mercredi 27 septembre 2006

CHAVEZ AUX NATIONS UNIES

Bien peu nombreux sont ceux qui peuvent rapporter la teneur des propos du Président du Venezuela, Hugo Chavez, lors de son intervention aux Nations Unies. On a évidemment relevé avec insistance ses propos incendiaires contre le Président Bush et son Administration, mais très peu ont relevé le contenu de son intervention et le contexte très particulier dans lequel il l’a livré.

DES COUPS BAS

D’abord dans on propre pays, alors qu’il est en campagne électorale, il doit déployer tous les moyens pour contrer les actes de sabotages soutenus et encouragés par l’actuelle Administration étasunienne. Tout récemment, ils ont saisi à l’aéroport de Caracas 22 valises diplomatiques destinées à l’ambassade des États-unis contenant tout un arsenal pouvant servir à des actes terroristes et à la subversion. En 2002, cette même Administration avait encouragé et soutenu le coup d’État militaire visant à le renverser et même à l’éliminer physiquement, en dépit du fait qu’il ait été élu très démocratiquement. À son arrivée à New York pour la présente session, son médecin personnel et son chef de sécurité se sont vus refuser leur visa d’entrée.
« Vous savez que mon médecin personnel a dû rester dans l'avion. Le chef de la sécurité a dû rester enfermé dans un avion verrouillé. Aucun de ces deux messieurs n'ont été autorisé à venir assister à la réunion de l'Onu. »

À ceci il faut ajouter le fait que les États-unis font tout pour contrer la candidature du Venezuela à un poste non permanent du Conseil de Sécurité. Tous les moyens à leur disposition sont déployés pour convaincre les pays à voter contre cette candidature.

« Voici comment le Venezuela s'est présenté. La patrie de Bolivar a cherché à obtenir un siège permanent au Conseil de Sécurité. Voyons ! Bon, il y a eu une attaque en règle par le gouvernement étasunien, une attaque immorale, pour essayer d'empêcher le Venezuela d'être élu librement à un poste au Conseil de Sécurité. »

À tout ceci il faut signaler tous les efforts déployés auprès des medias existants un peu partout dans le monde pour noircir et discréditer le plus possible sa personne et ses fonctions. Des millions de dollars y sont investis à cette seule fin. Le visage qu’ils présentent est celui de l’extrémiste, mais ce que voient les Vénézuéliens et bien des peuples de la terre, laissés pour compte, c’est celui d’un leader entièrement dévoué à la cause de la justice, qui pose des gestes cohérents et courageux, un Président qui n’a pas peur des mots pour faire entendre leurs voix.

SON ANTI-IMPÉRIALISME

Il n’y a pas de doute que Chavez est un ardent opposant à tout impérialisme ainsi qu’à toute forme d’hégémonie. Il n’est pas le seul à en faire la critique et à y voir la source d’un sous-développement et d’une pauvreté systémique. L’auteur auquel il s’est référé au tout début de son intervention, NOAM CHOMSKY, n’est pas un inconnu pour les spécialistes des sciences sociale, politique et linguistique, mais pour le commun des mortels, peu savent qui il est. Il faut dire que nos medias n’y voient pas un grand intérêt : ses critiques à leur endroit étant sans compromis. IL est un de ceux qui démystifie la prétendue neutralité des médias sous le couvert de laquelle ils se placent pour mieux servir l’idéologie dominante de leurs maîtres.

NOAM CHOMSKY, né aux Etats-Unis de famille juive, s’est fait connaître de façon particulière par ses travaux et ses découvertes en linguistique. Doté d’une intelligence exceptionnelle et préoccupé par les questions sociales et politiques il est vite devenu un chercheur militant et engagé. Ainsi, de nombreux ouvrages l’ont propulsé à l’avant scène des grands débats de l’époque contemporaine. Hugo Chavez y trouve son inspiration pour comprendre tout autant les forces qui s’affrontent que les objectifs qu’elles poursuivent. Pour Chomsky, la politique extérieure des Etats-Unis en est une d’hégémonie et de domination. Le droit et le bien des autres doivent être subordonnés aux leurs. Sa puissance militaire et ses influences politiques et économiques servent de leviers pour mettre au pas les récalcitrants. Ses intérêts passent avant ceux de tous les autres. La seule démocratie viable est celle qui lui est subordonnée.

« Noam Chomsky, est l'un des Américains et des intellectuels du monde les plus prestigieux. Voici l'un de ces tout derniers ouvrages, 'Hegemony or Survival : The Imperialist Strategy of the United States.' [L'hégémonie ou la survie : La stratégie impérialiste des Etats-Unis. C’est un excellent livre qui nous aide à comprendre ce qui s'est passé dans le monde au cours du 20ème siècle, sur ce qui se passe aujourd'hui et sur la plus grande menace qui plane sur notre planète. »

LES TERRORISTES POUR BUSH

Il n’a pas manqué l’occasion de relever certains passages du discours du Président Bush qui s’était adressé la veille à la même Assemblée générale. Il a mis en évidence le fait que deviennent terroristes tous ceux qui s’opposent à leur hégémonie et qui luttent pour la justice.

