lundi 30 juillet 2012

WASHINGTON ET LES ÉLECTIONS MEXICAINES





Au moment où le TRIBUNAL ÉLECTORAL DU POUVOIR JUDICIAIRE DE LA FÉDÉRATION mexicaine (TEPJF) étudie depuis plus d’une semaine les milliers de documents démontrant les fraudes électorales et la non-fiabilité des résultats de la dernière élection, la Secrétaire d’État des États-Unis, faisant fi de cette contestation devant les tribunaux, apporte, en date du 25 juillet,  tout le soutien de son pays au candidat Enrique Pena Nieto, mis en cause dans cette enquête. Aucune réserve n’est apportée sur la validité de l’élection du candidat priiste. C’est tout simplement le bon candidat pour Washington. C’est, pour ainsi dire, la réplique du scénario de l’élection de 2006 qui donna la victoire au candidat Calderon, alors qu’Andres Manuel Lopez Obrador était donné gagnant par tous les sondages et cela jusqu’au dernier décompte qui ne fut jamais complété.

Cette intervention de la part de celle qui fait le tour du monde pour vendre la démocratie ne surprend toutefois pas. Elle ne fait que confirmer ce que le monde sait depuis longtemps, à savoir que la seule démocratie qui compte est celle sur laquelle l’Administration étasunienne a plein contrôle. Le peuple n’est qu’un acteur de figuration, donnant à l’exercice électoral son caractère démocratique. Dans tous les cas, les résultats obtenus doivent confirmer les choix de Washington. Tous les moyens sont permis pour qu’il en soit ainsi : fraude, achat de votes, manipulation des comptages et recomptages, tricheries à tous les niveaux, mensonges à profusion, amplement diffusés par les médias, contrôle des principaux intervenants dans le processus électoral lui-même et, si nécessaire, l’assassinat déguisé en accident ou en règlements de compte. Si tous ces moyens n’aboutissent pas, ce sera alors la prise du pouvoir par la force, comme ce fut le cas au Honduras, en Irak, en Afghanistan, en Libye et comme c’est actuellement le cas en Syrie et éventuellement au Venezuela qui aura voté massivement pour Hugo Chavez, le 7 octobre prochain.

Cette fois-ci, le peuple mexicain n’accepte plus d’être «le fou du roi ». À travers ses organisations sociales et ses partis politiques, regroupé dans une coalition progressive sous la responsabilité du principal candidat d’opposition, Andres Manuel Lopez Obrador  (AMLO), il a décidé de contester les résultats de cette élection par les voies constitutionnelles et judiciaires.

Le quotidien La Jornada dans son éditorial du 27 juillet signale ce qui suit :

« La validation par le TEPJF d’une élection manifestement irrégulière et faussée ainsi que la prise de possession par un politicien qui, selon toute vraisemblance, est rejeté par la majorité de l’électorat seraient, dans ces circonstances, un dur coup  à la légalité et aux institutions d’État ainsi qu’à l’éthique républicaine et à l’harmonie sociale. » (Traduction libre de l’auteur)

Le peuple réclame le respect du seul vrai pouvoir dont il dispose, celui de décider librement et en pleine connaissance de cause de ses représentants pour gérer les pouvoirs de l’État dans le sens de ses intérêts. Toute usurpation de ce pourvoir par toute autre puissance ne peut être qu’antidémocratique et, à ce titre, condamnée par la communauté internationale.

On se souviendra qu’en Haïti, lors des élections présidentielles de 2009-2010, le candidat de Washington n’était pas parvenu à se classer pour le second tour de scrutin. Loin de se donner pour vaincues, les plus hautes autorités se mirent à l’œuvre pour corriger l’inacceptable.  Tout a été fait par Washington et ses alliés pour modifier les résultats de manière à disqualifier le représentant du parti au pouvoir, élu pour le second tour. Il fallait qu’il soit remplacé par leur candidat. J’avais transmis, à ce moment,  une lettre au ministre des Affaires extérieures du Canada pour dénoncer cette intervention. Rien n’y fit, les apôtres de la démocratie ne pouvaient lâcher prise. Il y avait évidemment le peuple haïtien, mais surtout ces milliards de dollars donnés pour la reconstruction du pays. Même le président en fonction, René Préval avait été menacé d’exil.

