lundi 9 février 2015

POUTINE MET LES PENDULES À L'HEURE


Poutine met les pendules à l’heure



Les quatre derniers jours, du jeudi 5 février à dimance, 8 février, auront mis à jour la stratégie de l’Europe et de Washington dans l’approche pour résoudre le conflit ukrainien. Tout est présenté sous l’angle d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine, la France et l’Allemagne se présentant comme des médiateurs entre Poutine et Porochenko.

Vladimir Poutine ne l’entend pas ainsi et il considère que le temps est venu pour tous ceux qui s’intéressent à la paix en Ukraine qu’ils prennent acte que le conflit n’en est pas un entre la Russie et l’Ukraine, mais entre le gouvernement de Kiev et les populations qui ont voté leur indépendance dans le Donbass. Il s’agit d’un conflit interne qui doit trouver sa solution entre les parties ukrainiennes concernées. La Russie n’est pas à l’origine de ce conflit, elle n’en fait pas partie et elle n’a pas participé aux actions déstabilisatrices qui ont conduit au coup d’État. La Russie n’est pas celle qui envahit l’Ukraine, mais plutôt celle qui rappelle aux Ukrainiens de résoudre leurs problèmes de façon civilisée et respectueuse.


Une analyse rapide de ce qui a donné naissance à ce conflit met en évidence deux évènements majeurs. Le premier est la mise en place d’un gouvernement qui fut imposé au peuple ukrainien par un subtil coup d’État planifié et orchestré par Washington. Le second est cette politique agressive de Kiev contre les populations dissidentes, en en faisant des terroristes à abattre. À cette violence se sont ajoutées des sanctions administratives, privant ces populations de leurs droits les plus fondamentaux.

Il en a résulté des référendums et des déclarations d’indépendance de la part des Ukrainiens dissidents, de culture russe, qui occupent tout le sud-est de l’Ukraine, victimes d’autant de persécutions. L’indépendance de ces régions (Donetsk et Lougansk) a donné lieu à des attaques encore plus violentes de la part du gouvernement de Kiev et de mercenaires à sa solde. Déjà, selon les chiffres officiels, les victimes compteraient plus de 5000 morts et de 10 000  blessés. Certains milieux, en Allemagne, parlent de 50 000 morts. Ces affrontements provoquèrent une véritable crise humanitaire. Nos médias meanstream en parlèrent peu. Ce fut surtout la Russie qui a déployé le plus d’efforts pour venir en aide à ces populations en plein désarroi. De nombreuses caravanes de centaines de camions, remplis de tout ce qui pouvait répondre aux besoins les plus essentiels et urgents, ont fait la navette entre la Russie et ces régions de l’Ukraine. Chaque fois, en franchissant, en toute légalité, la frontière ukrainienne.

C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine décide de mettre les pendules à l’heure et de reprendre en main le contrôle de l’agenda, si vraiment les divers intervenants veulent une paix durable en Ukraine. Il est important de revenir aux sources de ce conflit et d’y faire figurer les véritables acteurs qui y sont directement concernés. Il y a le gouvernement de Kiev et les deux Républiques autoproclamées indépendantes de Lougansk et de Donetsk. La première chose à faire est que le gouvernement de Kiev cesse immédiatement ses attaques contre ces deux régions. Seul, le cessez-feu de la part de Kiev,  permettra de renouer contact avec ces populations et leurs dirigeants pour résoudre les différents et en arriver ainsi à une solution nationale et régionale du conflit.

 « Il est évident que la crise continuera tant que les Ukrainiens ne se seront pas mis d’accord entre eux ». À cette fin, il exhorte les autorités de Kiev à trouver « un langage commun et à parvenir à un accord avec toutes les forces politiques. »

Voici les principaux points que relève le président Poutine pour que les négociations conduisent à la paix.

« Mettre un terme à la débauche de radicalisme et de nationalisme qui touche le pays.

"La condition première pour stabiliser la situation est un cessez-le-feu immédiat, la cessation de l'opération dite «antiterroriste», mais de facto punitive dans le sud-est de l'Ukraine",

« Supprimer les pressions économiques sur le Donbass, lesquelles sont susceptibles de créer une grande catastrophe.

La société doit s’unir autour de valeurs positives et des véritables intérêts de l’Ukraine. "Pour cela, il faut que les autorités de Kiev entendent leur peuple. Qu'ils trouvent un terrain d'entente et s'accordent avec toutes les forces politiques et régions du pays",

Ces déclarations récentes de Poutine marquent le cadre dans lequel sa présence à Minsk, le 11 février prochain, serait justifiée.  

Ceux qui négocient le texte à débattre à Minsk, le 11 février prochain, doivent en arriver à recentrer les échanges sur les relations du gouvernement central de Kiev avec les gouvernements des deux Républiques auto-proclamées du Donbass. Si ce tournant ne se réalise pas, il est fort possible que le président Poutine ne se présente pas à cette rencontre.

Il n’est pas intéressé à jouer un rôle dans un scénario, à l’avance vicié et trompeur.

Le conflit qui sévit en Ukraine est un conflit interne que le gouvernement central doit chercher à résoudre non pas par les armes et des mesures répressives, mais par la négociation et le respect de sa population et des régions qui en marquent la configuration des cultures. Si la France, l’Allemagne et Washington veulent travailler en ce sens, ils pourront compter pleinement sur la présence de la Russie. Sinon, ce sera peine perdue.


Les représentants des deux Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk seront présents à la rencontre de Minsk. Ils participent présentement aux rencontres préparatoire.





L’heure de la vérité a sonné.


Oscar Fortin
Le 9 février 2015














1 commentaire:

Marius MORIN a dit...

Ce que j’aime des Russes et de Vladimir Poutine, c’est leur calme et stratégie. Poutine vient d’asséner un coup de matraque aux actionnaires occidentaux. Profitant de la baisse du rouble, le trésor public russe a racheté les actions pétrolifères à très bas prix et présentement les revenus reviennent à l’État russe et non dans les coussinets de puissances étrangères.