UN RAPPORT D’ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE DÉCEVANT
La
communauté internationale attend, depuis la fin août, ce rapport préliminaire
des experts internationaux sur les causes de l’écrasement de l’avion malaisien
MH17. Pour comprendre la portée de ce Rapport, il est important de faire
quelques rappels.
Brefs rappels
Comme dans toute enquête, ce sont les
responsables qui mèneront à terme cette enquête, qui auront le rôle le plus
important et qui devront répondre aux attentes d’indépendance et de
transparence exprimées par les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies
dans la résolution 2166, votée à l’unanimité de tous les membres, le 21 juillet dernier.
Dans cette résolution figure, au point 6,
une référence au rôle important que doivent jouer l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Organisation de l’aviation
civile internationale (OACI) pour assurer le bon déroulement de l’enquête.
Déjà, le 18 juillet, lendemain de
l’écrasement de l’avion, le gouvernement de Kiev, au vu de la situation dans le
pays, avait fait appel à l’OACI pour coordonner l’enquête. Au
même moment, la chancelière Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine s’étaient
mis d'accord pour que l'OACI
mène « une enquête internationale
et indépendante ».
La principale
tâche de l'équipe de l'OACI consisterait à sécuriser le site de l’écrasement et
à retrouver les informations des enregistreurs de vol. Elle devrait aussi
étudier les enregistrements de contrôle aérien, les repérages effectués par les
radars, les images satellitaires et mettre en place des équipes de médecins
légistes et de spécialistes.
Le 21 juillet, jour du vote de la résolution
2166, le gouvernement de Kiev confie aux Pays-Bas la coordination de l'enquête internationale sur l’écrasement , dont un grand nombre de victimes sont originaires
de ce pays.
Sa
principale tâche serait d'identifier les
victimes (…) et de récolter des informations qui permettront d'identifier les
corps, comme des tatouages, des cicatrices ou des échantillons ADN.
Le 23 juillet, Le Conseil néerlandais de sécurité
(DSB) a pris le contrôle de l'enquête sur le crash du Boeing malaisien qui a fait 298 morts, le 17
juillet. Selon le conseil, un groupe de 24 experts internationaux, dont des
spécialistes russes et ukrainiens mènera l'enquête
Devant cette
prise de contrôle de l’enquête par les Pays-Bas, le président Poutine revient à la charge, le 24 juillet,
pour exiger que la coordination soit assumée par l’AOCI.
« Vladimir
Poutine et Sauli Niinist, président de Finlande, ont demandé que soit lancée
immédiatement une enquête internationale minutieuse sous l’égide de l’OACI sur l’écrasement
de l’avion malaisien dans la région de Donetsk, conformément à la résolution
2166, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 21 juillet dernier ».
Le 8 août, quatre pays reliés directement
à l’enquête (Hollande, Belgique, Ukraine et Australie) signent un pacte de non-diffusion de l’information qui ne serait pas préalablement
approuvée par les quatre. L’accord
stipule que les progrès et les résultats de l’enquête sur le terrible accident
survenu au Boeing 777 malaisien seront gardés secrets si jamais un des quatre
signataires s’y opposait. Un pacte qui va directement à l'encontre de la résolution 2166.
À ce stade, on ne fait plus mention ni de l’OACI, ni de l’OSCE
et encore moins de la résolution 2166 qui fait appel à une enquête indépendante
et transparente.
Il dit essentiellement deux choses.
La première, que l’écrasement n’est pas dû à des bris mécaniques, mais à de nombreux
projectiles qui ont pénétré dans l’avion depuis l’extérieur.
« Rien n'indique que l'accident
du vol MH17 soit dû à un problème technique ou à une erreur de l'équipage qui
était « qualifié et expérimenté ».
Le
vol MH17 qui avait décollé d'Amsterdam-Schiphol avec 298 personnes à bord s'est
déroulé « comme prévu » avant de prendre fin « de manière
abrupte » quelques heures plus tard. Une explosion en vol, causée par le
grand nombre de projectiles à grande vitesse, explique « la fin abrupte de
l'enregistrement des données sur les boîtes noires, la perte de contact avec
les contrôleurs aériens et la disparition simultanée de l'appareil sur les
radars », a également assuré l'OVV.
La seconde est que les boîtes noires, analysées en
Angleterre par le Bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens, n’ont
pas été trafiquées et que leur contenu a pu être saisi correctement. Les 30
minutes d’enregistrement ne révèlent rien de particulier, si ce n’est que tout
a pris fin abruptement avec la disparition de l’appareil des radars. Le contenu de ces enregistrement n'est toutefois mis à la disposition du public.
On précise que les
inspecteurs néerlandais ayant rédigé le rapport ne se sont pas rendus sur les
lieux de l'écrasement, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Donetsk,
estimant que leur sécurité n'y était pas assurée.
Le rapport final sera transmis au
cours de la prochaine année.
Que pouvons-nous en conclure?
En tout premier lieu, que l’enquête
n’est plus celle réclamée par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa
résolution 2166, mais celle des quatre pays qui ont signé le pacte de non-diffusion.
On peut évidemment se demander pourquoi.
En second lieu, le Rapport confirme ce
que tout le monde savait déjà, à savoir que l’écrasement était dû à une attaque
extérieure de projectiles tirés ou lancés à très haute vitesse. Il n’en précise
toutefois pas la provenance.
En troisième lieu, ce sont tous ces
silences sur des points qui eurent pu être clarifiés dès ce premier rapport
préliminaire. J’en avais relevé certains dans mon dernier
article sur ce même sujet, entre autres, la présence ou pas d’avions de
chasse près du vol MH17, le pourquoi du changement du corridor de vol, le
contenu en direct des échanges entre les contrôleurs aériens et les pilotes, Le décryptage de ces conversations remis aux enquêteurs est celui que Kiev leur a fait parvenir.
En somme, un premier rapport qui
laisse tout grande ouverte la porte aux spéculations sur les auteurs d’un tel
crime. Le temps de permettre aux États-Unis et aux pays de l’OTAN de poursuivre
leur harcèlement contre la Russie et les miliciens indépendantistes.
Aujourd’hui, le 10 septembre, le
ministre de la Défense de Malaisie Hishamuddin Hussein arrive à Moscou pour discuter
du déroulement de l'enquête. « Nul coupable de la tragédie ne doit échapper au
jugement et à une punition méritée », a-t-il déclaré. Le ministre a noté que la
Malaisie possédait des données du renseignement indiquant les coupables de la
catastrophe, mais qu'il était encore trop tôt pour les divulguer. Un nouveau
groupe d'experts malaisiens doit se rendre prochainement sur le lieu de l’écrasement
du Boeing pour examiner les débris de l'avion et trouver les confirmations des
données du renseignement.
Il
faut espérer que d’autres experts indépendants poursuivent les recherches et
démasquent les véritables coupables.
Oscar
Fortin
Le
10 septembre 2014
http://humansime.blogspot.com
Pour qui veut en savoir plus
Une déclaration du ministres des Relations extérieures de Russie.
RépondreEffacerhttp://fr.ria.ru/world/20140913/202422788.html
La vérité finira par sortir
RépondreEffacer@Guylys333