jeudi 21 mars 2013

LE DROIT À LA VÉRITÉ


LE DROIT À LA VÉRITÉ




On parle beaucoup du droit à la liberté d’expression et malheur aux gouvernements qui voudraient en limiter les frontières. Ce dogme est la référence pour les grands conglomérats qui disposent des principaux médias de communication pour dire tout ce qu’ils veulent et faire voir et entendre que ce qui les sert bien. Que ce soit vrai, à moitié vrai et à moitié faux, ou complètement faux, entièrement inventé, peu leur importe. L’important, c’est que le message qui est livré serve leurs causes.

Les guerres en Irak, celle en Afaghnistan et tout particulièrement celles en Libye et en Syrie ont mis et mettent en évidence cet usage des médias en fonction, non pas de la vérité, mais des objectifs poursuivis par ceux qui en ont le contrôle. Les faits et les articles ne manquent pas pour illustrer cet usage trompeur des médias pour justifier devant l’opinion publique des actions qui, à être connues pour ce qu’elles sont vraiment, seraient rejetées et condamnées par les peuples. La démocratie oblige que les peuples suivent leurs gouvernants et, en ce sens, quoi de mieux que de leur raconter et de leur démontrer que les gros méchants sont ceux qu’ils combattent et que le monde sortira meilleur, qu’il ne l’est actuellement, de ces guerres pour le bien de l’humanité. 

Le citoyen et la citoyenne des classes moyennes et populaires sont informés, en général, de ce qui se passe dans le monde par les médias traditionnels de leur coin de pays. Ces derniers sont, pour la plupart, interreliés et appartiennent à des conglomérats, alimentés aux  mêmes sources d’information.   Ce qu’ils écrivent, disent et montrent ne peut être que la vérité. Les voix sont convaincantes, les visages sont sympathiques, les images et les photos valent mille mots. Les invités sont toujours de grands spécialistes et les opinions divergentes ne porteront que sur des considérations secondaires, question de montrer qu’il y a débat et liberté d’expression.

Que fait-on alors du droit à la vérité? Chaque personne n’a-t-elle pas un droit fondamental à la vérité, comme elle en a un à la vie, au respect, à la justice? La liberté d’expression n’a-t-elle pas pour frontière ce droit à la vérité qu’a chaque individu? Quels outils disposent les gouvernements pour faire respecter ce droit à la vérité? N’en sont-ils pas souvent eux-mêmes des complices?

Lorsque les réseaux publics d’information martèlent à journée longue des demi-vérités et des mensonges sur la guerre en Syrie, au Mali ou encore, sur des gouvernements progressifs en Amérique latine, comme ce fut le cas et c’est toujours le cas pour les gouvernements de Chavez, au  Venezuela, de Morales, en Bolivie, de Correa, en Équateur et même de Cristina Fernandez, en Argentine, on est en droit de se demander où est le droit à la vérité du citoyen ou de la citoyenne que je suis?

Le temps n’est-il pas arrivé pour une législation sur les médias de communication qui mette en relief ce droit à la vérité, véritable frontière à ne pas franchir au nom d’un droit à la liberté d’expression? Il ne peut y avoir de droit au mensonge, pas plus qu’il ne peut y en avoir un au meurtre ou à l’assassinat.

Priver une personne de la vérité, n’est-il pas la priver de la source première et indispensable à tout engagement  responsable? La vérité!

Un vieux sage des temps anciens a déjà dit que « la vérité vous rendra libre ». N’est-il pas temps qu’une législation contraignante pour les médias consacre ce droit fondamental de tout citoyen et de toute citoyenne d’être libres de cette liberté fondée sur la vérité.

Oscar Fortin
Québec, 21 mars 2013





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