Tout un contraste de comportement chez ces « apôtres de la démocratie » d’avec ce qui se passe actuellement au Mexique. L’OEA n’a remarqué rien qui puisse altérer les résultats de cette élection qui se serait réalisée dans le plus grand calme et esprit démocratique. Les États-Unis et le Canada ont été au nombre des premiers à célébrer cette grande victoire de la démocratie et à y féliciter le vainqueur. Ils sont également les plus silencieux quant aux scandales qui y sont dénoncés non seulement par des perdants « frustrés » comme ils disent, mais par des milieux des plus respectables. Pourtant…

Lorsque le 7 octobre au soir, le Conseil électoral vénézuélien annoncera la victoire incontestable d’Hugo Chavez pour un troisième mandat, « ces apôtres de la démocratie » retrouveront soudainement la parole pour crier haut et fort à la fraude électorale. L’OEA sera mise à contribution pour disqualifier les résultats et on fera appel au Conseil de sécurité pour permettre la présence d’une force de paix afin de garantir la sécurité dans le pays. Nos journalistes reprendront la parole et leur clavier pour diaboliser autant faire se peut ce Chavez, dictateur et manipulateur. Radio-Canada, le Devoir, la Presse et toutes les agences internationales, serviles à l’Empire, participeront à cette mise en scène.

L’hypocrisie et la servilité à l’état pur.

Sauf que le Venezuela n’est ni Haïti, ni le Mexique, ni la Libye. Pas plus que l’Amérique latine n’est le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord. Qu’on se le tienne pour dit. Les fauteurs de troubles pourraient bien y rencontrer leur os. Le peuple vénézuélien n’est pas seul et Chavez a de nombreux appuis en Amérique latine, dans les Antilles et dans diverses régions du monde. Les peuples, toujours plus instruits et informés, savent distinguer  avec plus de rigueur le vrai du faux, l’authentique du manipulateur et de l’hypocrite. En Amérique latine, il y a belle lurette que les États-Unis ne sont plus perçues comme les sauveurs du droit des peuples et encore moins de la démocratie. Ils en sont les pires ennemis. Tout chez eux se définit en fonction de leurs intérêts et de leur sécurité nationale. 

Oscar Fortin
Québec, le 30 juillet 2012







samedi 28 juillet 2012

LES PRÉDICTIONS QUI VISENT L’ANNÉE 2012





Vendredi, 27 juillet 2012, Londres a fait entendre son immense cloche à l’occasion de l’ouverture officielle des Jeux olympiques 2012. Ces jeux qui nous reviennent tous les quatre ans sont des moments forts qui retiennent l’attention du monde et où s’illustrent les meilleurs (es) athlètes de la planète. Ce fut également l’occasion pour l’Angleterre de surprendre le monde avec une ouverture en tout exceptionnelle. Selon les journaux et les commentaires ce fut l’inauguration la plus dispendieuse de toute l’histoire des Jeux olympiques.

Ces jeux sont également l’occasion pour certaines puissances de poser des gestes de provocation ou de conquête, sur d’autres points de la planète, à l’abri de l’opinion mondiale, absorbée qu’elle est par ces jeux. On se souviendra qu’à l’occasion des jeux de Pékin, en 2008, la Géorgie avait lancé une opération visant à récupérer l’Ossétie du Sud pour la soustraire à la Russie. Dans ce cas, la Russie intervint rapidement, mettant ainsi fin aux prétentions de la Géorgie et à ceux qui en étaient les instigateurs.

Dans le cas présent, il faut s’attendre à certaines initiatives de l’Occident qui pourraient viser particulièrement la Syrie ou l’Iran, ou d’autres pays peu sympathiques aux politiques de l’Occident. L’inverse peut également se produire de la part d’autres groupes, mais, cette fois, à la vue des caméras du monde. De quoi justifier la présence de plus de 40 000 policiers et militaires pour prévenir toute action terroriste. Souhaitons, que dans un cas comme dans l’autre, le monde n’aura pas à lamenter de ces actions de violence

Quoi qu’il en soit, l’objectif du présent article n’est pas de spéculer sur ces intentions secrètes, mais de porter à votre attention un documentaire qui regroupe plusieurs prophéties et oracles qui concernent l’année que nous vivons.

