« L'Église catholique
confirme
le voyage du pape Benoît XVI
au Liban, programmé du 14 au 16 septembre. “La préparation du voyage se poursuit
sans incertitudes de la part du Vatican”, a déclaré le porte-parole du
Saint-Siège, Federico
Lombardi. “Un signe concret en est que la papamobile est partie et
est en cours d'expédition vers Beyrouth.”
Ce voyage intervient dans un contexte
géopolitique régional très tendu. Trois pays, et non des moindres, l'Égypte, la
Syrie et l'Irak, vivent des jours critiques pour leur avenir. Il lui sera
difficile de passer outre à ces conflits. Pour le moment, les échos qui nous
parviennent sont à l’effet qu’il fera plutôt un appel à tous les chrétiens des
églises orthodoxes et latines pour qu’elles s’impliquent de manière à témoigner
de l’Évangile par des œuvres d’engagement social et humanitaire. Un message
qui devrait rejoindre tout le Moyen-Orient. Concernant la Syrie, il faut s’attendre
à un discours qui ne mette pas dans l’embarras ses alliés traditionnels de
l’Occident. Ce défi sera d’autant plus difficile à relever que la
Maison-Blanche vient de
déclarer que toute négociation de l’opposition avec le gouvernement
de Bachar Al Assad doit comporter un prérequis essentiel, celui du départ de ce
dernier. Cette déclaration survient un jour après que le vice-premier ministre
syrien eut annoncé la disposition de son gouvernement d’entamer des
négociations sans aucune condition préalable avec toutes les forces de
l’opposition.
Les interventions récentes de Benoît XVI sur la crise en
Syrie
En abordant ce sujet, je pensais sincèrement que Benoît
XVI se tenait à l’écart du conflit sanglant qui embrase la Syrie. Une recherche
rapide sur Google m’a révélé qu’il est intervenu à diverses reprises au cours
de la présente année. Il faut dire que ce ne fut jamais à partir d’une
conférence de presse exclusivement consacrée au conflit syrien. C’était plutôt
à l’occasion de la prière de l’Angélus ou encore de rencontres avec des évêques
ou des groupes particuliers. Dans tous les cas, le relais de ses propos par la
presse internationale a été plutôt discret, même si le contenu permettait à la
partie occidentale d’y trouver son compte.
Le 12 février 2012, lors de la prière de l’Angelus, Benoît XVI « invite
tout le monde et tout d’abord les autorités politiques en Syrie à privilégier
la voie du dialogue, de la réconciliation et de l’engagement en faveur de la
paix”.
Il faut se rappeler que, quelques jours plus tôt, le
groupe des observateurs de la Ligue arabe avait produit un rapport
dans lequel il dénonçait la présence de groupes armés qui attaquaient les
forces gouvernementales et les institutions publiques. De plus, il constatait
que nombre d’informations transmises par les médias internationaux s’avéraient
sans fondement dans la réalité. Une déclaration et un rapport qu’on se garda
bien de publier à grande échelle et qui marqua la fin de cette mission
d’observateurs. Les points 26 à 29 de ce Rapport sont éloquents sur ces
deux points.
Benoît XVI avait là une belle occasion de mettre en
relief les principales données de ce Rapport dont il ne pouvait ignorer le
contenu. Par exemple, relever le fait de ces forces armées qui s’attaquent aux
forces gouvernementales dont la responsabilité est de toute évidence de les
contrer. Il a plutôt choisi de s’en prendre directement au gouvernement,
toujours considéré comme le seul responsable de la violence, sans relever le
fait que le dialogue sollicité devenait impossible avec ces groupes armés. De
plus, il n’a eu aucun mot à l’endroit de ces pays engagés avec ces groupes
terroristes visant le renversement par la violence du gouvernement.
Il eut pu, également, relevé, à partir de ce
rapport, le problème de l’information en rappelant à la presse internationale
et aux journalistes, en particulier, leur devoir d’assurer une
information objective, fondée sur des faits et non sur des rumeurs qui
s’avèrent, plus souvent que moins, sans fondement. En un mot, rappeler avec
force que le droit à la vérité est également un droit fondamental de la
personne.
Malheureusement, de ces faits peu connus, il n’en dira
rien.
