La Résolution actuellement soumise par les Etats-Unis au Conseil de Sécurité contre la Corée du Nord donne vraiment l’impression qu’ils sont profondément respectueux et dépendants des Institutions des Nations Unies. Pourtant au même moment où ce débat est à son plus haut niveau, un autre débat, peu couvert par les médias, se déroule également au sein de l’Assemblée générale de cette même Institution. Un débat qui revient tous les ans, depuis plus de 45 ans, et qui porte sur les sanctions des Etats-Unis contre Cuba, communément appelées LE BLOCUS.
L’an dernier, CE BLOCUS a été condamné par plus de 97% des membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Chaque année le Gouvernement Cubain revient avec une résolution semblable qui reçoit d’une fois à l’autre un appui sans équivoque de la Communauté internationale. Ces condamnations, qui se répètent, sont non seulement sans effet, mais l’auteur de ces mesures inhumaines et injustes continue à en ajouter au mépris du droit international et des droits humains les plus élémentaires. Les actuels locataires de la Maison Blanche ne se gênent pas pour durcir sans aucun scrupule ces mesures, passant outre aux décisions de la Communauté internationale.
Cuba, 11.2 millions d’habitants, n’est pourtant pas un pays militairement menaçant. Ses armes sont, pour l’essentiel, l’éducation accessible à tous, la santé pour tous, la justice sociale qui prend en compte toutes les personnes, du plus petit au plus grand, l’ouverture sur le monde et le dialogue dans le respect du droit international, la foi en la capacité d’un peuple de surmonter le sous-développement et d’accéder à la croissance sans rien céder de sa dignité. N’a-t-il pas reçu en septembre dernier le 14ième Sommet des Pays non alignés (plus de 117 pays) et n’en assume-t-il la Présidence pour les trois prochaines années ? Ne reçoit-il pas l’appui de plusieurs récipiendaires du prix Nobel de la Paix ainsi que de nombreuses personnalités publiques des plus respectables de partout à travers le monde? Son leader, Fidel, n’est-il pas une des personnalités les plus respectées de tous les pays du Tiers-monde ? Pourtant, l’acharnement contre ce peuple, loin de s’atténuer, s’accentue et devient toujours plus criminel de la part des Etats-Unis. Le silence des médias des pays développés sur ces mesures et leurs effets dévastateurs assure l’indifférence de l’opinion mondiale. Un seul exemple, tout récent, met en évidence le ridicule, le tragique et l’inhumain de ce blocus dont nous portons tous, par notre silence, une part de responsabilité.
« Le programme des Nations Unies pour l’Environnement a organisé un concours international de dessin. Le lauréat régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes a été le petit cubain Raysel Sosa Rojas.
Le 5 juin 2006, Jour de l’Environnement, au Palais des Nations d’Alger, le Président de ce pays s’est fait photografié avec Raysel et les autres enfants lauréats. Les plus hautes autorités du programme distribuèrent les prix aux gagnants régionaux. Ces prix se composaient de plaquettes, un kit de matériel de dessin d’excellente qualité, une remise avec le dessin gagnant de chaque enfant, et un appareil photografique digital de la firme japonaise Nikon (dont le président était présent). Tous les enfants reçurent leur prix sauf Raysel à qui, pour sa condition de cubain, on a refusé de donner l’appareil photographique qui, selon le représentant de la Fondation pour la Paix Globale du Japon (sic !), était fabriqué avec des composantes étasuniennes et que le blocus empêchait de le remettre à l’enfant cubain. Ceci fut fait sans aucun préavis à Raysel pas plus qu'au professeur cubain qui l’accompagnait.>
Bien que les autorités algériennes tentèrent de trouver une solution, elles ne parvinrent pas à se soustraire à cette violation de la dignité d’un enfant innocent, une violation qui n’est que le produit de la lâcheté politique et des intrigues internationales que les Etats-Unis alimentent quotidiennement. La mère de l’enfant étasunien, lauréat pour la région de l’Amérique du Nord, les parents des lauréats pour l’Europe, l’Afrique et les accompagnateurs des filles et des garçons lauréats se solidarisèrent avec cet enfant, dont le voyage et le séjour furent pris en charge par le gouvernement de Cuba, de même que le montant de 4’500 dollars US en médicaments spécialisés avec lesquels Raysel combat son hémophilie héréditaire et incurable jusqu’à aujourd’hui.
QU’EN DISENT NOS AUTORITÉS POLITIQUES ET RELIGIEUSES DE CE BLOCUS ET DES CONDAMNATIONS RÉPÉTÉES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ? S’ILS EN PARLENT C’EST SANS DOUTE DANS LA DISCRÉTION D’UNE RENCONTRE ET AVEC LA PROMESSE D'ASSURER UNE CERTAINE RÉSERVE SUR LE SUJET. QUE FAIT-ON DU DROIT DU PUBLIC À L’INFORMATION, CE DROIT QUI NOUS EST SI CHER ?
L’HYPOCRISIE COMME LE NUAGE NE PEUT DURER ÉTERNELLEMENT. LA VÉRITÉ NOUS CONFONDRA TOUS UN JOUR OU L’AUTRE. IL EST INÉVITABLE QUE LE LOUP DANS LA BERGERIE PERDE UN JOUR OU L’AUTRE SON DÉGUISEMENT DE PASTEUR ET DE FAISEUR DE PAIX. IL EN SERA DE MÊME POUR CEUX QUI LE COUVRENT ET LE PROTÈGENT. À NOUS DE FAIRE TOMBER LES MASQUES.
Oscar Fortin, théologien et politologue
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Québec, le 14 octobre 2006
Monsieur Fortin,
RépondreEffacerVous faites bien de nous rappeler ce genre de bassesse que, seuls, les Américains sont assez ignobles pour les accomplir.
Il ne faut surtout pas oublier, à cet égard, que toute l'histoire des États-Unis repose sur le crime, le génocide des Amérindiens, les guerres, autant celle contre la Mère Patrie que celle qui a divisé, dans un bain de sang incroyable, les Étatsuniens du Nord contre ceux du Sud, ceux-là même pour qui la vie d'un Noir valait beaucoup moins que les quelques dollars dépensés pour l'acheter. Parce que ces esclavagistes ont aussi toujours eu l'intime conviction qu'ils pouvaient disposer de la vie de quiconque moyennant quelques dollars. Ils le démontrent encore quotidiennement et de plus en plus.
Tout comme les sionistes, ils se croient, eux aussi, investis d'une mission mondiale, si ce n'est divine. Ils se croient convaincus d'être l'incarnation de la justice en ce bas monde. Il ne faut donc pas se surprendre de voir la « politique de justice », la leur, qu'ils appliquent à l'encontre de Cuba et de ses citoyens. Un pays comme les États-Unis, qui fait de la torture la base même de l'application de ses interrogatoires en justice, ne peut agir de façon loyale et juste en appliquant des sanctions internationnales, que ce soit contre Cuba, la Corée du Nord ou les pays d'Amérique Centrale... L'hypocrisie des Américains, c'est aussi ça!
André Tremblay.
P.S.:
Depuis quelques jours, les sionistes tentent d'oublier, ou de faire oublier aux israéliens, leur défaite au Liban et ce, en massacrant, toujours un peu plus à chaque jour, des civils Palestiniens. De quoi se lamenteront-ils cette fois-ci?
A.T.