En avril 1961 c’était l’invasion de Cuba par des forces anticastristes dont l’objectif était de reprendre le contrôle de l’Ile que les révolutionnaires, sous la direction de Fidel Castro, avaient conquise, le 1ier janvier 1959. Ces derniers avaient chassé du pouvoir le dictateur sanguinaire, Fulgencio Batista, alors allié inconditionnel des États-Unis et de la mafia qui y régnait en maître absolu. Cette révolution n’était pas seulement liée au fait de chasser du pouvoir des dirigeants corrompus, mais de faire naître une nouvelle société sur des principes humanistes et d’éthique sociale. En somme, faire naître une société dans laquelle la liberté trouve tout son sens dans le respect et l’implantation de la justice et de la vérité au sein même de la société. Un projet ambitieux qui revêtira, au cours des ans, l’espérance, pour l’ensemble de l’Amérique latine, de l’avènement d’un homme nouveau, d’une société nouvelle.
À l’occasion de ce rappel de l’invasion manquée de la Baie des Cochons, de nombreuses émissions d’affaires publiques et internationales nous parleront, ces jours-ci, de Cuba, de son économie, de ses échecs, de la fin d’une révolution qui n’aura été que désillusion, désenchantement pour un peuple qui avait pourtant mis tous ses espoirs dans cette aventure révolutionnaire. Plus que tout, on nous parlera du régime communiste qui, à l’exemple de celui de l’ex-Union Soviétique, démontre son inefficacité à résoudre les problèmes économiques et à créer la prospérité. À cela s’ajouteront évidemment la question des prisonniers politiques, de celle des dissidents qui réclament le changement de régime et plus de liberté. Ce discours et ces accents seront le propre des médias de communication qui répondent avant tout aux préoccupations et intérêts des États-Unis et de ses alliés.
Ils ne nous parleront pas des objectifs cachés du gouvernement des États-Unis, élaborés dans un plan spécial que le président de l époque, Dwight Eisenhower, avait décidé d’appliquer à Cuba, plus d’un an avant le 16 avril 1961, Nous retrouvons l’essentiel de ce plan dans le mémorandum secret de l’adjoint du sous-secrétaire d’État d’alors, Lester Mallory.
« La majorité des cubains appuient Castro (…) Il n’existe pas une opposition politique effective. (…) L’unique moyen possible pour lui faire perdre l’appui interne est de provoquer la désillusion et le mécontentement en provoquant l’insatisfaction économique (...) et la pénurie. (…) Il faut mettre rapidement en pratique tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (…) refusant à Cuba argent et biens de toute nature de manière à réduire les salaires et l’emploi, provoquant ainsi la faim, le découragement et la chute du gouvernement. »
Ce plan est ce qui donne naissance au « blocus économique contre Cuba » qui dure depuis plus de 50 ans. Si les éditorialistes et analystes de nos grands médias nous parlent amplement de l’échec de l’économie cubaine, très peu, mettent en évidence les effets dévastateurs de ce blocus sur l’économie cubaine. Ils se font bien discrets sur cet acharnement de la plus grande puissance du monde à faire échouer par tous les moyens, légaux et illégaux, l’émergence d’une société nouvelle, indépendante dans la gestion de son destin, soucieuse du respect des besoins les plus fondamentaux de ses citoyens tels la subsistance, le travail, la santé, l’éducation, le logement.
Ils ne relèvent pas les centaines sinon les milliers d’interventions de sabotage de toute nature visant la destruction de récoltes, l’effondrement de l’industrie touristique, la production de certains biens essentiels au développement de l’économie du pays. Ces informations, il faut aller les chercher chez ceux-là mêmes qui en ont été les principales victimes.
