samedi 3 août 2019

LE PAPE FRANÇOIS VERSUS LA MAFIA IMPÉRIALE





Avant tout, je me dois de préciser ce que j’entends par « MAFIA IMPÉRIALE ». Il s’agit d’un État fort puissant qui se caractérise par le fait de se considérer au-dessus des lois internationales et d’avoir la liberté d’intervenirlà où il veut et de la manière qu’il veut. Cet État « parrain »  a le pouvoir de corrompre juges, chefs d’État, représentants d’Église, etc. En somme, il a toutes les caractéristiques qu’on attribue aux mafias du crime organisé.

En ce qui a trait au pape François, il est le chef de l’Église catholique et de l’État du Vatican. Il dispose d’un immense pouvoir religieux et politique.  Son pouvoir religieux le lie au message évangélique de Jésus, mais aussi aux doctrines que l’Église s’est données tout au long des siècles. Officiellement, il est reconnu comme le représentant de Jésus sur terre et le répondant des volontés divines. Il navigue entre le monde des croyances religieuses et celui des pouvoirs politiques. Il peut influencer l’un et l’autre dans diverses directions. Sa nomination comme successeur de Pierre fut, pour plusieurs, source de grande espérance alors que pour d’autres, source, de grande déception, pour des motifs fort divers selon les groupes.

LES PREMIERS GRANDS ACQUIS DU PAPE FRANÇOIS

On ne peut passer sous silence l’arrivée d’un pape, sans prétention ostentatoire,  de communication facile  et d’un rappel constant à la simplicité et au service des humbles de la terre. À ceci s’est ajoutée une première Exhortation apostolique Evangelii gaudium, véritable procès du capitalisme sauvagequi divise et détruit des peuples au profit d’une petite minorité qui en a le plein contrôle.  La proclamation de cette Exhortation apostolique a fait dire au président de Bolivie, Evo Morales, « enfin je puis dire que nous avons un pape. Il en fut de même pour le président Raoul Castro, qui s’est exclamé : si tel est la pensée de l’Église, je vais y retourner.

Malheureusement, cet enthousiasme  n’a pas duré. Cette Exhortation apostolique a vite pris le chemin de la filière 13, comme on dit, dans les milieux bureaucratiques, pour signifier son oubli total.

LES PREMIÈRES GRANDES CONTRADICTIONS DU PAPE FRANÇOIS

Il faut dire que la réalité latino-américaine a de quoi mettre à l’épreuve les véritables convictions sociales, politiques, économiques qu’une personne peut avoir. Ce Pape qui vient de l’Argentine en savait quelque chose, pour avoir vécu sous la dictature des militaires et avoir été témoin du plan Condor. Nommé par Jean-Paul II comme Cardinal, il  avait le profil de ces candidats qui s’opposaient à la théologie de libération et qui acceptaient de collaborer avec ceux qui luttaient contre le socialisme, confondu plus souvent que moins avec ce communisme des années 1940-1950 qui s’imposait en URSS. La théologie de libération, promue par Gustavo, n’était pas la bienvenue dans les cercles de l’Église institutionnelle, couvrant cette période.

Sa première grande mise à l’épreuve, comme pape, s’est réalisée dans le comportement à prendre vis-à-vis, à la fois, de l’épiscopat vénézuélien et du gouvernement révolutionnaire sous la gouverne de Nicolas Maduro. Depuis le début de cette révolution qui remonte à 1998 avec l’élection d’Hugo Chavez, l’Église vénézuélienne s’est étroitement associée aux oligarchies locales et aux interventions des États-Unis pour couper court à cette nouvelle révolution. Ce fut le cas, en avril 2002, d’un premier coup d’État qui n’aura duré, heureusement,  à peine 48 heures. 

Avec l’arrivée du pape François et son Exhortation apostolique Evangelii gaudium, on pouvait s’attendre à une ouverture à cette révolution qui rejoignait par beaucoup de ses politiques la doctrine sociale de l’Église. Ses initiatives en éducation, devenue gratuite pour tout le monde ainsi qu’en santé avait de quoi réconcilier l’Église avec cette Révolution. Il en fut de même avec la construction de plus de 2.5 millions de résidences,  mises à la disposition des familles les plus humbles. Il s’agissait de politiques qui rejoignaient  des plans importants de la doctrines sociale de l’Église, mais de cela ni le pape, ni l’épiscopat vénézuélien ne parlent. 

