mercredi 22 janvier 2020

VENEZUELA: UN PEUPLE QUI RÉSISTE À L’EMPIRE 




Depuis plus de 20 ans maintenant, le peuple du Venezuela résiste par tous les moyens aux pressions et interventions de l’Empire EEUU  qui cherche par tous les moyens le soustraire à son indépendance et à sa souveraineté. Il faut savoir que les EEUU se sont prévalus pendant des siècles de la doctrine Monroe, déclarant l’Amérique latine et les Caraïbes comme étant sa « cour arrière ». Si, tout au long de ces siècles de nombreux pays ont déclaré leur indépendance politique, plusieurs d’entre eux  sont vite redevenus des vassaux de l’Empire étasunien. C’est le cas, entre autres, des pays rejoignant le « Club de Lima ». Les dirigeants politiques de ces États se soumettent et soumettent leurs peuples aux volontés de Washington. Ceux qui y résistent sont aussitôt la cible d’interventions musclées de nature à en faire de fidèles collaborateurs.

Nous connaissons le cas de Cuba qui a résisté jusqu’à ce jour à se soumettre aux volontés de l’Empire. Nous avons connu le cas du Chili, sous le régime de Salvador Allende, qui n’a pas pu résister aux forces impériales qui ont pu utiliser les forces armées qui leur étaient soumises.  Ce fut le coup d’État de 1973 suivis de la dictature d’Augusto Pinochet. Il en fut de même avec l’Argentine qui fut récupérée par l’intervention du trio militaire des trois forces armées,  également fidèles à Washington. 

D’autres pays ont résisté, comme ce fut le cas du Nicaragua qui n’a guère connu de trêve depuis la victoire des sandinistes sur le dictateur Somoza. Ce fut également le cas de la Bolivie sous le régime d’Evo Morales qui a survécu pendant les 14 dernières années. En décembre dernier (2019) il fut victime d’un coup d’État. Evo Morales n’a pu compter sur l’armée bolivienne, également soumise à Washington. 

Il faut se rappeler que la grande majorité des principaux dirigeants militaires furent formés à l’école militaire sous direction des États-Unis. Pour en savoir plus sur le sujet, je vous réfère à cet article qui donne une idée sur le rôle joué par cette école.

Cette fidélité des armées latino-américaine ne fut pas le cas de toutes les armées. C’est d’ailleurs un des grands problèmes qui empêche l’Empire d’intervenir au Venezuela. L’armée du Venezuela est fidèle à  son peuple et à son gouvernement. L’influence de Chavez, ex-membre de l’armée, a été déterminante en ce qui a trait à sa formation au service, avant tout, de la sécurité du peuple et de la souveraineté du pays. Les tentatives de corruption par l’argent et de nombreux autres avantages n’ont pas atteint les objectifs visés. Un certain nombre de ceux qui ont cédé à la corruption se retrouvent dans des situations misérables et sans les appuis promis par les corrupteurs. Ce n’est pas de nature à encourager d’autres à suivre leur exemple.

CE QUE REPRÉSENTE LE VENEZUELA POUR L’EMPIRE

Si ce n’était de ses richesses naturelles, telles celles du pétrole, des diamants, de l’or, entre autres, son acharnement contre le Venezuela serait sans doute fort différent. Les richesses sont là, et également, l’influence régionale et internationale d’un gouvernement qui refuse de se convertir en subalterne de l’Empire. C’est également un gouvernement qui développe des mesures sociales, telles l’éducation gratuite à tous les niveaux, la santé gratuite, accessible dans tous les milieux. Ce sont là des mesures qui dérangent les gouvernements régionaux de format néolibéral. Cette influence du Venezuela ne sert pas les intérêts de Washington ni de ses acolytes régionaux qui vivent de ses subventions. 

CE QUE REPRÉSENTE LE VENEZUELA POUR LES PEUPLES 

On peut dire sans se tromper que les peuples en quête de justice, d’indépendance et de souveraineté trouvent une grande inspiration dans la lutte que mène le Venezuela. Autant l’empire voudrait voir disparaitre ce peuple qui lui refuse toute concession à moins que ce soit dans le cadre de négociations d’égalité et de respect mutuel. 

Au moment d’écrire ces lignes,  Caracas est l’hôte du groupe de Rio, qui comprend les représentants et représentantes de nombreux pays et organisations sociales.  Leur lutte vise la fin de l’empire et l’émergence de peuples souverains et indépendants.

