NOTE : En janvier 2005, une lettre
semblable avait été envoyée, au nom de ce même Jésus, à G.W. Bush. Dans les deux cas, il s’agit de confronter leur confession de foi
chrétienne qu’ils proclament ouvertement avec leurs agissements comme présidents
des États-Unis. À vous d’en apprécier la justesse. J'en assume pleinement le contenu.
Mon cher Barack, je me permets cette lettre comme je me l’étais permis, il y a
quelques années, avec G.W. Bush, alors président, tout comme toi, des États-Unis
d’Amérique. Il y a de ces moments exceptionnels où je me permets ce mode
d’intervention qui s’adresse plus directement à la conscience et à la bonne foi
de ceux qui en sont les destinataires.
J’entends encore ce slogan qui fut le tien lors de ta campagne
électorale de 2008 « Oui nous
pouvons» pour exprimer que l’Amérique et le monde pouvaient renverser ces
tendances fortes qui alimentent les guerres et transforment les humains en
monnaie d’échange. Ce slogan ne rejoignait pas seulement les électeurs et
électrice de ton pays, mais toutes les personnes de bonne volonté d’à travers
le monde.
Je vois encore, au moment de ton
assermentation comme Président des États-Unis d’Amérique, les larmes du pasteur Jackson, suscitées par ce rêve devenu
pratiquement réalité. Il n’était pas seul à verser ces larmes, pleines d’espérance
d’un monde nouveau à naître sur la base
des grandes aspirations humaines de vérité, de justice, de liberté, de
solidarité, de compassion et de miséricorde, étendues à tous les humains de
la terre. Ce sont ces mêmes aspirations pour lesquelles j’ai vécu
et pour lesquelles j’ai assumé le dur chemin de croix et la mort qui en était
l’aboutissement incontournable. Tu connais la suite. Mon Père qui est aussi ton
Père et Notre Père à tous et toutes m’a fait sortir de ce monde des morts pour
faire de moi le premier née d’une
humanité nouvelle. Tu te souviens de ces paroles :
« Dieu, sans tenir compte des temps d`ignorance, annonce
maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu`ils aient à se repentir, parce
qu`il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l`homme qu`il
a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des
morts. » Act.17, 30-31
Ce « oui, nous
pouvons »,de ta campagne électorale, portait sur les grands objectifs
humanitaires. «Oui, nous pouvons »
mettre fin à ces guerres fratricides, à ces tortures qui ne peuvent, sous aucun
prétexte, être justifiées, à ces manipulations
des esprits par l’usage systématique du mensonge, de la tromperie,
de l’hypocrisie, etc. Ce « oui, nous pouvons » voulait
également dire que le temps était maintenant venu de mettre fin aux grandes
injustices qui affligent la majorité de l’Humanité, un « OUI » sans équivoque pour le
respect du droit international des
personnes et des peuples, un « Oui » à la solidarité internationale pour
promouvoir la santé, l’éducation, le
respecte et l’entraide, un « OUI » à la transparence, à l’ouverture,
à la sincérité et au service du bien commun de ton peuple comme du respect de
celui de tous les autres peuples.
Ton arrivée au pouvoir, après la présidence de G.W. Bush, a fait naître
cette espérance sans frontière pour l’avènement d’un monde nouveau, d’une
humanité nouvelle. Même les représentants du prix Nobel de la paix n’ont pu attendre
que tu fasses tes preuves pour t’honorer de ce prestigieux prix, tellement ils
étaient convaincus que tu allais répondre à l’appel.
Je ne t’apprends rien en te disant que ce ne fut malheureusement pas le
cas. Ton « oui, nous pouvons »
s’est vite transformé en un « non, nous
ne pouvons pas ». Que s’est-il donc passé pour que tu deviennes en si
peu de temps, non plus l’élu de ton
peuple, mais le serviteur des grands
et puissants de ton pays et de ce monde ? Tes discours à ton peuple et
au monde sont devenus de moins en moins crédibles du fait qu’ils trahissent
toujours ton choix pour servir d’abord et avant tout les intérêts des
puissances financières, ceux des industries militaires et plus que tout la
suprématie de ces dernières sur le reste du monde.
Tu es évidemment libre de tes choix, mais de grâce, ne me prends pas à
témoin de tes engagements au service de tes nouveaux maîtres. Je me permets de
te dire que je n’ai donné aucune autorité à quelques pays ou dirigeants que ce
soit pour régenter le monde comme bon, ils l’entendent. Ceux et celles qui se
réclament de Dieu pour s’asservir le monde et en faire des dépendances
trahissent Dieu et les peuples qui ont placé en eux leur confiance.
