samedi 25 octobre 2014

POUTINE MET CARTES SUR TABLE





Selon le Financial Times, ce fut l’un des discours les plus importants de Poutine. Cette rencontre avec les membres du Club international de Valdaï a eu lieu à Sotchi, le 24 octobre dernier. Cette intervention est d’autant plus importante qu’elle se réalise à un moment où l’histoire de nos sociétés transite vers une ère nouvelle des relations des peuples les uns avec les autres. Elle l’est également du fait que la Russie et Poutine en particulier sont pour l’Occident et de façon déclarée par les États-Unis des ennemis avec lesquels il faut en finir.

Le président des États-Unis n’a-t-il pas déclaré, lors de sa présence à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, que la Russie représente, après l’Ebola, la seconde plus grande menace pour la stabilité de l’humanité, avant même les terroristes islamiques qu’il plaça en troisième lieu? Ce n’était pas peu dire de la part de celui qui dirige la plus grande puissance mondiale.

Les propos du Président Russe, à la lumière de cette déclaration du président Obama et des nombreux foyers de conflits qui se présentent en Irak, en Syrie, en Ukraine, en Palestine, en Afrique et en Amérique latine, revêtent donc une importance de premier plan.

Qu’a-t-il donc dit en ce vendredi 24 octobre 2014?

Pour ne pas alourdir inutilement le texte, je vais donner les principaux liens qui permettent de faire le tour des principales questions. D’abord. Un premier résumé de l’ensemble de son intervention sur RIANOVOSTI et sur  EODE PRESS OFFICE. Il est bon de lire l’un et l’autre. Ils se complètent bien. Pour qui veut aller au texte intégral suivre le lien ici.

Une lecture attentive de ces deux résumés de l’intervention du Président de la Russie nous fait découvrir un homme qui sait prendre le recul nécessaire pour aller à l’essentiel de ce que vit le monde d’aujourd’hui. S’il se permet de relever les faiblesses et les erreurs des États-Unis, il ne s’en fait pas pour autant un ennemi, même si ses politiques ne facilitent pas la solution des problèmes auxquels notre monde doit résoudre. Sa compréhension des relations internationales se réalise dans le cadre d’une vision d’un monde qui évolue dans le sens du passage d’une époque à une autre, du bipolaire au multipolaire. Tout doit être repensé en fonction de ce mouvement de fond de notre évolution comme société.

"…le monde s'est engagé dans une époque de changements et de mutations profondes, époque où nous devons tous faire preuve d'un degré élevé de prudence et d'une capacité à éviter les démarches irréfléchies".

« L’Occident donne l'impression d'être en perpétuelle lutte contre les résultats de sa propre politique. On a parfois l'impression que nos collègues et amis ne cessent de lutter contre les résultats de leur propre politique. Ils lancent toute leur puissance pour éliminer les risques qu'ils créent eux-mêmes, en le payant de plus en plus cher. »

« …il n'y a, malheureusement, plus de garanties ni de certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit capable de nous épargner des bouleversements".

"Ce système est sérieusement affaibli, morcelé et déformé. Les institutions internationales et régionales de coopération politique, économique et culturelle traversent une période difficile »

Pas surprenant qu’il évoque le besoin d’un nouveau consensus des forces responsables de l’avenir de l’humanité et une meilleure compréhension des principales sources des conflits.

Une fois qu’on a pris connaissance des propos tenus et du ton avec lequel il les accompagne,  on ne peut plus avoir de l’homme l’image diabolisée que nos politiciens et médias diffusent.


Oscar Fortin
Le 25 octobre 2014
http://humanisme.blogspot.com

1 commentaire:

  1. En relation avec la popularité de Poutine comme président de Russie, lire ce qui y est dit ici:
    http://fr.ria.ru/presse_russe/20141023/202791258.html

    RépondreEffacer