mercredi 7 septembre 2011

OBAMA :PRIX NOBEL DE LA PAIX 2009


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« BOMBES HUMANITAIRES » PLUTÔT QUE « BOMBES DE CONQUÊTE »


Le Président des Etats-Unis est sans nul doute un des hommes les mieux informés de ce qui se passe dans le monde. Il peut compter sur une armée de personnes présentes dans tous les coins de la planète et sur des organisations, outillées des meilleures technologies, pour diriger, traiter et transmettre cette information. Il peut être au fait, à la minute près, de ce qui se passe tout autant en Arabie Saoudite, sous la direction des Émirats arabes, au Yémen et à Bahreïn, sous des dynasties répressives, qu’en Libye ou en toute autre partie du monde.  Il connaît les activités des services secrets de renseignements tout autant que les plans mis en place par la CIA. Il est une des rares personnes qui ne peut se retrancher sur le fait qu’il ne savait pas.

Au début du mois de mars 2011, une personne déclare à un journaliste que Kadhafi vient de massacrer plus de 6000 innocentes victimes. Cette nouvelle, sans plus de vérification sur son authenticité et sa véracité, est reprise à l’unisson par les médias officiels de l’Occident et fait le tour du  monde. Aucune photo, aucune fosse commune, aucune  trace ne permet d’en révéler l’existence.

« En fait, ces « 6000 morts » reposent sur une unique déclaration reprise en boucle dans tous les médias. Personne ne s’est intéressé à la légitimité de la personne qui avait déclaré ce chiffre. L’information a été donnée par Ali Zeidan. Ce Libyen est présenté comme le « porte parole de la Ligue libyenne des Droits de l’homme » ou sur plus de 100 sites internet anglophones comme « the head », directeur ou président. Pourtant le président, en réalité, est Sliman Bouchiguir, comme indiqué sur le site de la LLDH. (1) » http://www.algerie-plus.com/actualite/libye-6000-morts-avant-lintervention/

N’empêche, les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne décident de passer à l’action. Dès le 19 mars 2011, des bombardements sur le territoire libyen donnent le signal d’une intervention de l’Occident, détruisant les infrastructures militaires et industrielles. Pour le démocrate étasunien Michaël Honda, ces frappes « envoient au monde un message que la démocratie américaine est profondément dysfonctionnelle», car seul le Congrès est habilité à déclarer la guerre par la Constitution américaine ».

Le 21 mars, le président Obama écrit au président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, et au président provisoire du Sénat, Daniel Inouye, pour expliquer que l'intervention américaine en Libye est dans l'intérêt de la sécurité nationale des États-Unis. Les opérations contre la défense antiaérienne et les aéroports libyens «seront limités dans leur nature, durée et étendue. Les États-Unis mènent une mission limitée et bien définie en soutien aux efforts internationaux pour protéger les civils et prévenir une catastrophe humanitaire». Il ne s’agit donc pas d’une déclaration de guerre.
Le 28 mars 2011, le président Obama revient à la charge, cette fois en s’adressant à la Nation toute entière pour déclarer, entre autres, ceci :
« Certaines nations peuvent fermer les yeux sur des atrocités commises à l'étranger. Pas les États-Unis d'Amérique. En tant que président, j'ai refusé d'attendre de voir des images de massacres et de fosses communes pour agir ».

En d’autres mots, pour le prix Nobel de la paix 2009, la rigueur des faits ne semble pas  prioritaire dans cette prise de décision concernant la Libye,  à moins, bien sur, qu’un autre agenda en soit la justification.

Le 3 mars, une journée après l’annonce des 6000 morts et deux semaines avant ces bombardements, Hugo Chavez avait demandé à la communauté internationale d’aller sur place pour vérifier si ce que les médias occidentaux révélaient correspondait à la réalité des faits. Il avait alors rappelé la triste histoire de la présence des armes de destruction massives pour justifier l’invasion de l’Irak. Il s’était fait l’avocat d’une approche politique et non militaire pour trouver une solution aux problèmes qui risquaient d’enflammer la Libye et provoquer des dizaines de milliers de morts. Il proposait qu’une délégation des Nations Unies rencontre les parties en conflit et de cherche avec elles les solutions. Une approche avec laquelle Kadhafi s’était dit d’accord et disposé à coopérer.
En dépit de l’incertitude des faits fortement mis en doute par des journalistes indépendants, M. Obama, l’homme le mieux informé de la planète, maintient le cap sur l’intervention dite « humanitaire ». Son intuition d’homme de paix l’incite à passer rapidement à l’action en bombardant ce pays de moins de six millions d’habitants. Il n’a pas besoin de preuves des crimes commis par Kadhafi. Son sens des droits humains les plus fondamentaux lui suggère d’y aller, cette fois, avec des « bombes humanitaires ».

«Les États-Unis mènent une mission limitée et bien définie en soutien aux efforts internationaux pour protéger les civils et prévenir une catastrophe humanitaire».

Rien de moins que de prévenir une catastrophe humanitaire.

