jeudi 5 janvier 2006

CASTRO ET L'ASSASSINAT DE KENNEDY


La remise dans l’actualité d’une hypothèse longtemps entretenue « Fidel derrière l’assassinat de Kennedy » vise certains objectifs que l’actuelle administration à Washington pourrait sûrement nous préciser. Cette hypothèse n’a jamais tenu la route malgré tous les efforts déployés pour lui assurer une certaine crédibilité. Et pour cause.

L’aventure de la Baie des Cochons avait été planifiée sous le régime d’Eisenhower. Lorsque Kennedy a pris le pouvoir il a été saisi de ce projet qui lui fut présenté par les réfugiés cubains de Miami et la CIA comme une opération purement cubaine et facilement couronnée de succès. Sur la base de ces informations il donna son accord pour poursuivre les préparatifs. Au moment de passer à l’action, ils sont revenus voir Kennedy pour lui demander de leur assurer une couverture aérienne de manière à leur ouvrir la voie à un débarquement plus facile. Kennedy a alors refusé et ce fut la cause, selon les auteurs même de cette aventure, de la cuisante défaite qu’ils ont dû subir.

Dans ce contexte, l’esprit revanchard contre Kennedy à qui on imputait tous les malheurs de cette invasion, émergeait beaucoup plus des anti-Castristes de Miami et des principaux agents de la CIA, impliqués dans la logistique, que de Fidel Castro lui-même qui connaissait déjà les avenants et aboutissants de cette aventure. Il savait ce qui se préparait et il était prêt à les accueillir. La défaite des envahisseurs a été des plus humiliante et catastrophique pour ses auteurs.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on ressasse, sans succès, cette histoire voulant que Fidel ait voulu éliminer Kennedy. La Commission Warren, si elle l’eut pu, l’aurait fait avec grand plaisir. Bien des problèmes et des soupçons impliquant le FBI, LA MAFIA, LA CIA, LES ANTI-CUBAINS et tout récemment LYNDON JONHSON lui-même auraient pu se défiler sans porter l’onéreux de pareil crime.

Cette opération ressemble à beaucoup d’autres dont celle qui veut que Fidel soit un des hommes les plus riches de la Planète. Si tel était le cas, l’austérité de son existence et la nature de ses engagements auraient de quoi faire réfléchir non seulement les riches et les puissants, mais encore tous ceux et celles qui rêvent de la puissance de l’Argent. S’il avait quelque part des Villas, il y aurait belle lurette que les revues à sensation les auraient mises en évidence. Non. Ils ne peuvent faire avec Fidel ce qu’ils ont fait avec Saddam, ses châteaux et ses monuments. Fidel n’est pas Saddam et il n’a ni château ni monument. Pourtant, depuis plus de 45 ans tous les services secrets et les technologies d’information sont à leur recherche pour en détecter, ne serait-ce que l’ombre d’une réalité.

Je pense que le monde, malgré la subtilité des moyens de communication, a dépassé le niveau de ce type de désinformation grossière qui n’arrive plus à dissimuler la haine et l’esprit revanchard de ses auteurs intellectuels. Pour les autres, ceux qui se prêtent à fabriquer ces outils, l’argent y est sûrement pour quelque chose. Le bénévolat, pour ce genre d’opération, trouve bien peu de preneurs. L’argent a bien meilleur goût.

Oscar Fortin

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