Comme des milliers d’autres, j’en ai pris connaissance sans pour autant modifier ma vie au quotidien. Il y a toutefois des faits qui ne peuvent nous laisser indifférents. Ces derniers nous ramènent au caractère fragile du monde dans lequel nous vivons, ils nous invitent à être, toujours plus et toujours mieux, des forces qui font progresser le bien dans la vérité, la justice, la solidarité et la compassion. Je ne retiendrai qu’un de ces documentaires sur une liste que vous pouvez consulter ici. De ces derniers je vous recommande celui-ci.

Il faut, évidemment, recevoir ces informations avec discernement et un grand esprit critique. Seuls les faits comptent. L’avenir, quoi qu’il soit, devra être assumé avec responsabilité.

À vous d’en juger.


Mon souhait est que tout se passe dans les meilleures conditions et que les prestations de nos athlètes soient un témoignage exceptionnel de leur unité dans une compétition honnête et juste.

Pourquoi n’en serait-il pas ainsi pour nos hommes et femmes politiques tout comme pour nos hommes et femmes en affaires? Une compétition saine, sans tromperie, faisant appel au respect et à la performance humaine de chacun et de chacune. Si tel était le cas, notre monde serait sans doute bien différent.

Oscar Fortin
26 juillet, 2012


jeudi 19 juillet 2012

LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION



UNE ÉGLISE À CONVERTIR ET UNE HUMANITÉ À DÉCOUVRIR



Dans le Motu Proprio « Porta Fidei », du 17 octobre 2011, le pape Benoît XVI a annoncé une « Année de la foi » qui débutera le 11 octobre 2012, pour le cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II, et se conclura en la solennité du Christ Roi, le 24 novembre 2013. Le thème en sera « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

Il s’agira donc d’un temps fort, permettant de revenir aux sources de la foi, d’en comprendre les véritables implications dans la conscience humaine et d’en saisir les engagements auxquels elle conduit. Cet exercice de réflexion et d’analyse sera d’autant plus percutant que le diagnostic des problèmes que vit l’Église, se fera à la lumière tout autant des impératifs évangéliques que de ceux du monde dans lequel nous vivons.

On ne peut parler de la foi sans s’arrêter à celle, toute simple, qui émerge des Évangiles par rapport  à celle, plus complexe, qui émerge de l’Église. Ce sont là deux références incontournables.

LA FOI QUI ÉMERGE DES ÉVANGILES

Jésus, personnage central des Évangiles, a posé des gestes symboliques redonnant valeur et importance à toute personne de bonne volonté, particulièrement les délaissées et les exclues de « la bonne société », celle des puissants, des grands prêtres et des docteurs de la loi.

« Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles. Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. » (texte prophétique de Marie à sa cousine Élisabeth. Lc. 1.51-53)

Il a également fait entendre une voix dont l’essentiel du message peut se résumer à ceci : « Aime ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes pensées et aime ton prochain comme toi-même. »(Mc 12,29-30)  « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jn 15,17) « Ce que vous faites au plus petits des miens c’est à moi que vous le faites et “si vous ne croyez pas ma parole, croyez dans mes œuvres.” (Jn 14, 11) 

En d’autres mots, aimer Dieu de tout son cœur, c’est d’abord et avant tout aimer son prochain comme soi-même et ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas qu’on nous fasse. Un peu comme le message de bons parents à leurs enfants. “La meilleure manière de nous dire votre amour c’est que vous vous aimiez les uns les autres. Ce sera là notre plus grand bonheur.» C'est pour ainsi dire l'ADN de l'humanisme et du christianisme pris dans son sens le plus profondément évangélique.

Ce message de Jésus va à l’essentiel de toute vie humaine. Loin de détourner nos regards du monde dans lequel nous vivons pour les fixer sur un dieu qui lui serait étranger, il les tourne vers les hommes et les femmes de ce monde en nous disant de les aimer comme nous voudrions qu’ils nous aiment et d’agir à leur endroit comme il l’a fait lui-même. En cela est la volonté de son Père et en cela est sa volonté. La rencontre du Dieu de Jésus, ne peut se faire qu’à travers la rencontre des hommes et des femmes qui côtoient nos vies et tout particulièrement à travers les exclus, les pauvres et les sans défense.

Croire en Jésus, c’est faire en sorte que la justice soit toujours plus justice, que la vérité soit toujours plus incisive pour mette à nu les mensonges et les hypocrisies, que la solidarité devienne fraternité et que la compassion et la miséricorde nous élèvent au-dessus des guerres et fassent taire les armes de la haine.