« Ce mercredi 22 janvier 2020, la Rencontre internationale contre l'impérialisme a commencé à Caracas, organisée par le forum de Sao Paulo, et à laquelle participent des organisations politiques et sociales progressistes. Le vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), »

Pour ceux et celles qui se débrouillent en espagnol, je vous recommande cette intervention vidéo de Diosdado Caballo, Président du Conseil national constitutionnel.


Empire et peuples sont, pratiquement irréconciliables : l’empire se définit comme le maître du pouvoir et les peuples comme les détenteurs du pouvoir démocratique: maîtres de leurs richesses, de leurs États, de leur souveraineté. Chaque fois que c’est la démocratie du peuple qui s’impose, c’est la mise au second plan du pouvoir de l’empire. Il en va de même pour les peuples soumis au pouvoir de l’Empire par la voie détournée d’une démocratie manipulée.

QUE VA-T-IL SE PASSER DANS LES SEMAINES ET MOIS QUI VIENNENT?

Il n’y a pas de boules de cristal pour nous dire ce qui va réellement se réaliser. Certains évènements peuvent nous permettre d’anticiper diverses interventions de l’empire et de ses alliés nationaux et internationaux de nature à empêcher la réalisation des élections législatives qui doivent se réaliser, selon la constitution, en 2020.  La partie la plus radicale de l’opposition, celle soutenue par Washington et Juan Guaido, a perdu la présidence du Conseil national législatif, et du fait même, son contrôle.  Toute perspective d’élection législative pour 2020 risque d’être catastrophique pour ces alliés de Washington. Une partie importante de l’opposition s’est dissociée de Juan Guaido et leur approche est plutôt nationale et leur objectif demeure, avant toute chose, le  bien commun du peuple vénézuélien. 

 Les centaines de millions de dollars, investis à ce jour, dans cette guerre contre la révolution bolivarienne perdraient toute leur valeur avec une victoire majoritaire du parti gouvernemental dans les élections législatives à venir.  Le gouvernement reprendrait le plein contrôle du CNL et les adversaires seraient mal placés pour parler d’élections falsifiées. Ces dernières sont toujours suivies par des observateurs étrangers, venant de divers milieux.

Sommes-nous  à la veille d’une intervention militaire des États-Unis et de ses alliés latinos américains? Au moment d’écrire ce texte, la quatrième flotte étasunienne est en pleine activité d’exercices militaires avec la Colombie, où les EEUU ont déjà neuf bases militaires.  

D’autre part, le Venezuela en fait tout autant avec son armée « civico-militaire ». 

Ces jours derniers, les évêques vénézuéliens qui sont des alliés inconditionnels de Washington, ont fait une série de déclarations transformant le gouvernement du président Maduro, de totalitaire, qui torture et tue d’innocentes victimes, etc. Pour faire court, un discourt qui nous renvoie à ceux qu’on entendait dans les pires années du communisme sous Staline, en URSS.

Ils se font également sensibles aux souffrances du peuple dont les seuls responsables sont évidemment les dirigeants politiques du gouvernement. En aucun moment, ils ne dénonceront les diverses formes d’intervention de Washington qui affectent directement les besoins du peuple : guerre économique, sanctions, retenue de fonds de plusieurs centaines de millions de dollars.

Pour sa part, se Secrétaire d’état, Mike Pompeo a ratifié que son pays a imposé "des sanctions sévères au régime, ce qui rend plus difficile pour eux de nuire au peuple vénézuélien".

Pour sa part, le gouvernement vénézuélien a présenté des chiffres démontrant que les mesures punitives ne sont pas seulement contre les hauts fonctionnaires, mais ont affecté la population. Maduro a récemment a affirmé que le blocus américain contre le Venezuela, il a généré des pertes de l'ordre de 40 000 millions de dollars. Dire que ces sanctions n’affectent pas le peuple, c’est un peu rire du monde.

À voir maintenant ce qui va se passer le 3 mai, jour de nouvelles élections présidentielles en Bolivie. La démocratie n’a pas toujours la même signification selon ceux et celles qui  l’utilisent. Nous verrons bien ce que l’empire fait de la démocratie et du peuple qui en est le maitre principal.


Une autre histoire à suivre

Oscar Fortin

22 janvier 2020

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