Avec la création de la Société des
Nations puis de l’Organisation des Nations Unies
(0NU), le monde a choisi un régime de droit universel
s’appliquant à tous les États et à toutes les nations. Les destinées du monde
ne sont plus fonction des volontés d’un empereur ou d’un roi, mais de la
volonté de la communauté internationale, incarnée par l’Organisation des
Nations Unies. Si nous en étions dans cette logique, les différends entre les
États se régleraient en fonction des lois internationales visant la protection
des droits de toutes les personnes et de tous les peuples. Malheureusement, il
n’en est pas ainsi et il ne saurait en être ainsi tant et aussi longtemps qu’il
y aura des États qui voudront se placer au-dessus de ces lois et de ces droits.
C’est bel et bien le cas des États-Unis qui se croient toujours investis
par les dieux pour dominer et diriger le monde conformément à leurs intérêts et à leur sécurité nationale. Pas
question de permettre à la Communauté internationale d’intervenir sur ces questions.
Cette ambition impériale est bien
enracinée en ceux qui ont main mise sur les pouvoirs économiques et financiers.
Pas question, pour eux, de s’en départir, peu importe le prix qu’auront à en
payer les peuples. Dans la vraie vie, celle qui se déroule derrière les
rideaux, c’est ce qui se passe réellement. Voici ce que disait
Condoleezza Rice, alors Secrétaire d’État sous la présidence de G.W. Bush, à
des baptistes réunis en Congrès en 2006.
« Le président Bush et
moi-même partageons votre conviction que l’Amérique peut et doit être une force
du Bien dans le monde. Le Président et moi croyons que les États-Unis doivent
rester engagés comme leader d’événements hors de nos frontières. Nous croyons
cela parce que nous sommes guidés par le même principe persistant qui donna
naissance à notre propre nation : la dignité humaine n’est pas un don du
gouvernement à ses citoyens, ni un don des hommes les uns aux autres ; c’est
une grâce divine à toute l’humanité. »
Il est évident que dans le monde visible, les États-Unis se présentent
comme tout bon citoyen, respectueux des Institutions multilatérales et, de
façon particulière, de l’ONU au sein de laquelle il sait jouer finement ses
cartes. Chaque fois que ces instances multilatérales
peuvent être mises à contribution pour couvrir sa marche vers de nouvelles
conquêtes, il sait s’en prévaloir. Ce fut évidemment le cas pour l’invasion de
la Libye et de l’Afghanistan comme ce l’est actuellement en Ukraine.
Par contre, lorsque les instances de ces grandes institutions ne
répondent pas à ses attentes, il les
ignore et agit sans se préoccuper des lois et des droits sanctionnés par ces
instances. Ce fut évidemment le cas de la guerre en Irak mais aussi pour
les présentes interventions en Syrie. Il ne se préoccupe d’aucune manière des
droits de souveraineté de l’État syrien pas plus que des droits de la personne.
Les effets collatéraux de ses bombardements font autant de morts, sinon plus,
parmi les populations civiles que chez ceux qui sont pourchassés.
S’il y a des semblants de négociation entre les différents acteurs en
conflit, il jouera des cartes secondaires sans jamais toucher au fond de ses
véritables intentions et objectifs. Il est évident qu’avec le temps, les
leaders de nombreux pays se rendent compte qu’aucune véritable négociation ne
peut conduire à une véritable paix. Pour que cette dernière devienne possible,
il faudrait que les États-Unis et ceux qu’il représente renoncent à leurs
ambitions impériales et à toute forme de domination non reconnue par le droit
international et la communauté des Nations Unies.
Depuis des années, l’Assemblée générale des Nations Unies vote avec une
très grande majorité le rejet de l’embargo que les États-Unis maintiennent
contre le peuple et l’État cubain. Cela
ne le dérange pas du tout. Il est au-dessus de la loi et décide, comme l’a fait G.W. Bush, de ce qui
est bien et de ce qui est mal. Ce qui n’est pas sans nous rappeler cette
phrase que nous retrouvons dans le livre biblique de la Genèse laquelle nous
apprend qu’après avoir désobéi à Dieu, Adam et Ève connurent le bien et le mal. En d’autres mots, Ils eurent le
pouvoir de décider de ce qui est bien et de ce qui est mal. Pour les puissants
de ce monde, c’est une phrase qui leur colle à la peau. Pour les pauvres et les
humbles de la terre, il s’agit là d’une phrase à laquelle leur destin ne permet
pas d’accéder. Ils subissent le mal qu’ils ne souhaitent pas tout en aspirant
au bien qui demeure hors de leur portée.
Pour les croyants en Jésus de Nazareth et dans les Évangiles qui en
racontent la vie et l’enseignement, l’ordre des choses est remis à sa place. L’inauguration,
en Jésus de Nazareth, d’un règne nouveau, voulu par son Père, entrainera inévitablement
la chute des empires. La domination se transformera en
service, le bien en solidarité, les ambitions en justice, les mensonges
s’évaporeront devant la vérité. Les humbles et les pauvres de la terre retrouveront
leur dignité et la joie de vivre. Tout pour que le roi Hérode ordonne de faire
disparaître cet enfant destiné par Dieu à détrôner les rois et les empereurs.
Marie, sa mère, en apprenant qu’elle allait mettre au monde un enfant s’était
exclamé :
« Il
a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe.
Il a renversé les
potentats de leurs trônes et élevé les humbles,
Il a comblé de
biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. » Lc. 1,51-53
C’est sans doute dans cet esprit qu’il nous faut entendre ce « Gloire à Dieu au plus haut des
cieux et Paix sur terre aux personnes de bonne volonté. » que chante le
Noël des chrétiens.
La lecture que je fais des temps que nous vivons est que l’humanité en est
à cette dernière croisée des chemins. Il n’y a plus de place ni pour un Empire
qui impose ses dictats à l’humanité, ni pour des Églises qui en sont le
prolongement à travers leurs cultes et leurs enseignements. Le monde qui naît
avec la nativité de Jésus est un monde où la loi de Dieu est inscrite dans le
cœur de chacun (Jér. 31,33) et où les églises sont de véritables phares de solidarité, de partage, de compassion,
porteuses de vérité, de justice et d’amour, sans autre calcul que celui d’aimer
tout simplement et gratuitement. Le réveil des peuples et l’arrivée du pape
François augurent bien ce tournant de l’Histoire.
Dans cet esprit de Noël, je me permets de vous souhaiter à tous et à
toutes, gens de bonne volonté, la paix, celle qui est fondée sur le respect des
droits des personnes et des peuples ainsi que sur la justice qui en est
l’expression. Puisse l’année 2015 ouvrir toute grande la porte à ce monde
nouveau, guidé par le droit universel et non plus par le pouvoir impérial.
« Dieu sera avec son peuple. Il
essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n`y aura
plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les lâches, les incrédules, les
abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et
tous les menteurs auront disparu de la surface de la terre. » Apocalypse
ch. 21
Oscar Fortin
Le 2O décembre 2014
http://www.voltairenet.org/article186182.html
Deux documentaires vidéo qui en disent long sur l'esprit de l'Empire
https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U#t=305
http://youtu.be/G7T3xCGnBMU
Deux documentaires vidéo qui en disent long sur l'esprit de l'Empire
https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U#t=305
http://youtu.be/G7T3xCGnBMU
Aphorisme dû à Lénine : « Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre »
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