Dans toute profession de foi, il y a un noyau dur, un noyau incontournable qui ne saurait être dilué par quelques autres considérations, si nobles puissent-elles être. Dans la foi chrétienne, personne ne peut contester le fait que Jésus de Nazareth est la pierre angulaire, le personnage central, celui sans lequel aucune des églises chrétiennes ne sauraient exister. De même, personne ne peut ignorer le Père auquel il se rattache et dont il se dit être la transparence parfaite : « qui me voit, voit le Père ». C’est d’ailleurs ce dernier qui dira, parlant de Jésus au moment de son baptême par Jean-Baptiste, « Tu es mon fils bien aimé, il m’a plus de te choisir » (Mc 1,11) et, plus tard, il dira par l’intermédiaire de Paul « qu’en le ressuscitant des morts, il est l’homme qu’il a choisi pour juger avec justice le monde. » (Act. 17, 31)
Jésus de Nazareth est donc celui qui révèle à l’humanité entière le véritable sens de ce « règne du Père » auquel tous et toutes sont appelés à se rallier pour en devenir des artisans et des témoins. Un règne, pas comme les autres. Au pouvoir de l’avoir, il substitue celui de la solidarité et du partage, au pouvoir de domination et de conquête, il substitue celui du service et de l’entraide, au pouvoir du paraître, il substitue celui de la simplicité et de la liberté.
Ce règne du Père, inauguré par Jésus de Nazareth, frappe de plein front l’ordre des pouvoirs qui se sont imposés au monde. La vérité se substitue à l’hypocrisie et au mensonge, la justice se substitue à l’exploitation et à la domination, la vie se substitue aux guerres et aux violences sur toutes ses formes, la miséricorde et la compassion se substituent à la suffisance et à la dureté des cœurs.
La conversion n’est-elle pas ce passage à cette nouvelle manière d’être, à ce nouveau règne du Père sur terre? « Que ta volonté soit faite sur terre, comme au ciel. » Ce sens de la conversion ne se laisse-t-il pas découvrir en regardant Jésus vivre avec ses proches, ses disciples, les foules, les exclus, les malades, les pécheurs, les autorités en place? Également, n’est-il pas quelque part dans tout ce qui interpelle, questionne, dérange ?
C’est donc, avec cet arrière plan, que Je me suis soumis à cet exercice de dire en quoi consistait le noyau dur de ma foi. J’ai pensé que le résultat obtenu serait de nature à en intéresser un certain nombre.
LE NOYAU DUR DE MA FOI
JE CROIS
En Jésus de Nazareth, révélation parfaite du Père,
En sa fidélité absolue à SA Volonté sur terre.
JE CROIS
En l’homme ressuscité par le Père,
Établi pour juger les humains de la terre.
JE CROIS
En ce Règne du Père sur terre,
À un homme nouveau, à une humanité nouvelle.
JE CROIS
En l’Esprit qui distribue ses dons comme bon il l’entend,
En son action de transformation des coeurs.
JE CROIS
En la vérité qui libère et ouvre les esprits,
Qui lève le voile sur les hypocrisies et les tromperies.
JE CROIS
En la justice qui s’étend à tous les humains de la terre,
Qui brise les chaînes de l’ignorance et de la dépendance.
JE CROIS
En la vie qui met fin aux guerres et au saccage de l’univers,
Qui apporte espérance et beauté sur terre.
JE CROIS
En la miséricorde qui fait tomber les barrières de la confrontation,
Qui élève et libère les esprits et les coeurs.
JE CROIS
En l’amour qui fait grandir l’humain dans tout ce qu’il est,
En la solidarité qui unit au-delà de toutes les frontières.
JE CROIS
En la maison du Père ouverte à tous les humains de la terre,
En des cieux nouveaux, en une terre nouvelle.
JE CROIS
En la mission des apôtres et des prophètes
En celle de toutes les personnes de bonne volonté.
JE CROIS
Au MÉMORIAL qui confirme notre foi en Jésus ressuscité,
Qui actualise sa parole et son témoignage d'amour.
JE CROIS
En la communauté des croyants unis à Jéus de Nazareth,
En toutes les personnes de bonne volonté oeuvrant pour un monde nouveau.
