mardi 29 septembre 2015

OBAMA ET POUTINE : L’HEURE DE VÉRITÉ A SONNÉ





Comme plusieurs d’entre vous, j’ai écouté avec attention les interventions du président des Etats-Unis, Barack Obama et celle du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.  Deux interventions qui laissent entrevoir de plus en plus clairement deux lectures et visions différentes du monde et de son avenir.


 L’intervention du Président des États-Unis, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, a mis en relief, dès le départ, le caractère dominant des forces armées étasuniennes, les plus puissantes que le monde ait connues et dont le président Barack Obama en est le Commandant suprême. Ce dernier a fait valoir, comme il fallait s’y attendre, le rôle particulier de son pays et de son leadeurship, face aux peuples et nations, dans cette lutte pour le respect des droits, consacrés dans la Charte des Nations Unies. Il n’a pas manqué de souligner, entre autres, qu’il fallait parfois user de moyens de pression pour ramener dans le droit chemin les pays et les dirigeants délinquants. Dans certains cas, l’intervention militaire s’impose pour combattre des dictateurs aux mains remplies de sang et pour vaincre les terroristes qui sèment la terreur partout où ils passent.


Si ces interventions se font le plus souvent sans l’accord des Nations Unies c’est que le système qui régit le Conseil de sécurité rend caduques les résolutions qui devraient normalement leur ouvrir la voie. C’est donc par obligation morale que le pays qui dispose de l’armée la plus puissante au monde prenne à son compte les responsabilités que les Nations Unies  n’arrivent pas à prendre pour assurer, partout où ça s’impose, le respect des droits des personnes, chasser du pouvoir les dictateurs sans scrupules et œuvrer au développement des peuples. Dans ce contexte, il n’hésitera jamais à utiliser toute la force de son armée pour défendre les intérêts de son pays et ceux de ses alliés. (Vidéo de 8 min 8 s à 8 min 30 s)

Faut-il comprendre que les intérêts de son pays et ceux de ses alliés passent avant les intérêts du bien commun de l’humanité? Quelle autorité reconnait-il aux Nations Unies pour assurer la protection des droits de la personne et des peuples? D’où peut-il tirer l’autorité morale et politique pour décider de ce qui est bien et de ce qui est mal, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, de ce qui est juste et injuste? De qui tient-il cette autorité?  Des questions que Vladimir Poutine ne manquera de soulever.


Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, a également pris la parole à cette même tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies. Sans éclat et sur un ton pratiquement monocorde, ses paroles ont tracé et délimité tout à la fois les défis les plus urgents à relever et les actions à entreprendre pour les résoudre. Il a insisté sur le fait que ces interventions doivent se faire dans le plus strict respect du droit international placé sous la juridiction des Nations Unies. Au nombre de ces droits figure celui de la souveraineté des peuples qui peuvent seuls disposer d’eux-mêmes. Le principe de la non-intervention dans les affaires intérieures d’autres États demeure un principe sacré auquel toutes les nations sont soumises, si puissantes puissent-elles être.


La priorité qui s’impose à l’ensemble des nations est celle de la lutte contre le terrorisme qui s’exprime à travers divers regroupements et dont la terreur qu’il sème fait fuir des centaines de milliers de personnes vers des pays voisins et l’Europe. Une coalition internationale sous l’égide des Nations Unies s’impose en collaboration étroite avec les pays, particulièrement victimes de ce terrorisme. C’est dans cet esprit que la Russie a pris des initiatives politiques avec les gouvernements de Syrie et d’Irak, les partis d’opposition présents dans ces pays ainsi qu’avec d’autres gouvernements, dont l’Iran

Comme on peut le voir, l’objectif n’est pas de renverser le gouvernement de Bachar El-Assad et de procéder à un changement de régime en Syrie, mais de combattre et de vaincre les terroristes sur le terrain et de mettre un terme aux initiatives de ceux qui les financent et les arment. Et c’est justement en cela que le président Obama est pris à son propre piège. Les terroristes que la Syrie, l’Irak, l’Iran et d’autres pays s’apprêtent à combattre de façon décisive, sont, pour une bonne part, éléments des armées secrètes de l’Occident et tout particulièrement de Washington.

