vendredi 22 décembre 2006

NOËL

BONNE NOUVELLE, MAIS POUR QUI ?

NOËL est porteur de joie, d’activités qui inspirent le partage et la solidarité. Il est devenu dans nos sociétés, dites développées, une Fête culturelle marquée par les : « party de bureau », la bonne bouffe, de bonnes beuveries et des activités familiales spéciales. C’est, pour tous, la course aux cadeaux et aux aubaines que les circulaires se disputent. Les commerces font sonner les tiroirs caisses comme en aucun autre moment de l’année. Des chants de Noël, inspirés de traditions religieuses et populaires, viennent donner à cette période l’ambiance de Fête. Ce sera pour certains la cueillette des paniers de provisions, pour d’autres, la visite de malades ou de personnes isolées. Les rues s’illumineront des lumières décoratives des maisons et les arbres de Noel feront leur apparition dans les salons et les places publiques. Les enfants rêveront à leurs cadeaux et solliciteront les Pères Noël mis à leur disposition. Plusieurs, même s’ils ne sont plus des pratiquants d’église, iront à la messe de « minuit » du 25 décembre, pour y écouter le Minuit chrétien et les chorales avec leurs chants traditionnels. Un temps qui remet dans l’ambiance des meilleurs souvenirs d’enfance. C’est ce que nous pouvons appeler notre NOËL CULTUREL, notre TEMPS DES FÊTES. L’évènement historique qui en est l’inspiration première apparaît davantage en toile de fond avec ses crèches, ses anges et ses chants. Le « GLOIRE À DIEU AU PLUS HAUT DES CIEUX ET PAIX SUR TERRE AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ » résonne dans toutes les églises et dans les rencontres familiales.

Mais qu’en est-il vraiment de cet évènement d’il y a 2000 ans qui rappelle la naissance de Jésus de Nazareth? En quoi cette naissance peut-elle être une BONNE NOUVELLE pour les deux tiers de l’humanité qui crépissent dans la misère, le sous développement, qui sont exploités, maltraités, poursuivis et humiliés dans leur dignité, qui sont victimes desguerres en Irak, en Afghanistan, au Darfour, en Palestine et dans beaucoup d’autres endroits ? En quoi cette fête peut-elle être une BONNE NOUVELLE pour ceux et celles de nos sociétés, dites « développées », qui se sentent impuissants, manipulés, trompés, utilisés par des médias de communication de plus en plus serviles et par des pouvoirs politiques, économiques et religieux aux intérêts suspects répondant davantage à des idéologies, à des ambitions personnelles et partisanes qu’à ceux de l’humanité toute entière ? En quoi NOËL peut-il être UNE BONNE NOUVELLE pour les familles brisées, les enfants placés ou laissés à eux-mêmes, les travailleurs mis à pied suite à la fermeture d’usine ou de réorganisation d’entreprise ? Force est de constater que l’accès à la consommation n’arrive pas à résoudre tous les problèmes, même si à l’occasion, il permet d’en oublier la réalité ou d’en reporter les conséquences. Les taux de suicides et le nombre de dépressions parlent par eux-mêmes.

Le « GLOIRE À DIEU AU PLUS HAUT DES CIEUX que les chrétiens chantent» ne serait-il pas une manière subtile de retourner Dieu là d’où il vient, à savoir le plus loin possible pour mieux le modeler par la suite selon nos besoins?

Or, l’INCARNATION, selon la foi des chrétiens, signifie la naissance du Fils de Dieu à Bethléem et représente ce qu’il y a de plus près de l’humanité. C’est Dieu avec nous. Il est un Dieu fait homme et il nous faut le prendre comme il se présente. Nous ne pouvons pas le modeler à notre façon. Alors, ne serait-il pas plus juste de chanter « GLOIRE À DIEU DEVENU UN DE NOUS ET ESPOIR SUR TERRE À CEUX QUI Y SONT MÉPRISÉS, ABANDONNÉS, EXPLOITÉS CAR DIEU FAIT HOMME EST DORÉNAVANT AVEC EUX POUR LES LIBÉRER» ? CETTE NAISSANCE est tout le contraire d’un « Dieu au plus haut des cieux ». C’est plutôt un Dieu qui est BIEN EN BAS, avec nous pour y rester et y agir. N’est-il pas l’Emmanuel ?