"Partout où vous regardez, vous entendez des extrémistes vous dire que vous pouvez échapper à la pauvreté et retrouver votre dignité par la violence, la terreur et le martyre".

Et de commenter le Président Chavez : « Partout où il regarde, il voit des extrémistes. Et vous, mes frères - il regarde la couleur de votre peau et il dit, oh ! Il y a un extrémiste. Evo Morales, le valeureux Président de Bolivie est, pour lui, un extrémiste. »

Il aurait pu ajouter : Eh vous, monsieur le Président, que faites-vous pour sortir les pauvres de leur pauvreté et leur permettre de retrouver leur dignité ? Que faites-vous avec toutes les armes en votre possession ? Qu’arrivent-ils aux pauvres de votre pays : ceux du Bronx, ceux des arrières cours de vos grandes villes, des victimes de l’ouragan Christina ? Que faites-vous des pauvres des pays que vous maintenez sous votre domination en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud et ailleurs dans le monde ? Quelle dignité leur concédez-vous ? Ce ne sont pourtant pas les armes qui vous manquent ni la violence pour les utiliser.

LES TERRORISTES DE BUSH

Le Président du Venezuela relève les incohérences dans les paroles et les faits. Il relève les actes terroristes commis contre des pays et des citoyens du l’Amérique Latine. Il rappelle l’assassinat de Orlando Letelier, ancien ministre des Relations étrangères du Chili, celui, en 1977, de l’avion cubain détruit en plein ciel entraînant la mort de 73 innocentes victimes et plus récemment le coup d’État au Venezuela dont il fut la principale victime.

« Luis Posada Carriles est le nom de ce terroriste qui a fait l’attentat de l’avion cubain et qui est protégé ici. Et d'autres personnes extrêmement corrompues qui se sont échappées du Venezuela vivent aussi ici sous protection : un groupe qui a posé des bombes dans diverses ambassades, qui a assassiné des gens pendant le coup d'Etat. Ils m'ont kidnappé et ils allaient me tuer, mais je pense que Dieu est descendu et notre peuple est sorti dans les rues et l'armée y était aussi et ainsi je suis ici devant vous, aujourd'hui. Mais ces personnes qui ont dirigé ce coup d'Etat sont ici, aujourd'hui, dans ce pays, protégés par le gouvernement américain. Et j'accuse le gouvernement américain de protéger ces terroristes et d'avoir un discours complètement cynique. »

UNE RÉFORME DES NATIONS UNIES S’IMPOSE

Le président du Venezuela s’est fait de nouveau un ardent promoteur d’une réforme en profondeur des Nations Unies. Dans la situation actuelle l’Autorité réside entre les mains du conseil de sécurité, lequel dépend entièrement du droit de veto des six membres permanents. Il suffit qu’un de ces membres utilisent son droit de veto pour enlever toute capacité d’intervention de l’Organisation des Nations Unies dans les litiges qui l’interpellent directement. Si les Etats-Unis dérogent au droit international, son droit de veto au Conseil de sécurité, annulera toute capacité d’intervention de l’ONU.

Il a relevé l’importance d’une plus grande démocratisation de l’Organisation et il a invité ceux qui se font les apôtres de la démocratie de s’y engager. Il a également fait valoir l’importance d’ouvrir le Conseil de sécurité à d’autres membres permanents comme par exemple aux représentants des pays non alignés. Le seul fait que le Venezuela ait présenté sa candidature à un poste au Conseil de sécurité a déchaîné une attaque en règle de la part du Gouvernement des Etats-Unis :

« L'imperium a peur de la vérité, il a peur des voix indépendantes. Il nous appelle extrémistes, mais ce sont eux les extrémistes. Et j'aimerais remercier tous les pays qui ont aimablement annoncé leur soutien au Venezuela, même si le scrutin est secret et qu'il n'est pas nécessaire d'annoncer ces choses «

CONCLUSION

UN DISCOURS À LIRE EN SON ENTIER.
http://www.alterinfo.net/DISCOURS-DE-HUGO-CHAVEZ-a-la-61eme-assemblee-generale-de-l-ONU_a3594.html

N’ATTENDEZ PAS SA PUBLICATION DANS L’UN DE NOS MEDIAS, VOUS RISQUERIEZ DE NE JAMAIS LE LIRE.

Oscar Fortin 27 septembre 2006
NOTE: SATAN pris de l'hébreu se traduit par ADVERSAIRE
DIABOLOS pris du grec se traduit par CALOMNIATEUR

2 commentaires:

  1. Bravo pour la pertinence de votre article et la mise en lumière de Chomsky

    Je suis arrivé ici par hasard, comme souvent sur le Net, après avoir lu un article sur les cybermilitants :
    http://www.internetactu.net/?p=6578

    Alors à méditer

    @+

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  2. Je ne puis que vous remercier de l'intérêt que vous portez aux problématiques du monde dans lequel nous vivons. Comme vous j'essaie d'être attentif et d'y apporter mon grain de sel....

    Il nous faut tous être participants.

    oscar un ami.

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