POUR QUE VÉRITÉ SOIT FAITE
Jean-Paul 1er
Il
m’apparaît nécessaire de rappeler l’importance de ce pape qui n’aura duré que
33 jours sur le siège de Pierre, mais dont le passage aura été l’occasion de lever
le voile sur une Église prise d’assaut par des prédateurs sans morale et sans
conscience. Ce n’est pas pour rien qu’on l’ignore le plus possible et qu’on
évite d’y faire référence. Si l’un ou l’autre de ses successeurs se rend prier
sur son tombeau, personne n’en parlera, alors que leur déplacement au tombeau
de Jean XXIII et de Jean-Paul II fera les manchettes. Aucun ne s’y réfère, ne serait-ce
que pour en rappeler la grande simplicité et l’image d’une bonté rayonnante. Ce
n’est pas qu’ils l’ont oublié. Ils ont
plutôt choisi de l’ignorer comme pour ne pas réveiller de mauvais
souvenirs.
De
fait, il y a beaucoup de mauvais souvenirs qu’on souhaite garder bien loin de
la place publique et des communautés chrétiennes. Des souvenirs qui ne sont pas
sans rappeler certains passages du livre de l’Apocalypse qui nous parle de la grande prostituée que plusieurs
auteurs identifient à l’Église. Je me garderai bien d’entrer dans ce débat de
savoir qui est cette prostituée dont nous parle l’Apocalypse (Ap.17), mais je
me permettrai d’ajouter que toute prostitution fait référence à une trahison de
sa conscience et de sa mission en échange de bienfaits recherchés pour
soi-même. Elle s’applique tout autant aux institutions qu’aux personnes.
Lorsque
l’on regarde cette Église, incarnée par ces hiérarchies vaticanes et
épiscopales, tout enveloppées de ces grandes robes aux allures royales,
imposant d’autorité une doctrine qui leur donne bonne conscience, il est
difficile d’y reconnaître ce noyau central des disciples qui ont tout
abandonné, à l’appel de Jésus, pour le suivre et prêcher la bonne nouvelle du
royaume du Père. Il y a là quelque chose comme d’un travestissement
de l’Église devenue tout au long de sa longue marche à travers les siècles un
pouvoir temporel en tout semblable à celui des grands et des puissants.
Ce
qui s’est passé en août et septembre 1978 couvre un grand mystère qu’on se
garde bien de clarifier une fois pour toutes. Un pape en santé au moment de prendre
le siège de Pierre, est retrouvé mort dans son lit 33 jours plus tard. Tout cela serait sans histoire si ce n’étaient
les décisions
qu’il s’apprêtait à prendre concernant la Banque du Vatican,
la Curie romaine, l’encyclique Humanae
vitae relative au mariage et à la régulation des naissances qu’il
souhaitait adoucir, la théologie de libération qu’il voyait d’un œil plutôt
positif.
Sa
mort demeure suspecte pour plusieurs qui ont voulu en savoir davantage sur les
avenants et aboutissants de celle-ci. Dans Histoire d’Italie on retrouve sous
le titre « Le
Pape a-t-il été assassiné » des considérations qui orientent
l’observateur attentif à la thèse de l’assassinat du pape. J’invite le lecteur
et la lectrice à aller au lien plus haut mentionné pour en savoir un peu plus
sur ce pape connu davantage pour son sourire que pour sa détermination à passer
à l’action.
L’enquête
la plus sérieuse sur les circonstances de cette mort est celle de David Yallop
publiée sous le titre « Au nom de
Dieu ».