Déjà, à quelques reprises, le président Poutine avait fait allusion à certaines décisions de Washington dans sa lutte contre le terrorisme en Syrie. Il relevait, entre autres, le fait que les bombardements autorisés ne correspondaient pas toujours aux informations données pour atteindre les terroristes. Il y a eu également ces transferts mystérieux de soldats, formés et armés par les États-Unis, qui passaient mystérieusement du côté des terroristes.

Il faut revoir ici cette histoire des armées secrètes mise à jour par un historien suisse dont les recherches ont porté spécifiquement sur ces armées secrètes qui se développaient en parallèle avec les armées régulières. J’ajoute à cette première référence cette autre, toute récente, sur le comportement de l’armée étasunienne face à l’État islamique en Syrie.

Il faut également lire et voir cette vidéo-entrevue qui précise encore davantage ces liens du terrorisme avec Washington.

Poutine, l’air de rien, met Obama dans une situation où un refus de participer à cette coalition contre le terrorisme le mettrait en contradiction avec sa propre politique de lutte contre le terrorisme. Par contre, en acceptant de se joindre à la coalition internationale proposée par Poutine ça le conduirait à combattre sa propre armée secrète. Dispose-t-il d’autres pièces dans son jeu pour éviter la mise « échec au roi »?

À tout ceci s’ajoutent ces autres interventions, à la Tribune des Nations Unies, qui mettent au clair les grandes contradictions entre les propos du président Obama et les politiques menées par ce dernier. Qu’il suffise de mentionner l’intervention de la présidente d’Argentine, Cristina Fernandez, qui a mis à jour les jeux d’influence visant à bloquer l’enquête sur les responsables de l’attentat terroriste contre l’Ambassade d’Israël, en Argentine. Un Argentin, personnage important pour les fins cette enquête, est réclamé par la justice argentine. Il se trouve actuellement aux États-Unis, mais on se refuse à le livrer à la justice argentine et rien n’est fait de la part du président Obama pour qu’il soit remis entre les mains de la justice argentine.

Evo Morales raconte, qu’en 2006, à peine arrivée au pouvoir comme Président, il a eu la visite de l’Ambassadeur des États-Unis, puis de représentants du Sénat pour lui dicter les pays avec lesquels il ne devait pas avoir de relations diplomatiques dont, évidemment Cuba. De telles ingérences nous placent loin des propos que tenait, il n’y a pas encore si longtemps, le président Obama. Il disait que les États-Unis avaient un principe fondamental dans ses relations internationales avec les autres pays consistant dans la non-intervention.

Obama, l’enchanteur, se retrouve piégé par ses contradictions et ses mensonges, devenus une évidence pour la majorité des peuples. Aujourd’hui, le président Poutine le met devant un choix qui le révèlera dans ses projets les plus ambitieux. Saura-t-il s’en sortir?



Oscar Fortin
Le 29 septembre 2015

http://humanisme.blogspot.com

lundi 21 septembre 2015

FIDEL CASTRO: “L’HISTOIRE M’ABSOUDRA”




LA DOUCEUR DE DIEU PARTAGÉE ENTRE FIDEL ET FRANCISCO






Il y a de ces moments dans l’Histoire qui transcendent le temps et qui nous interpellent dans ce que nous avons de plus humain en chacun de nous. Ici, nous voyons deux hommes dont les chemins, pour différents qu’ils furent, les conduisirent vers un monde plus humain, plus solidaire avec les pauvres et les humbles, libéré du poids de l’ « avoir » pour laisser toute la place à l’ « être », à la personne, à la solidarité, à la justice, à la douceur et à la miséricorde.

