CETTE CÉLÉBRATION DE LA NATIVITÉ PEUT ÊTRE LA DERNIÈRE
Ce sont là des paroles qui soulignent fortement l’imprévisible des
temps que nous vivons. L’objectif n’est pas de créer la panique, mais de
prendre conscience, au moment où nous célébrons Noël, les drames humains
engendrés par la pauvreté et les guerres. La lecture qu’il fait de l’actualité
mondiale rejoint en grande partie celle des signes des temps.
« Alors que le monde est affamé, qu’il s’enflamme et
s’enfonce dans le chaos, nous devons réaliser que la présente célébration de
Noël, pour ceux qui choisissent de la célébrer, est peut-être la dernière ». RD, 24 de décembre
Déjà, dans son exhortation apostolique, Evangelii
Gaudium, le pape François avait sonné l’alarme en dénonçant un système
économique qui ravale la personne humaine à un niveau de déchet. Il avait lancé
un cri du cœur pour que le monde retrouve son humanité et que ceux qui s’en
font les maîtres retrouvent la voie de la solidarité, du respect, de la
fraternité, de la justice et de la vérité.
Dans son encyclique Laudato
si, il rappelle que les conditions de vie des pauvres et des laissés pour
compte font partie de cet environnement et que leur exclusion du bien-être de
la vie constitue une tare énorme à cet équilibre tant recherché entre les
divers intervenants sur ce devenir de notre planète terre et de notre humanité.
Il voit très bien la mise en place des forces militaires les plus
sophistiquées en vue d’un affrontement qui se révèle plus en plus inévitable. Deux
visions du monde s’affrontent sur des questions pour les uns essentielles et
pour les autres, de soi-disant sécurité nationale et internationale.
Le pape François, en remettant au président Poutine la médaille de
l’Ange de la paix, savait très bien le rôle transcendant que pouvait jouer
Vladimir Poutine sur ce chemin de la paix. Ce geste, posé par le pape, devient
inévitablement la contrepartie du Nobel de la Paix concédé à Obama, peu de
temps après sa première élection à la présidence des États-Unis. Ce pape qui
vient du bout de monde sait décoder les intérêts qui se cachent derrière l’un
et l’autre et la détermination qu’a chacun pour les réaliser.
Que sont-ils donc ces
intérêts dans leurs éléments essentiels?
Pour les États-Unis et ses alliés
de l’OTAN, le principal et grand objectif porte sur la gouvernance mondiale dont
ils seraient les maîtres. Dans le jargon des débats politiques, on parle de
l’avènement d’un monde unipolaire. Cette gouvernance unipolaire donnerait à
leurs auteurs tous les pouvoirs pour s’asservir les peuples et les nations
ainsi que tous les droits pour disposer de leurs richesses.
Pour la Russie et ses alliés du BRICS, le principal et grand objectif est celui de faire respecter les
droits des peuples et de rendre possibles, sur la base de ces derniers, la
coopération et la résolution pacifique des différends. Dans le jargon politique,
on parle alors d’un monde multipolaire dont la gouvernance se réalise sur une
base consensuelle. Ces derniers n’acceptent pas et n’accepteront plus d’être
soumis à la volonté de ceux qui se présentent comme les plus puissants.
Le rôle de Poutine pour éviter
cet affrontement.
Il s’est positionné très
clairement et sans équivoque pour combattre l’État islamique, appelé également DAESH, en Syrie, à la demande du président légitime de l’État syrien. Il se
démarque ainsi de ses « partenaires opposés » en cadrant son
intervention dans le cadre du droit international, ce qui n’est pas le cas pour
les États-Unis et ses alliés qui envahissent, sans autorisation de l’État
syrien, son territoire et qui alimentent en armements des groupes terroristes visant
à déstabiliser et renverser le gouvernement.
En second lieu, loin de s’en
prendre directement à ces manques de respect pour le droit international, il les
invite à se joindre dans une grande coalition pour combattre d’une façon
coordonnée DAESH. Il place ainsi « ses partenaires opposés » à se
définir quant à leurs véritables objectifs dans cette lutte qu’ils mènent
contre les terroristes. De plus en plus de faits mettent en évidence que cette
lutte n’est qu’une couverture pour leur opinion publique, que dans les faits
ils poursuivent à les former et à les armer par diverses voies détournées.
Tout au long de ce processus
de mise à nue des véritables intentions de ses « partenaires
opposés », il met en évidence sa capacité militaire et sa détermination à
ne pas faire marche arrière. Pour Poutine, le temps des interventions
impériales des États-Unis et de ses alliés dans les affaires internes des
autres pays est terminé.
IIl ne répondra pas aux
provocations de ses adversaires tant et aussi longtemps qu’il y aura une lueur
d’espoir pour résoudre politiquement le conflit. Il garde plein contrôle sur
son propre agenda et lui seul décidera du moment de passer à une autre étape.
Le jour où il réalisera qu’aucune négociation de paix n’est possible, alors il
agira. Il connaît ses adversaires et les terroristes qu’ils soutiennent et comme
il l’a dit aux parlementaires russes, il sait quoi faire.
Le pape François est au fait
de cette marche vers la confrontation qui s’annonce inévitable en raison de
l’obstination des Américains et de leurs alliés à vouloir à tout prix dominer
le monde et décider de la gouvernance de ce dernier. Poutine, fort du droit
dont il se fait le défenseur, appuyé par ses alliés du BRICS et une opinion
mondiale toujours plus consciente des enjeux, confiant dans la haute
technologie militaire sur laquelle il peut compter, ne reculera pas devant
l’envahisseur et son arrogance.
S’il y a confrontation, ce
sera inévitablement une confrontation globale où l’arsenal nucléaire sera mis à
contribution. C’est ce qui explique le rappel du pape du danger que court
l’humanité d’ici Noël 2016.
De quoi faire réfléchir les
croyants sur la fin des temps et le retour de ce Jésus dans sa gloire de
ressuscité pour prendre les commandes d’un monde nouveau sur une terre nouvelle
et sous un ciel nouveau.
Oscar Fortin
Le 24 décembre 2015
Quelques textes
complémentaires sur le sujet
Vu ce matin ce reportage d'un journaliste italien sur le site Mondialisation. Une analyse de la situation des rapports de force entre la Russie et l'Occident.
RépondreEffacerhttp://www.mondialisation.ca/poutine-la-russie-se-prepare-a-toute-eventualite/5496017