Du point de vue de l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, cette révolution devenait une alternative à ce capitalisme sauvage, tant dénoncé par le pape François. Non seulement, il n’en fut rien, mais il donna crédibilité à l’épiscopat qui s’acharnait à décrier ce gouvernement, le couvrant de communiste, de marxiste, qualifiant son Président, pourtant élu par le peuple, de dictateur sanguinaire, etc. Ce même épiscopat a appelé, à au moins deux reprises,  la population à la désobéissance civile pour créer de la violence et favoriser une intervention militaire des É.U. en vue de changer le gouvernement. À ce que je sache, aucun des cardinaux et évêques n’a été rappelé à l’ordre par le Vatican. Ces derniers pouvaient proclamer haut et fort que le pape était avec eux et qu’il partageait pleinement leurs interventions. Cela n’a jamais été démenti par le Vatican et encore moins par le pape François.  Ceux qui luttent contre le capitalisme sauvage sont pris à partie par les évêques vénézuéliens et le pape qui les soutient. En agissant ainsi ils ouvrent toute grande la porte au « parrain »de ce capitalisme sauvage  pour qu’il prenne possession de l’État et des richesses qui l’accompagnent.

La seconde grande contradiction du pape François et du Vatican est celle qui est directement liée à la reconnaissance de l’auto-proclamé président   du Venezuela en la personne du député Juan Guaido, en bris de lien avec le tribunal suprême de justice. Cette opération, préparée de longue date par Washington, s’est réalisée avec l’appui du Vatican, de l’Épiscopat ainsi que des pays  de la région, soumis aux volontés de Washington, appelé groupe de Lima. Cette action du Vatican et du pape François ne pouvait plus dissimuler le parti pris de ce dernier en faveur des prétentions de Washington dans sa lutte de conquête contre le Venezuela. 

LES SILENCES DU PAPE FRANÇOIS 
  
En aucun moment, le pape François ne s’en est pris au gouvernement des États-Unis pour y dénoncer le non-respect du droit international de non-intervention dans les affaires internes de pays indépendants et souverains.  En aucun moment, le pape François n’a commenté l’importance de respecter le droit international de non-intervention dans les affaires internes des autres pays. Il en fut de même pour les actions criminelles commises contre le peuple vénézuélien.  Plus de 40 000 personnes ont péri suite à ces sanctions criminelles. À ceci s’ajoute ces milliards de dollars volés que le peuple vénézuélien avait à l’étranger pour acheter médicaments, alimentation, produits industriels, etc.,  des interventions au vu et au su de la communauté internationale qui sont illégales et constituent sous bien des aspects des crimes contre l’Humanité. 

Les silences du pape sur ces questions de l’interventionnisme de Washington dans les affaires internes des autres pays donnent à réfléchir sur le pourquoi de ces silences. Il en devient complice. Qui ne dit mot, consent.

Récemment, le ministre des Relations extérieures de Cuba a fait un appel urgent aux institutions internationales et aux pays du monde pour qu’ils interviennent pour empêcher les nouvelles sanctions que le « parrain » a décidé d’imposer à l’économie de Cuba. À ce que je sache, le pape François n’a réagi d’aucune manière à cet appel. Par contre, il a trouvé le temps pour encourager la jeunesse chrétienne cubaine à leur journée internationale des jeunes et relevé le fait que ces manifestations ne pourraient pas se réaliser en grande pompe dans les villes, mais dans les églises seulement. Une intervention qui donne évidemment du relief aux limites fixées par l’État pour ces célébrations qui devront se faire dans les églises.


« “#EEUU augmente les actions de piratage économique contre #Cuba. Ils exercent des activités illégales de surveillance et de persécution des navires et menacent les compagnies de transport maritime, les compagnies d’assurance et les gouvernements d’empêcher l’arrivée de carburant dans le pays. C’est un plan génocidaire | # NoMoreLock ”


Je conclus avec cette rencontre vidéo de Michel Colon avec le Père Elias Zahlaoui ,syrien qui relève le fait que le pape ne parle pas toujours comme le voudrait le Christ. 

Vidéo / Michel colon ITV Père Élie Zahlaoui : vers 13’36 »
https://www.facebook.com/watch/?v=1042253632651434


Lorsque l’Église devient solidaire des crimes commis par des gouvernements, devenus de vraies mafias,  agissant hors de toutes les normes internationales, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur sa crédibilité comme porteuse du message évangélique.


Oscar Fortin
Le 3 août 2019 

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