Cette foi est un don de Dieu qui se présente aux cœurs ouverts et aux esprits disponibles. Ses œuvres sont amour, justice, vérité, compassion, miséricorde, solidarité (Mc. 23,23). En cela nous reconnaissons ses véritables disciples.

LA FOI QUI ÉMERGE DE L’ÉGLISE

Cette foi est condensée dans le « Je crois en Dieu » et dans le catéchisme qui rappelle les grandes vérités de la foi chrétienne, telles que manifestées tout au long des siècles et dont témoignent les dogmes.  Elle est un “enseignement” qui se communique et s’apprend. Sa manifestation principale est celle qui s’articule dans les divers cultes et tout particulièrement dans la célébration des sacrements. Elle encadre la vie des croyants dans des préceptes qui orientent leur vie morale, précisant ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Cette foi est portée par une Église qui s’est également transformée tout au long des siècles pour devenir l’institution ecclésiale que nous connaissons avec sa doctrine, ses liturgies, ses sacrements, ses prêtres, ses évêques, ses nonces apostoliques, ses cardinaux, son État. Tout cela sous l’autorité vaticane dont le pape est le représentant par excellence. Si elle a connu ses heures de gloire, elle se voit maintenant désertée par bon nombre de ses membres. Un questionnement s’impose tout autant pour diagnostiquer cet abandon que pour dégager les mesures à prendre pour y remédier.

Un premier diagnostic

Les multiples composantes de l’Église ont été mises à contribution pour réfléchir à ce thème. Les principales conclusions de chacune d’elles ont été transmises au Vatican qui en a fait une synthèse à l’intention du prochain synode des évêques du monde entier qui se tiendra à Rome, du 7 au 24 octobre prochain. Son contenu, sous le titre « Instrumentum laboris », a été rendu public le 19 juin 2012.

Dans l’introduction de ce document, on peut lire :

En se laissant vivifier par l'Esprit Saint, les chrétiens seront aussi sensibles à de nombreux frères et sœurs qui, bien qu'étant baptisés, se sont éloignés de l'Église et de la pratique chrétienne. C'est plus particulièrement à eux qu'ils veulent s'adresser avec la nouvelle évangélisation pour leur faire découvrir une nouvelle fois la beauté de la foi chrétienne et la joie de la rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus, au sein de l'Église, communauté des fidèles.”(3)

Le document comporte quatre chapitres : Jésus-Christ, Évangile de Dieu pour l’homme; Le temps d’une nouvelle évangélisation; transmettre la foi; raviver l’action pastorale.

Zeinab Abdelaziz, Prof. émérite de civilisation française, s’intéressant particulièrement au diagnostic fait par les divers intervenants, relève les points qui ont été identifiés comme causes de l’abandon de l’Église :

“l’éloignement des baptisés de la pratique chrétienne; l’indifférence religieuse; la sécularisation; l’athéisme; la diffusion de sectes; une confusion grandissante qui induit les chrétiens à ne pas écouter les prêtres; la peur, la honte ou le fait de ‘rougir de l’évangile’ comme disait Saint Paul; les migrations; la mondialisation; les communications; l’affaiblissement de la foi des chrétiens; le manque de participation; la diminution du dynamisme des communautés ecclésiales; la perte de l’enthousiasme et l’affaiblissement de l’élan missionnaire; une véritable apostasie silencieuse”. C’est pourquoi l’Église trouve nécessaire de réévangéliser les communautés chrétiennes marquées par les importantes mutations sociales et culturelles », y compris le reste de l’humanité. 

Un diagnostic tout centré sur l’Église, ses institutions, ses cultes et son enseignement. Il faut sauver à tout prix  cette Église dans ses institutions et sa doctrine. 

Aucun point ne remet en question l’Institution ecclésiale elle-même pas plus que sa doctrine qui se substitue dans bien des cas à l’Évangile. Aucun point ne relève les défis que posent aujourd’hui les conditions de vie de plus des 2/3 de l’humanité pas plus que les impératifs évangéliques d’être avec les exclus et les plus délaissés de nos sociétés. On parle plutôt de trouver de nouvelles méthodes pour ramener les ‘brebis perdues’.

