jeudi 22 mai 2014

VOYAGE DU PAPE FRANÇOIS EN TERRE SAINTE





Le Vatican a confirmé le voyage du pape en Terre Sainte du 24 au 26 mais prochain. Un voyage qui suscite beaucoup d’attentes de la part des divers milieux religieux et politiques. Il se rendra à Amman, en Jordanie, à Belen, en Palestine et à Jérusalem, en Israël.

De gros et grands défis attendent le pape François lors de cette visite. Il nous a habitués à un pape qui parle avec grande liberté et dont le principal souci est de remettre au premier plan de la pensée de l’Église les impératifs évangéliques dont Jésus a été le premier témoin et le premier martyr.

C’est là, à Jérusalem, que les pouvoirs religieux (Caïphe) et politiques (Pilate et Hérode) l’ont arrêté, torturé et mis à mort sur une croix. On se souviendra que Pierre lui avait dit de ne pas se rendre à Jérusalem, qu’ils allaient le mettre à mort. La réponse de Jésus avait été cinglante à son sujet : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt.16, 23)

Jésus savait ce qu’il ferait à Jérusalem et ce qu'il en résulterait. Il y chasserait les vendeurs du temple, il dénoncerait l’hypocrisie des docteurs de la loi et des pharisiens, il rappellerait l’essentiel de la loi et des prophètes que sont « la justice, la miséricorde et la fidélité ». (Mt. 23,23) Il confirmerait que le règne de son Père n’est pas celui des grands et des puissants, mais celui des humbles et laissés pour compte. Il savait que ce ne serait pas de nature à lui attirer la complaisance de ses hôtes et que le châtiment suivrait.

Les défis de ce voyage du pape François se situent à divers niveaux.

Il y a, avant tout, cette histoire d’une foi commune qui couvre la période de l’Ancien Testament (A.T). Sur cette période, les chrétiens ont toujours leurs mots à dire, ces mêmes mots que Jésus, de la descendance de David, a tenus aux scribes et aux pharisiens qui l’interrogeaient sur la loi et les prophètes. Ils lui demandaient quel était le premier de tous les commandements. Jésus leur répondit « Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l`unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n`y a pas d`autre commandement plus grand que ceux-là. » (Marc, 12, 29-31)
Le pape François doit trouver dans ces deux grands commandements de l’amour de Dieu et du prochain, commandements partagés par la foi hébraïque et chrétienne, de quoi alimenter les échanges sur la paix et l’harmonie entre les diverses communautés qui vivent sur les territoires palestiniens et israéliens. .

Il y a également cette compréhension qu’a l’Église de l’alliance de Dieu avec son peuple. Selon le Nouveau Testament (N.T.), le peuple auquel se réfère cette alliance déborde de beaucoup les frontières raciales du peuple juif.  Il ne s’agit plus d’un peuple, défini par le sang, mais d’un peuple, défini par la foi. L’apôtre Paul aborde cette question de la manière suivante : une partie du peuple juif a rejeté le message de Jésus, ouvrant ainsi la porte à tous les autres peuples de la terre à se joindre à la nouvelle alliance, scellée en la personne de Jésus de Nazareth. À la fin des temps, ce petit reste endurci du peuple juif, sera, par grâce, réincorporé à la grande alliance de Dieu réalisée en Jésus. (Romain, 11) En Jésus, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob réconcilie tous les peuples de la terre, non pas par le sang d’une descendance, mais par la foi qui en a été l’inspiration.  De cela, le pape François doit parler. L’Alliance de Dieu couvre tous les peuples de la terre et non seulement le peuple d’Israël. Ce dernier point conduit directement au débat politique et idéologique sur le sionisme.

La compréhension que se fait l’Église de l’histoire de l’A.T. et du N.T. éclaire de façon particulière les conflits entre les Palestiniens et les Israéliens. Dans ce contexte, le pape François ne peut se taire sur l’idéologie sioniste qui se fonde sur les liens de sang et les promesses faites à Abraham pour occuper, de droit divin, le territoire palestinien et, de là, y régner sur tous les peuples du monde. Le pape François doit dénoncer cette idéologie fondée sur une interprétation erronée de la promesse faite à Abraham.  Déjà, de nombreux juifs, chrétiens et islamistes dénoncent cette idéologie sioniste.

Sur ce point très précis du sionisme, le pape François doit avoir une parole sans équivoque et faire entendre aux dirigeants israéliens qui se laissent guider par cette idéologie qu’ils font fausse route. Il doit leur rappeler que cette orientation va à l’encontre tout autant de la promesse fondée sur la foi d’Abraham que sur celle des deux plus grands commandements qui résument la loi et les prophètes, celui de l’amour de Dieu et du prochain. Finalement il doit leur que le sionisme va à l’encontre du respect des droits du peuple palestinien de vivre sur ses terres en Palestine et contre, également, la charte des droits fondamentaux des personnes, toutes égales en droit.

Cette visite devrait se couronner par une déclaration du pape François souhaitant que la Terre Sainte devienne le prisme d’une humanité où se côtoient et vivent des gens venant de tous les horizons, de toutes les races, de toutes les cultures, symbole parfait du peuple voulu et aimé de Dieu. En somme, un grand Israël, non plus fondé sur le pouvoir des armes et de l’argent pour dominer le monde, mais sur cet esprit de solidarité, de fraternité, de justice, d’entraide, d’accueil, de service, révélant ainsi, dans ce prisme d’humanité le véritable visage de Dieu.

