Nous
en sommes au centième anniversaire de la première Grande Guerre du siècle
dernier et les clairons annonçant une nouvelle guerre se font de plus en plus
entendre. Depuis plus d’une année, Washington s’acharne contre Poutine et la
Russie comme rarement vus depuis la chute du mur de Berlin et l’écroulement de
l’URSS.
Lors
de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre
dernier, le président Obama a qualifié la Russie comme la deuxième plus grande
menace pour l’humanité, juste après le virus Ebola et juste avant le
terrorisme. Ce n’est pas peu dire.
Le
premier ministre russe, Dimitri Medvedev, a qualifié
cette déclaration d’Obama de bien triste. « Je ne veux même pas la
commenter. Il s’agit bel et bien d’une aberration totale. »
Le
secrétaire général adjoint de l’OTAN, Alexander Vershbow, en rajoute en
comparant les excès auxquels se livrent les djihadistes de l’État islamique
(EI) à la politique pratiquée par la Russie.
« Le
révisionnisme néosoviétique de M. le président russe, Vladimir Poutine et le
terrorisme de l'EI ont leurs traits particuliers, mais des méthodes similaires
– intimidation et violence – pour parvenir à des objectifs similaires: rejet de
la démocratie, de la tolérance et de la suprématie du droit, en tant que standard
d'or des relations internationales ».
Mercredi
dernier, 15 octobre, c’est au tour du secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, de
hausser le ton, en déclarant
que l’armée américaine doit être prête à contrer les menaces que posent le
terrorisme et la Russie.
« Les défis à relever par
l’armée seront plus sérieux et plus compliqués à l’avenir. Les menaces
présentées par les terroristes et les combattants armés persisteront pendant
encore longtemps. Mais nous sommes également confrontés à une Russie
révisionniste, dotée d’une armée moderne et prête au combat.»
Depuis
que la Russie a pris ses distances par rapport aux politiques étrangères des États-Unis
un peu partout dans le monde et tout particulièrement en Syrie, elle fait
l’objet de menaces, de diffamations, d’accusations de toute nature. On la rend
responsable de ce qui se passe en Ukraine alors que nous savons tous qu’ils ont
été les premiers détonateurs de cette crise en soutenant le renversement du
gouvernement légitimement élu et en soutenant les attaques contre la partie de
la population ukrainienne d’origine et de culture russe. On accusa, sans jamais
fournir de preuves, la Russie d’être responsable de l’attaque de l’avion civil
malaisien MH17. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est la Russie qui a
incité le Conseil de sécurité des Nations Unies à créer une commission
d’enquête indépendante et transparente pour découvrir les auteurs de ce crime.
Les accusateurs des premiers jours sont devenus comme muets sur ce drame.
Il
faut évidemment ajouter à cette montée de fièvre de Washington, la tournée qu’a
réalisée le président Poutine en Amérique latine, en juin dernier. Une tournée
où les relations ont été chaleureuses et qui a conduit à la signature de
plusieurs ententes de coopération. À ceci, s’ajoute également la rencontre des
pays du BRICS qui ont développé certains projets avec UNASUR qui regroupe
l’ensemble des pays de l’Amérique du Sud.
Le
bastion traditionnellement réservé à Washington s’échappe progressivement et
pacifiquement de sa domination.
Face à ce climat de guerre de plus
en plus froide, le président Poutine a cru bon de faire le point sur
certains sujets.
« Le refroidissement actuel dans les relations
entre nos pays n'est pas le premier. Nous espérons que les partenaires sont
conscients de l'inconséquence des tentatives de faire chanter la Russie et
qu'ils se souviendront des risques qu'une discorde entre grandes puissances
nucléaires fait peser sur la stabilité stratégique. De notre côté, nous sommes
prêts à développer une coopération constructive basée sur l'égalité en droits
et la prise en compte réelle des intérêts mutuels.
La Russie a
toujours aspiré à des relations ouvertes de partenariat avec les États-Unis,
mais s'est régulièrement heurtée à des tentatives d'ingérence dans ses affaires
intérieures.
“Ce qui se
passe depuis le début de cette année est de plus en plus accablant. Washington
a activement soutenu le Maïdan et lorsque ses partisans à Kiev ont, par leur
nationalisme effréné, monté contre eux une grande partie de l'Ukraine et
déchaîné une guerre civile, il s'est mis à accuser la
Russie d'avoir provoqué la crise”, a déploré le président russe.
Il
fait donc un
appel à Barack Obama à mettre fin au chantage insensé
à l’égard de la Russie.
La
panique qui s’emparent des hommes politiques tant à Washington qu’en Europe
ressemble à celle d’un monde unipolaire, à pensée unique et impériale, qui voit
son destin menacé par l’arrivée d’un monde multipolaire, à pensées multiples et
respectueuses des droits de chacun.
Ce
n’est pas l’humanité qui est menacée, mais bien ce monde unipolaire qui a fait
de l’humanité un monde où les deux tiers vivent dans la pauvreté et où les
droits des peuples et des personnes sont bafoués au profit des plus forts, des
plus puissants.
Washington
et l’OTAN sont dans tous leurs états. Ils n’arrivent pas à ébranler par la
force de leurs armes et encore moins par leurs menaces à un Poutin
qui sait garder le ton et qui peut compter sur l’appui de son peuple et de
nombreux pays dans le monde.
Oscar
Fortin
Les États-Unis et les pays de l’Otan cherchent par tous les moyens à sauver leur image et leur économie. Ils font croire au monde que la Russie et la Chine sont antidémocratiques et qu’ils ne respectent pas les droits de leur population. Ils ont organisé la révolte en Ukraine pour ébranler et briser les reins de la Russie et Poutin est demeuré ferme, calme et sage. Ils ont attaqué sur un autre front, en préparant la révolte des parapluies, à Hongkong, pour harceler XI Jinping et la Chine… rien n’y fait, Pékin ne bouge pas et affiche une sérénité désarmante. Entre temps ces pays du BRICS sont en train de s’éloigner de l’économie américaine en faillite et de rejeter définitivement la dictature du dollar imposé depuis la deuxième guerre mondiale. Il y a de l’espoir.
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