Poutine met les pendules à l’heure
Les quatre derniers jours, du
jeudi 5 février à dimance, 8 février, auront mis à jour la stratégie de
l’Europe et de Washington dans l’approche pour résoudre le conflit ukrainien. Tout
est présenté sous l’angle d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine, la France
et l’Allemagne se présentant comme des médiateurs entre Poutine et Porochenko.
Vladimir Poutine ne l’entend
pas ainsi et il considère que le temps est venu pour tous ceux qui
s’intéressent à la paix en Ukraine qu’ils prennent acte que le conflit n’en est
pas un entre la Russie et l’Ukraine, mais entre le gouvernement de Kiev et les
populations qui ont voté leur indépendance dans le Donbass. Il s’agit d’un
conflit interne qui doit trouver sa solution entre les parties ukrainiennes
concernées. La Russie n’est pas à l’origine de ce conflit, elle n’en fait pas
partie et elle n’a pas participé aux actions déstabilisatrices qui ont conduit
au coup d’État. La Russie n’est pas celle qui envahit l’Ukraine, mais plutôt
celle qui rappelle aux Ukrainiens de résoudre leurs problèmes de façon
civilisée et respectueuse.
Une analyse rapide de ce qui
a donné naissance à ce conflit met en évidence deux évènements majeurs. Le
premier est la mise en place d’un gouvernement qui fut imposé au peuple
ukrainien par un subtil coup d’État planifié et orchestré par Washington.
Le second est cette politique agressive de Kiev contre les populations dissidentes,
en en faisant des terroristes à abattre. À cette violence se sont ajoutées des sanctions
administratives, privant ces populations de leurs droits les plus
fondamentaux.
Il en a résulté des
référendums et des déclarations d’indépendance de la part des Ukrainiens
dissidents, de culture russe, qui occupent tout le sud-est de l’Ukraine,
victimes d’autant de persécutions. L’indépendance de ces régions (Donetsk et
Lougansk) a donné lieu à des attaques encore plus violentes de la part du
gouvernement de Kiev et de mercenaires à sa solde. Déjà, selon les chiffres
officiels, les victimes compteraient plus de 5000 morts et de 10 000 blessés. Certains milieux, en Allemagne, parlent
de 50 000 morts. Ces affrontements provoquèrent une véritable crise humanitaire.
Nos médias meanstream en parlèrent peu. Ce fut surtout la Russie qui a déployé
le plus d’efforts pour venir en aide à ces populations en plein désarroi. De
nombreuses caravanes de centaines de camions, remplis de tout ce qui pouvait
répondre aux besoins les plus essentiels et urgents, ont fait la navette entre
la Russie et ces régions de l’Ukraine. Chaque fois, en franchissant, en toute
légalité, la frontière ukrainienne.
C’est dans ce contexte que
Vladimir Poutine décide de mettre les pendules à l’heure et de reprendre en
main le contrôle de l’agenda, si vraiment les divers intervenants veulent une
paix durable en Ukraine. Il est important de revenir aux sources de ce conflit
et d’y faire figurer les véritables acteurs qui y sont directement concernés. Il
y a le gouvernement de Kiev et les deux Républiques autoproclamées
indépendantes de Lougansk et de Donetsk. La première chose à faire est que le
gouvernement de Kiev cesse immédiatement ses attaques contre ces deux régions.
Seul, le cessez-feu de la part de Kiev, permettra
de renouer contact avec ces populations et leurs dirigeants pour résoudre les
différents et en arriver ainsi à une solution nationale et régionale du
conflit.
« Il est
évident que la crise continuera tant que les Ukrainiens ne se seront pas mis
d’accord entre eux ». À cette fin, il exhorte les autorités de Kiev à trouver
« un langage commun et à parvenir à un accord avec toutes les forces
politiques. »
Voici les principaux points que relève le président Poutine pour
que les négociations conduisent à la paix.
« Mettre un terme à la débauche de radicalisme et
de nationalisme qui touche le pays.
"La
condition première pour stabiliser la situation est un cessez-le-feu immédiat,
la cessation de l'opération dite «antiterroriste», mais de facto punitive dans
le sud-est de l'Ukraine",
« Supprimer
les pressions économiques sur le Donbass, lesquelles sont susceptibles de créer
une grande catastrophe.
La
société doit s’unir autour de valeurs positives et des véritables intérêts de
l’Ukraine. "Pour cela, il faut que les autorités de Kiev entendent leur
peuple. Qu'ils trouvent un terrain d'entente et s'accordent avec toutes les
forces politiques et régions du pays",
Ces
déclarations récentes de Poutine marquent le cadre dans lequel sa présence à
Minsk, le 11 février prochain, serait justifiée.
Ceux qui
négocient le texte à débattre à Minsk, le 11 février prochain, doivent en
arriver à recentrer les échanges sur les relations du gouvernement central de
Kiev avec les gouvernements des deux Républiques auto-proclamées du Donbass. Si ce tournant ne se
réalise pas, il est fort possible que le président Poutine ne se présente pas à
cette rencontre.
Il n’est pas intéressé à jouer un rôle dans un
scénario, à l’avance vicié et trompeur.
Le conflit qui sévit en Ukraine est un conflit
interne que le gouvernement central doit chercher à résoudre non pas par les
armes et des mesures répressives, mais par la négociation et le respect de sa
population et des régions qui en marquent la configuration des cultures. Si la
France, l’Allemagne et Washington veulent travailler en ce sens, ils pourront
compter pleinement sur la présence de la Russie. Sinon, ce sera peine perdue.
Les représentants des deux Républiques autoproclamées
de Lougansk et de Donetsk seront présents à la rencontre de Minsk. Ils participent présentement aux rencontres préparatoire.
L’heure de la vérité a sonné.
Oscar Fortin
Le 9 février 2015
Ce que j’aime des Russes et de Vladimir Poutine, c’est leur calme et stratégie. Poutine vient d’asséner un coup de matraque aux actionnaires occidentaux. Profitant de la baisse du rouble, le trésor public russe a racheté les actions pétrolifères à très bas prix et présentement les revenus reviennent à l’État russe et non dans les coussinets de puissances étrangères.
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