Jean-Baptiste, ce prophète annonciateur de l’arrivée d’un SAUVEUR, donne le ton à CETTE ÉVÈNEMENT DE L’ARRIVÉE DE JÉSUS DE NAZARETH DANS L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ.:

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ; tout ravin sera comblé, et toute montagne ou colline sera abaissée ; les passages tortueux deviendront droits et les chemins raboteux seront nivelés. » Luc, 3, 4-6

Une prophétie qui donne matière à réflexion aux manipulateurs, aux menteurs, aux puissances de domination qui se foutent du droit des peuples et des personnes, aux maîtres des empires qui se bâtissent et vivent au prix de la misère de millions d’humains. Ils sont ces pharisiens et sadducéens qui venaient à Jean Baptiste pour se faire baptiser. Il eût à leur endroit cette invective que nous ne retrouvons plus tellement dans la bouche de ceux dont la mission est pourtant de rappeler la venue de ce Jésus. Il faut croire qu’ils ont jugé qu’il fallait plutôt être diplomates.

« Comme il voyait beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venir au baptême, il leur dit : « Engeance de vipères, qui vous a suggéré d'échapper à la Colère prochaine ? Produisez donc un fruit digne du repentir et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : «Nous avons pour père Abraham. » Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham. » (Mathieu, 3, 7-9)

Il ne suffit pas de professer une foi, encore faut-il que « le fruit produit soit digne du repentir ». Jean indique qu’on ne saurait faire avec « celui qui vient » ce que l’on parvient à faire avec les autres. Ni le pouvoir de l’argent, ni celui de la domination ou encore du prestige et des grandeurs ne sauraient avoir raison de lui. Hérode l’avait vu venir et craignait pour son pouvoir. Il a donc voulu le faire disparaître en faisant tuer tous les nouveaux nés mâles. Les autres, ceux qui lui succèderont ainsi que les Grands prêtres et les détenteurs du pouvoir politique auront l’occasion de se reprendre avec sa condamnation et sa mise à mort sur une croix. Ces mêmes pouvoirs réagissent de la même façon aujourd’hui à l’endroit de ceux et celles qui menacent leur hégémonie. Encore là, pour le croyant, par sa résurrection, il leur échappe et devient Celui devant qui ils auront à rendre des comptes.

Marie, la mère de Jésus avait déjà donné le sens de cette naissance. À sa cousine Élizabeth, enceinte de Jean Baptiste, elle a cette exclamation reprise en latin par les chrétiens dans le MAGNIFICAT. On peut d’ailleurs se demander si ceux qui chantaient et continuent de chanter ce cantique en saisissent bien toutes les paroles, particulièrement celles-ci:

« Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. » Lc, 1,51-53

LE NOËL DU MYSTÈRE ET DE LA FOI CHRÉTIENNE EST UNE BONNE NOUVELLE POUR TOUS LES HUMBLES DE LA TERRE, LES LAISSÉS POUR COMPTE, LES EXPATRIÉS, LES EXPLOITÉS, LES VICTIMES DE LA SUFFISANCE DES GRANDS ET DE L’HYPOCRISIE DES MANIPULATEURS.

Il est également une bonne nouvelle pour tous ceux et celles qui luttent pour la JUSTICE, qui s’acharnent pour la VÉRITÉ et qui veulent que la VIE soit un bien inaliénable pour tous. Le JÉSUS DE NAZAREHT DE LA FOI est là avec eux pour que deviennent réalité l’émergence d’une HUMANITÉ où tous et toutes trouveront leur place.


Noël est aussi une bonne nouvelle pour ceux qui changent complètement leur approche de la solidarité planétaire. De dominateurs qu’ils étaient, ils peuvent devenir des forces de libération au service de la solidarité internationale et de la justice pour tous.

