jeudi 26 janvier 2017

Trump à sa première semaine de présidence

IL Y A LA PARTIE CONNUE MAIS AUSSI CELLE QUI NE L'EST PAS



On ne peut évidemment pas s’attendre à ce qu’un Président donne suite à toutes ses promesses la première semaine de son entrée en fonction. Sur bien des aspects, il est passé vite à l’action. Les nombreux décrets signés tout au long de ces sept premiers jours en disent long. Il y a toutefois des décisions prises plus discrètement qui ne vont pas tout à fait dans la ligne des promesses formulées dans son discours d’intronisation. À moins qu’il y ait des correctifs qui viennent en annuler la réalisation, certaines de ses paroles rejoindront celles de ses prédécesseurs qu’il a lui-même qualifiées de « vides ».

Voici ce qu’il a dit de la présence militaire des États-Unis à l’étranger :

Nous obéirons à deux règles simples : acheter américain et embaucher américain. Nous chercherons à garder l’amitié et les bonnes grâces des autres pays du monde, mais ils doivent comprendre que chaque pays a le droit de faire passer ses intérêts avant ceux des autres. Nous ne cherchons pas à imposer notre mode de vie à quiconque, mais nous voulons qu’il serve d’exemple aux autres. Nous voulons être un exemple d’excellence. »

À la lumière de ces propos, nous sommes en droit de nous demander comment il peut justifier l’implantation d’une nouvelle base militaire étasunienne au Pérou, encourager par son silence l’arrivée de l’OTAN en Colombie où les États-Unis ont déjà 7 bases militaires.   Au même moment, son Secrétaire d’État aux Affaires extérieures  menace le Venezuela en déclarant qu’il va s’unir au Brésil et à la Colombie pour y réaliser un changement de régime.

En Syrie, les initiatives se poursuivent pour créer une nouvelle base militaire où plus d’un millier de soldats y sont déployés. Rien n’indique que cette initiative soit prise en concertation directe avec le gouvernement légitime de Syrie. Le «chaque pays a le droit de faire passer ses intérêts avant ceux des autres » sonne plutôt faux en pareil contexte.

Les atomes d’interventionnisme qui s’inscrivent dans l’ADN des gouvernants des États-Unis ne semblent pas avoir rendu l’âme avec l’arrivée de Donald Trump. Cette première semaine n’est pas très encourageante pour les peuples de l’Amérique latine et pour celui de Syrie. Il est important qu’un signal clair soit donné à l’Amérique latine et au Moyen-Orient quant à la détermination du nouveau Président de donner suite à ses propos visant le droit de chaque pays à décider de ses propres politiques et du respect de leurs droits de faire passer leurs intérêts avant ceux des autres.  Il s’agit là d’une véritable révolution qui commande une révision complète de la pertinence des bases militaires étasuniennes dans le monde.

«  Des décennies durant, nous avons enrichi les industries étrangères aux dépens de l’industrie américaine. Nous avons subventionné les armées d’autres pays, tandis que nos équipements militaires se dégradaient. Nous avons défendu les frontières d’autres pays tout en refusant de défendre les nôtres. Nous avons dépensé des billions de dollars à l’étranger, alors que l’infrastructure des États-Unis tombait en décrépitude. Nous avons rendu riches d’autres pays, pendant que la richesse, la puissance et la confiance de notre pays se dissipaient à l’horizon. Une à une, les usines ont fermé, sans une seule pensée pour des milliers de travailleurs américains laissés pour compte. La richesse de notre classe moyenne a été arrachée des foyers et a été redistribuée au monde entier. »

Lorsque le président Trump prononça ces paroles lors de son discours d’investiture il ne laissait planer aucun doute sur sa détermination à mettre un terme à ces bases militaires et, il faut le dire,  de nombreux peuples à travers le monde en ont ressenti un grand et profond soupir de soulagement. Nous ne pouvons qu’applaudir sa détermination à faire le grand ménage dans son propre pays  tout en invitant les autres à en faire tout autant dans le leur. Encore faudra-t-il qu’il laisse les autres faire leur propre ménage.

Il faudra voir maintenant les suites qu’il va donner à l’OTAN qu’il a déjà qualifiée d’obsolète. J’espère pour les jours qui viennent ce décret par lequel les États-Unis se retireront de cette Organisation, tout comme il l’a fait, cette semaine, pour le Traité transpacifique.  Il est également urgent qu’il affiche clairement ses couleurs à l’endroit de la légitimité du gouvernement de Bachar Al Assad et que sa coopération dans la région du Moyen-Orient se réalise conformément à ses déclarations du 20 janvier dernier, faisant de cette date le signal du départ d’une nouvelle ère.

« Maintenant nous sommes résolument tournés vers l’avenir. »

L’Amérique Latine et le Moyen-Orient attendent des signes concrets de Donald Trump qui marqueront sans équivoque qu’il y a vraiment un changement de cap des  États-Unis dans ses relations avec les autres peuples du monde.

« L’époque des palabres inutiles est révolue. C’est le moment d’agir. »


Oscar Fortin
Le 27 janvier 2017

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