Le 29 juin 2009, la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, a eu, entre autres commentaires, celui-ci :
« Quand je parle d’appuyer le travail de l’OEA, il s’agit de travailler avec les parties au Honduras de manière que toutes les parties impliquées donnent un pas en arrière et regarde comment leurs institutions démocratiques devraient fonctionner.
De plus, la plus grande préoccupation pour son pays est la décision des auteurs du coup d’État de sortir le président Manuel Zelaya du Honduras après l’avoir enlevé et conduit à une base aérienne de Tegucigalpa, d’où, par la suite il a été transporté au Costa Rica.
Il y a certaines préoccupations quant aux ordres données par des officiers qui n’auraient pas dû être suivis et c’est ce fait d’avoir expulsé le Président qui est notre préoccupation principale en ce moment. (…) L’expulsion d’un Président est cause de grande préoccupation… »
Cette déclaration prend un relief tout particulier à la lumière des déclarations du général Romeo Vaquez Velasquez, rendues publiques par le Président Zelaya, ce 6 juillet 2009. Il aurait avoué à ce dernier que le puissant groupe qui a ordonné le Coup d’État, avait donné des instructions très précises pour l’«assassiner ».
« Zelaya informa que le général Romero Vasquez Velasquez, l’officier militaire qui initia le Coup d’État en ordonnant son enlèvement et son transfert au Costa Rica, lui aurait avoué que le groupe qui a pris le pouvoir au Honduras voulait l’assassiner mais que le militaire décida, au dernier moment, de l’envoyer à l’étranger pour empêcher que cela se produise. »
Dans la déclaration de Mme Clinton, il ya deux points qui attirent l’attention. Le premier c’est qu’elle donne une importance plutôt relative au renversement du Président. À ce niveau, bien que renversé, l’important eût été que toutes les parties impliquées fassent des compromis pour permettre aux institutions démocratiques de fonctionner. Le second c’est cette grande préoccupation qui vient du fait que le Président ait été conduit hors du pays. « Il y a des ordres donnés aux officiers qui n’auraient pas dû être suivis. »
Pourquoi, le fait de sortir le Président du pays est plus préoccupant pour la Secrétaire d’État que le fait de l’avoir soustrait par la force de son poste de Président? Comment peut-elle dire que des ordres donnés par des officiers n’auraient pas dû être suivis, se référant explicitement à ceux ordonnant de le sortir du pays? Mais qu’en est-il des ordres donnés pour réaliser le Coup d’État ?
Il est certain qu’à l’extérieur du pays, M. Zelaya pouvait démentir la fausse lettre de démission, être pris en charge par d’autres chefs d’état et permettre des mobilisations régionales et internationales échappant au contrôle des principaux intervenants dans le Coup d’état. Il pouvait prendre la parole et rectifier l’information transmise par les putschistes. Évidemment, de quoi susciter une grande préoccupation.
Aujourd’hui, 7 juillet 2009, le Président Zelaya, rencontre la Secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton. Elle aura droit à l’explication du pourquoi de la désobéissance de certains officiers qui ont pris la décision de sortir le Président du pays. Je ne doute pas qu’elle les félicitera d’avoir ainsi sauvé la vie de leur Président légitime.
Oscar Fortin
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Québec, le 7 juillet 2009
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