Oscar Fortin
Québec, le 28 janvier 2011
http://humanisme.blogspot.com/
JE CROIS
RépondreEffaceren tout peuple qui crie vers Dieu pour sa libération.
JE CROIS
en la conscience planétaire d'une communauté unique de destin en Jésus de Nazareth.
JE CROIS
au souffle de Vie qui conduit la création tout entière vers son parachèvement en Jésus ressuscité, l'Alpha et l'Oméga.
Notre foi, M.Morin,se rencontre et se reconnaît dans la voix de ces peuples qui crient pour leur libération, dans cette conscience des consciences à qui n'échappe plus le destin d'aucun être humain, dans cette montée irréversible de la vie qui aura raison de la mort sous toutes ses formes. Je vous remercie pour ces "Je crois", que je trouve très signifiants pour les temps que nous vivons et que je fais également miens.
RépondreEffacerAu risque de mettre à mal ton humilité, Oscar, je reconnais en toi un prophète des temps modernes. Ton amour des «petits» montre bien la vigueur de ta foi en Jésus de Nazareth, parfait révélateur du Père. Je partage tout à fait ton Credo.
RépondreEffacerBonjour Oscar Fortin.
RépondreEffacerMerci pour votre blog que je viens de découvrir (via Golias).
C'est toujours fort agréable de lire des humain(e)s passionné(e)s par leurs semblables.
Il y a ce que nous croyons, et ce à quoi nous ne devons plus croire, du fait de notre Raison.
J'ai toujours été désarçonnée par le tout masculin, un tantinet patriarcal, du Dieu de l'imaginaire humain, toujours Père, toujours Fils, toujours "mec".
Et ce n'est pas Jean-Paul II qui fit avancer les choses : "Jamais, les femmes, ad vitam aeternam" ...
Il est vrai que nous ne connaissons point de "Mères de l'Eglise", tandis que des papas et des prophètes, ouh là là !
C'est super une Révolution; mais il faudrait qu'elle s'arrête avant la Terreur. Espérons pour l'Egypte, la Tunisie et probablement d'autres.
Très cordialement.
Agnès Gouinguenet.
(http://www.gouinguenet.com)
Madame Gouinguenet, merci pour votre commentaire et vous avez tout à fait raison de relever le fait que dans le monde des divinités et de notre Église, le féminin est peu fréquent. Un jour j'avais écrit, sans doute dans un commentaire, que je trouvais paradoxal que l'Église que l'on dit la Mère des croyants, soit représentée par des hommes qui n'ont rien d'une mère. C'est dire que nous n'en sommes pas à une contradicton près. Heureusement que les femmes n'ont pas baissé les bras et qu'elles se font entendre de plus en plus dans ce monde d'hommes. Il faut toutefois ajouter qu'ils sont de plus en plus seuls dans ce monde hermétique d'une "foi-dépot" qu'ils gèrent comme des gérants de banque. Je pense que l'Église vivante est ailleurs.
RépondreEffacerTrès jolie cette idée ...économique.
RépondreEffacerUn jour de 2004, je disais (en colère) à l'intelligent secrétaire d'un évêque qui venait de scier un beau projet (l'évêque, pas le secrétaire) : "Mais vous êtes suicidaires !". Réponse du secrétaire : "Je crois que nous sommes déjà morts".
Heureusement que le souffle, pneuma, rouah, est ailleurs, sinon, bonjour les tas de "Requiem" à chanter !
Agnès Gouinguenet.
Je crois en ce que j'ai vécu et vu .Je crois en ce que mes proches m'ont raconté de leur vécu , mais après avoir un peu vérifié auprès d'autres . Pour l'histoire ancienne relativement proche ( moins de 300 ans )j'essaie de lire le maximum afin de comparer les différentes visions .
RépondreEffacerPour le reste , avant Galilée , Darwin et le Siècle des Lumières , c'est la Préhistoire avec ses Mythes .Le temps où le soleil tournait autour de la terre , le temps où notre pauvre monde avait été créé en 7 jours . Le temps où un éclair tombant du ciel c'était un signe de dieu.Cela le reste pour bien des croyants , qui en tant que " croyants " sont du même niveau que vous car ils croient au même dieu que vous . C'était le temps des " religions " qui avaient pour objectif de convaincre les rois pour s'imposer grâce à eux , le temps de l' Inquisition , le temps du servage où l'on disait aux pauvres qu'en étant pauvres sur terre ils étaient sùrs d'aller au Paradis ...
