samedi 8 août 2015

LES CARTES D'OBAMA


PAIX ET GUERRE



C’est un secret pour personne que les grandes puissances qui se disputent les destinées de notre monde jouent des cartes stratégiques de nature à leur assurer la victoire. Dans ce jeu, Obama a ses propres cartes. Il lui faut évidemment se gagner l’appui le plus large possible des populations occidentales tout comme de s’assurer les meilleurs appuis des deux Chambres (Sénat et Représentants) auxquelles il ne peut se soustraire. Les peuples veulent la paix alors que les représentants des deux chambres sont plus inclinés vers la guerre. Dans le premier cas, il jouera ses cartes pour la paix, et dans le second cas ce seront des cartes pour la guerre.

Ses cartes pour la paix

En tout premier lieu, il faut relever cette reprise des relations diplomatiques des États-Unis avec Cuba. Une reprise qui prend d’autant plus de relief que le pape François, un des hommes les plus choyés des peuples et respectés dans le monde, y est pour quelque chose. C’est dans le cadre de cette reprise des négociations avec Cuba que le président Obama a reconnu publiquement que la politique du blocus économique, menée depuis plus de 50 ans, avait été un grand fiasco. Déjà, les deux pays ont inauguré la réouverture de leur ambassade et peuvent compter sur la présence du pape François qui se rendra en septembre dans chacun des deux pays.

À cet évènement historique, de premier plan, s’ajoute cet autre accord, cette fois, avec l’Iran, portant sur le nucléaire. Depuis des années, l’Iran était soupçonné de vouloir se doter d’armes nucléaires. Tout a été mis en œuvre pour l’en dissuader. Des sanctions ont été mises en place pour affecter le développement de son économie et des menaces de toute nature, visant à déstabiliser le régime politique en place. Ce fut, finalement par la voie des négociations qu’une entente a pu être signée. Obama en ressort avec tous les honneurs et l’aura d’un homme de paix. Il s’en fait le défenseur devant les deux Chambres.

La dernière grande initiative de nature à renforcer son image auprès des peuples est celle de faire sienne la dernière encyclique du pape François (Lautdato si) portant sur l’environnement et la protection de notre maison commune qu’est notre planète terre.   Un plan d’action audacieux sera mis en place pour contrer les divers facteurs et intervenants qui ont une incidence directe sur le changement climatique. Par cette initiative, le président Obama se place à l’avant-garde des leaders qui prend au sérieux les exhortations du pape François. De quoi en faire un allié du pape et du Vatican et d’en retirer un reflet de sa popularité mondiale.

« À l’approche de la conférence de Paris en décembre, qui vise à conclure un accord mondial sur le climat, « j’espère que tous les dirigeants de la planète – et tous les enfants de Dieu – entendront l’appel du pape François à se rassembler pour prendre soin de notre maison commune. » 

À cet Obama, le pacifique  pour un monde meilleur, s’ajoute cet autre Obama, le guerrier et le conquérant.

Ses cartes pour la guerre

Il n’y a pas à s’y tromper, Obama n’en continu pas moins à fomenter des guerres, à déroger au droit international, à déployer des armements un peu partout en Europe, au Moyen Orient, en Afrique, en Asie et en Amérique latine et à promouvoir l’arme des sanctions que ce soit contre la Russie, le Venezuela et même contre Cuba. Obama, le guerrier est toujours là pour soutenir ces diverses interventions. L’oncle Sam n’a pas l’intention de cesser d’être le grand leaders destiné à régner sur les Nations et les Peuples.

En Syrie, il se permet des interventions militaires sans l’accord des Nations Unies et sans celui du gouvernement légitime de Syrie. Il prend prétexte de la protection de l’opposition armée menacée par l’armée régulière de l’État syrien pour bombarder des populations qu’il qualifie pour la circonstance de terroristes islamiques. Il ne se fait aucun scrupule de ces bombardements non autorisés par le gouvernement légitime, pas plus que par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

« En autorisant maintenant des raids aériens pour soutenir les « rebelles » entraînés par le Pentagone, « même si ce seront les forces du président Assad qui les attaqueront », Obama autorise la guerre aérienne USA/OTAN contre les forces gouvernementales syriennes»

En Ukraine, il se fait plus que présent, il s’impose comme l’autorité suprême. Il nomme, par marionnettes interposées, ceux et celles qu’il veut voir à la gouvernance du pays. Il envoie des armes pour alimenter le conflit, des soldats pour entretenir les braises d’une guerre internes entre Ukrainiens du Sud-est et le gouvernement central de Kiev. Ce conflit interne est  présenté comme un conflit entre l’Ukraine et la Russie.

En Russie, il n’a de cesse de provoquer par tous les moyens le gouvernement de Poutine. Il y a eu le coup d’État militaire en Ukraine qui le plaçait à la frontière de la Russie. Vinrent par la suite les sanctions dont les premières victimes sont la Russie et les pays d’Europe. Des sanctions qui s’avèrent aussi inefficaces qu’inutiles que celles utilisées contre Cuba. Ce sont des milliers de morts et la désintégration de tout un pays qui résultent de ces interventions directement rattachées aux intérêts géostratégique des Etats-Unis en Europe.

En Amérique latine, il n’a pas lâché prise pour renverser les gouvernements émergents, tels le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, l’Argentine et le Brésil. En Amérique centrale, il soutient des mouvements subversifs, particulièrement au Salvador et au Nicaragua. Il a donné son aval au coup d’État au Honduras en 2009 et à celui au Paraguay, en 2012. Sa présence se fait également sentir auprès des gouvernements dont les dirigeants lui sont acquis. Il renforce les bases militaires et soutient des régimes de répression du peuple comme c’est actuellement le cas au Honduras. Il proclame haut et fort que le temps de l’interventionnisme est maintenant du passé, tout en poursuivant, à travers les diverses agences gouvernementales et d’importants budgets, à déstabiliser les gouvernements qui lui échappent par les voies démocratiques.

Que conclure?

Tant que les États-Unis s’arrogeront le droit de s’assujettir les peuples et les nations et que ce droit sera partie intégrante de ses intérêts nationaux, les guerres continueront à faire des ravages et des millions de morts à travers le monde. Cette prétention d’être destiné à diriger le monde ne lui vient que de sa puissance à dominer et à conquérir.   

Il n’est plus seul à disposer de cette puissance. De nouvelles voix se font entendre pour dire que ce monde de la puissance impériale est terminé et que le temps est venu pour passer à un monde multipolaire et respectueux du droit des peuples et des nations.

Obama, sous le couvert d’un certain humanisme, n’en continue pas moins à servir les intérêts de l’Empire, lesquels passent avant celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Empire n’accepte aucun droit qui lui soit supérieur. Il est celui qui décide des lois et des droits.




Oscar Fortin
Le 8 août 2015

http://humanisme.blogspot.com

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