Quant aux autres, Noël devrait être une angoisse et un tourment, puisqu’il marque le début de la fin d’un règne qui n’aura pas sa place dans l’émergence de l’homme nouveau. Pour les véritables croyants, le Christ Ressuscité est l’assurance de cette victoire sur les POUVOIRS qui mènent aujourd’hui le monde.

JOYEUX NOËL À VOUS TOUS ET QUE L’ESPÉRANCE QUE FAIT NAÎTRE NOËL SOIT LA SOURCE DE NOTRE JOIE ET DE NOS ENGAGEMENTS.

Oscar Fortin

25 décembre 2006

lundi 11 décembre 2006

PREMIER ANNIVERSAIRE DE LUCAS GABRIEL

DÉJÀ UNE ANNÉE EN CE 12 DÉCEMBRE 2006



Cher petit fils,

Déjà une année et quelle année! Ton sourire, tes grands yeux noirs, ces cils imposants, tes sourcils châtains et cette intelligence qui n’a cessé de nous surprendre au fur et à mesure que se déroulaient les jours, les semaines et les mois, t’ont vite gagné l’admiration et l’attachement de tous ceux et celles qui t’ont côtoyé. Je me souviens que dans ma première correspondance (
http://humanisme.over-blog.com/article-1389171.html ) je te disais que nous étions dans l’attente de te voir et de te découvrir. C’est maintenant amorcé et, même si ce n’est qu’un début, nous savons déjà que tu es exceptionnel.





Tu n’as pas perdu de temps pour t’adapter à ton nouveau monde. Vite, tu as saisi que tu étais attendu et que tous les bras allaient vers toi. Alors pourquoi ne pas répondre à autant d’attention? Qui, en effet, peut te reprocher d’avoir choisi ces bras tendus plutôt que la solitude de ton petit lit ? Tes grands parents, venus de Cuba, spécialement pour toi, ont été particulièrement gâtés. Tu ne les as pas fait attendre pour leur donner de quoi les satisfaire amplement. Tu aimais les surprendre la nuit pour prendre ton lait bien au chaud dans leurs bras et t’assurer que ces fameux « rapports » se fassent au complet avant de retourner dans ton lit, une fois, évidemment, bien endormi. Ta mère t’a allaité tout le temps que sa santé le lui a permis alors que ton père et tes grands parents Suarez et Fortin, te serrant dans leurs bras, te balançaient de gauche à droite avec une régularité semblable à celle d’une danse de Twist. Chacun avait ses heures et tu les comblais de bonheur en étant fidèle aux rendez-vous de nuit comme de jour. Ce fut une période intensive qui t’ont permis de découvrir tes plus proches et de voir jusqu’où pouvait aller leur accueil à l’amour que tu leur prodiguais.

Cette prise de conscience progressive de ton environnement et de la psychologie humaine s’est poursuivie au cours des mois qui allaient suivre. Dès que la fonte des neiges a rendu possible l’usage de la poussette, nous avons pris l’habitude d’une sortie quotidienne en compagnie de « poppy », notre petit chien. Notre trajet nous conduisait dans le Vieux Québec, sur la Promenade du Château Frontenac et sur les Plaines d’Abraham. Un parcours d’environ six kilomètres d’une durée de deux heures. C’était un très beau parcours qui nous mettait en contact avec un environnement riche en beaucoup de choses. C’est là que tu as découvert les rues, les commerces, les piétons, les camions, les voitures, mais aussi la nature dans sa renaissance printanière et son déploiement estival et automnal. À tout cela il faut évidemment ajouter tous ces touristes venus de tous les coins du monde qui t’ont révélé que nous n’avions pas tous la peau de la même couleur, que les visages n’étaient pas tous pareils, que tous ne parlaient pas avec les mêmes mots, que le monde, en somme, s’élargissait au-delà de tes proches et était plus diversifié que tu aurais pu l’imaginer.