Fidel, de famille aisée, laissa ses privilèges de classe pour se consacrer  à la libération des pauvres et humbles de son peuple. Très jeune, il a compris les lois d’un système qui fait toujours plus riche une minorité et toujours plus pauvre une majorité. Dans un premier temps, il a voulu procéder à des changements fondamentaux en empruntant la voie démocratique. Au moment où son organisation politique prenait de l’ampleur et qu’il devenait une menace réelle au pouvoir en place, Batista, ex-président de Cuba, renverse le gouvernement de Carlos Prío Socarrás, le 10 mars 1952, trois mois avant la tenue des élections présidentielles. La seule alternative qui restait à Fidel et à ses compagnons était celle de la lutte armée.

Ce fut le début d’une guerre qui allait les conduire, après de multiples péripéties, jusqu’à la victoire du 1er janvier 1959. Il faut relever ici cette attaque, en juillet 1953, à la caserne de la Moncada. Une attaque qui coûta la vie à plusieurs compagnons de combat et où la majorité fut fait prisonniers, au nombre desquels figurait Fidel Castro. En 1956, après une amnistie des prisonniers, réclamée par les clameurs du peuple, ces derniers prirent le chemin de la Sierra Maestra   d’où ils allaient vaincre le dictateur Batista le premier de janvier 1959. Suite à cette victoire, Fidel n’a pas voulu être le Premier ministre. C’est le peuple qui est allé le chercher pour qu’il soit à tête de cette révolution et qu’il en dirige le gouvernement. Pour qui connaît Fidel, l’homme qu’il est, il n’y a jamais eu une quelconque ambition de richesse pas plus que de pouvoir personnel. Son ambition et son devoir le plus sacré ont toujours été celui de faire de son peuple la conscience d’un monde solidaire et humain.

Ses ennemis, les grands propriétaires fonciers, les multinationales, les pouvoirs politiques et économiques dominants ne tardèrent pas à transformer Fidel en un véritable diable dont les ambitions personnelles n’étaient rien d’autre que celles de s’enrichir, de tuer tous ceux qui se mettaient de travers sur son chemin, à emprisonner sans jugement ses adversaires, à torturer sans aucun respect des droits humains et à tuer chaque fois qu’il en avait le goût. Encore aujourd’hui, il y a de ces journalistes qui continuent à en parler comme un dictateur aux mains remplies de sang. Heureusement, à sa décharge, d’autres prennent également la parole dont Miguel  D‘Escoto, ex-président de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui parle de Fidel Castro comme l’homme d’État le plus solidaire qu’il ait jamais rencontré. Qu’il suffise de rappeler la Mission miracle  qui a permis à des millions de personnes à travers tout l’Amérique latine à recouvrer la vue. Que dire de ces milliers de médecins toujours les premiers arrivés sur les lieux de catastrophe ou d’épidémie mortelle? On peut en dire tout autant de ces milliers de professeurs cubains envoyés dans les régions les plus éloignées pour alphabétiser avec la méthode « Moi, si je peux » et développer la conscience à des valeurs de paix et de solidarité.

Jorge Bergolio, d’une famille d’immigrants, s’est consacré, après des études en chimie, à la vie sacerdotale, chez les Jésuites. Avant d’être évêque et Cardinal, il a été Provincial des jésuites de la région de Buenos Aires. Une période qui fut particulièrement difficile pour lui. Elle coïncidait avec l’arrivée au pouvoir d’une junte militaire qui ne se fit pas scrupule à renverser le gouvernement légitime pour y imposer leurs lois de dictateurs. Ce ne sera que quelques années plus tard que certains en feront un collaborateur de cette Junte militaire qu’on lui reprochera entre autres de n’avoir jamais critiquée.  

Toute cette histoire a refait surface au moment de son élection comme pape. Des voix personnalités importantes sont venues contredire ces accusations et ont permis de dissiper toute collaboration directe de Jorge Bergoglio avec cette Junte militaire. Une de ces voix des plus crédibles est celle de Adolfo Perez Esquivel, Nobel de la paix, qui confirme le fait que Bergoglio n’a pas eu de liens avec la Junte militaire. Toute cette histoire représente une expérience douloureuse qui lui a permis de vivre dans sa chair ce que c’est que la diabolisation d’une personne et le discrédit que l’on fait de sa personne. Une expérience qui lui permet de comprendre le chemin de croix qu’a été celui de Fidel à travers la presse dominante de l’Occident.

