vendredi 12 septembre 2008

LE CANADA ET L'AMÉRIQUE LATINE

LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTRE DU CANADA

M. Le Premier Ministre


Je sais que la présente campagne électorale prend tout votre temps et que les thèmes reliés aux relations internationales du Canada avec l’Amérique latine n’occuperont pas beaucoup d’espaces dans les messages publicitaires. En tant que citoyen canadien, j’ai retenu que nos soldats en Afghanistan avaient pour mission d’y créer les conditions d’une véritable démocratie. Déjà, plus de 80 de nos soldats y ont laissé leur vie et autant, sinon plus, y laisseront la leur d’ici 2011. Cette décision, à vous en croire, dit toute l’importance que vous accordez à la démocratie comme système politique permettant aux peuples de prendre en main leur propre destin.

Actuellement, particulièrement en Amérique latine, de plus en plus nombreux sont les peuples, qui se donnent des gouvernements dont les mandats sont à l’effet de développer des politiques sociales et économiques, favorisant leurs intérêts nationaux dont, entre autres, la santé, l’éducation, le logement, l’alimentation et leur participation à l’ensemble de la vie publique. Ces gouvernements ont franchi avec succès toutes les épreuves de la démocratie. Tout récemment encore, le gouvernement de la Bolivie, lors d’un référendum d’orientation et de confiance, s’est vu accordé plus de 69% du support de la population bolivienne pour aller de l’avant avec les réformes amorcées. Que ce soit au Venezuela, au Paraguay, en Argentine, tous ont l’appui majoritaire de leur population. En Équateur se déroule actuellement un Référendum national pour l’adoption d’une nouvelle constitution. Un exemple à suivre par tous les peuples qui se dotent d’une Loi fondamentale régissant la vie de leur nation. En effet, n’est-il pas important que le peuple ait à en décider lui-même? Tout ceci pour vous dire, M. Le Premier Ministre, que vous avez tous les motifs de vous réjouir de ce que la DÉMOCRATIE soit aussi florissante dans ces pays.

Mais voilà que cette démocratie est actuellement mise à l’épreuve. En Bolivie, au Venezuela, au Paraguay, en Équateur, des forces externes et internes cherchent par tous les moyens, incluant la violence et l’assassinat, à briser ces démocraties pour les remplacer par des dictatures dont les noms qu’on pourra leur donner ne sauraient en changer la nature. Plusieurs pays de la région dont le Chili, l’Argentine, le Paraguay, l’Équateur, le Venezuela, entre autres, et l’OEA donnent leur appui au gouvernement légitimement élu d’Évo Morales tout en dénonçant ces forces clandestines qui visent, actuellement, à le saboter par la violence. Il en va de même pour le Venezuela qui vient de mettre à jour un plan pour renverser son gouvernement et tuer son Président.

Que dit le Canada? Est-il assez indépendant dans ses politiques extérieures et assez convaincu dans ses valeurs démocratiques pour dénoncer officiellement ces actions « terroristes » qui visent à déstabiliser ces gouvernements? Aucun soldat n’est requis, aucune intervention à l’interne n’est sollicitée. Tout ce qui est exigé, par les évènements et notre adhésion au Droit international, c’est que le CANADA SE JOIGNE À TOUS LES AUTRES PAYS INDÉPENDANTS POUR DÉNONCER DE PAREILLES MANŒUVRES ET POUR CONFIRMER DE NOUVEAU SA FOI ET CELLE DU PEUPLE CANADIEN DANS LA DÉMOCRATIE ET SON RESPECT. La présente campagne électorale vous en donne l’occasion.

Oscar Fortin, politologue

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Québec, le 12 septembre 2008

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