Juifs, chrétiens, islamistes et toutes les personnes de bonne volonté sauront se reconnaître dans cette humanité. Seuls s’y rebuteront les manipulateurs du nom de Dieu et de ses promesses, pour faire de cet État d’Israël une enclave aux pouvoirs de domination et de puissance. Jésus, en son temps, n’a pas hésité à les dénoncer et à en payer le prix. C’était la volonté de son Père. Il en est demandé tout autant, aujourd’hui, au pape François.

Déjà, il a eu une parole claire concernant ces mains invisibles du marché, de l’économie et des finances qui ravalent la personne humaine au rang de déchets. Puisse-t-il avoir une parole aussi claire pour faire entendre que le sionisme est incompatible tant avec les véritables croyants juifs qu’avec le christianisme.

L’amitié entre chrétiens et juifs doit être toujours plus intense et leur lutte contre le sionisme, chaque jour plus forte.

Oscar Fortin
Québec, le 9 janvier 2014








lundi 5 mai 2014

L’INDÉPENDANCE POUR UN QUÉBEC FORT





Si nous ne sommes pas convaincus que l’indépendance est un levier indispensable à notre développement économique, social et politique, aussi bien en faire notre deuil. L’indépendance n’est pas un élément de folklore national, mais un ingrédient essentiel à notre développement.

Si certains d’entre nous en sommes convaincus, il faut que cette conviction s’étende au plus grand nombre, non pas par des arguments de dénigrements des fédéralistes, mais par des arguments d’analyses objectives qui démontrent que le système actuel auquel nous avons été intégrés sans qu’on ait eu mot à dire, ne répond tout simplement pas aux possibilités de développement qu’un Québec indépendant rendrait possible.

Il faut que nous sortions à la rencontre des citoyens et des citoyennes et que nous mettions en évidence les contraintes économiques, politiques et sociales à l’intérieur desquelles nous place le fédéralisme canadien. Peu importe les hommes politiques en place, les arguments doivent porter sur les effets pervers d’un tel système. À cet effet, je trouve que les arguments et réflexions apportés par Jean-Jacques Nantel dans ses divers articles et vidéos présentés sur le site de Vigile, vont en ce sens. Il faut sortir de nos isoloirs individuels ou corporatifs pour aller là où sont et vivent les premiers concernés par l’indépendance du Québec, à savoir le peuple. Sans une prise de conscience collective de la pertinence de l’indépendance pour le mieux-être des familles québécoises, le projet sera condamné inévitablement à l’échec.

La première grande tâche est de faire l’unité de tous les indépendantistes sur les failles du système fédéraliste qui sont autant d’irritants pour notre développement économique, politique et social. C’est ce système qu’il faut discréditer au plus haut point avec des arguments et faits qui ne peuvent que susciter la réflexion. Toutes les forces indépendentistes doivent être mises à contribution et nous ne pouvons pas nous payer le luxe de l’exclusivité partisane.

La seconde grande tâche est de mettre en évidence les capacités objectives d’un Québec indépendant à relever les défis économiques, politiques et sociaux pour le mieux-être des citoyens et citoyennes du Québec. Lorsque le peuple québécois réalisera que l’indépendance n’est pas une fausse aux lions, mais un tremplin pur un mieux-être collectif, il saura alors devenir artisan de sa propre indépendance.

La troisième grande tâche porte sur la plateforme politique, incluant tous les partis qui ont l’indépendance comme objectif. L’engagement premier de cette élection devrait porter sur la mise en place d’une constituante ayant pour mandat l’élaboration d’une constitution à l’image du peuple québécois. L’indépendance du Québec devra être au coeur de cette constitution. Elle sera alors soumise par voie référendaire, après une ample consultation, à l’approbation ou au refus du peuple québécois. Ce sera alors l’acte par excellence de l’expression de sa souveraineté et de son indépendance.

Aucun parti n’a le monopole de l’indépendance, seul le peuple l’aura lorsqu’il en aura pris pleinement conscience. Dans pareil cas, aussi bien nous unir pour favoriser cette prise de conscience.

Si certains pensent que c’est en crachant sur Québec solidaire et sur les dissidents du Parti Québécois que l’on va faire avancer la cause de l’indépendance, ils se trompent. Seuls les ennemis de l’indépendance ont intérêt à ces petites guerres sales entre partis indépendantistes. Tablons sur ce que nous avons en commun: l’indépendance et l’humanisme qui l’inspire.

Tout doit être mis en oeuvre pour rejoindre le peuple: les moyens de communication traditionnels, les réseaux sociaux, les sites internet, la présence dans les institutions d’enseignement, du secondaire à l’universitaire, des rencontres avec les travailleurs, la production d’outils qui permettent de mieux comprendre les tares d’un système fédéral qui fait de nous une minorité et non un peuple. En somme une grande mission pour les patriotes de l’indépendance du Québec. On ne peut sacrifier sur l’autel de la partisanerie des ressources indispensables à cette grande mission.

Un Québec indépendant laissera grande ouverte les portes à ces débats indispensables au développement de toute démocratie.

En marche pour le grand rendez-vous. Ne craignons pas le sang neuf et la créativité des jeunes.



Oscar Fortin
Le 5 mai 2014

http://humanisme.blogspot.com