‘Il faut rechercher de nouvelles méthodes et de nouvelles formes d'expression permettant de transmettre à l'homme d'aujourd'hui l'éternelle vérité de Jésus-Christ, toujours nouveau, source de toutes les nouveautés. Seule une foi solide et robuste, caractéristique des martyrs, peut motiver un grand nombre de projets pastoraux – d'un rayonnement plus ou moins grand —, revitaliser les structures déjà existantes, et susciter la créativité pastorale à la hauteur des besoins de l'homme contemporain et des attentes des sociétés actuelles.’(3)

UNE CONVERSION DE L’ÉGLISE S’IMPOSE

Nous n’en sommes plus à une revitalisation des structures déjà existantes, mais à une transformation radicale de l’Église et de sa présence dans le monde. Elle doit sortir du Vatican et se laisser découvrir là où sont les pauvres, les exclus, les persécutés. Elle doit redevenir un témoin de justice, de vérité, de service, d’humilité, de solidarité et de bonté. Il n’y a pas de demi-mesure lorsqu’il est question de ceux et celles qui portent le message évangélique et qui témoignent de Jésus de Nazareth. Elle doit assumer ce que le jeune homme riche de l’Évangile (Mc 10,17-22) n’a pu faire pour suivre Jésus, à savoir tout laisser, vendre ses biens et en donner les profits aux pauvres. Là commence le premier acte de foi de ceux qui ont pour mission de témoigner du message évangélique pour les temps que nous vivons.

De plus, elle doit prendre ses distances des puissances et des empires qui font la pluie et le beau temps dans le monde. Elle doit retrouver sa liberté, celle du Nazaréen qui a dénoncé les hypocrites, les menteurs, les docteurs de la loi qui mettaient sur les épaules des autres des fardeaux qu’ils ne pouvaient eux-mêmes portés.

Le message du Nazaréen est d’une grande simplicité. Il va dans le sens d’une humanité, transformée par des lois qui transcendent la cupidité, l’égoïsme, le mensonge, la tromperie, du tout pour soi. Il s’inscrit dans la conscience des hommes et des femmes comme une ‘foi’ et non comme une religion. Elle est celle qui répond le mieux aux attentes des hommes et des femmes d’aujourd’hui.

Le message de l’Église, par contre, est d’une plus grande complexité. Sa doctrine et son enseignement sont souvent peu compréhensibles. L’image que l’Église projette d’elle-même est souvent en contradiction avec les préceptes évangéliques et les consignes données par Jésus à ses disciples. En elle se côtoient les doctrines et les interdits, la foi et les pratiques religieuses, le ciel et l’enfer.

Dans le premier cas, la foi de l’Évangile rejoint et transforme l’humanité. Dans le second cas, elle s’en éloigne.

L’auteur plus haut cité, Zeinab Abdelaziz, tire cette conclusion relative au diagnostic fait par le Vatican et ses collaborateurs :

‘Ce n’est donc pas l’indifférence religieuse, la sécularisation, l’athéisme, la diffusion de sectes ou une confusion grandissante qui induisent les adeptes du christianisme à le fuir ou à s’éloigner en silence, mais la découverte de tous ces subterfuges, la découverte de toutes ces contrefaçons et ces complots, imposés le long d’une histoire coriace, inhumaine et ensanglantée. Une histoire de laquelle n’ont été signalées que des bribes, rien que des bribes concernant la formation du christianisme, laissant de côté tous les scandales en cours depuis des siècles, à ne citer que la pédophilie et la Banque du Vatican, cette Institution d’Œuvres Religieuses (IOR), incriminées dans la collaboration avec la maffia, le blanchiment d’argent, le commerce de la drogue, l’armement et les complots politiques.’

EN CONCLUSION

Point n’est besoin de prendre à témoin les prédictions de Malachie et de Nostradamus pour constater que ‘cette Église de Rome’, vit ses derniers temps. Par elle-même, elle ne saurait se convertir, dire adieu à son pouvoir, à ses attaches, à ses alliances et à ses privilèges. L’histoire se chargera elle-même de la libérer de tout cet arsenal qui ne correspond en rien au Jésus de Nazareth que nous présentent les Évangiles.

