mardi 2 décembre 2008

UN GOUVERNEMENT MINORITAIRE EN PÉRIODE DE CRISE


Ce qui se passe actuellement à Ottawa nous fait réfléchir sur certains avantages que permet un gouvernement minoritaire. En plus de servir la démocratie, en faisant du Parlement un arbitre incontournable, il y a cette possibilité de mettre un frein à des politiques désastreuses qui, autrement, n’auraient pu être empêchées. Le peuple canadien a élu un Parlement en votant pour le choix de 308 députés. Aucun des chefs n’a fait l’objet d’un vote de l’ensemble des canadiens, à moins bien évidemment que les 308 députés n’aient été que des pions d’un autoritarisme à mettre en place et sur lequel plus personne ne pourrait agir.


Il est certain qu’un chef qui est maître à bord et n’a de compte à rendre à personne se trouve plus confortablement assis sur le siège du pouvoir. Je suppose que les dictateurs préfèrent leur sort à celui de ceux et celles qui doivent prendre en compte l’opinion d’autres intervenants et dans certains cas NÉGOCIER leurs prises de positions. La démocratie s’oppose à l’autoritarisme qui passe outre à la volonté du peuple que les 308 députés représentent à travers l’Institution parlementaire. Les compromis, pris par les divers partis, seront toujours plus démocratiques que les décisions prises unilatéralement par une autorité minoritaire. Ce le sera d’autant plus si les politiques mises de l’avant vont à l’encontre des intérêts du peuple.


Au Québec, il est évident que M. Charest souhaite avoir les mains libres et agir comme bon lui semble sans devoir prendre en compte les membres de l’Assemblée nationale. Choisir la démocratie, c’est également choisir un véritable rôle de ses représentants à l’Assemblée nationale du Québec. Un gouvernement minoritaire permet plus facilement l’exercice de ce rôle et oblige celui qui a à former le gouvernement à en tenir compte. Un gouvernement majoritaire représente certains risques, particulièrement en situation de crise. Si Lysiane Gagnon considère la dictature du peuple comme inadmissible en démocratie, je considère, pour ma part, la dictature d’un chef de parti minoritaire comme totalement inadmissible en démocratie. Les députés élus seront toujours ceux qui représentent le pouvoir du peuple.


Dans la situation que nous vivons actuellement, je souhaite pour le Québec un gouvernement minoritaire. L’Assemblée nationale, ces représentants des intérêts du peuple, devra être prise en considération. Une situation de crise peut être prétexte à des décisions qui n’ont pas nécessairement de liens avec la crise elle-même. M. Harper s’est essayé et le Parlement a dit non. Si M. Charest s’essaie à son tour et qu’il est majoritaire, qui dira non?


Oscar Fortin
http://humanisme.blogspot.com

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