La dernière intervention de Ben Laden établit le principe selon lequel personne ne peut se laver les mains, peuples et gouvernements confondus, des actions menées par leurs armées sur le terrain de la guerre qui font et continueront de faire des dizaines et des centaines de milliers de morts et de blessés dans les pays soumis à leur occupation.
"Ils bombardent nos maisons qui abritent nos frères et leurs enfants en Palestine, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie et au Pakistan (…) La guerre est une responsabilité partagée entre les peuples et les gouvernements. La guerre se poursuit et les populations renouvellent leur allégeance à leurs dirigeants et maîtres. Ils envoient leurs fils sous les drapeaux pour se battre contre nous et ils continuent à apporter un soutien financier et moral tandis que nos pays sont en feu et que nos foyers sont bombardés et nos peuples tués." (AVRIL 2006)
ATTENTAT ESPAGNE ATTENTAT LONDRES
En énonçant ce principe, il apporte la justification morale, pour lui et son organisation, de s’en prendre indistinctement aux populations civiles, aux gouvernements en place et aux diverses forces utilisées contre l’Islam, les musulmans, leurs richesses naturelles et Mahomet. Il y a là une interrogation sérieuse qui nous est posée, qui est posée à nos moralistes, aux défenseurs des « démocraties représentatives». Ces questions deviennent particulièrement percutantes lorsque des « actes terroristes » que nous prenons bien soin de distinguer des « actes de guerre » se produisent dans nos pays au dépend de populations que nous disons tout à fait innocentes des actions menées par nos gouvernements et nos armées. Sommes-nous comme population aussi responsables que le suggère Ben Laden ou aussi innocents que le disent les dirigeants et les porte-parole de nos sociétés ?
Je n’ai pas de réponse, mais d’un point de vue humaniste et chrétien, il ne peut y avoir deux étalons de mesure selon que l’on est d’un côté ou de l’autre. Un être humain est un être humain et pour ceux qui se disent chrétiens, il est un frère et un fils de Dieu. En tant que démocratie il faut que nous répondions d’une façon ou d’une autre de nos actes de guerre qui tuent et blessent nombre de civils innocents, d’enfants, de femmes, de vieillards etc. Qu’avons-nous à répondre à Ben Laden et à la communauté internationale? Quelles sont les vérités qui nous sont cachées et les mensonges qui nous endorment au point de nous désintéresser complètement de ce que font nos représentants politiques et nos chefs religieux ? De quelle démocratie voulons-nous nous faire les apôtres, les missionnaires ?
Nous n’en sommes pas au débat sur la foi en l’Islam ou sur celle au christianisme, mais à celui du respect et de l’attachement que nous accordons à tous les humains dans leur dignité, dans leurs valeurs, dans leurs richesses, dans leur liberté, tant individuelle que collective, dans leur droit de vivre et de s’organiser. Force est de reconnaître que nous ne sommes pas le modèle que nous disons être et que par nos dirigeants et les forces politiques et économiques qui les entourent nous portons la responsabilité de bien des maux, de bien des crimes, de bien des injustices et de bien des hypocrisies. Amener nos représentants gouvernementaux à reconnaître ces torts, conduirait inévitablement à une toute autre dynamique dans les relations entre les peuples actuellement en conflits. Des milliers de vies pourraient être sauvées, Des milliards de dollars économisées, et que dire d’un nouvel ordre mondial qui se fonderait sur une véritable volonté de justice, une authentique recherche de la paix et de la vérité, sur une nouvelle solidarité des humains de la terre pour répondre aux nombreux défis de ces deux tiers de l’humanité à qui font toujours défaut les nécessités indispensables à leur subsistance.
Il est évident que pour Ben Laden et les groupes qu’il dirige, les populations civiles, religieuses, politiques, économiques et militaires des pays qu’il identifie à l’Occident chrétien sont tous responsables des tragédies qui résultent de l’envahissement et de l’occupation des pays que sont l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan et d’une certaine manière la Palestine. Il ne fait pas de doute pour eux que si nos forces armées sont dans ces milieux pour les combattre c’est parce que nous acceptons que nos représentants politiques prennent ces décisions.
Il est donc important, si nous ne sommes pas d’accord avec ces initiatives, que nous prenions la parole, que nous participions aux débats, aux sondages, aux manifestations contre ces guerres et surtout que nous amenions nos candidats politiques à se commettre sur le sujet de manière à les exclure, si nécessaire, de toute représentation politique. Ben Laden met sur la table l’offre d’une trêve de longue durée. Qui de nos élites aura le courage de dire que c’est peut-être là une occasion de sortir du cercle infernal de la violence, laquelle ne fera qu’engendrer la violence ? C’est pourtant à cet état d’esprit que Benoît XVI faisait référence dans son message de la Journée mondiale de la paix, le premier janvier dernier.
« La vérité de la paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle les encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparents dans les discussions et fidèles à la parole donnée.» (Journée mondiale de la Paix, janvier 2006).
À nous, de prendre maintenant la parole à temps et à contre temps et d’agir en conséquence.
Oscar Fortin
26 avril, 2006
Bonjour monsieur Fortin,
RépondreEffacerTout simplement pour vous dire que j'ai l'intention de commenter ce texte, et celui qui précède, en début de semaine prochaine, laquelle, faut-il le reppeler, est aussi la première de ce « Mois de Marie »!
Bon dimanche,
André Tremblay, Québec.
