mercredi 6 septembre 2006

LA MAISON BLANCHE, LE CANADA ET CUBA


LA COMPLICITÉ ENTRE LE GOUVERNEMENT HARPER ET LA MAISON BLANCHE PERMET À CETTE DERNIÈRE DE VENIR NOUS DIRE, À NOUS CANADIENS, CE QUE NOUS DEVONS PENSER ET FAIRE POUR LES AIDER À FAIRE LA TRANSITION À CUBA, i.e À DÉSTABILISER LE GOUVERNEMENT ET À REPRENDRE LE CONTRRÔLE HÉGÉMONIQUE DE L'ILE. DANS UN ARTICLE PUBLIÉ DANS LE JOURNAL -LE SOLEIL- LE JOURNALISTE MICHEL C. AUGER RAPPORTE LES PROPOS DU SECRÉTAIRE ADJOINT. LE TEXTE QUI SUIT EST UNE RÉPONSE À CETTE INTERVENTION.
http://www.cyberpresse.ca/article/20060904/CPSOLEIL/60905022/5019/CPSOLEIL

M. Michel C. Aurger
LE SOLEIL


Dans l’Édition du 5 septembre qui m’a été livrée tout à fait gratuitement, comme par grâce, vous vous intéressez particulièrement à Cuba vu à travers la lorgnette de Washington. Les propos que vous rapportez du Secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère ouest des Etats-Unis sont, à ne pas douter, un fidèle reflet des échanges que vous avez eus. Je ne doute pas que votre intérêt pour Cuba et pour l’information vous conduira bientôt à un exercice semblable avec un haut gradé du ministère des Relations extérieures de Cuba. Ses propos, diffusés dans vos pages avec autant de générosité que vous l’avez fait pour ceux du Secrétaire adjoint, seront de nature à alimenter la réflexion et le jugement de vos lecteurs et lectrices.

Quant aux propos du Secrétaire d'État adjoint je vous fais part de quelques observations.

Ma première est que la mise en marche de la stratégie d’intervention et de déstabilisation de Cuba, annoncée récemment par l’Administration Bush, est bel et bien lancée. Les 80 millions $ US ont commencé à circuler dont un pourcentage important en faveur des medias qui doivent créer une information favorable aux objectifs visés. Qui sait si je ne leur dois pas le numéro gratuit de votre journal que j’ai trouvé à ma porte ce matin, avec en première page l’article que vous signez ?

Ma seconde observation porte sur cette liberté que se donnent nos voisins du sud pour intervenir directement dans la politique canadienne. Le Québec en ferait moins, que le Gouvernement canadien le rappellerait vite à l’ordre.

Ma troisième observation se réfère à l’usage démesuré de « la communauté internationale », comme s’il en était le porte-parole. Le Secrétaire adjoint semble ignorer que « la communauté internationale », celle qui siège aux Nations Unies, compte plus de 192 pays membres lesquels constituent la « communauté internationale ». Il y a moins d’un an, 182 de ceux-ci, dont le Canada, ont condamné le blocus illégal des Etats-Unis contre Cuba. C’est ce qui s’appelle vraiment la « communauté internationale ». Ce même Secrétaire n’est pas plus bavard sur la mobilisation des pays dits non alignés, plus de 118 actuellement, qui se rencontreront les 14 et 15 septembre prochain à la Havane et dont la solidarité avec Cuba ne fait pas de doute. J’ose espérer que Le Soleil sera présent pour couvrir cet évènement et que nous aurons l’occasion d’en suivre les principaux débats. Il faut enfin comprendre qu’il n’était pas dans son propos de relever les appuis toujours plus nombreux et diversifiés, dont 8 récipiendaires du Prix Nobel, demandant aux Etats-Unis de respecter la Souveraineté de Cuba. Nous pourrions également ajouter, nous canadiens, de respecter la Souveraineté du Canada.

Ma dernière observation porte sur l’usage qu’il fait du mot « démocratie ». Ce mot, dans la bouche des faucons de la Maison Blanche, prend une odeur nauséabonde. Au Venezuela où la démocratie existe plus que jamais, ces « apôtres » de la démocratie s’adonnent au transport, par valises diplomatiques, de charges d’explosifs et d’équipement de sabotage tout en répandant à profusion des dollars ($) pour faire déraper le processus démocratique existant. Au Mexique, nous assistons à un coup d’État électoral où celui qui a été déclaré vainqueur s’est refusé au recomptage complet de ces mêmes votes en vue de dissiper toute incertitude devant les nombreuses irrégularités relevées. La Maison Blanche suivi par le Canada s’étaient empressés de féliciter le candidat en question avant même qu’il ait été reconnu comme vainqueur par les autorités officielles. Quant à la Bolivie, nous assistons à beaucoup d’interventions pour faire échec aux réformes amorcées par Evo Morales. On dirait que lorsque la démocratie échappe au contrôle hégémonique des faucons de la Maison Blanche, elle n’est plus la démocratie..

En attendant votre prochaine intervention avec les propos du représentant de Cuba, j’ose espérer que le Canada affirmera sa souveraineté en se distanciant de ces visées impériales et qu’il donnera tout son appui au droit international et au respect de la souveraineté de Cuba. Je compte évidemment sur votre sens de la liberté d’expression pour que cette lettre trouve un petit espace dans votre journal.

Oscar Fortin

Québec, le 6 septembre 2006

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