

À nous, de prendre maintenant la parole à temps et à contre temps et d’agir en conséquence.

Oscar Fortin
26 avril, 2006

dimanche 23 avril 2006

LE CANADA ET LA LUTTE AU TERRORISME

gmagoe

Déjà nous savons que la nouvelle orientation prise par les forces armées canadiennes en Afghanistan n’en est plus une de maintien de la paix et d’aide à la reconstruction mais de lutte offensive sur le terrain contre, selon notre Premier ministre, les terroristes. Notre voisin du sud en est très fier et il ne manque pas d’occasion de le lui faire savoir. Encore tout récemment il lui a fait l’honneur, entre autres, lors de leur rencontre à Cancun, de le faire monter dans l’hélicoptère Présidentiel. Un moment d’intimité, sûrement fort apprécié, permettant des confidences sur l’indispensable complémentarité des deux voisins.


Il est certain que M. Bush peut respirer un peu plus maintenant qu’il a un allié conquis d’avance et tout disposé à aller dans le même sens que lui. M. Harper sait ce qui plaît à son voisin et n’hésite pas à passer à l’action. C’est le cas avec le nouveau Gouvernement palestinien à qui il a coupé, sans attendre, les vivres. Ce fut également le cas avec le nouveau gouvernement de Biélorussie en suspendant, sans attendre là aussi, les relations diplomatiques. C’est que le processus électoral n’aurait pas été respecté et des fraudes auraient été détectées. Démocratie oblige. D’ailleurs, M. Harper n’entend pas à rire. Ces jours derniers, le gouvernement canadien a refusé que l’avion transportant le Président de la Biélorussie fasse une escale technique au Canada, alors qu’il se dirigeait pour une visite officielle à Cuba. Tout au plus lui a-t-on permis de voler dans l’espace aérien canadien. Que les chefs d’État des 191 membres des Nations Unies se le tiennent pour dit. Avec M. Harper il n’y aura pas de passe-doigt.


Ce matin, les journaux rapportaient que le Canada vient d’octroyer 2 M $ pour la lutte au terrorisme dans les Caraïbes et en Asie. Sous ce titre on apprend que deux organisations, le Groupe d’action financière des Caraïbes et le Groupe anti-blanchiment de l’Asie auront à décider de l’usage qui en sera fait. Le responsable de la diplomatie canadienne, Peter MacKay, a justifié cette aide en disant : « Le Canada s’est engagé à aider les pays en développement à lutter contre le terrorisme. » Or dans les Antilles, il y a actuellement quatre pays particulièrement visés par des actions terroristes : le Venezuela, Cuba, la Bolivie et Haïti.


Dans chacun de ces pays il y a des groupes organisés, travaillant en étroite collaboration avec d’autres groupes étrangers, qui reçoivent du financement extérieur pour créer le chaos et perpétrer des actions terroristes. Le plus connu de ces terroristes, mais non le seul, est Luis Posada Carrilles qui a à son actif l’explosion, en 1976, d’un avion de Cubana aviation faisant plus 73 morts, divers attentats à la bombe dans des endroits publics, hôtels et restaurants, à la Havane. Il est actuellement détenu au Texas pour entrée illégale aux Etats-Unis, mais sans aucune accusation pour actions terroristes. Le Venezuela demande son extradition pour le juger pour l’attentat perpétré, en 1976, contre l’avion cubain. À ce jour cette demande a été rejetée. Il y a également le groupe terroriste ALPHA 66 qui opère à partir du territoire des Etats-Unis pour perpétrer des attentats terroristes à Cuba. Bien que des caches d’armes aient été mises à jour récemment, aucune accusation n’a été portée contre cette organisation comme l’exige la loi étasunienne antiterroriste.


Est-ce que le Canada, dans l’esprit de son engagement contre le terrorisme, peut s’engager à faire les pressions nécessaires pour que les Etats-Unis agissent avec toute la rigueur de sa loi contre ces terroristes qui s’en prennent à certains pays de la région des Caraïbes ? Que Carlos Posada Carrilles soit remis aux autorités compétentes du Venezuela. Que le groupe Alpha soit démantelé et que les responsables soient arrêtés afin que justice soit rendue ? Est-ce possible également que le Canada offre par une démarche officielle toute sa collaboration aux pays de la région des Caraïbes particulièrement visés par des attentats terroristes ?