AVEC OBAMA TOUT EST UNE QUESTION DE MOTS

Depuis ces interventions présidentielles de M. Obama, les faits évoqués pour amorcer cette intervention militaire se sont avérés faux. Qu’importe, l’intervention garde toute sa pertinence, car elle permettra, à tout le moins, de prévenir ces atrocités potentielles si jamais Kadhafi était laissé à lui-même.  Genre d’intervention préventive à l’endroit de celui qui dirige la Libye depuis plus de 42 ans, ayant à son crédit plus de réalisations constructives à l’endroit de l’Afrique et de son peuple que de crimes commis. Obama, l’homme le mieux informé, sait déjà toutes ces choses.


Il en va de même pour se défendre contre l’accusation de ne pas avoir respecté la Constitutions des Etats-Unis en allant en guerre sans avoir préalablement obtenu l’autorisation du Congrès. Il trouve alors la formule appropriée pour faire entendre qu’il ne s’agit vraiment pas d’une guerre mais d’un soutien à la « communauté internationale » pour assurer la paix dans cette région du monde. Dans sa correspondance du 5 juin, il précisera que les « opérations militaires limitées comme celles entreprises en Libye ne correspondaient pas à des "hostilités" telles que définies par la loi de 1973 sur "les pouvoirs de guerre".

Même s’il y a des milliers de civils tués et blessés par les milliers de bombes larguées du haut des airs, il ne s’agit pas d’une guerre, mais d’un soutien international à la protection de la vie des civils. Ces bombes sont de bonnes bombes. Elles tuent, mais c’est dans un but humanitaire. Rien à voir avec les bombes de la guerre qui tuent dans un but de conquête.

Les motifs invoqués par M. Obama pour se porter au secours des victimes potentielles de Kadhafi ne se manifestent guère devant les crimes réels commis par les dynasties régnantes à Bahreïn et au Yémen. Sa sensibilité, toute humaine, à l’endroit des pauvres victimes de ces régimes ne s’est guère manifestée. Il a plutôt soutenu la répression et l’intervention de l’Arabie Saoudite à Bahreïn et laissé les crimes se commettre au Yémen.  Les exemples à travers le monde de pareil comportement ne manquent pas.


DEUX TÉMOIGNAGES À ÉCOUTER ET À LIRE ATTENTIVEMENT:

Louis Farrakhan, né Louis Eugene Walcott, est depuis 1981 le dirigeant de l'organisation politique et religieuse « Nation of Islam ». Il est célèbre pour avoir organisé la « Million Man March » de Washington, en 1995. Le 20 mars 2011, il était l’invité de Cliff Kelley, animateur de la radio de Chicago WVON. Louis Farrakhan est intervenu contre l’agression militaire en Libye, conseillant au Président Obama de se rappeler ses propres paroles…

Celui de Ron Paul

Ronald Ernest « Ron » Paul (né le 20 août 1935) est un homme politique américain, membre du Parti républicain, représentant du Texas à la Chambre des Représentants et candidat à la Présidence des États-Unis pour 2012. Récemment, il a eu certaines déclarations fracassantes concernant certaines agences gouvernementales dont la CIA et le Pentagone.

« “La CIA est véritablement le monsieur loyal du cirque; elle est impliquée dans la guerre, elle est impliquée dans les activités militaires, ils choisissent les cibles depuis Langley en Virginie (NdT: QG de la CIA), ils peuvent tirer des missiles en tout point de la terre, en général tuant beaucoup d’innocents dans le processus et manquant le cible qu’ils essaient d’éliminer”, a dit le Dr. Paul, ajoutant que ce type d’activités était même en dehors de la réalité déjà anticonstitutionnelle d’Obama bombardant la Libye.
“Maintenant nous avons une personne clef du département de la défense (NdT: Ministère de la Défense états-unien) qui s’en va présider à la CIA et le chef de la CIA qui s’en va à la tête de l’armée », a dit Paul, ajoutant “Je sais que la CIA a été impliquée dans beaucoup d’élections à travers le monde, ils sélectionnent les dictateurs… Je ne pense pas qu’il y ait quelque doute que ce soit qu’elle ne soit impliquée dans ces révolutions qui se déroulent autour de la Méditerranée, nous allons juste sélectionner le bon dictateur”, a dit Paul, ajoutant également que le secret entourant les actions de la CIA était complètement “hors de contrôle”

“Savez-vous qu’il y a eu un ‘coup’ ? C’est un coup de la CIA”, déclara Paul. “La CIA gère et contrôle tout, elle dirige l’armée. C’est elle qui lobe des missiles et des bombes sur les pays… et bien sûr la CIA est aussi secrète que la réserve fédérale, pensez simplement aux dégâts qu’elle a fait depuis sa création après la seconde guerre mondiale. Elle est un gouvernement dans le gouvernement. Elle est dans les affaires, le trafic de drogue, ils font et défont les dictateurs. Nous devons nous débarrasser de la CIA”.

Monsieur Obama n’a aucune excuse pour ces milliers de morts et de blessés en Libye et pour tous ces mensonges couverts de son autorité présidentielle.

Oscar Fortin
Québec, le 7 septembre 2011




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