Monsieur Tremblay vous avez bien fait de nous avertir à l’avance de votre intervention, question de nous donner le temps de nous y préparer. Il est vrai que le ton est à la hauteur de vos émotions et que votre rage contre les libéraux vous rend plutôt indulgent pour M .Harper, votre nouveau Premier ministre.
RépondreEffacerS’il est vrai que les libéraux ont joué de plus grandes hypocrisies que ne le fait l’actuel gouvernement dans la présence canadienne en Afghanistan, le transfert de commandement et la prise en charge des interventions offensives contre les talibans s’est fait sous le présent gouvernement. Je n’ai pas perçu en M. Harper le malaise que l’on ressent lorsque nous héritons d’une situation désagréable. C’est même avec enthousiasme qu’il a pris la relève, cette fois à visage découvert, de la guerre du Canada contre les talibans et une partie importante de la population afghannes. Le casque militaire lui va bien et certainement avec une mer pas trop loin, nous l’aurions vu atterrir sur un porte-avion pour encourager ses troupes.
Tout ceci pour dire, Monsieur Tremblay, qu’il n’y a pas d’excuse pour justifier l’action que mène actuellement l’actuel gouvernement et que ceux et celles qui s’y opposent doivent prendre la parole pour la contrer. J’ai eu l’occasion par le passé d’intervenir à plusieurs reprises sous le régime libéral, entre autres, contre le bouclier anti-missile, le bois d’œuvre, les deux langages de la diplomatie et de la politique intérieure canadienne. Une petite recherche sur mon site internet vous ouvrira ces pages qui n’ont pas complètement perdu de leur actualité.
Je pense sincèrement que M,Harper est pour le Canada ce que M. Bush est pour les USA. Il aime les armes, les combats et a quelque chose du gendarme du monde qui le rapproche beaucoup de son ami G.W.Bush. Ils n’ont pas besoin des Nations Unies pour décider qui sont démocratiques et qui ne le sont pas, qui sont les bonnes démocraties et qui sont les mauvaises. Il ne faut pas se fermer les yeux sur ce rôle de vassal que l’on fait jouer au Canada et surtout les jobs sales qu’on lui confie. Que ceux qui sont d’accord pour qu’il en soit ainsi, libre à eux, mais personnellement je n’y suis pas. Je suis trop contre l’impérialisme unilatéral pour m’en faire un vassal. Cette approche va tout à fait contre la vision d’un monde solidaire, respectueux des valeurs des autres et de leurs capacités de pouvoir s’organiser comme bon ils l’entendent.
Pour terminer je vous dirai que je n’appartiens à aucun parti politique ni à aucune organisation quelconque. Comme vous, je demeure un libre penseur qui n’attend pas une rémunération de qui que ce soit pour ce qu’il écrit ou dit. Sur ce point nous nous ressemblons beaucoup et vos opinions demeurent pour moi l’expression d’une pensée libre. C’est tout à votre honneur. L’avenir nous dira ce qui en résultera de ces aventures à propos desquelles les canadiens n’auront finalement rien à dire.
Merci pour votre implication et la liberté de l’expression de votre point de vue.
Ave
Oscar Fortin
Monsieur Fortin,
RépondreEffacerVous me permettrai certainement de répliquer brièvement à votre dernier commentaire et je vous en remercie.
J'ai toujours donné la chance au coureur, peu importe la discipline ou la nature du coureur. Par exemple, j'ai agit de la sorte à l'égard des libéraux de Jean Chrétien, cet « Étrangleur de manifestants » et, plus récemment, à ceux de Paul Martin, cet « Armateur étranger, exploiteur d'êtres humains ». Alors, dans ce contexte, je suis persuadé que vous comprendrez que je donne la même chance à un premier ministre élu depuis à peine 100 jours, qu'il se nomme Harper ou autrement. Le seul pour qui je ne l'ai pas fait se nomme Jean Charest, l'actuel « Encanteur en chef » et « Premier Sinistre » du Québec.
Vous me dirai que vous connaissiez cet Harper: je vous l'accorde. Pour ma part, je connaissais depuis longtemps « l'Étrangleur » Chrétien, notamment alors que, ministre de la justice, il rapatriait unilatéralement, en 1982, la Constitution canadienne, sans l'accord du Québec. Je connaissais aussi « l'Armateur Esclavagiste », Paul Martin, autant pour les fourberies commises par son père, ministre sous Leaster B. Pearson, que pour celles qu'il a lui-même commises, notamment comme Armateur louche et fraudeur, ministre des Finances responsable du scandale des commandites, comme fromenteur de « coup d'état » à l'intérieur de son propre parti et ce, uniquement par goût du pouvoir, par orgueil, par mesquinerie.
Voilà!
André Tremblay, 6 mai 2006.
Monsieur Tremblay, je ne puis qu'être sensible à votre disposition de laisser la chance au coureur. J'en suis pour autant que ce ne soit pas au détriment de la vie des autres, canadiens ou afghanistans, et du droit international. Dans notre cour il y a beaucoup d'espace pour que le joueur en question fasse ses preuves. Je dois avouer que jusqu'à maintenant, il dénote sur le terrain de la politique intérieure une grande habilité et pourrait facilement, advenant une élection à court terme, la remporter haut la main, en dépit des engagements militaires auxquels s'oppose la majorité des canadiens. C'est que cette question est noyée avec toutes les autres.
RépondreEffacerJe vous laisse avec ce bref commentaire et puisse le coureur en question se pratiquer sur son propre territoire dans les limites de ses mandats spécifiques.