samedi 22 octobre 2016

POUTINE D’UNE PATIENCE ANGÉLIQUE


  

QUI PEUT SE TRANSFORMER EN COLÈRE DIVINE


C’est en m’inspirant de la médaille de l’Ange de la paix, remis par le pape François au président Poutine, que j’ai qualifié cette patience d’ »angélique ».  Par contre, le sous-titre m’est venu de cette phrase d’inspiration biblique « La coupe des offenses a maintenant débordé, la patience de DIEU est éteinte et ne retient plus le bras de Sa colère ».

Déjà, en octobre 2014, lors de sa fameuse rencontre internationale de Valdaï, à Sotchi, Vladimir Poutine avait eu, entre autres, ces propos  pour définir la conjoncture du monde dans lequel nous vivons :

"…le monde s'est engagé dans une époque de changements et de mutations profondes, époque où nous devons tous faire preuve d'un degré élevé de prudence et d'une capacité à éviter les démarches irréfléchies".

« L’Occident donne l'impression d'être en perpétuelle lutte contre les résultats de sa propre politique. On a parfois l'impression que nos collègues et amis ne cessent de lutter contre les résultats de leur propre politique. Ils lancent toute leur puissance pour éliminer les risques qu'ils créent eux-mêmes, en le payant de plus en plus cher. »

« …il n'y a, malheureusement, plus de garanties ni de certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit capable de nous épargner des bouleversements".

"Ce système est sérieusement affaibli, morcelé et déformé. Les institutions internationales et régionales de coopération politique, économique et culturelle traversent une période difficile »

Pas surprenant qu’il évoque le besoin d’un nouveau consensus des forces responsables de l’avenir de l’humanité et une meilleure compréhension des principales sources des conflits.

En novembre 2015, une année plus tard, lors de sa rencontre avec les experts internationaux, réunis de nouveau à Sotchi, il a, entre autres, ces paroles :

 « Les États-Unis possèdent un grand potentiel militaire, mais il est toujours difficile de mener un double jeu : lutter contre les terroristes et en même temps en utiliser certains pour poser des pions sur le damier du Moyen-Orient dans leur propre intérêt. Il est impossible de vaincre le terrorisme si l’on utilise une partie des terroristes comme un bélier pour renverser des régimes que l’on n’aime pas. On ne peut pas ensuite se débarrasser de ces terroristes. C’est une illusion de croire qu’on pourra les chasser du pouvoir. Le meilleur exemple nous est donné par la situation en Libye. On espère que le nouveau gouvernement pourra stabiliser la situation, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. »

« Il ne faut pas diviser les terroristes entre modérés et non-modérés. On voudrait savoir la différence. Les experts disent que les terroristes « modérés » décapitent les gens de façon modérée ou tendre, »

Voici ici cinq déclarations franches de Poutine à cette rencontre de Valdaï. Le détour en vaut la peine.

Que s’est-il passé depuis lors ? Où en sommes-nous  en ce mois d’octobre 2016 ?

Les évènements des derniers mois n’augurent rien de bon ». Il y a eu cet accord de cessez-le-feu, du 9 septembre, obtenu après de nombreuses heures de négociation. Il  n’aura duré que quelques jours. Les  forces aériennes des États-Unis ont attaqué de nui, le 17 septembre, les forces le l’armée syrienne qui observaient la trêve, faisant plus de 62 morts et près de 100 blessés. Les auteurs de ces attaques ont reconnu les faits qu’ils ont aussitôt qualifiés de bavures,  d’erreurs malheureuses.

Cette explication n’a pas tenu la route bien longtemps, une fois connus les préparatifs et les suites  de ces bombardements. De fait, à peine terminée cette attaque nocturne, les terroristes qui avaient perdu cette partie du territoire s’élancèrent aussitôt pour la récupérer, comme s’ils en avaient été informés à l’avance.  Moscou a vu dans cette opération une forme de complicité entre les États-Unis et les terroristes. La réaction du gouvernement syrien fut de se dissocier de cet accord, surtout utilisé par la coalition des États-Unis et de l’OTAN pour permettre aux terroristes de refaire leur force et de reprendre le terrain perdu.

Cette trahison de l’accord de cessez- le-feu, signé quelques jours plus tôt, n’a fait que renforcer cette conviction que les États-Unis et ses alliés de l’OTAN sont de mèches avec les terroristes pour renverser le gouvernement légitime de Bachar Al Assad. Les subtilités utilisées pour distinguer les terroristes modérés des autres terroristes qui ne seraient pas modérées ne sont que des couvertures pour brouiller les pistes et faire de la Russie la responsable de tous les maux qui se produisent.

Récemment à été mis à nue la véritable identité des « Casques blancs ». Une autre mascarade qui permet de couvrir les perversions de la soi-disant coalition internationale dans sa lutte contre le terrorisme. Ils en font eux-mêmes parties. Les populations occidentales sont devenues prisonnières de l’information qui leur est servie à travers des montages dont seul Hollywood a le secret.

Alep est présentement au cœur de l’actualité. On y accuse la Syrie et la Russie d’y massacrer d’innocentes victimes.  On se garde bien de préciser la présence des terroristes et la partie de la population prise en otage comme bouclier humain. La Russie et la Syrie ont décidé de suspendre leurs attaques aériennes pour permettre l’évacuation de la population ainsi que des terroristes. La première nuit de la trêve, deux avions  de la coalition internationale ont survolé et bombardé un village de ce territoire d’Alep, faisant fi de ce cesser-feu  des autorités syriennes. Une autre bavure dont ils ne peuvent s’extirper, la Russie ayant toutes les preuves de ces vols. 

Que conclure de tout cela ?

Du point de vue du président Poutine, la coalition internationale est de mèche avec les terroristes qui leur servent de relais pour atteindre leurs objectifs au Moyen-Orient.  Ce ne sont pas eux qui vont lutter pour les faire disparaître. Ils font partie de leur arsenal militaire.

Les perspectives de l’arrivée à la Maison-Blanche d’Hillary Clinton représentent une véritable menace pour la Russie et l’humanité.  Son obsession pour une guerre contre la Russie doit être prise très au sérieux.

Les pays membres de l’OTAN demeurent soumis à Washington, bien que certaines fissures commencent à fragiliser son unité.

On peut se demander si pour le président Poutine se confirme le constat qu’aucune solution politique n’est possible  avec de tels « partenaires ». Si tel était le cas, nous connaissons tous ce que les rues de Saint Petersburg lui ont enseigné lorsqu’il était jeune : « "Si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier"

Oscar Fortin
Le 22 octobre 2016


http://humanisme.blogspot.com

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