J’étais chaque fois émerveillé de la communication que tu entretenais avec les touristes et les artistes que nous croisions dans les rues du vieux Québec et sur la Promenade du Château Frontenac où nous faisions une bonne halte. Nous avons écouté des musiciens, admiré des amuseurs de rue, contemplé ce Fleuve dont les eaux se perdent à l’autre bout du monde. Les touristes s’arrêtaient pour te parler, t’admirer, prendre une photo souvenir. Une fois sur les Plaines d’Abraham, c’était le langage de la nature : celui des fleurs avec leur couleur et leur parfum, celui des oiseaux, des écureuils, de l’eau jaillissant des fontaines, de la verdure et plus que tout, bien que subtilement, ce mouvement incessant d’une nature qui ne s’arrête jamais. De très, très beaux moments passés en ta compagnie. J’ai gardé pour toi et nous tous des photos souvenirs. Tu pourras les consulter sur mon espace :
http://irene2osfortin.spaces.live.com/ .




Je ne peux pas passer sous silence l’accueil que t’a fait l’Église à travers la célébration du baptême. Ton papa, ta maman, ton parrain et ta marraine t’ont porté dans leurs bras à la fois comme une offrande et comme un don. Il t’appartiendra, le temps venu, de donner suite à cet accueil qui t’a été fait à la demande insistante de ta mère et de ton père. Ces derniers t’adorent, et nous, tes grands parents d’ici et de Cuba, t’aimons au point de repousser les frontières de notre vie le plus loin possible pour être avec toi le plus longtemps possible.

Voilà donc que tu entreprends maintenant ta deuxième année en notre compagnie. Un autre cordon ombilical sera coupé : celui qui retient ton autonomie dans le mouvement et dans le langage. Tes pas hésitants se transformeront rapidement en pas de course et tes mots arriveront plus facilement à te faire comprendre. Le temps des couches devrait tirer à sa fin et tes possibilités de créer et de vivre plus librement te seront plus accessibles. Fini le temps où chacun te rabattait les oreilles avec « dit PAPA », « MAMAN », «ABUELO », « ABUELA », « GRAND-PAPA » « GRANDE-MAMAN », comme si en les disant tu les faisais enfin exister. Un pouvoir pas négligeable que tu as su utiliser avec habileté et sans prétention jusqu’à maintenant. Continue sur la même voie. Tu verras jusqu’où ces nouveaux personnages que nous sommes devenus, grâce à ces mots magiques, répondront à tes attentes.

Il ne me reste plus qu’à te souhaiter une belle seconde année, espérant que ta présence au milieu de nous continue d’être un soleil d’amour et d’espérance. Tu es maintenant lié à jamais à cette humanité qui nous tient tous ensembles
.
Ton grand père et compagnon de promenade.

Oscar Fortin

12 décembre 2006

N.B. Ce même texte, illustré par un plus grand nombre de photos, peut être lu sur le site suivant: http://humanisme.over-blog.com/article-4866608.html

lundi 4 décembre 2006

CASTRO ET PINOCHET: DEUX MONDES ANTAGONISTES

CASTRO ET PINOCHET
DEUX MONDES ANTAGONISTES

Au moment où Fidel, à 80 ans et avec beaucoup de sérénité, relève le défi d’une grave maladie qui le place entre la vie et la mort, Pinochet se prépare à rendre l’âme dans un hôpital de Santiago du Chili, quelques jours après la célébration de ses 91 ans. Dans le premier cas, plus de 1300 représentants de plus de 100 pays sont venus rendre hommage à cet homme exceptionnel que plusieurs ont qualifié d’authentique représentant des pauvres de la planète. Dans le second cas, c’est derrière les barreaux de sa résidence et toujours poursuivi par la justice chilienne pour détournement de fonds et pour crimes, tortures, assassinats contre ses propres concitoyens, que ses proches sont venus lui souhaiter bon anniversaire.