Fidel, témoin privilégié de toutes ces années et victime de plus de 630 tentatives d’assassinat, est heureusement toujours là pour apporter un point de vue qu’aucun observateur et analyste sérieux ne sauraient prendre à la légère. D’ailleurs, à l’occasion de ce 50ième anniversaire, il nous livre sa compréhension de ce qui s’est passé dans ces premières années de la révolution. Il y a bien des choses qui nous sont révélées et dont nos médias se gardent bien de parler. C’est, entre autres, le cas de ces trois avions qui avaient bombardé en trois points différents de l’Ile des objectifs militaires dont la destruction d'avions. Ils avaient été reçus à l’aéroport de Miami comme des héros cubains qui venaient de s’enfuir avec trois avions de l’armée cubaine. Tous les journaux et médias du Continent avaient repris cette version des faits sans en approfondir la véracité. Or, selon la version de Fidel, confirmée par la suite par les archives, ces trois personnes dont on n’a jamais vue les visages, étaient effectivement des cubains réfugiés à Miami. Les trois avions étaient des avions USA camouflés en avions cubains. Ils étaient sur une base au Guatemala et de là ils sont partis pour mener l’opération de sabotage, téléguidée de Washington . C’est bien différent de la version officielle qu’on nous avait alors servie.
Plus les années passent, plus c’est pareil. La même recette partout : des centaines de millions $ pour empêcher des pays de s’en sortir et d’autres centaines de millions $ pour aider des pays à rester dans leur sous-développement. Il suffit de regarder ce qu’on a fait d’Haïti où le néo-libéralisme règne en maître et où les pays ont investi, depuis plus de 50 ans, des dizaines et des centaines de millions $ pour son développement. Il est encore en tête de liste des pays les plus pauvres du Continent.
Quant à Cuba, il y a une sorte de miracle qui en a assuré la survie. C’est déjà un miracle qu’il soit encore là, mais le miracle le plus signifiant est d’avoir atteint des gains humanitaires de grande importance comme la santé, l’éducation, une espérance de vie supérieure à l’ensemble des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Tout cela en dépit des ouragans et des tornades qui le frappent si durement chaque année et des millions $ dépensés par son grand adversaire que sont les États-Unis, non pas pour l’aider mais pour lui rendre la vie la plus difficile possible.
Imaginons deux coureurs de longue distance. Sur les épaules de l’un on place un poids de 100 kilos et sur celles de l’autre on n’y met rien. Sur le parcours du premier on multiplie les obstacles alors que sur celui du second on les élimine. En toute honnêteté est-ce possible d’apprécier la performance des deux coureurs sans prendre en considérations les difficultés supplémentaires ajoutées au premier ? Nos analyses sur Cuba se font comme si on lui avait laissé la voie libre pour faire son chemin.
Un des grands problèmes auquel nous sommes tous et toutes confrontés c’est celui de la qualité de l’information qui nous est servie. Nos journalistes, dans leur ensemble, répondent avant tout aux impératifs de leurs employeurs et des politiques éditoriales de leurs entreprises. La question de savoir si ce qu’ils racontent ou ce qu’ils disent est fondé et peut être justifié ne fait plus partie de l’essentiel de leurs informations. S’ils sont critiques et particulièrement sceptiques ce sera à l’endroit de toute information en provenance de la partie adverse. Alors, ils sauront faire naître le doute comme le font les avocats devant un juré pour faire innocenter son client et discréditer les adversaires.
Heureusement que nous disposons maintenant, grâce aux nouvelles technologies de l’informatique et surtout au professionnalisme d’intellectuels consciencieux, d’une information alternative. Cette dernière permet de faire appel aux différents acteurs impliqués dans des conflits et d’éclairer, sans contrainte, les faits portant tout autant sur les personnes que sur les régimes qui font l’objet de discussion dans la presse écrite et visuelle.
Cuba, plus que tout autre, mérite que l’information alternative, lui rende les honneurs de son long et périlleux combat au service d’une société plus juste et plus humaine. Ce combat entre David et Goliath n’est pas encore terminé. Il se poursuit de plus belle, mais cette fois Cuba n’est plus seul. Il a des alliés latino américains qui lui sont fidèles dans le cadre de l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA). De plus, l’information alternative permet de briser le cercle vicieux de la désinformation dont il est victime et de révéler au monde les véritables enjeux des uns et des autres. La force de la vérité finira par percer l'opacité du mensonge.