Le 8 mars dernier, à l’occasion de Pâque, il eut également un message
sur le conflit en Syrie. À ce moment, Kofi Annan dirige une mission visant la
fin de la violence et la mise en place d’une négociation entre les diverses
parties syriennes impliquées dans le conflit. Benoît XVI sait, à ce moment, que
des pays, regroupés sous le titre des “amis du peuple syrien”, financent et
arment des mercenaires et des terroristes pour combattre les forces
gouvernementales. Il sait que, parmi ces pays, il y a les États-Unis, la
France, l’Angleterre. Il sait également que l’information transmise par
les médias occidentaux est, plus souvent que moins, une déformation de la réalité,
quand elle n’est pas pure invention. Que dit-il alors?
“… que cesse l'effusion
de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et
de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale. Que les
nombreux réfugiés, provenant de ce pays et ayant besoin d'aide, trouvent
l'accueil et la solidarité qui puissent soulager leurs pénibles souffrances.”
Là encore, il se fait silencieux sur les pays qui
financent et soutiennent en armements les mercenaires armées et qui
s’affirment, hypocritement, solidaires de la mission Annan. Pas un mot sur la
manipulation de l’information. Pas un mot sur le respect du droit international
concernant la souveraineté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pas un mot sur
la position assumée par la Russie et la Chine qui se réclament le respect du
droit international, voulant ainsi éviter que se reproduise en Syrie ce qui
s’était passé en Libye.
Le 21 juin dernier, s'adressant aux participants de la réunion des oeuvres d'assistance
aux Églises orientales (Roaco), Benoît XVI affirme sa “proximité aux
grandes souffrances des frères et des soeurs de Syrie, en particulier des
petits innocents et des plus faibles” et a demandé que “ne soit épargné aucun
effort” de la communauté internationale pour la paix.
“…que Dieu donne la sagesse du coeur
à ceux qui ont des responsabilités, afin que cessent toute effusion de sang et
la violence qui apporte seulement douleur et mort”.
Le journal La Croix
de poursuivre :
“Que ne soit épargné aucun effort (…) de la
part de la communauté internationale pour faire sortir la Syrie de la situation
de violence et de crise actuelle, qui dure déjà depuis longtemps et risque de
devenir un conflit généralisé qui aurait des conséquences fortement négatives
pour le pays et pour toute la région.”
Au moment de tenir ces propos, Benoît XVI
sait que la plan Annan est dans une impasse et que le Conseil de sécurité est
bloqué. D’une part, il sait qu’il y a le bloc de ceux qui se disent les “amis
du peuple syrien” et qui veulent par tous les moyens le départ de Bachrar Al
Assad et le changement de régime. D’autre part, il sait également qu’il y a
ceux qui appuient la Russie et la Chine dans leurs efforts pour faire respecter
le droit international, en soutenant le fait que seuls les Syriens ont le
pouvoir de décider de leurs gouvernants et de leur régime politique. Pour ces
derniers, le mandat de la communauté internationale ainsi que celui de Kofi
Annan est que cesse la violence et que les Syriens s’assoient à une même table
et décident eux-mêmes leur avenir. Mais de cela Benoît XVI ne parle pas.
De nouveau, le 29 juillet, depuis sa résidence d’été, le
Pape Benoît XVI se réfère à la
Syrie. À ce moment, Kofi Annan n’a pas encore annoncé sa démission.
Il le fera quatre jours plus tard, le 2 août. Le pape n’est pas sans savoir,
toutefois, les difficultés rencontrées par ce dernier pour faire cesser la
violence chez les opposants au régime.
“Je continue à suivre avec inquiétude les
événements tragiques et violents croissants en Syrie avec la triste succession
de morts et de blessés, y compris chez les civils, a-t-il souligné. Je pense
également au nombre élevé de personnes déplacées et de réfugiés dans les pays
voisins. Je demande que leur soient garanties l’aide et l’assistance
humanitaire nécessaires”.
Je demande à Dieu la sagesse du cœur, en
particulier pour ceux qui ont les plus hautes responsabilités afin que ne soit
épargné aucun effort dans la recherche de la paix, y compris de la part de la
communauté internationale, au travers du dialogue et de la réconciliation en
vue d’une solution politique adéquate du conflit ».
Ce dernier message fut salué chaleureusement par S. Exc. Mgr
Jean-Clément Jeanbart, Archevêque métropolitain d’Alep des Gréco catholiques.