Je suis croyant et ma foi m’ouvre toujours plus au monde des humbles et des laissés pour compte. Les conflits qui se manifestent un peu partout dans le monde m’interpellent. Les milliers de morts, de blessés, de familles brisées ne me laissent plus indifférent. J’essaie de comprendre et de détecter les fauteurs de troubles, ceux qui utilisent à profusion le mensonge pour mieux tromper et manipuler l’opinion mondiale afin d’imposer leur volonté à l’humanité entière. Ils sont bien souvent de ceux et de celles qui se disent chrétiens et croyants en Jésus de Nazareth. Dans de nombreux cas, l’institution ecclésiale les y accompagne. Comment est-ce possible?

Ma foi m'ouvre à une humanité toujours plus consciente d'elle-même, plus engagée, plus soucieuse de justice, de solidarité, de vérité, de respect. Une humanité qui se libère des chaînes de l'oppression et de domination. Nous entrons tous et toutes dans une ère nouvelle dont les paramètres se laissent entrevoir dans les luttes que mènent actuellement les peuples. Ce qui est vraie pour l'humanité, l'est également pour les églises.

J’en arrive donc au constat que plus augmente ma foi en Jésus de Nazareth et en cette humanité blessée à laquelle il s’est identifié, plus je m’éloigne de « cette religiosité » qui donne bonne conscience en dépit des crimes commis.

De quoi faire réfléchir.

Oscar Fortin
Québec, le 17 juillet 2012





lundi 16 juillet 2012

DES THÈMES À NE PAS ESCAMOTER




Tout semble indiquer que le Parti libéral de Jean Charest va exploiter au maximum le dernier conflit étudiant pour se faire réélire. Ce serait dommage que l’augmentation de 0.50ç par jour par étudiant soit au cœur des débats de cette campagne électorale d’à peine d’un mois. D’autres sujets, autrement plus importants, en termes financiers, devraient vite s’imposer et devenir l’enjeu majeur de cette prochaine élection. C’est, entre autres, le cas du gaz de schiste et du Plan Nord.



D’abord, on ne peut passer sous silence la question de l’exploitation du gaz de schiste. Il faut que les divers partis politiques en débattent amplement pour que la population sache à quoi s’en tenir.

Des débats récents ont mis en évidence qu’il s’agissait d’une richesse importante dont dispose le Québec, mais que son exploitation, à ne pas être bien contrôlée, peut devenir un danger pour l’environnement et la santé de la population.

« Début 2011, un rapport d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (Bape), un organisme chargé de recueillir les opinions de l'industrie et de la population, révèle que 19 des 31 puits inspectés ont des fuites17. À la suite de cette information, les associations d'usagers ont demandé un moratoire sur l'exploration de ces gaz controversés18. »

Les divers partis politiques doivent nous dire, tout à la fois, quelles seront les redevances exigées des entreprises intéressées par cette richesse naturelle et quelles seront les conditions imposées pour son extraction et sa transformation.


En second lieu, il en va de même pour le Plan Nord. Ce Plan doit être débattu en long et en large. Il s’agit de milliards de dollars du peuple québécois que le Gouvernement va y investir et de millions de tonnes de minerais qui vont y être exploités. Il faut que les divers partis politiques nous disent en quoi le Peuple québécois en sortira grand gagnant. Il ne suffit plus de dire que la monnaie d’échange pour les minerais dont vont s’emparer les entreprises privées sera la création d’emplois de ceux qui vont en rendre possible l’extraction. Il y a dans cette argumentation de la création d’emplois quelque chose de trompeur. Une argumentation qui permet de taire bien d’autres choses. On utilise cet argument pour vendre un projet et donner l’impression que les entreprises privées nous rendent un grand service.

La main d’œuvre québécoise est également une richesse qui doit s’additionner aux richesses naturelles et être payée au meilleur prix du marché. Ces deux richesses sont parties du bien commun du peuple québécois. Il devrait être clair pour tous et toutes que la création d’emplois ne peut servir de monnaie d’échange aux initiatives privées, pas plus que de justification pour déposséder le Québec.

« L'équipe libérale du gouvernement Charest a beau défendre jour après jour son Plan Nord, les critiques se multiplient. Hier, l'ancien premier ministre Bernard Landry a dénoncé le manque de réflexion dans l'élaboration de cet ambitieux projet de développement industriel. Il a aussi ajouté sa voix à toutes celles qui estiment que les citoyens québécois n'obtiennent pas leur dû des énormes quantités de ressources minérales exploitées sur leur territoire. »


Tous les autres thèmes, tels ceux de l’indépendance, d’une constitution québécoise, de la corruption, de la santé, de l’éducation, de la fiscalité seront évidemment abordés, mais ne devraient pas se substituer à ceux du gaz de schiste et du Plan Nord. Là sont les milliards de dollars nécessaires pour le développement d’un Québec, économiquement et politiquement indépendant.