En cela les religions ne sont que le reflet de l'ignorance que nos ancêtres avaient de leur environnement . Elles se sont de tout temps appuyées sur les élites friquées ( sauf cas rares )elles ont essayé de l'expliquer ,(terme inadéquat ...)en choisissant dans les anciens Mythes Préhistoriques .
Les religions n'ont pas fait progresser notre humanité .
- Liberté ? : En Europe c'est le Vatican qui a défendu les dernières dictatures ( Espagne et Portugal ) .
- Egalité ? : entre hommes et femmes ou entre les gens de différents milieux : Donnez moi un exemple ... , à l'intérieur ou à l'extérieur de la Nomenklatura Religieuse ( toutes religions confondues ).
- Fraternité ?: Oh quelle est belle celle là ,quand on voit les luttes de clans au niveau de la haute hiérarchie catholique ( question de savoir quel va être le prochain à être coiffé d'une Mitre )...Et les scandales qui se multiplient dans des structures " religieuses " , " annexes " , mais tellement " payantes " .
Que l'on me cite un exemple où une religion ait fait progresser notre humanité :
- Aimer son prochain ? .Citez moi un siècle où il n'y ait pas eu de guerre initiée directement ou indirectement par une hiérarchie religieuse ( elles ont toutes les mêmes dieux : l'argent , le pouvoir et accessoirement quelque chose d'innommable et d'incompréhensible qu'elles appellent " dieu "... ) .
- Tiens , je ne trouve pas d'autre idée . Ah , si , aimer " notre dieu " ... . Donc aimer l'idée pour laquelle ils se battent entre eux depuis des siècles .....
Je ne fais pas de philosophie ni de théologie , juste un constat.
Je plains les croyants qui croient que dans quelques siècles leur religion sera devenue plus humaine . Ils se disent et se croient " majoritaires " par rapport aux " Tradis " , mais ils n'ont pas compris que depuis leur origine les religions vivent d'abord grâce à l'appui des " politiques " et à l'argent . Citez moi un exemple contraire ...
Mais c'est vrai que dans les posts précédents j'ai lu de belles phrases , comme parfois j'ai vu de belles Jarres Antiques sorties du fond de la Méditerranée ...Mais elles étaient vides , maintenant ... Du temps de " Jésus " , qui sait ce qu'elles contenaient ? , personne , sauf les menteurs ...
Arthur: Votre commentaire invite immanquablement à la réflexion et à la rigueur. Il est évident qu'au delà de 200 à 300 ans il est difficile d'avoir des certitudes historiques aussi éclatantes que celles de l'existence de mon grand-père ou de ma grand-mère. Si me m'en tiens à votre logique, au delà de ces années nous nous retrouvons devant l'incertitude qui laisse toujours planer le peut-être que si et le peut-être que non.
RépondreEffacerEn ce qui me concerne, je fais une distinction très nette entre foi et religion, de telle manière que je puis spéculer, tout comme vous, sur le role des religions dans l'histoire de l'humanité sans que celà n'affecte en rien ma foi. Cette dernière me rattache directement au destin de l'humanité d'aujourd'hui et sa valeur se révèle dans sa capacité à transformer ce monde en plus de justice, de vérité, de compassion, de solidarité. Si elle rend possible un pas de plus en ce sens elle aura tout mon respect, sinon elle sera à bannir comme tout ce qui transforme l'humanité en mascarade, en tricherie, en mensonge, en manipulation.
Je vous invite à lire un de mes derniers billets ayant pour titre Harmaguedon, cette lutte à finir entre le vrai et le faux, entre la cupidité et la solidarité etc. Ma foi et mon combat est à ce niveau. Et le vôtre Arthur?
Merci pour votre intervention et avec tout mon respect.
Bonsoir Oscar.
RépondreEffacerY a-t-il de la censure sur blogspot.com ?
Car mon deuxième blog vient d'être "black-outé".
Merci, Oscar.
Agnès.