Ses intentions et ses prières sont sans
doute très bonnes, mais il se refuse de mettre le poids de son autorité morale
pour dénoncer ce qui fait achopper toute entente possible, à savoir les actes
terroristes des forces de l’opposition et le support en argent et en armes
qu’elle reçoit des pays occidentaux et arabes. Il s’en tient au terme générique
de la communauté internationale et se garde bien de faire écho aux
interventions de ses alliés traditionnels que sont les États-Unis et la France.
Pas un mot, également, sur la désinformation qui n’aide pas à comprendre ce qui
se passe en Syrie.
Que dira-t-il maintenant lors de son séjour
au Liban ?
Si ce voyage se réalise, comme prévu, il
faut alors espérer que Benoît XVI retrouve la liberté des Évangiles pour faire
entendre au monde la parole d'une espérance et, plus particulièrement à ceux qui veulent se l’assujettir, que leur projet ne rejoint ni les idéaux évangéliques, ni l’espérance d’une
l’humanité qui aspire à la paix, à la justice et à la vérité. Le monde auquel
aspire l’humanité entière ne saurait être le produit des armes, de la
corruption et du mensonge.
Un moment tout privilégié pour rappeler, lui le successeur de Pierre, ce secret, révélé dans le Nouveau Testament, qui rend caduque la croyance à l'effet que le peuple juif est le seul peuple, objet de la promesse divine. Cette croyance est à l'origine de bien des conflits et surtout de cette idée qu'il lui revient, comme peuple élu, de diriger le monde. Tel n'est pas le cas. Bien au contraire, selon le message évangélique, la
promesse divine est destinée à l'humanité entière, sans distinction de races, de couleurs,
de religions.
« Rm 11 25 : Frères, je veux
vous faire connaître le plan secret de Dieu, afin que vous ne vous preniez pas
pour des sages : une partie du peuple d'Israël restera incapable de
comprendre jusqu'à ce que l'ensemble des autres peuples soit parvenu au
salut. »
« Eph 3 6 : Voici ce
secret : par le moyen de la Bonne Nouvelle, les non-juifs sont destinés à
recevoir avec les Juifs les biens que Dieu réserve à son peuple, ils sont
membres du même corps et bénéficient eux aussi de la promesse que Dieu a faite
en Jésus-Christ. »
Une révélation qui met un frein à ceux et celles qui se croient destinés à gouverner le monde en se réclamant du pouvoir de Dieu en tant que peuple élu. L'humanité est une et tous, Israéliens, Palestiniens, Iraniens, Syriens, Français, Étasuniens etc, y ont leur place comme les membres dans un même corps.
Une révélation qui met un frein à ceux et celles qui se croient destinés à gouverner le monde en se réclamant du pouvoir de Dieu en tant que peuple élu. L'humanité est une et tous, Israéliens, Palestiniens, Iraniens, Syriens, Français, Étasuniens etc, y ont leur place comme les membres dans un même corps.
À ce jour, dans toutes ses interventions,
Benoît XVI a fait appel au dialogue de toutes les parties pour trouver une
solution politique au conflit syrien. Comment pourra-t-il poursuivre avec la même
insistance alors que Washington vient de mettre une condition
sine qua non à la reprise de tout dialogue : le départ de l’actuel
président Bachar Al Hassad? Une condition inacceptable tout autant
pour le Gouvernement que pour cette communauté internationale (plus de 50 %
de la population mondiale) qui soutient l’approche de la Russie et de la Chine.
D’ici le 14
septembre, bien des évènements peuvent remettre en question cette visite et, du
fait même, certains propos de nature à secouer les prétentions de certains
pays. Sinon, bon voyage et que le message soit clair et sans complaisance.
"On ne peut servir deux maîtres."
Oscar Fortin
Québec, le 23 août 2012
je voudrais offrir au saint pere mon intention de messe du 24 aout 2012 à la cathedrale notre dame des victoires de yaounde pour soutenir son voyage au liban par l'intercession de la statue de notre dame de fatima du canada 24 aout 1984 qui perle les larmes soutenue par celle de rome la survie economique pour chaque individu par louis evans: 50 ans de la coopération cameroun - canada avec SE david johnston et Paul biya dans l'amour du cardinal paul emile leger le monde de la souffrance benoit xvi à yaounde au centre de réhabilitation des handicapés cardinal paul emile leger d'etug-ebe.
RépondreEffacerla messe a eu lieu à 17h et je me suis sentie heureuse de voire son âme planer dans la cathedrale
le seigneur soit beni et loué à jamais