jeudi 4 décembre 2014

PKP PEUT-IL ÊTRE L’HOMME DE L’INDÉPENDANCE DU QUÉBEC ?






Vous aurez compris que lorsque je parle de l’indépendance du Québec, je parle tout autant de l’indépendance économique que de l’indépendance politique.

Je lisais, cette fin de semaine, dans le journal une déclaration de PKP qui exprimait sa détermination à conquérir l’indépendance du Québec et à faire en sorte que les Québécois et Québécoises soient plus riches. Une déclaration qui couvre bien les deux volets indissociables de l’indépendance.

Qui est PKP pour moi ?

Il est quelqu’un qui a relevé le défi de faire croître l’entreprise créer par son père et d’assurer à tous les actionnaires de l’entreprise de bons rendements. Il a su jouer toutes les cartes du capitalisme et les opportunités du libéralisme économique  pour jouer à fond ses cartes gagnantes. De nombreuses personnes ont été victimes de ces lois du capitalisme au service d’actionnaires financiers et spéculatifs aux ambitions illimitées. Les syndicats peuvent en dire quelque chose.

Pour les humanistes, dont je prétends être, et les socialistes, il y a là des irritants importants pour croire que cet homme saura faire du pouvoir de l’État un outil de conquête et de développement de l’indépendance politique et économique du Québec. Plusieurs peuvent déjà le soupçonner de jouer ses cartes pour s’enrichir encore davantage et consolider ainsi les intérêts de son entreprise dans laquelle il dispose de la majorité des actions. Pour bon nombre de ces gens, un capitaliste de la trempe de PKP ne peut pas, du jour au lendemain, se transformer en un homme d’État, entièrement dédié au bien commun du Peuple québécois. La question est de savoir s’il peut faire siens les intérêts politiques et économiques de ce peuple ?

Aussi curieusement que cela puisse paraître, je pense que le capitaliste PKP, à la tête de l’État dont les actionnaires sont tous les Québécois et Québécoises peut être l’homme de la situation. Voici comment je m’explique cet engagement.

D’abord, comme bon entrepreneur, il va faire le relevé de l’ensemble des richesses du Peuple québécois. Il va  les identifier et s’assurer qu’elles soient développées au meilleur coût pour que leur rendement soit mis prioritairement à la disposition des impératifs du bien commun de la Société québécoise. Loin de délester l’État de ses richesses, il va les transformer de manière à ce que leur rendement soit une assurance pour le développement des programmes de santé, d’éducation, de logement, de transport, etc.

Je pense que PKP, à partir du moment où il prend pour acquis que l’État est là pour servir prioritairement et au mieux le bien commun du peuple québécois, il devient alors l’homme qu’il nous faut. Pour ce faire, et pour qu’il n’y ait pas d’équivoque sur cet engagement, une des premières tâches devra être la mise en place d’une constituante, sachant que les actionnaires du nouvel État québécois veulent en être des acteurs importants. Quoi de plus rassurant, en effet, que d’œuvrer sur la base d’une constitution qui définit les règles du jeu et donne à ses gestionnaires les paramètres leur permettant de travailler au développement de la nation. L’entrepreneur PKP ne sera pas seul pour faire le travail. Tout un peuple sera là pour l’accompagner à partir du moment qu’il aura fait la démonstration que sa présence à la tête de l’État est pour servir pleinement et en toute priorité les intérêts des Québécois et des Québécoises.

L’État québécois est, pour ainsi dire, la plus grande entreprise du Québec dont l’objectif est la mise en valeur de toutes ses richesses pour répondre en priorité aux impératifs du bien commun de la société. Toutes les entreprises intermédiaires et privées doivent s’ajuster à la priorité de ces impératifs, et PKP est celui qui saura les y obliger. Autant, il aura été exigeant pour ses travailleurs, autant il saura l’être avec les entrepreneurs. Si l’État québécois a été par le passé une dépendance des grandes fortunes et oligarchies du pays, il ne saurait en être de même d’un État devenu indépendant, politiquement et économiquement.



Si j’avais une suggestion à faire à PKP, ce serait d’aller rencontrer certains dirigeants de pays émergents de l’Amérique latine qui ont su transformer leur État pour en faire un outil de développement pour leur peuple. Les deux noms qui me viennent à l’esprit sont Rafael Correa et Evo Morales. Le premier est un économiste, diplômé d’Harvard. Il est président de l’Équateur depuis 2007. Ses réalisations et ses luttes en font une référence pour plusieurs pays tant en Europe qu’en Amérique latine. Le second, Evo Morales, est le premier président maya de toute l’histoire de la Bolivie. Depuis 2005, il a fait du pays, considéré comme le plus pauvre de l’Amérique latine, un pays de plus en plus autonome et économiquement indépendant. Cette année, en dépit de nombreuses difficultés, la croissance a été de 5.5 % du PIB, un des plus élevés du Continent. Il a su rapatrier au profit de l’État des richesses naturelles que ses prédécesseurs avaient sacrifiées au profit de multinationales.

Dans ces pays, contrairement à l’idée répandue, le libéralisme économique continue d’exister, mais pas comme force dominante qui décide du destin des peuples. Les multinationales sont soumises à des règles tout comme les entreprises privées. Dans ces deux États, c’est l’État qui décide de ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour le peuple. Ce ne sont plus les oligarchies dominantes qui décident de ces choses. On y applique la consigne qui dit : l’État autant que nécessaire et le privé autant que possible. Le pouvoir du peuple pour le peuple, incarné dans un État responsable et à son service, est à la base de leur développement. L’économie est au service du peuple et non l’inverse.

Si PKP  se met dans la tête de transformer l’État québécois pour en faire l’outil majeur de développement au service des intérêts du peuple, il sera alors l’homme de la situation. On ne le verra plus comme quelqu’un qui veut privatiser le bas de laine des Québécois (richesses naturelles, Caisse de dépôt, Sociétés d’État, etc.) en les vendant aux plus offrants, mais quelqu’un qui saura les mettre à l’abri des prédateurs, aux ambitions illimitées, pour les faire croître aux profit du Peuple québécois.

Autrement, le risque est grand que ce soit du pareil au même.

Oscar Fortin
Le 29 novembre 2014
http://humanisme.blogspot.com




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