À peine élu pape, Jorge Bergoglio a choisi le nom de François et il s’est aussitôt présenté au balcon de la Place Saint-Pierre pour demander à la foule et au monde entier de le bénir et de prier pour lui. Un geste simple qui porte avec lui un changement profond dans la manière de comprendre l’exercice de l’autorité dans l’Église. En renvoyant au peuple le pouvoir de le bénir, il en reconnaît toute l’autorité dont il dispose. Le nouveau pape Francisco ne se présente plus comme une autorité de pouvoir, mais comme un Pasteur de service et d’accompagnement d’un peuple en qui l’Esprit est déjà à l’œuvre. Dans on Exhortation Apostolique Gaudium Évangelii et dans son Encyclique Laudato si, le pape François reconnaît que le système qui domine les relations entre les personnes et les peuples est pervers, générant toujours plus de pauvreté pour la multitude et toujours plus de richesses pour une minorité. Sur ce point, les deux hommes, Fidel et Francisco, se retrouvent parfaitement. Les deux savent qu’un changement de système s’impose et qu’une nouvelle conscience humaine doit émerger et conduire à la naissance d’un monde nouveau. En cela Fidel et le pape François partagent une même aspiration : celle d’un monde nouveau basé sur le respect de la nature à laquelle fait partie l’humanité. Un monde dans lequel les personnes et les peuples peuvent avoir confiance en la justice et dans le respect de leurs droits. Un monde qui laisse tout l’espace nécessaire au « bien vivre » que nous enseigne les Mayas. Un monde que le pape François veut de douceur et de miséricorde et que Fidel veut de solidarité et de paix.

Comment ne pas rappeler ces paroles prophétiques de Fidel lorsqu’en 1953 il assuma lui-même sa propre défense devant des juges qui allaient le condamner. Il a à leur endroit certains propos qui n’ont pas perdu toute leur acuité.

   « Je vous avertis que tout ne fait que commencer. Si dans vos âmes il y a encore un brin d’amour pour la patrie, pour l’humanité, pour la justice, alors écoutez-moi avec attention. Je sais que vous allez me contraindre au silence pendant de nombreuses années. Je sais que vous ferez tout en votre pouvoir pour  cacher la vérité. Je sais que la conspiration contre moi visera à ce que je passe à l'oubli. Mais ma voix ne s’éteindra pas pour autant : elle prend toujours plus de force dans ma poitrine lorsque je me sens seul et elle apporte à mon cœur toute la chaleur que lui nient les âmes lâches.

Lorsque vous jugez un accusé pour vol qualifié, Honorables Juges, vous ne lui demandez pas combien de temps il est sans travail, combien d'enfants il a, quels jours de la semaine il a mangé et ceux où il n’avait rien à manger. Vous ne vous préoccupez pas du tout des conditions sociales de l'environnement dans lequel il vit. Vous les envoyés en prison sans plus de considération. Par contre, vous ne voyez pas les riches qui mettent le feu à leur commerce et à leur boutique pour réclamer des polices d’assurance, même si, dans ces feux, des êtres humains y périssent. Ils ont suffisamment d’argent pour payer des avocats et corrompre les juges. Vous envoyez en prison le malheureux qui vole parce qu’il a faim, mais aucun, des centaines de voleurs qui s’emparent de millions à l'État, ne passera une une seule nuit derrière les barreaux. Vous mangez avec eux à la fin de l’année dans quelque lieu aristocratique et ils ont ainsi votre respect.


« Je terminerai ma plaidoirie d'une manière peu commune à certains magistrats en ne demandant pas la clémence de ce tribunal. Comment pourrais-je le faire alors que mes compagnons subissent en ce moment une ignominieuse captivité sur l'île des Pins? Je vous demande simplement la permission d'aller les rejoindre, puisqu'il est normal que des hommes de valeur soient emprisonnés ou assassinés dans une République dirigée par un voleur et un criminel. Condamnez-moi, cela n'a aucune importance. L'histoire m'absoudra."