Oscar Fortin Québec, le 15 avril 2011
http://humanisme.blogspot.com/
Des articles à lire sur le même sujet:
http://www.legrandsoir.info/L-invasion-de-la-Baie-des-Cochons-a-Cuba.html
http://www.michelcollon.info/Fidel-Castro-un-geant-du-vingtieme.html?lang=fr
À l’occasion de ce rappel de l’invasion manquée de la Baie des Cochons, de nombreuses émissions d’affaires publiques et internationales nous parleront, ces jours-ci, de Cuba, de son économie, de ses échecs, de la fin d’une révolution qui n’aura été que désillusion, désenchantement pour un peuple qui avait pourtant mis tous ses espoirs dans cette aventure révolutionnaire. Plus que tout, on nous parlera du régime communiste qui, à l’exemple de celui de l’ex-Union Soviétique, démontre son inefficacité à résoudre les problèmes économiques et à créer la prospérité. À cela s’ajouteront évidemment la question des prisonniers politiques, de celle des dissidents qui réclament le changement de régime et plus de liberté. Ce discours et ces accents seront le propre des médias de communication qui répondent avant tout aux préoccupations et intérêts des États-Unis et de ses alliés.
Ils ne nous parleront pas des objectifs cachés du gouvernement des États-Unis, élaborés dans un plan spécial que le président de l époque, Dwight Eisenhower, avait décidé d’appliquer à Cuba, plus d’un an avant le 16 avril 1961, Nous retrouvons l’essentiel de ce plan dans le mémorandum secret de l’adjoint du sous-secrétaire d’État d’alors, Lester Mallory.
« La majorité des cubains appuient Castro (…) Il n’existe pas une opposition politique effective. (…) L’unique moyen possible pour lui faire perdre l’appui interne est de provoquer la désillusion et le mécontentement en provoquant l’insatisfaction économique (...) et la pénurie. (…) Il faut mettre rapidement en pratique tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (…) refusant à Cuba argent et biens de toute nature de manière à réduire les salaires et l’emploi, provoquant ainsi la faim, le découragement et la chute du gouvernement. »
Ce plan est ce qui donne naissance au « blocus économique contre Cuba » qui dure depuis plus de 50 ans. Si les éditorialistes et analystes de nos grands médias nous parlent amplement de l’échec de l’économie cubaine, très peu, mettent en évidence les effets dévastateurs de ce blocus sur l’économie cubaine. Ils se font bien discrets sur cet acharnement de la plus grande puissance du monde à faire échouer par tous les moyens, légaux et illégaux, l’émergence d’une société nouvelle, indépendante dans la gestion de son destin, soucieuse du respect des besoins les plus fondamentaux de ses citoyens tels la subsistance, le travail, la santé, l’éducation, le logement.
Ils ne relèvent pas les centaines sinon les milliers d’interventions de sabotage de toute nature visant la destruction de récoltes, l’effondrement de l’industrie touristique, la production de certains biens essentiels au développement de l’économie du pays. Ces informations, il faut aller les chercher chez ceux-là mêmes qui en ont été les principales victimes.