"Une ou
plusieurs personnes menacées par les fermes résolutions du nouveau pape
prennent une décision : il n'existe qu'une solution pour résoudre le problème:
se débarrasser du pape, en douceur si possible. Avec l'appui de Gelli, le grand-maître
de la P2, ils mettent leur plan à exécution : l'accès, pour ces gens-là, au
Vatican est aisé et l'argent ne manque pas. Une petite main introduit une
importante dose de Digitaline dans le médicament que le pape prend tous les
soirs pour augmenter sa tension un peu faible. Après dîner, le pape se couche
avec, en mains, les documents sur les nouveaux changements qu'il voulait
opérer (certaines nominations à la Curie
romaine et dans l'épiscopat italien) et
la fameuse liste P2. Vers 23 heures, le poison fait effet, le pape ne se sent
pas bien, pris de nausée, il se lève et vomit dans les toilettes en maculant
ses pantoufles. Il sonne, sans résultat. Il se recouche, reprend les documents,
tombe inconscient puis finit par mourir vers 2 heures du matin. À 4 h 30, la
sœur Vicenza le découvre. Le secrétaire d'État Villot est prévenu. Villot
rentre dans la chambre, constate le décès, récupère la fiole de médicament, les
documents que le pape avait dans les mains, ses pantoufles et ses lunettes
maculées ainsi que le testament. On ne reverra jamais ces objets. Les employés
des pompes funèbres sont prévenus pour un embaumement urgent. À 7 heures, dans
la cour du Vatican, un garde croise Marcinkus qui habite hors du Vatican et a
la réputation de se lever tard. À 7 h 30 Villot annonce
officiellement la nouvelle. À partir de là, le Vatican déverse des tombereaux
de mensonges pour masquer la vérité : le pape avait une santé précaire, on
ne peut pas faire d'autopsie... Les appartements pontificaux sont
méticuleusement nettoyés et tous les objets personnels du pape disparaissent.
On se dépêche d'embaumer le défunt avec interdiction de prélever quoi que ce
soit : la moindre goutte de sang ou autre chose sur le cadavre. Tous les
partisans du pape réalisent que tous les projets qui allaient se concrétiser
tombent à l'eau. Pour faire taire les questions et les rumeurs d'assassinat qui
comment à courir, le Vatican organise en toute urgence un conclave pour élire
un nouveau pape et faire une diversion pour les médias qui répètent en boucle
les mensonges du Vatican."
Le
24 mars dernier, nous avons célébré la Journée
internationale au droit à la vérité. Ce droit s’applique également à tous
les chrétiens de monde qui doivent savoir ce qui s’est réellement passé en
cette nuit de septembre 1978 où le pape est mort. La seule façon de répondre à
toutes les interrogations soulevées est de procéder à une autopsie comme on l’a
fait pour Yasser Arafat de la Palestine. D'Eduardo Frei et de Pablo Neruda du Chili.
Dans
les semaines qui viennent, l’Église parlera beaucoup de Jean-Paul II qui sera
élevé aux honneurs des autels et donné en exemple de sainteté. Il y a toutefois
une question qui revient constamment à l’esprit. Pourquoi, peu de temps avant sa mort, a-t-il demandé de
détruire toutes ses archives? Qu’y avait-il donc de si secret pour que le monde
ne puisse le savoir? Il faut se rappeler qu’il a gardé sous sa protection le
cardinal Marcinkus
réclamé par la justice italienne et mis en cause dans la mort du pape Jean-Paul
1er. Le pape Jean-Paul II aurait-il couvert par ses silences l’assassinat de
son prédécesseur, Jean-Paul 1er, comme il a couvert les écarts de vie de son ami
Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du Christ ? La
question se pose et celui qui, aujourd’hui pourrait le mieux répondre à cette
question, est nul autre que son bras droit de l’époque, le cardinal Ratzinger
devenu le pape émérite Benoît XVI.
Le
pape François est comme une continuité du pape Jean-Paul 1er,
reprenant à son compte les grandes réformes que s’apprêtait à entreprendre ce
dernier. Il faut espérer qu’il n’hésitera pas à faire la lumière sur les
véritables causes de sa mort. D’ailleurs, comment se fait-il que l’Église ne
nous le présente-t-il pas comme exemple de vie et modèle des pasteurs au
service de l’Évangile et des humbles de la terre ? Là encore, il est bien
ignoré.
Les
croyants et le monde doivent savoir ce qui s’est réellement passé au Vatican
tout au long de ces 33 jours.
Oscar
Fortin
Le 1er
avril 2014
http://humanisme.blogspot.com
Vidéo en 4 parties
Bien le bonjour!
RépondreEffaceril conviendrait d'observer la volonté de réformes du Pape François (notamment concernant le IOR)à la lumière de ce qui est arrivé à JP Ier.
ps: Je suis l'auteur du lien "Le Pape a-t-il été assassiné", merci d'avoir publié mon lien, par contre le Blog s'appelle "En regardant par la fenêtre", histoire d'Italie n'en est qu'une catégorie. Merci tout de même!
Merci pour vos précisions.
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