Hier, le 20 septembre 2015, l’Histoire a émis son jugement à l’endroit de Fidel. Le pape François est allé à sa rencontre dans sa petite résidence à la Havane. Tous les deux se sont reconnus comme des frères amant d’un monde nouveau, d’une Humanité où s’imposent la vérité, la justice, la solidarité, la compassion et la miséricorde.

Oscar Fortin
Le 20 septembre 2015-09-21

Note : Je tiens à souligner que la traduction du texte emprunté au discours de Fidel, est de moi et que j’ai récupéré de mon mieux ses propos, sans toutefois y être parvenu comme l’aurait fait un traducteur professionnel.

Je me permets de vous laisser quelques liens sur des articles publiés antérieurement sur Fidel.


FIDEL CASTRO: "LA HISTORIA ME ABSOLVERA"


LA TERNURA DE DIOS COMPARTIDA ENTRE FIDEL Y FRANCISCO



Hay de estos momentos en la historia que transcienden el tiempo y nos interpelan en lo que tenemos de mas humano en cada uno de nosotros.  Aquí vemos a dos hombres cuyos caminos muy distintos les condujeron hacia un mundo mas humano, solidario con los pobres y humildes, liberado del peso del “tener” para dar todo el espacio al “ser”, a la persona, a la solidaridad, a la justicia, a la ternura y a la misericordia.

Fidel, de familia acomodada, dejó sus privilegios para ponerse al servicio de la liberación de los pobres y humillados de su pueblo.  Entendió, de muy joven,  las leyes de un sistema que hacia siempre unos  pocos mas ricos y muchos otros pobres. En un primer tiempo, quiso tomar la vía democrática para lograr la conquista del poder del Estado, pero Batista y sus mandatarios no lo entendieron así y le cortaron el camino con un golpe de estado. La secunda vía que le quedo fue la de las armas. Tuvimos  el ataque del cuartel de la Moncada, en 1953, en muchos murieron y otros hechos presos, cuyo Fidel. En 1956, después su liberación, Fidel y sus otros compañeros y compañeras se fueron a la cierra maestra de donde iban a vencer después  tres anos de guerrillas a Batista. Llegaron a la Habana el primero de enero 1969. No quiso ser el Primer ministro del nuevo gobierno. Es el pueblo que fue a buscarlo para que sea Primer ministro. No hizo la revolución para hacerse rico o poderoso, sino para hacer de su pueblo la consciencia de un mundo solidario y humano.

Sus enemigos, los dueños de las tierras y los poderes políticos y dominantes del Estado hicieron de Fidel el diablo cuyas ambiciones eran de enriquecerse, de matar a todos los que se ponían en su contra, de encelar sin juicio, a torturar sin respeto de los derechos humanos, a matar por gusto. La prensa del imperio lo presentaba como el hombre con las manos llenas de sangre de sus victimas mientras  que otros, como fue el caso de Miguel Descoto, ex presidente de la Asamblea general de las Naciones Unidas, lo calificaron como el hombre de Estado mas solidario del mundo.  Basta recordar la Misión milagro que devolvieron la vista a millones de personas, a todos esos médicos cubanos, siempre los primeros llegados en los desastres humanos que sea por terremotos o por epidemia. Que pensar de los miles de profesores cubanos en misión “Yo, si puedo” en los sectores mas aislados y pobres para alfabetizar y despertar l consciencia a los valores de respeto y de solidaridad.

Jorge Bergoglio, de familia inmigrante, se dedico, después sus estudios en química, a la vocación sacerdotal como jesuita. Antes su nombramiento como obispo y cardenal, fue Provincial de los jesuitas en Buenos Aires. Un periodo que fue difícil para él. Ese periodo coincido con la junta militar que dirigió con mano dura al pueblo de Argentino. Tuvo que enfrentar la desinformación que hizo de él un colaborador de la junta militar. Una vez cardenal, lo citaron ante una corte de justicia dedicada a hacer la verdad sobre lo sucedido bajo la dictadura.  Podemos decir que sabe lo que es la desinformación que trata de destruir la reputación de una persona. Una experiencia que le permite entender mejor lo que puede sentir Fidel que sufrió toda su vida de una prensa que lo calificaba de todas las horrores que un ser humano puede cometer.