Il serait intéressant que le Canada donne un message clair quant à sa détermination de lutter contre toutes les formes de terrorisme qui menacent la paix et la stabilité des États. Il démontrerait ainsi sa détermination, son indépendance et les valeurs qui animent le peuple canadien. Autrement, il sera vite perçu comme un État associé aux Etats-Unis au même titre que Porto Rico et sa crédibilité sur la scène internationale sera assimilée à celle de son voisin du Sud. Le peuple canadien dans tout cela sera ramené à un rôle de second plan, à un rôle de figuration pour faire exister, le temps d’une élection, la démocratie.


Oscar Fortin
23 avril 2006

http://humanisme.over-blog.com

dimanche 9 avril 2006

NE PLEUREZ PAS SUR MOI


LA PASSION RACONTÉE PAR LES ÉVANGÉLISTES témoigne tout autant de la cruauté dont l’humain est capable que de l’amour qui permet de dépasser la haine qui la rend possible. Si nous sommes bouleversés par autant d’acharnement à frapper, à ridiculiser, à faire souffrir, n’oublions pas que nous portons tous quelque part en nous cette capacité de cruauté et de haine. Chaque peuple, chaque Église, chaque système politique, chaque classe sociale a son histoire d’horreurs. Le pouvoir religieux représenté par le grand prêtre Caïphe, le pouvoir politique représenté par le gouverneur Pilate, le pouvoir de la consommation représenté par le roi Hérode ont toujours trouvé, hier et aujourd'hui, de bons motifs pour arrêter, torturer, assassiner. L’histoire récente de l’humanité est remplie de ces horreurs. Et tous y trouvent de bons motifs pour mobiliser les foules en leur faveur.

PLEUREZ SUR VOUS-MÊMES ET VOS ENFANTS

Les torturés, que ce soient ceux en Irak, à Guantanamo, dans diverses prisons secrètes du monde sous commandement étasunien ou encore ceux moins récents du Plan Condor mené de main de fer par les régimes militaires de l’Amérique latine, témoignent de l’atrocité dont l’homme est capable en même temps que du courage qui rend les victimes capables de supporter autant d’ignominie. Dans un passé pas encore lointain les plus âgés se souviendront des atrocités commises au Chili, en Argentine, au Brésil, en Bolivie et dans pratiquement tous les pays de l’Amérique centrale. Le souvenir des militaires dans ces pays et les témoignages des tortures et assassinats commis sous les regards approbateurs des trois grands pouvoirs qui dominent toujours nos sociétés ne peuvent que donner un sens très prophétique de ces paroles de Jésus « ne pleurez pas sur moi mais sur vous-mêmes et vos enfants ». Ces derniers seront dans certains cas les tortionnaires eux-mêmes et dans d’autres cas les victimes de ces tortionnaires.
Les deux photos qui suivent nous montrent Unai Romano, accusé de faux témoignage pour avoir dénoncé les tortures dont il fut lui-même la victime.

De quoi faire comprendre pourquoi les disciples d'Emaus et les apôtres n'aient pas reconnu Jésus après sa résurrection.

LE PLAN CONDOR EN AMÉRIQUE LATINE

Ces deux chefs d’état, Pinochet au Chili et Videla en Argentine, ont été les bras exécutants d’une opération qui a fait prisonniers, torturé et tué des milliers de personnes en Amérique du Sud avec la bénédiction des autorités religieuses officielles et les maîtres de la Maison Blanche à Wahsington. Nos medias ont été bien prudents pour ne pas éveiller la conscience des peuples dont les dirigeants se faisaient complices de pareils crimes. Ce silence est d’autant plus compréhensible qu’ils sont pour la grande majorité entre les mains de ceux-là même qui commanditent ces interventions. Si Caïphe est parvenu à monter la foule contre Jésus comment, ceux qui contrôlent les medias et les subtilités de la manipulation n’y arriveraient-ils pas ? La vérité n’est pas toujours bonne à dire surtout lorsque nous avons des choses à cacher. Par contre le mensonge est bien utile lorsque nous avons des ennemis à éliminer. Bien des héros deviennent des diables et bien des diables deviennent des héros.

QUE PENSER DES MASSACRES ET TORTURES EN IRAK ?


