vendredi 4 février 2005

BEN LADEN ET GEORGES W. BUSH

J’ai lu dans le journal Le Monde,le verbatim des paroles prononcées par Oussama Ben Laden lors de sa dernière apparition sur video le 28 octobre dernier. Je n’y ai pas reconnu le grand-prêtre de l’axe du mal pas plus que le grand méchant, insensible aux valeurs de liberté et de sécurité.

« Je vous dis que la sécurité est un pilier important de la vie humaine. Les hommes libres ne renoncent pas à leur sécurité, contrairement aux allégations de - George Bush - selon lesquelles nous détestons la liberté. »

Si cette liberté et cette sécurité sont importantes pour les citoyens des Etats-Unis elles le sont tout autant pour tous les citoyens du monde dont les peuples arables et palestiniens. N’est ce pas là un raisonnement tout à fait raisonnable qui colle très bien à la Charte des Nations Unies et au droit international.

« Si nous vous avons combattus, c'est parce que nous sommes libres, nous ne fermons pas les yeux sur les valeurs, nous voulons rendre la liberté à notre nation. De même que vous attentez à notre sécurité, nous attentons à la vôtre. »

« Je vais vous parler des raisons de ces événements et des moments dans lesquels a été prise la décision - de mener les attaques du 11-Septembre - pour que vous réfléchissiez. Je jure que nous n'avions jamais eu l'idée de frapper les tours, mais après que la goutte eut fait déborder le verre, après avoir vu l'injustice et l'arbitraire de l'alliance américano-israélienne contre nos frères en Palestine et au Liban, cette idée m'est venue à l'esprit. »

Ces propos du chef de « l’axe du mal », comme l’identifie M. Bush, donnent le contexte qui a conduit au 11 septembre. Depuis longtemps nous nous demandions quels étaient les véritables motifs qui poussaient les « terroristes » de l’axe du mal à agir de la sorte. En veulent-ils à notre liberté, à notre sécurité, à notre mode de vie, à nos croyances religieuses ? Selon les propos de Ben Laden, il semble que non. Ils veulent que la politique extérieure des Etats-Unis et celle de leurs alliés prennent en compte le droit des autres peuples d’aspirer à la liberté, à la sécurité, au respect des valeurs qui sont les leurs et à la justice.

Si les centaines de milliards de dollars investis par les Etats-Unis et les alliés dans la lutte contre le « terrorisme » avaient été investis dans les ajustements d’une politique extérieure plus équitable et plus respectueuse du droit international, nous n’en serions pas où nous en sommes actuellement avec cette centaine de milliers de morts et ces foyers de violence qui ne cessent de se multiplier. L’administration Bush ne se gêne pas de passer outre aux impératifs du droit international et de prendre le contrôle politique et économique des pays et des régions dont les richesses naturelles sont considérées comme essentielles au développement des États-Unis. C’est vrai pour la guerre en Irak, c’est vrai pour les tentatives de soulèvements au Venezuela contre Chavez, c’est vrai pour Cuba soumis à un blocus jusqu’alors inégalé et c’est vrai également pour beaucoup d’autres régions et secteurs d’activité comme celui de la haute technologie.

Tant et aussi longtemps que les intérêts du monde seront ramenés à ceux des étasuniens et que le droit international sera soumis à leurs propres droits, le « terrorisme » continuera à secouer les colonnes de ce temple fermé à tous les autres peuples de la terre. Dans ce contexte, la lecture du chapitre 11 du livre de l’Apocalypse peut jeter une lumière très particulière sur ces temps que nous vivons.

Oscar Fortin

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