À LA CONQUÊTE DU MONDE
Je m’associe à cette démarche qui vise à comprendre ce
qui se passe dans notre monde et à y identifier ceux et celles qui en sont les
principaux acteurs. Cette réflexion s’ajoute à celles que
j’ai déjà exprimées sur le sujet.
Les
prétentions impériales des États-Unis
Les États-Unis
(É.-U.) s’imposent comme la force dominante du monde non seulement en raison de
sa puissance militaire, mais aussi par cette conviction qu’ils sont les
mandataires providentiels pour diriger le monde vers le bien. Une auto
proclamation qui les place au-dessus de l’ONU et du droit international.
On se souviendra de la manière avec laquelle Georges
W. Bush avait tranché la question des bons et des méchants. « Il y a ceux qui sont avec nous et ceux qui sont
contre nous. Les premiers sont
les bons et les seconds sont les méchants. »
Ses collaborateurs et collaboratrices qui l’ont
accompagné et les autres qui lui ont succédé ont maintenu cette perception de
la réalité. Cette dernière repose essentiellement
sur la prédominance absolue des intérêts et de la sécurité des États-Unis,
fondée sur la volonté divine.
Cette même certitude avait été proclamée, en 2006,
par Condoleezza Rice, alors secrétaire d’État aux Affaires extérieures. Elle
avait pris la parole à un rassemblement de Baptistes.
« Le président Bush et moi-même partageons votre conviction que l’Amérique peut et doit être une force du Bien
dans le monde. Le Président et moi croyons que les États-Unis doivent rester
engagés comme leader d’événements hors de nos frontières. Nous croyons cela
parce que nous sommes guidés par le même principe persistant qui donna
naissance à notre propre nation : la dignité humaine n’est pas un don du
gouvernement à ses citoyens, ni un don des hommes les uns aux autres; c’est une
grâce divine à toute l’humanité. »
« Nous nous dressons pour des
idéaux qui sont plus grands que nous-mêmes et nous parcourons le monde non pour
piller, mais pour protéger; non pour asservir, mais pour libérer; non comme les
maîtres des autres, mais comme les serviteurs de la liberté. »
On se souviendra également des propos tenus, récemment, par le
prétendant républicain à la Maison-Blanche, Mitt Romney, qui déclarait que « Dieu avait créé les États-Unis d’Amérique pour dominer le monde.»
« Tout
récemment, le président Obama, faisant le
bilan de ses engagements internationaux devant le congrès annuel de l'organisation d'anciens
combattants, se félicitait d’avoir renouvelé la capacité des États-Unis
à diriger dans le monde. »
Pareille perception de soi-même ne peut que soulever
de nombreuses questions en regard des interventions et des guerres fomentées par
ces derniers à travers le monde. Que dire, également, de tous les moyens qui y
sont utilisés pour tromper l’opinion publique et y ajuster les réalités non pas
à la vérité des choses, mais à celle de leur convenance?
Qu’on se souvienne de la guerre en Irak, en
Afghanistan, en Libye et maintenant en Syrie sans oublier ces coups d’État et
tentatives de coup d’État au Venezuela, au Honduras, au Paraguay, en Bolivie et
en Équateur. Que l’on pense un instant à toutes
ces révélations d’ex-militaires et d’agents de la CIA qui nous révèlent la
cruauté de leurs actions, l’usage systématique de la corruption et l’énorme
capacité de manipulation de l’information.
En tant que croyant en Jésus de Nazareth, je me
demande comment le « fils de l’homme » des Évangiles dont ils se
réclament, peut avoir quelque compatibilité avec la cupidité et le mensonge dont
ils se font les témoins à travers leurs actions.
Celui que je connais et en qui je crois est plutôt un « fils d’homme » ou si l’on veut un « fils d’humanité », promoteur
de justice, de solidarité, de partage, de vérité, de compassion, de respect et
dont le royaume qu’il proclame ne s’impose ni par les armes ni par le mensonge,
ni par la corruption, mais par le témoignage de vie au service du bien commun
de l’humanité, en commençant par les plus pauvres, les plus délaissés, les plus
dépendants.
Ce que m’inspirent certains textes anciens
Dans l’empire qui domine actuellement le monde, je retrouve
toutes les caractéristiques de ce personnage mythique, MAMMON, dont nous parlent les écritures anciennes et de façon toute
particulière les Évangiles.
Mammon, dont le nom en araméen signifie richesse, argent, est
ce personnage mythique en qui se concentre tout à la fois la puissance qui rend
possible toutes les conquêtes matérielles et qui permet de réaliser tous les rêves. L’avidité et la cupidité en sont ses principales vertus. Il est
celui qui domine au sommet de la pyramide humaine, dictant au monde ses quatre
volontés. Tous les moyens sont bons pour qu’il en soit ainsi. Il est la loi des
lois, l’empire des empires. Son rêve est de dominer et de disposer de toutes
les richesses du monde. Selon l’évangéliste Jean (8,44) il est homicide depuis toujours et père du
mensonge.
Un tel portrait ne correspond-t-il pas à l’empire étasunien et à tous ses alliés chez qui le « capital » est la référence
fondamentale du pouvoir et du développement? Ses guerres de conquête et de
domination n’en sont-elles pas les principales activités? N’est-il pas celui
qui dispose des armes les plus sophistiquées et des richesses les plus grandes
pour satisfaire pleinement ses ambitions? Que dire maintenant de sa capacité de
transformer en vérité ce qui n’est que mensonge, de bâtir des mises en scène
qui n’ont rien à voir avec la réalité des faits? Le mensonge ne fait-il pas
partie de sa nature?
En somme, le dieu dont se revendique l’Empire n’est-il
pas plutôt le dieu de
l'avarice, de la cupidité et de l'iniquité? N’est-il pas Mammon qui personnifie
le pouvoir de l'argent et de la matière face à l'esprit, comme cela se voit
dans Matthieu (6 : 24) "Nul ne peut servir deux maîtres :
ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent."
L’évangéliste Jean, pour sa part, en fait « le
diable, homicide, menteur et père du mensonge ». Jean 8,44
UNE CONFRONTATION INÉVITABLE
Bien des titres peuvent coiffer cette grande confrontation au terme d’un long
cycle dominé par l’égoïsme, le pouvoir de l’argent et la tricherie. Pour ma
part, j’y vois la confrontation entre l’empire du capital avec tout ce qui le
caractérise et l’empire d’une humanité en quête de justice, de vérité, de
respect, de solidarité et de tolérance. Une confrontation mettant en cause symboliquement Mammon, le dieu du capital et Jésus
de Nazareth, le fils d’humanité.
Oscar Fortin
Québec, le 10 août 2012
Un très bon article à lire qui met en évidence les grandes contradictions de l'Empire.
RépondreEffacerhttp://www.legrandsoir.info/les-etats-unis-et-leurs-compagnons-d-armes-al-qaeda-et-autres-contes-sur-un-empire-devenu-fou.html