dimanche 15 décembre 2013

MICHELLE BACHELET ÉLUE PRÉSIDENTE DU CHILI


UNE BIEN DRÔLE DE DÉMOCRATIE



Le 15 décembre était le second tour pour le choix de la nouvelle Présidente du Chili. Les 13 millions 500 mille électeurs et électrices étaient convoqués de nouveau aux urnes pour choisir entre Michelle Bachelet et Evelyn Matthei.

Sur les 13,5 millions d’électeurs et d’électrices, 5 319 385 se sont rendus aux urnes pour y exprimer leur choix. Il s’agit d’un taux de participation de 39,40 %, de quoi soulever bien des interrogations. Il y a évidemment les coûts élevés pour les classes pauvres du transport en commun qui n’était pas gratuit pour ceux et celles qui devaient l’emprunter pour aller voter. C’est le cas d’une grande majorité de personnes. Il y a également l’absence de véritables choix sur le régime qui domine la vie politique depuis Pinochet. L’alternance entre la coalition tant de Lagos que de Michelle , dans son premier mandat, n’a guère marqué des changements profonds du régime dominant.

Il s’agit d’une alternance qui peut ressembler à celle que nous trouvons aux États-Unis entre les démocrates et les républicains. La différence porte sur des accents et non sur le fond du régime. Cette situation démobilise ceux et celles qui veulent un changement de régime, ce qui est le cas de la majorité du peuple chilien, celui qui ne voit pas de raison particulière pour aller voter pour du pareil au même.

Toujours est-il que Michelle Bachelet a reçu 3 212 353 votes en sa faveur, soit 23,79 % de l’électorat chilien et 62,16 % de ceux qui sont allés voter. Son adversaire politique, Evelyn Matthei, a reçu 2 107 032 votes en sa faveur, soit 15,60 % de l’électorat et 37,43 % des votes de ceux qui sont allés voter.

Plus de 60 % n’ont voté ni pour l’une ni pour l’autre des candidates. Il s’agit là d’une forte majorité du peuple qui ne se reconnaît pas dans l’une ou l’autre de ces candidates. Michelle Bachelet avec 23,79 % de l’électorat chilien peut difficilement parler au nom de la majorité de ce peuple. Ce qui ne l’empêchera pas de gouverner en maître comme le fait depuis plusieurs années notre premier ministre canadien qui gouverne le pays comme bon il l’entend avec moins de 25 % de l’électorat canadien et moins de 40 % de ceux et celles qui sont allés voter.

Les observations faites dans mon article suite au premier tour du scrutin se retrouvent renforcer avec cette élection du second tour.

Nous sommes loin de la définition que nos dictionnaires donnent de la démocratie « le pouvoir du peuple pour le peuple ».

Comment faut-il appeler cette démocratie lorsque plus de 50 % du peuple n’y est pas?

Oscar Fortin
Québec, le 15 décembre 2013

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