Fidel, de famille aisée, s’est vite découvert comme un ardent défenseur de la JUSTICE. Ses cours en droit lui ont sans doute servi de tremplin, mais son être, déjà dès son enfance, avait été saisie de cette flamme qui ne le quittera de toute sa vie. Austère avec lui-même, il déploiera une activité de géant pour faire naître cette flamme dans l’esprit et le cœur de son peuple en espérant qu’un jour l’humanité entière en soit imprégnée. Son talent, ses vertus, son humanisme ressortent d’autant plus que ses adversaires, aux intérêts incertains et souvent aux mœurs douteuses, en ont fait un diable aux pires défauts. À l’annonce de sa maladie, les témoignages reçus de milliers de personnes à travers le monde, d’intellectuels, de détenteurs de Prix Nobel, d’hommes politiques, de gens de tous les milieux sociaux, parlent par eux-mêmes. Celui qui a dit, encore tout récemment, que tous les honneurs et la gloire souhaités pouvaient être contenus dans un seul grain de sénevé, demeure fidèle à lui-même. Ceux qui voyagent à Cuba peuvent constater que le culte de la personnalité qui se reflète habituellement par des monuments à leur honneur, par des édifices et des rues qui perpétuent leur nom, est complètement absent en ce qui se rapporte à Fidel Castro. Il préfère être un « monument » dans le cœur de ses compatriotes, dans celui des humbles et laissés pour compte de la terre plutôt que dans ces manifestations extérieures. Seule la mort donne aux héros le droit à pareilles expressions.

Pinochet, née de milieu humble, s’inscrira à l’armée où il fera carrière en ne manquant aucune opportunité pour y monter en grades. Le contexte de la guerre froide a facilité l’encadrement des forces armées du Continent par le grand frère du nord qui les a converties en forces de défense des intérêts oligarchiques et du maintien du système capitaliste sous contrôle des classes privilégiées. C’est ainsi que les armées des pays du Sud ont renversés des gouvernements, emprisonné, torturé, tué des citoyens. Elles étaient le bras armé du grand frère. Pinochet a été l’homme de Nixon et de Kissinger pour faire le travail de bras de fer. Il aura mis fin au régime démocratique de Salvador Allende, aura torturé et tué des milliers de personnes. D’autres auront pris le chemin de l’exil, coupant les liens avec les familles et leur pays. Évidemment les classes privilégiées retrouvèrent le sourire pendant que les plus pauvres pleuraient leur mort. Le Chili venait de retrouver la démocratie, celle sous le contrôle de l’empire et des oligarchies. La démocratie sous le contrôle du peuple devra attendre des jours meilleurs.

Mais voilà qu’aujourd’hui se réalise la prédiction d’Allende alors que les yeux du monde sont braqués sur ces deux personnages. « Bientôt s’ouvriront des voies larges où passeront les peuples dans la dignité et le respect, dans la liberté et la justice. »




Cuba a survécu à 50 ans de menaces et de harcèlements de toute nature. Il est présent partout où on le demande avec ses médecins, ses éducateurs, son savoir faire. Chavez, au Venezuela, étend cette flamme dans son pays et la partage chaque jour un peu plus avec Evo Morales en Bolivie, Lula au Brésil, Kirchner en Argentine, maintenant Correa en Équateur et Ortega au Nicaragua. Une lumière surgit au bout de ce long tunnel de l’exploitation, de la domination, de l’esclavagisme. Une lumière qui n’est pas porteuse de haine, mais de respect, qui n’est pas faite d’individualisme, mais de solidarité, une lumière qui ouvre sur le monde et la dignité. Une lumière qui fait apparaître le profil de l’homme nouveau.

Grâce à Fidel, à son action et à son courage des millions de personnes à Cuba et un peu partout dans le monde ont repris espoir dans la vie, ont retrouvé leur dignité dans les soins de santé, leur fierté dans l’éducation et leur confiance dans leur engagement social et politique. Bien des communautés de l’Amérique latine et même de nos pays développés souhaiteraient avoir accès à autant de services dans ces secteurs essentiels à la vie et au respect de la dignité humaine. « Que ceux qui ont des yeux pour voir, voient, des oreilles pour entendre, entendent. »