Nous ne pouvons nous permettre d’escamoter l’approche des partis politiques quant à l’exploitation de nos richesses naturelles à travers les projets du gaz de schiste et du Plan Nord. Il faut que nos élus soient nos meilleurs négociateurs pour rentabiliser nos richesses au profit du Bien commun de l’ensemble de la société québécoise. Actuellement, ils donnent l’impression d’être des mandataires de certains secteurs privés pour ajuster les dispositifs de l’État au meilleur profit de ces derniers.

Il appartient aux partis politiques d’opposition d’imposer cet agenda et d’obliger l’actuel gouvernement d’en débattre. Il ne faudrait pas qu’au lendemain de cette élection, les promoteurs de ces deux grands projets se sentent libres d’en disposer comme bon leur semble. Le peuple doit faire entendre sa voix sur ces projets.

Que soient élus ceux et celles qui sauront le mieux nous convaincre que leur approche est la meilleure pour assurer les intérêts économiques et politiques du peuple québécois.

Oscar Fortin
Québec, le 14 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com


jeudi 12 juillet 2012

RIO TINTO ET LE COUP D’ÉTAT AU PARAGUAY





Nous connaissons tous RIO TINTO qui s’est emparé, il y a quelques années, de la multinationale canadienne Alcan, opérant particulièrement au Saguenay et au Lac-Saint-Jean. Les conditions exceptionnelles, consenties par le Gouvernement du Québec pour son approvisionnement énergétique et le laissez-faire de ce dernier, en furent le principal motif.

Ces derniers temps, elle fut au cœur de l’actualité en raison d’un conflit de travail qu’elle a transformé en une mise à pied indéterminée de ses travailleurs, leur substituant temporairement des contractuels. On se souviendra de cette marche, à traves le Parc des Laurentides, qui conduisit ces travailleurs de Rio Tinto jusqu’à l’Assemblée nationale du Québec. Ils y dénoncèrent l’illégalité des emplois contractuels et exigèrent que le Gouvernement cesse ses subventions à son approvisionnement en énergie éclectique, question de forcer une entente négociée.

L’actualité rattrape de nouveau la multinationale Rio Tinto, cette fois-ci, en relation avec  le coup d’État au Paraguay. On se souviendra qu’en juin dernier le président légitimement élu, Fernando Lugo, a été destitué de ses fonctions pour être remplacé par celui qui occupait, alors, le poste de vice-président. Ce lien vous en donnera plus de détails.

Dans un article fort bien documenté, Sylvio Nuñez nous décrit comment les intérêts de Rio Tinto étaient directement liés à la destitution de Fernando Lugo et à son remplacement par Federico Franco. De quoi induire qu’elle ait pu jouer un certain rôle dans ce coup d’État.

Je vous réfère donc directement à cet article qui ne manque pas de nous révéler, en plus de son rôle au Paraguay, de certains comportements inquiétants de cette dernière dans divers pays du Tiers-monde.

Oscar Fortin
Québec, le 12 juillet 2012




lundi 9 juillet 2012

DEUX GÉANTS DE L’AMÉRIQUE LATINE






Il y a de ces moments forts dans la vie qui viennent vous chercher dans les sentiments les plus nobles et les solidarités les plus profondes.

Vendredi dernier, à la clôture du 18e Forum international de Sao Paulo, les 600 participants ont eu le privilège de recevoir par vidéo un message de Lula, ex-présidente du Brésil et un de ceux qui furent à l’origine de cette initiative regroupant les représentants et représentantes de tous les mouvements de gauche de l’Amérique latine et des Caraïbes. C’est d’ailleurs en présence du président Hugo Chavez, invité d’honneur pour clôturer cette rencontre, que le message a été reçu.