La mission que m’a confiée mon Père est celle d’une humanité qui ne
saurait se construire par les armes et les guerres fratricides, mais par des
solidarités n’ayant d’autres intérêts que le mieux être des autres. Une
solidarité caractérisée par une proximité avec les plus démunis, les plus
exclus, par une justice ouverte à tous les peuples et humains de la terre, par une
vérité, transparente et sans équivoque de ce qui est et de ce qui se passe dans
le monde. Si mon Père eût voulu conquérir le monde par les armes, il m’aurait
envoyé des légions d’anges pour combattre mes ennemis. Il n’a pas changé d’idée
depuis lors. Son règne sur terre ne saurait surgir des armes, de la haine et
encore moins de toute forme d’ambitions et de domination.
Tu as été élu par ton peuple qui a mis en toi toutes ses espérances, mais
tu as gouverné et gouvernes toujours non pas en fonction des intérêts de ce
peuple, mais en fonction des intérêts de ceux-là mêmes qui alimentent les
guerres de conquête et les spéculations financières visant ainsi à s’asservir
et à gouverner le monde. Le « oui
nous pouvons » s’est transformé en un cauchemar pour ton peuple et
l’humanité entière, mais pour ceux qui
sont devenus tes maîtres, il répond parfaitement à leurs attentes du fait que
tu en aies changer le contenu. Le bien commun de ton peuple est passé au second plan tout
comme les intérêts du bien commun de l’Humanité. Dans les deux cas, le projet
du Père dont tu te fais témoin par ta profession de foi, passe également au
second plan. Mammon, ce prince de ce monde, peut dorénavant compter sur toi.
Mon cher Barack, tout n’est pas fini. Tu as encore la possibilité de te
reprendre, cette fois en retrouvant en toi la vérité pour la proclamer sans
équivoque. Tu dois également sortir d’une logique de guerre directe ou
indirecte. Tu dois devenir un interlocuteur crédible en posant les gestes qui
appuient tes paroles. Tu dois mettre un terme à ces guerres fratricides au Moyen-Orient,
en Afrique, en Ukraine, en Syrie, en Amérique latine, toutes réalisée sous
fausses bannières. Tu dois faire savoir au monde que les États-Unis d’Amérique et
son Président ont choisi le respect du droit international des peuples et leur
indépendance, que ta foi chrétienne n’est pas un vain mot.
Tu as entre tes mains le pouvoir de mettre un terme à pratiquement tous
les conflits qui se présentent sous fausses bannières et éviter ainsi ce qui
risque de devenir cette confrontation extrême emportant avec elle l’Humanité
entière. Si tel devait être le cas, je me permets de te rappeler ce texte du
livre de l’Apocalypse » (Ap. 21,8) qui décrit le sort qui attend ceux et celles
qui en auront été les instigateurs.
« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables,
les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les
menteurs, leur part sera dans l`étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la
seconde mort. »
À toi de choisir entre ton peuple et les pouvoirs dominants de ton
peuple. Tu sais qu’on ne peut servir à la fois deux maîtres dont les intérêts
sont tout à fait à l’opposé. Je te laisse donc avec ces paroles que j’avais
transmises à mes disciples :
« Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et
aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez
servir Dieu et Mammon » Mt. 6,24
Puisses-tu prendre la
bonne décision.
Selon Oscar Fortin conformément à l'esprit qui se dégage des Évangiles et des paroles de Jésus.
Le 4 février 2015
http://humanisme.blogspot.com
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Jésus, en parlant ouvertement et librement comme il l’a fait en Galilée, il serait assassiné (Martin Luther King, Gandhi…). D’ailleurs on tente d’assassiner le christianisme dans notre monde occidental. On ne combat plus le terrorisme, on le promeut. Barack Obama souffre d’une très grave maladie comme tous nos dirigeants, philosophes et « laïcistes » occidentaux. Tout d’un coup, leur tête enfle et leur cœur rétrécit jusqu’à se pétrifier. Difficiles à repérer, ces manipulateurs, ou pervers narcissiques !
RépondreEffacerMerci Marius pour votre commentaire. Il est évident que nombre de nos dirigeants perdent une belle occasion d'être d'authentiques martyrs comme on vient de le reconnaitre pour Mgr Romero. Ils préfèrent demeurer à l'abri de ces persécutions qui attendent ceux et celles qui proclament haut et fort la volonté du Père et les appels de Jésus.
RépondreEffacerBonne fin de journée et merci pour votre intervention sur Agoravox.