dimanche 14 avril 2019

NE PLEUREZ PAS SUR MOI

I


PLEUREZ SUR VOUS-MÊMES ET VOS ENFANTS



Les chrétiens du monde entier célèbrent, en cette semaine sainte, l’arrestation et la mise à mort, sur une croix, de Jésus de Nazareth, l’envoyé du Père. Les célébrations religieuses mettent en évidence le caractère tragique et inhumain du sort réservé à celui que le Père a envoyé pour nous ouvrir les portes de son Royaume. 

Le crime de ce Jésus a été de banaliser les pouvoirs dominants en se faisant proche des pauvres, des humbles, des malades, des laissés pour compte. Son pouvoir lui permettait de lire dans les cœurs des grands et des puissants tout comme dans ceux des humbles de la terre. Dans les premiers, il voyait la suffisance, l’ambition, l’hypocrisie, le mensonge et la dureté de leur cœur. Dans les seconds, il voyait l’humilité, la dépendance, la main tendue pour recevoir soutien et encouragement. Ce même pouvoir lui permettait de guérir les malades, de soutenir les affligés, de pardonner aux cœurs humbles. Ses interventions les plus percutantes sont celles du sermon sur la  montagne, dit  les Béatitudes », sa condamnation des docteurs de la loi et des  scribes et pharisiens  qui mettent sur les épaules des autres des fardeaux qu’eux-mêmes ne peuvent porter, son appel à l’amour des uns et des autres comme puissance de transformation du monde : « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». (Jn 15,12) Finalement son discours sur le jugement dernier(Mt. 25,31 à 25,46) Un survol de ces quatre références nous ouvre la voie à l'Esprit de ce Jésus de Nazareth dont le témoignage garde toute son actualité pour notre temps,

Le panorama du monde dans lequel nous vivons, en 2019, n’est pas sans nous rappeler certaines références fondamentales de ce Jésus de Nazareth. Les pouvoirs dominants, qu’ils soient politiques, économiques ou religieux, demeurent des pouvoirs dont la subsistance n’est pas sans s’alimenter de l’oppression, sous diverses formes, des peuples. En elles, s’affirment les ambitions de conquête et la domination du mensonge qui s’impose comme vérité absolue. Les guerres du Moyen-Orient, tout comme celles qui s’actualisent en ce moment même en Amérique latine, tout particulièrement au Venezuela, illustrent jusqu’où le mensonge et l’oppression peuvent en arriver à se transformer, sous la magie des moyens de communication, en vérité et en sauveur d’humanité. N’avons-nous pas assisté à ces bombardements dits humanitaires qui ont fait en Libye des centaines de milliers de morts? De quoi nous poser des questions sur cette humanité qui ne saurait survivre qu’en tuant cette autre humanité qui ne demande pas mieux que de vivre en paix.

Le cas du Venezuela est de grande actualité. La révolution mise en marche par Hugo Chavez et son peuple est une des révolutions qui colle le plus au message des Évangiles et à la doctrine sociale de l’Église catholique. Il s’agit d’une révolution qui place les intérêts du peuple avant ceux des oligarchies et qui donne au peuple le pouvoir suprême, contrairement à ceux qui s’en remettent à l’Empire et à ses oligarques. Washington n’aime pas ça et le Vatican et ses grands-prêtres y voient du communisme. Les deux s’unissent, comme au temps de la passion du Christ, pour y mettre un terme. Mensonges, manipulation, usage du nom de Dieu et de la religion, tout est bon pour convaincre le monde et le peuple que leurs interventions au Venezuela n’a d’autre objectif que de chasser du pouvoir ces « tyrans », comme les appelle l’épiscopat vénézuélien. L’empire y trouve son compte en ayant comme objectif de reprendre le contrôle de cet État ainsi que de ses nombreuses richesses. La démocratie et le peuple passent au second plan.

NE PLEUREZ PAS SUR MOI, PLEUREZ PLUTÔT SUR VOUS ET VOS ENFANTS. 

Dans toute guerre et confrontation, il y a des agresseurs et des victimes. Il faut pleurer sur vos enfants transformés en agresseurs et tortionnaires tout comme il faut pleurer sur ceux qui en sont les victimes. Il faut non seulement pleurer, mais crier haut et fort la grande trahison faite à la vérité en la substituant au mensonge. Il suffit de voir l’acharnement déployé pour que cette vérité ne sorte pas au grand jour. L’arrestation de Julian Assange, symbole de cette conscience pour la Vérité, nous dit le peu de respect de ces accusateurs pour que cette Vérité soit connue. Ces accusateurs sont les mêmes qui se présentent comme les sauveurs du Venezuela et de bien d'autres peuples.

Cette réflexion s’ajoute à celles faites dans les années passées, à l’occasion de la semaine sainte.




Oscar Fortin

14 mars 2019

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