Oscar Fortin
3 décembre 2006

dimanche 3 décembre 2006




L’élection de Stéphane Dion à la tête du plus important Parti politique du Canada, le Parti libéral, a été une surprise pour plusieurs, à commencer par moi. Il faut dire que sa suffisance, son anti-nationalisme québécois, sa rigidité sur le plan constitutionnel ne sont pas de nature à me le rendre sympathique. On se souviendra tous de la querelle Québec-Ottawa lors du Sommet mondial sur l’Environnement. Le Québec, alors sous la gouverne de Jean Charest, voulait y jouer un rôle à la hauteur de ses compétences et de ses juridictions. Stéphane Dion et Ottawa ne l’ont pas compris ainsi et ont plutôt choisi d’y occuper toute la place.

Je ne suis donc pas, à première vue, un « fan » de Stéphane Dion, même si son père, lors de mes années universitaires a été pour moi un très bon guide tant dans la recherche que dans le questionnement.

Pourtant, en écoutant attentivement son discours d’acceptation de la Présidence du Parti libéral du Canada, j’y ai vu, pour une première fois, un Stéphane Dion plus politique, plus mature dans ses approches et porteur d’un message voulant donner de lui-même l’image d’un homme ouvert tant aux compromis qu’aux idées nouvelles. En un mot, moins suffisant, plus humain que cérébral. En cela, je le crois sincère dans ses intentions, mais seules les gestes qu’il posera confirmeront ou non cette sincérité. Personnellement, je n’ai pas encore oublié le discours de P.E. Trudeau qui nous promettait, la veille du Référendum de 1981, avec toute la sincérité dont il était capable de véritables changements constitutionnels. Nous avons plutôt eu droit à la « nuit des longs couteaux » et au rapatriement unilatéral d’une Constitution à laquelle le Québec n’a pas encore adhéré après plus de 25 ans.

Ceci dit, il ne fait pas de doute que Stéphane Dion sera un adversaire politique de taille et que Stéphen Harper devra se munir de tout un arsenal, lors des prochaines élections, pour lui barrer la route au poste de Premier ministre du Canada. Entre M. Harper et M. Dion, je préfère M. Dion. Harper représente une menace pour le Canada, pour la démocratie et le prestige du Canada sur la scène internationale. Avec Harper, le Canada est devenu une marionnette de la Maison Blanche, l'armement, sa principale industrie et le peuple canadien la victime d’une manipulation orchestrée rarement atteinte. Il suffit de voir les publicités destinées au recrutement de nouveaux soldats et les émissions de Radio Canada sur la guerre en Afghanistan. On dirait des missionnaires au service des pauvres, des abandonnés, et porteurs de la bonne nouvelle de la vérité, de la liberté et de la solidarité humaine. Pour armes, ils n’ont que les fusils, les canons, les bombardiers, les prisons et les tortures dites humaines. Les centaines de morts qu’apporte, chaque semaine, cette guerre, laissant des milliers de familles dans le désarroi, sont, pour nos grands humanistes d’Ottawa, le prix à payer pour le salut de tous. UNE HORREUR

Il faut que quelqu'un, quelque part, dise "non, ce n'est pas là la direction que doit prendre le Canada". Ce quelqu’un pourrait bien être Stéphane Dion. S'il a eu la capacité de nous en faire voir de toutes les couleurs avec l'indépendance et la souveraineté du Québec, pourtant son "patelin", pourquoi ne serait-il pas capable d'afficher cette même indépendance et détermination avec ses interlocuteurs internationaux, si puissants puissent-ils être, chaque fois que des sujets majeurs seront mis en cause ? Cette seule éventualité me réconforte et passe avant mes convictions nationalistes qui seront de toute manière stimulées par la position intransigeante de Stéphane Dion sur le plan Constitutionnel. Il ne faut pas oublier que c’est sous Trudeau que le nationalisme québécois a connu ses heures de plus grande mobilisation. De quoi donner l’espoir d’un second souffle à cette conscience collective, actuellement sous respirateur artificiel, du peuple que nous formons et de la nation que nous sommes.

Dans tous les cas, Stéphane Dion est le bienvenu.


Oscar Fortin
3 décembre 2006