jeudi 3 février 2005

LE SEXE PLUS IMPORTANT QUE LA GUERRE

Lorsque le débat sur l’intervention militaire en Irak était à son plus fort, le pape Jean-Paul II a courageusement pris position contre l’intervention unilatérale des Etats-Unis et de la Grande Bretagne. Il s’est porté à la défense du droit international placé sous la gouverne des Nations Unies. Cette prise de position du Pape sur une question aussi importante aurait dû normalement entraîner depuis le Vatican et les diocèses du monde une campagne orchestrée contre cette guerre auprès de tous les chrétiens et des personnes de bonne volonté.

Aussi curieusement que cela puisse paraître, on s’est fait plutôt discret dans les interventions mobilisatrices. Si bon nombre de chrétiens et de catholiques ont participé aux nombreuses marches pour la paix et contre la guerre, bien peu de représentants officiels des diocèses et du Vatican se sont manifestés. La catholique Espagne et la non moins catholique Italie ont choisi de se joindre aux deux principaux belligérants bien identifiés à la chrétienté. À ce que je sache, il n’y a pas eu d’anathème et de condamnation à l’endroit des catholiques qui ont passé outre à cette position officielle de Jean-Paul II et de l’Eglise. Il n’y a pas eu de rappel du droit à l’objection de conscience pour ceux et celles appelés à prendre les armes.

Il en va tout autrement avec la question du mariage des homosexuels et des lesbiennes. Là, il y a comme un réveil. Les journaux citent : « le Vatican part en guerre contre le mariage des gais ». Un évêque canadien menace le premier ministre du Canada d’aller en enfer s’il ne se ravise pas sur le projet de loi autorisant le mariage entre les personnes de même sexe… Le Président Bush prend position en se disant d’accord avec le Pape. Et ce n’est pas fini… Le sujet va faire diversion pour encore un bon bout de temps. De quoi faire oublier qu’il y a toujours une guerre en Irak et que les occupants sont toujours des envahisseurs.

Tout ceci pour dire que le monde réalise de plus en plus que le Vatican et les diverses structures qui s’y rattachent obéissent comme tout autre gouvernement à des idéologies et à des lobbys qui ont pour effet de rendre l’Église de Rome moins « catholique », c'est-à-dire moins « universelle ». Il n’est donc pas surprenant que sa crédibilité en souffre et que son autorité rejoigne de moins en moins de monde. Seul un retour aux valeurs fondamentales de l’Évangile et à l’esprit qui a guidé l’action de Jésus de Nazareth redonnera à l’Église un visage d’espérance signifiant pour toute personne de bonne volonté.


Oscar Fortin

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