Compagnes et compagnons,
En 1990, quand nous avons créé le Forum de Sao Paulo, aucun d’entre nous n’imaginait qu’en seulement deux décennies nous arriverions au point où nous sommes. À cette époque, la gauche n’était au pouvoir qu’à Cuba. Aujourd’hui, nous gouvernons dans un grand nombre de pays, et même là où nous sommes dans l’opposition, les partis du Forum ont une influence croissante dans la vie politique et sociale.
Les gouvernements progressistes sont en train de changer le visage de l’Amérique latine. Grâce à eux, notre continent se développe de manière accélérée, avec croissance économique, création d’emplois, distribution de la richesse et justice sociale. Aujourd’hui, nous sommes une référence internationale d’alternative victorieuse au néolibéralisme.
Bien sûr il reste beaucoup à faire. Les faits survenus, par exemple, au Honduras et au Paraguay montrent qu’il faut encore beaucoup lutter pour que la démocratie prévale dans notre région. L’existence de colonies dans notre continent, comme c’est le cas des îles Malouines, qui sont évidemment argentines, sert à nous rappeler qu’il reste beaucoup à faire pour que la souveraineté nationale et régionale prévale, et pour cela nous devons approfondir l’intégration latino-américaine et caraïbe.
Nos pays restent marqués par la pauvreté et par l’inégalité. Nous avons besoin de plus de croissance économique, de politiques sociales et de réformes structurelles pour construire la société développée, juste et fraternelle dont nous rêvons. Dans tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, qui est beaucoup, le Forum et les partis du Forum de Sao Paulo ont eu un grand rôle qui pourrait être beaucoup plus important si nous réussissons à maintenir notre principale caractéristique : l’unité dans la diversité.
Je veux conclure en vous disant combien je voudrais être parmi vous. Non seulement comme membre de la délégation du Parti des Travailleurs, mais aussi pour donner un fort abrazo à mon compagnon Hugo Chavez. C’est seulement grâce au leadership de Chávez que le peuple vénézuélien a obtenu des conquêtes extraordinaires. Les classes populaires n’ont jamais été traitées avec autant de respect, de tendresse et de dignité. Ces conquêtes doivent être préservées et consolidées.
Chavez, compte sur moi, compte sur le PT, compte sur la solidarité et sur l’appui de chaque militant de gauche, de chaque démocrate et de chaque Latino-Américain. Ta victoire sera notre victoire. Un fort abrazo, un abrazo fraternel et merci, compagnon, pour tout ce que tu as fait pour l’Amérique Latine.
Ignacio Lula da Silva
Traduction du message en français par Thierry Deronne.
Ci-dessous, la vidéo en portugais et sous-titrée en espagnol



Voilà un témoignage qui redonne du lustre aux hommes et aux femmes politiques qui assument avec détermination et courage les responsabilités de servir les intérêts des peuples pour lesquels ils ont été élus. Le combat livré par Chavez et Lula contre le cancer qui les a frappés tout récemment est à l’image de celui qu’ils livrent depuis des années contre le cancer qui génère la pauvreté, les injustices, la haine, le mensonge, l’hypocrisie, l’individualisme sous toutes ses formes.

Que ceux qui pensaient et disaient que Chavez et Lula étaient à couteau tiré doivent, par ce témoignage, se consoler à l’effet que leur solidarité et leur amitié ont résisté aux efforts de certains pour en faire des frères ennemis. Ils sont toujours là comme deux grands complices, consacrés entièrement à l’avènement d’un monde nouveau. Ils nous disent, par leurs engagements, qu’il est possible de faire autrement de la politique.
Je pense que nous avons beaucoup à apprendre de cette nouvelle génération de leaders qui se portent prioritairement à la défense et à la promotion  des intérêts de leurs peuples.

L’Amérique latine nous en donne de nombreux exemples. Que ceux qui souhaitent en savoir plus, je les invite à regarder, entre autres, le profil et l’engagement de ceux et celles qui dirigent actuellement le Brésil, Milda Rousseff,  l’Argentine, Cristina Fernandez, la Bolivie, Evo Morales, le Venezuela, Hugo Chavez, l’Équateur, Rafael Correa, l’Uruguay, Jose Mujica.

Nous sommes loin de ces dictateurs, de ces militaires et de ces faux démocrates qui s’enrichissaient en persécutant leurs peuples et en livrant leurs pays à des intérêts étrangers.

Il est bon de ressentir cette humanité à travers ces hommes et ces femmes qui se livrent corps et âme pour faire de notre monde, un monde plus humain et plus solidaire. Dire qu’ils sont justement ceux et celles que nos médias cherchent à discréditer par tous les moyens et à nous présenter comme des ennemis de la démocratie.

Oscar Fortin
Québec, le 8 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com