Ces images ne sont pas le produit de la Chine communiste ou encore de Cuba sous la gouverne de Fidel Castro, mais bel et bien de notre Occident chrétien qui pleurera, durant la semaine sainte, la passion et la mort du Christ. Il faut croire que Jésus nous répète de nouveau : NE PLEUREZ PAS SUR MOI, MAIS PLEUREZ PLUTÔT SUR VOUS ET VOS ENFANTS.

UN EXAMEN DE CONSCIENCE S’IMPOSE

QUE FONT LES CAIPHES, LES PILATES ET LES HÉRODES D’AUJOURD’HUI POUR QUE CESSENT CES BARBARIES ET QUE CHAQUE ÊTRE HUMAIN, PEU IMPORTE SON LIEU DE NAISSANCE, SA CULTURE, SES CROYANCES, LA COULEUR DE SA PEAU, SOIT RESPECTÉ NON PAS SEULEMENT COMME UNE CRÉATURE DE DIEU MAIS COMME UN ENFANT DE DIEU ? LA COMPLICITÉ D’HIER ENTRE CES TROIS POUVOIRS SERAIT-ELLE DONC TOUJOURS LÀ ET PRÊTE À COLLABORER?


COMBIEN DE NOS ÉVÊQUES SE MOBILISENT POUR DÉNONCER CES MASSACRES ET ENTRAÎNER LEURS FIDÈLES À NE PAS CRAINDRE LES REPRÉSAILLES POUR S’Y OPPOSER? COMBIEN DE POLITICIENS SE COMMETTENT EN CONSCIENCE POUR DÉNONCER DE PAREILLES PRATIQUES ET SE DISSOCIER DES PARTIS QUI S’EN FONT LES PROMOTEURS SOURNOIS ? COMBIEN DE GENS D’AFFAIRES SE DÉCLARENT OUVERTEMENT CONTRE DE TELLES INTERVENTIONS ET MENACENT LES AUTORITÉS CONCERNÉES DE LEUR RETIRER LEUR APPUI ?


NE DEVONS-NOUS PAS, COMME PIERRE, PRENDRE CONSCIENCE DE NOS TRAHISONS ET DE NOUS EN REPENTIR POUR DE VRAI?

BON VENDREDI SAINT AUX GENS DE BONNE FOI

Oscar Fortin
8 avril 2006

dimanche 2 avril 2006

CONGRÈS EUCHARISTIQUE 2008

UN RENDEZ-VOUS AVEC JÉSUS DE NAZARETH

L’idée d’un Congrès Eucharistique parallèle à celui organisé par l’Institution ecclésiale m’est venue, ce 2 avril, alors que j’étais à Sainte-Anne de Beaupré pour la célébration eucharistique du midi. J’y ai alors vu l’Eucharistie comme l’expression donnée par Jésus lui-même d’une solidarité universelle faite de partage et de don de soi avec toute personne de bonne volonté. J’y ai vu l’occasion de donner de nouveau la Parole à ce Jésus de l’Histoire qui est allé suffisamment loin dans ses engagements religieux et sociaux pour que les pouvoirs en place, CAIPHE, PILATE ET HÉRODE, se mettent d’accord pour le condamner à mort.

J’y ai vu Jésus prenant de nouveau la Parole en ce début du XXI ième siècle, libre de toute dépendance politique et religieuse, pour annoncer à toute personne de bonne volonté UNE BONNE NOUVELLE, CELLE-LÀ MÊME QUE MARIE, SA MÈRE, PRÉDISAIT DANS SON ENTHOUSIASME À SA COUSINE ELISABETH :

« Car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, il a comblé de biens les affamés et renvoyés les riches les mains vides.» (Lc. 1, 49-43)

À un moment où l’humanité dispose des ressources et des technologies pour permettre à tous les humains de la terre de goûter la vie et d’y trouver source d’inspiration et de croissance, force est de constater que plus des deux tiers des humains manquent du nécessaire alors que moins d’un tiers en ont plus qu’ils ne peuvent en consommer. Il y a là un problème de JUSTICE qui est au cœur des Évangiles et pour lequel beaucoup luttent, certains au risque de leur vie sans cesse menacée par les puissances en place.

