vendredi 20 avril 2018

SI LA BAGARRE EST INÉVITABLE, IL FAUT FRAPPER LE PREMIER





En octobre 2015, j’avais partagé une réflexion sur  cette déclaration de Vladimir Poutine.  Depuis, bien des évènements se sont succédés qui, aux yeux de plusieurs, sont amplement suffisants pour démontrer la mauvaise foi des États-Unis et de ses alliés de l’OTAN, dans la recherche d’une paix véritable. Avec de tels interlocuteurs, selon les sceptiques, aucune solution politique n’est possible. La tolérance de V. Poutine devant les sanctions et les attaques contre la Syrie, en laissent plusieurs entièrement déconcertés. Selon eux, lors de la dernière attaque, Poutine aurait dû passer à l’action militaire, détruisant l’arsenal militaire des envahisseurs en position de tir de missiles contre la Syrie. 

Il faut croire que la lecture que fait Poutine de cette situation laisse toujours un espace crédible pour éviter cette guerre « totale ». De fait, les derniers tirs de missiles contre la Syrie ont fait plus de dommages au prestige des États-Unis, de la France et de l’Angleterre, qu’ils en ont faits en Syrie. Leur niveau de crédibilité mondiale a baissé de plusieurs crans, tant au niveau des messages transmis que des cibles atteintes.  En d’autres mots, il s’agit d’un fiasco militaire et communicationnel. Selon les informations qui circulent, la Russie avait un portrait assez précis de cet attaque et pouvait compter sur le niveau élevé des armes à la disposition de la Syrie pour éviter les morts et la destruction d’infrastructures majeures. En somme, il n’y avait pas de quoi justifier la grande attaque du « jugement dernier ». 

 Pour le moment, les consignes partagées entre les États-Unis et la Russie, ont permis d’éviter de franchir les lignes rouges, spécifiées par la Russie à ses adversaires, et à réduire les dommages en vie humaine et en infrastructures militaires, des attaques planifiées par la coalition : États-Unis, France, Angleterre. Cette approche  est de nature à discréditer toujours plus les attaquants qui se révèlent militairement inefficaces et toujours moins convaincants au niveau de l’opinion publique mondiale. 

Peut-on en vouloir à V. Poutine de jouer la carte de la tolérance et d’un certain laisser-aller qui conduit ses adversaires à se faire eux-mêmes Hara-kiri. Plus ils s’enfoncent dans leurs propres mensonges et plus ils s’enlisent dans des aventures guerrières de second degré, plus la Russie et ses alliés en sortent renforcis. Cette patience et tolérance de Poutine n’est pas le fait d’une faiblesse quelconque, mais celui d’un plein contrôle de lui-même et de la situation. Il n’est pas un  va-en guerre, pas plus qu’un conquérant à la recherche, par tous les moyens, de pouvoirs et de richesses. Sa référence est la Charte des Nations Unies et le respect du droit international.

Il n’y a pas urgence pour actionner le bouton rouge de ce qui sera la dernière des grandes guerres. Comme le répète Poutine, il n’y aura plus de vie sur la terre. Son approche en arrivera sans doute à dissuader même certains de ses adversaires à actionner le bouton rouge.

Oscar Fortin


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