Fidel, témoin privilégié de toutes ces années et victime de plus de 630 tentatives d’assassinat, est heureusement toujours là pour apporter un point de vue qu’aucun observateur et analyste sérieux ne sauraient prendre à la légère. D’ailleurs, à l’occasion de ce 50ième anniversaire, il nous livre sa compréhension de ce qui s’est passé dans ces premières années de la révolution. Il y a bien des choses qui nous sont révélées et dont nos médias se gardent bien de parler. C’est, entre autres, le cas de ces trois avions qui avaient bombardé en trois points différents de l’Ile des objectifs militaires dont la destruction d'avions. Ils avaient été reçus à l’aéroport de Miami comme des héros cubains qui venaient de s’enfuir avec trois avions de l’armée cubaine. Tous les journaux et médias du Continent avaient repris cette version des faits sans en approfondir la véracité. Or, selon la version de Fidel, confirmée par la suite par les archives, ces trois personnes dont on n’a jamais vue les visages, étaient effectivement des cubains réfugiés à Miami. Les trois avions étaient des avions USA camouflés en avions cubains. Ils étaient sur une base au Guatemala et de là ils sont partis pour mener l’opération de sabotage, téléguidée de Washington . C’est bien différent de la version officielle qu’on nous avait alors servie.
Plus les années passent, plus c’est pareil. La même recette partout : des centaines de millions $ pour empêcher des pays de s’en sortir et d’autres centaines de millions $ pour aider des pays à rester dans leur sous-développement. Il suffit de regarder ce qu’on a fait d’Haïti où le néo-libéralisme règne en maître et où les pays ont investi, depuis plus de 50 ans, des dizaines et des centaines de millions $ pour son développement. Il est encore en tête de liste des pays les plus pauvres du Continent.
Quant à Cuba, il y a une sorte de miracle qui en a assuré la survie. C’est déjà un miracle qu’il soit encore là, mais le miracle le plus signifiant est d’avoir atteint des gains humanitaires de grande importance comme la santé, l’éducation, une espérance de vie supérieure à l’ensemble des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Tout cela en dépit des ouragans et des tornades qui le frappent si durement chaque année et des millions $ dépensés par son grand adversaire que sont les États-Unis, non pas pour l’aider mais pour lui rendre la vie la plus difficile possible.
Imaginons deux coureurs de longue distance. Sur les épaules de l’un on place un poids de 100 kilos et sur celles de l’autre on n’y met rien. Sur le parcours du premier on multiplie les obstacles alors que sur celui du second on les élimine. En toute honnêteté est-ce possible d’apprécier la performance des deux coureurs sans prendre en considérations les difficultés supplémentaires ajoutées au premier ? Nos analyses sur Cuba se font comme si on lui avait laissé la voie libre pour faire son chemin.
Un des grands problèmes auquel nous sommes tous et toutes confrontés c’est celui de la qualité de l’information qui nous est servie. Nos journalistes, dans leur ensemble, répondent avant tout aux impératifs de leurs employeurs et des politiques éditoriales de leurs entreprises. La question de savoir si ce qu’ils racontent ou ce qu’ils disent est fondé et peut être justifié ne fait plus partie de l’essentiel de leurs informations. S’ils sont critiques et particulièrement sceptiques ce sera à l’endroit de toute information en provenance de la partie adverse. Alors, ils sauront faire naître le doute comme le font les avocats devant un juré pour faire innocenter son client et discréditer les adversaires.
Heureusement que nous disposons maintenant, grâce aux nouvelles technologies de l’informatique et surtout au professionnalisme d’intellectuels consciencieux, d’une information alternative. Cette dernière permet de faire appel aux différents acteurs impliqués dans des conflits et d’éclairer, sans contrainte, les faits portant tout autant sur les personnes que sur les régimes qui font l’objet de discussion dans la presse écrite et visuelle.
Cuba, plus que tout autre, mérite que l’information alternative, lui rende les honneurs de son long et périlleux combat au service d’une société plus juste et plus humaine. Ce combat entre David et Goliath n’est pas encore terminé. Il se poursuit de plus belle, mais cette fois Cuba n’est plus seul. Il a des alliés latino américains qui lui sont fidèles dans le cadre de l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA). De plus, l’information alternative permet de briser le cercle vicieux de la désinformation dont il est victime et de révéler au monde les véritables enjeux des uns et des autres. La force de la vérité finira par percer l'opacité du mensonge.
Oscar Fortin Québec, le 15 avril 2011
http://humanisme.blogspot.com/
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