Al ser elegido papa, Jorge Bergoglio tomo el nombre de Francisco y al salir al balcón de la Plaza de San Pedro pidió ante todo la bendición  del pueblo así que no se olvide rezar por él,  Un gesto sencillo que lleva un cambio profundo en la manera de entender la autoridad en la Iglesia. Al devolver al pueblo el poder de bendecirlo, el papa Francisco proclama que su  ministerio de pastor no es una de autoridad sino de servicio. En su exhortación  apostólica Gaudium evangelii y en su encíclica Láudato si reconoce que el sistema que domina las relaciones entre los pueblos y las personas es perverso y que genera siempre mas pobreza por muchos y mas riqueza por unos pocos. Sobre este punto, los dos hombres, Fidel y Francisco, se encuentran perfectamente. Los dos saben que  un cambio de estructuras  se impone y que una nueva consciencia humana debe conducir al nacimiento de un mundo nuevo.

En eso los dos hombres, Fidel y Francisco, brotan de la misma aspiración: la de un mundo nuevo basado en el respeto de la naturaleza de la cual es parte la humanidad. Un mundo en que las personas y los pueblos pueden confiar en la justicia, en el respeto, Un mundo que deja todo el espacio al bien vivir que nos ensenan los Mayas. Un mundo que el papa Francisco quiere de ternura y de misericordia y que Fidel quiere de solidaridad y de paz.

¿Cómo no recordar esas palabras proféticas de Fidel, cuando asumió su propia defensa en 1953 ante los jueces que iban a condenarlo.

"Os advierto que acabo de empezar. Si en vuestras almas queda un latido de amor a la patria, de amor a la humanidad, de amor a la justicia, escucharme con atención. Sé que me obligarán al silencio durante muchos años; sé que tratarán de ocultar la verdad por todos los medios posibles; sé que contra mí se alzará la conjura del olvido. Pero mi voz no se ahogará por eso: cobra fuerzas en mi pecho mientras más solo me siento y quiero darle en mi corazón todo el calor que le niegan las almas cobardes

Cuando vosotros juzgáis a un acusado por robo, señores magistrados, no le preguntáis cuánto tiempo lleva sin trabajo, cuántos hijos tiene, qué días de la semana comió y qué días no comió, no os preocupáis en absoluto por las condiciones sociales del medio donde vive: lo enviáis a la cárcel sin más contemplaciones. Allí no van los ricos que queman almacenes y tiendas para cobrar las pólizas de seguro, aunque se quemen también algunos seres humanos, porque tienen dinero de sobra para pagar abogados y sobornar magistrados. Enviáis a la cárcel al infeliz que roba por hambre, pero ninguno de los cientos de ladrones que han robado millones al Estado durmió nunca una noche tras las rejas: cenáis con ellos a fin de año en algún lugar aristocrático y tienen vuestro respeto. En Cuba, cuando un funcionario se hace millonario de la noche a la mañana y entra en la cofradía de los ricos, puede ser recibido con las mismas palabras de aquel opulento personaje de Balzac, Taillefer, cuando brindó por el joven que acababa de heredar una inmensa fortuna: "¡Señores, bebamos al poder del oro! El señor Valentín, seis veces millonario, actualmente acaba de ascender al trono. Es rey, lo puede todo, está por encima de todo, como sucede a todos los ricos. En lo sucesivo la igualdad ante la ley, consignada al frente de la Constitución, será un mito para él, no estará sometido a las leyes, sino que las leyes se le someterá. Para los millonarios no existen tribunales ni sanciones."
Condenadme, no importa, la historia me absolverá."


Ayer,, 20 de septiembre 2015, la Historia cumplió con la profecía de Fidel. El papa Francisco fue a su encuentro y los dos se reconocieron como dos hermanos amantes de un mundo nuevo, de una Humanidad en que se imponen la verdad, la justicia, la solidaridad, la compasión y la misericordia.



Oscar Fortín
Le 21 septiembre 2015