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le royaume des cieux est à eux » (Mt.5,10)

Également, force est de constater que les grands leviers des pouvoirs politiques, économiques et religieux du monde sont entre les mains de cette minorité qui occupent les sièges importants dans les organismes gouvernementaux, les institutions internationales et les Églises, toute confession confondue. Nous sommes encore bien loin de cet ordre donné par Jésus à ses disciples : « Que le plus grand parmi vous prenne la place du plus jeune, et celui qui commande la place de celui qui sert… » (Lc.22, 26)

On ne peut taire la violence qui s’impose un peu partout à travers le monde. Cette dernière porte autant de noms que ceux de conquête, de domination, de fanatisme religieux, d’exploitation, de sauvegarde de privilèges, de guerre préventive. Cette même violence, malheureusement, sait se couvrir d’un langage qui vient chercher la bonne conscience des gens de bonne foi : c’est le langage de la démocratie, de la lutte au terrorisme, de la défense d’intérêts nationaux, de sauvegarde des libertés religieuses etc.

Dans ce contexte, il est important que croyants et non croyants entendent de nouveau ce Jésus de Nazareth proclamer une autre fois pour le monde d’aujourd’hui le Sermon sur la montagne, faisant l’éloge des béatitudes pour ceux et celles qui sont engagés dans une action de solidarité, de paix, de justice, de sincérité et de vérité. Il nous faut également l’entendre dénoncer ceux et celles qui cultivent le mensonge, la manipulation sous toutes ses formes, la récupération des symboles mobilisateurs pour satisfaire des ambitions personnelles ou corporatives de domination. Le contrôle des moyens de communication et l’emprise des idéologies sur ces derniers ne permettent plus les échanges portés par le désir de la vérité, de la justice, de la paix et du respect des différences.

Il nous faut également l’entendre de nouveau sur l’hypocrisie de ceux et celles qui se réfugient derrières le paravent des fonctions institutionnelles pour s’approprier le pouvoir de Dieu au nom duquel ils imposent leurs propres ambitions et idéologies en mettant sur les épaules des autres des fardeaux qu’ils ne peuvent eux-mêmes porter. L’exclusivité de l’action de l’Esprit dont se prévalent certaines autorités pour déterminer ce qui est bon et mauvais ne permet pas une écoute de ce même Esprit s’exprimant également à travers tout croyant.

QUÉBEC 2008 doit être un cri de liberté pour toutes les personnes de la terre et une mise à nue des tromperies qui leurrent les personnes de bonne volonté. Il doit être l’occasion d’une renaissance de la foi qui prend source de vie en la Parole même de ce Jésus mis à mort mais également ressuscité et à qui tout pouvoir a été remis. Ce sera l’affirmation d’une ÉGLISE DONT LA TÊTE EST LE CHRIST ET L’ÂME SON ESPRIT.

Il faut que le PAIN PARTAGÉ arrive à toutes les personnes de la terre ET QUE LE SANG VERSÉ permettent à tous de vivre comme des fils de Dieu. Québec 2008 doit être l’occasion pour toutes les personnes de bonne volonté d’exprimer leur solidarité en partageant ce qu’ils ont et en donnant ce qu’ils sont. Ce sera la forme la plus concrète d’EXPRIMER l’ACTION DE GRÂCE QU’EST ÉGALEMENT L’EUCHARISTIE.

Un Congrès eucharistique, qui s’enfermerait dans le monde des cérémonies et des liturgies pour ne faire que la promotion de l’institution ecclésiale et de ses dirigeants tout en continuant de servir de levier aux pouvoirs dominants de notre Occident chrétien, serait une farce qui tomberait à plein sous les invectives de Jésus à l’endroit du Sanhédrin, des scribes et des pharisiens que nous décrit le chapitre 23 de l’Évangile selon Mathieu.

La tribune qui peut le mieux permettre l’expression de cette PAROLE DE JÉSUS DE NAZAREHT est celle portée par ces milliers de croyants et ces milliers d’autres engagés au service de la justice dans le monde et oeuvrant pour une solidarité qui arrive à tous les humains de la terre. Les mouvements d’action catholique, ceux oeuvrant pour de développement de systèmes politiques et économiques orientés au service des intérêts des collectivités, assurant la santé, l’alimentation, l’éducation, la participation à l’organisation de la vie politique, économique et religieuse sont au nombre de ces témoins de la Bonne nouvelle. Tous devraient se donner rendez-vous à Québec à l’occasion du Congrès Eucharistique organisé officiellement par les représentants institutionnels de l’Église. Le précédent du Sommet parallèle au Sommet des Amériques peut servir de référence pour l’organisation de ce Sommet réalisé dans le cadre religieux du Congrès Eucharistique.

Oscar Fortin
2 avril 2006

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