mardi 5 mai 2020

LE VATICAN ET LE VENEZUELA





Au moment même où le Venezuela s’investit à part entière pour vaincre la Covic-19, ceux qui ambitionnent ses richesses et son pouvoir politique s’acharnent plus que jamais à endurcir les sanctions et à dresser des groupes terroristes pour s’infiltrer au Venezuela et y semer la terreur et y tuer ses principaux dirigeants.  Ces faits sont amplement  confirmés , bien que très peu mis en évidence par les médias  qui répondent aux intérêts de l’Oncle Sam et de ses alliés.



La lecture de ces deux excellents articles vous donne le contexte dans lequel la révolution bolivarienne est constamment menacée, depuis le début, jusqu’à aujourd’hui, par l’Empire étasunien et ses alliés qui s’en font de fidèles serviteurs. C’est, entre autres, le cas du groupe de Lima, auquel participe le gouvernement canadien, et c’est également le cas du Vatican et de l’épiscopat vénézuélien. 

Le 20 mai 2018, il y a eu des élections présidentielles auxquelles tous ceux et celles qui désiraient se présenter pouvaient le faire dans le cadre de la constitution et des règles du Conseil électoral. Certains partis de l’opposition ont participé à cette élection qui s’est déroulée sous le regard vigilant d’observateurs internationaux. Par contre, l’opposition radicale, celle qui répond, avant tout, aux volontés de Washington a choisi de ne pas se présenter à ces élections qu’ils savaient ne pas gagner. Ils ont plutôt choisi de faire une campagne nationale et internationale pour inviter les électeurs et électrices à ne pas aller voter. Même le Canada, dérogeant au droit international, n’a pas autorisé les consulats et ambassades vénézuéliens d’y installer les urnes pour que les citoyens, ayant droit, puissent aller voter. À cette campagne au Venezuela, l’épiscopat local a été un promoteur pour que les gens n’aillent pas voter.  

En dépit de toutes ces manigances électorales, Nicolas Maduro, a été réélu avec une bonne majorité de son plus proche adversaire.   Bien que le niveau de participation ait été moins élevé, il était bien au-dessus de ce que l’on voit dans de nombreux pays  de l’Amérique latine. Par exemple, Michelle Bachelet avait été élue, lors de son second mandat, avec 23% de l’électorat chilien.  Maduro en était à 48% de son électorat.

Toujours est-il que les observateurs internationaux ne relevèrent aucune irrégularité et confirmèrent la légitimité de la victoire du candidat Nicolas Maduro. En janvier 2019. Il fut assermenté  comme Président du Venezuela pour les six prochaines années. De nombreux représentants internationaux participèrent à cet acte officiel. À noter que le Vatican avait envoyé un de ses représentants, alors qu’aucune autorité épiscopale ne s’y est manifestée. 

Quelques jours plus tard, l’opposition radicale s’exprime à travers le député Juan Guaido qui s’autoproclame président par intérim du Venezuela. Une auto proclamation, aussitôt reconnu par Donald Trump, suivi en cela par tous ses « vassaux »  dont le groupe de Lima auquel s’est joint l’épiscopat vénézuélien et quelques semaines plus tard, le Vatican.

Lettre de Maduro au pape


Lettre du pape à Maduro


UNE ÉGLISE INTERPELLER PAR LES VÉNÉZUÉLIENS ET PAR LES PEUPLES DU MONDE

Comment peut-on justifier le silence d’une Église sur les crimes commis, hors de toute considération du droit international, contre le gouvernement et le peuple vénézuélien? Depuis 1999, la révolution bolivarienne est harcelée par Washington et une opposition radicale, grassement payée pour semer la bagarre et renverser l’actuel gouvernement. Il faut ajouter que les hautes autorités religieuses du Venezuela ne se gênent pas pour dénoncer ce gouvernement et le qualifier de dictature et son président de tyran.

Qu’a-t-elle donc cette Révolution pour générer autant de haine chez ses opposants? Elle est, à ma connaissance une des révolutions qui expriment au mieux la doctrine sociale de l’Église. La majorité de ses dirigeants sont des personnes de foi, tout comme l’était Chavez.

Je me suis permis de faire un certain parallèle entre les encycliques du bon pape Jean XXIII :

Pas surprenant que l’opposition radicale, étroitement liée aux intérêts de Washington, soit l’expression tout particulièrement des élites qui avaient beau jeu au temps où ils avaient le contrôle des pouvoirs et des richesses auquel participait Washington dans la plus grande harmonie. 

Avec l’arrivée de la révolution, ils ont perdu de leurs privilèges et  de leur pouvoir. Il faut croire qu’il en va de même pour les cardinaux et les évêques.

Brièvement quelques réalisations en faveur des moins nantis

Plus de 4 millions de résidences ont été construites et remises aux familles qui vivaient dans des taudis insalubres.

Les écoles et universités sont ouvertes gratuitement à toutes les personnes qui souhaitent y accéder. 

Les services de santé sont également mis gratuitement à la disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin.

Washington  et ses alliés appliquent  au Venezuela la même médecine appliquée à Cuba au début des années soixante. 

 «Le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires interaméricaines affirma que “la majorité des Cubains soutenait Castro” et qu’il “n’existait pas une opposition politique effective”, en ajoutant que “le seul moyen prévisible de réduire le soutien interne passait par le désenchantement et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) Tout moyen pour affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement (…) : refuser de faire crédit et d’approvisionner Cuba pour diminuer les salaires réels et monétaires dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement.”

Par ses silences, c’est ce que soutiennent le Vatican et l’Épiscopat vénézuélien. C’est triste à dire, mais nous avons une Église qui a les mains liées  aux volontés de l’Empire. Dans pareilles circonstances, il est difficile qu’elle puisse servir deux maitres aux antipodes l’un de l’autre. Ce comportement met à l’épreuve la crédibilité de ceux qui se présentent comme les serviteurs du Royaume du Père, lequel n’a aucune affinité avec le Royaume des puissants de ce monde.

Oscar Fortin

5 avril 2020  

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