vendredi 18 février 2011

LES QUÉBÉCOIS ET LES QUÉBÉCOISES

UN PEUPLE SANS CONSTITUTION ET SANS PAYS


Peuple de plus de 7.7 millions d’habitants, vivant sur un territoire dont l’étendue et les richesses ont de quoi faire l’envie d’une grande majorité des pays du monde, est toujours sans constitution et sous le commandement d’un régime fédéral. Ce dernier a rapatrié de la mère reine une constitution sans qu’il y ait eu consultation du peuple canadien et sans que le Québec y ait consenti. Plus de 100 peuples, de moins de 8 millions d’habitants, ont une constitution et siègent en toute légitimité à l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Québec n’y est pas, n’en fait pas partie. Pourquoi?

Lorsque l’on regarde de près le tableau donné en référence au paragraphe précédent, on constate qu’il y a plus de 40 de ces pays qui ont moins de 1 million d’habitants, 27 qui ont entre 1 et 4 millions, 29 qui ont entre 4 et 7 millions et finalement, 7 pays sont dans la brochette des 7 millions. C’est dire que plus de 50% des membres, siégeant à l’Assemblée générale des Nations Unies, représentent, chacun, une population de moins de 8 millions de personnes. Le Québec n’y est toujours pas alors que bon nombre, beaucoup moins outillés et avec beaucoup moins de ressources que lui, y sont.

Il n’y a pas de doute que les causes sont multiples et il est possible qu’elles le deviennent encore davantage avec cette offensive sans précédent des forces fédéralistes. Ces dernières, appuyées en cela par une certaine oligarchie québécoise et des médias de toute nature qu’elles contrôlent bien, cherchent à briser le fil d’Ariane qui nous unit fondamentalement comme peuple et, ainsi, à nous transformer en des îlots d’expression culturelle éparse et sans racine commune. S’ils nous ont déjà volé un référendum avec la complicité des nôtres, ils seront encore capables de tous les coups bas pour anéantir notre identité comme peuple.

Seul, un peuple de plus en plus conscient de ce qu’il est, confiant en lui-même et dans ses ressources, immunisé contre le chantage, la désinformation, les campagnes de peur, et, plus que tout, porté par une vision de société, fondée sur le respect, la solidarité et la participation effective et réelle à la vie démocratique, saura les vaincre. Ce peuple devra être capable de se reconnaître en des chefs de file qui sauront porter sans équivoque ce grand projet de société.

Le temps presse. Le français s’effrite lentement, les racines qui nous rattachent aux 100 premières grandes familles qui ont constitué le premier noyau de ce qui allait devenir la grande aventure de notre peuple, se perdent de plus en plus dans le folklore aux mille visages du monde que nous parvenons de moins en moins à faire participer à cette aventure qu’est la nôtre. Les adversaires de notre peuple savent faire jouer les ficelles de l’immigration, du multiculturalisme, du chantage pour éviter que se créent ces liens de complicité entre ces nouveaux arrivants et nous-mêmes. Toute tentative de soulever cette question est aussitôt qualifiée de raciste alors qu’elle ne vise qu’à éviter l’ethnocide et favoriser, autant faire se peut, l’enrichissement du peuple que nous sommes par l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants. Pour cela il faut que le Peuple Québécois ait son mot à dire et ait le contrôle de cet agenda.

Le temps presse également pour créer notre propre constituante et rédiger notre première constitution. On ne peut laisser l’agenda de cette tâche à ceux qui aiment bien nous voir là nous sommes. À nous de prendre les initiatives et de les mener à terme. Pour ce faire, il est nécessaire que les véritables organisations indépendantistes encadrent les actions allant en ce sens. Je recommande une plateforme réunissant des indépendantistes de tous les partis politiques et de toutes les organisations sociales, ouvrières et culturelles. Cette plateforme devrait se situer au-delà de ces diverses instances et opérer de façon autonome. Un véritable comité de l’indépendance du Québec qui répondrait de ses initiatives au Peuple lui-même.

Je souhaite que cette grande rencontre populaire du 19 février soit un premier cri de ralliement de toutes ces forces.


Oscar Fortin

Québec, le 18 février 2011

http://humanisme.blogspot.com



N.B. J’ignore actuellement l’accueil qui sera fait à cette réflexion. Je ne serai malheureusement pas là pour réagir aux divers commentaires. Je serai hors du pays jusqu’au 6 mars prochain. Alors je serai en mesure de m’impliquer.

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