(OBAMA AU G-20 2014) « L’un
de ces principes étant selon lui « qu’on ne peut envahir d’autres pays ou
financer des mandataires et les soutenir d’une manière qui désintègre un pays
ayant des élections démocratiques.»
Pendant que l’attention mondiale est centrée sur les guerres au M.O.,
en Afrique et en Ukraine, l’Oncle Sam accentue les ressources financières et
les moyens de pression et de manipulation pour renverser, cette fois-ci, les gouvernements émergents du continent dont
les plus ciblés sont le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, le Brésil et
l’Argentine. II peut compter sur les oligarchies nationales, les épiscopats de
chacun de ces pays et, plus que tout,
sur une presse locale, nationale et internationale entièrement dédiée aux
conditionnements de l’opinion publique. Sa main mise sur le Mexique, la
Colombie, le Honduras, le Chili, le Pérou et le Paraguay lui assure des appuis
stratégiques et des espaces pour y déployer des bases militaires pouvant en
tout temps se joindre directement ou indirectement aux interventions visant le
renversement des gouvernements émergents.
L’arrivée
de Chavez, en 1999, a été l’expression d’un changement fondamental fondé avant
tout sur une Constitution rédigée en fonction des intérêts du peuple et
reconnue comme telle par un référendum ouvert à tous les citoyens et citoyennes
ayant droit de vote. Il ne s’agit plus d’une constitution rédigée par une élite
et reconnue par un Parlement sans que le peuple n’ait eu son mot à dire. C’est
donc sur la base de cette nouvelle Constitution que Chavez a été réélu
Président du Venezuela. Avec cette Constitution, le peuple devient un acteur
important tout autant pour cibler les grands objectifs des politiques à
développer que pour les actualiser dans le quotidien de la vie du peuple. L’avènement, pour ainsi dire, de la
démocratie participative par rapport à la démocratie représentative du
néo-libéralisme. C’est la naissance de ce « socialisme du vingt et unième
siècle » tant décrié par ceux qui se sont nourris des pouvoirs de l’État
pour satisfaire leurs intérêts individuels et tant célébré par ceux qui y ont
enfin trouvé une place importante dans les politiques et la gouvernance de
l’État.
Les années qui suivirent ne furent pas de tout repos : coup d’état
raté en avril 2002, référendum
révocatoire, grèves commanditées par la droite à la pétrolière
vénézuélienne. En dépit de toutes
actions visant la déstabilisation de Chavez et de son gouvernement, des progrès
énormes ont été enregistrés quant à la diminution de la pauvreté, quant au
rétrécissement des inégalités sociales.
Le chômage a diminué et la construction de résidences familiales et de
redistribution de la richesse ont fait des bonds énormes. Les secteurs de la
santé et de l’éducation ont connu un développement comme jamais auparavant.
Je recommande aux lecteurs et lectrices cet article excellent qui nous
brosse le tableau du Venezuela d’avant Chavez et d’après Chavez.
Le 5 mars dernier, c’était le 3ièmr anniversaire du départ de Chavez
pour un autre monde. Les témoignages furent éloquents et porteurs d’une grande inspiration
pour donner suite à cette révolution qui continue d’être harcelée de toutes les
manières par Washington et les oligarchies nationales.
Depuis la prise du pouvoir présidentiel par Nicolas Maduro, en
2013, les actions déstabilisatrices se
sont accentuées. Ce fut d’abord le refus de reconnaître les résultats de
l’élection présidentielle et la provocation de soulèvements de groupes armés
pour créer le chaos et semer la peur chez la population. Il en est résulté plus
de 43 morts et plus de 60 blessés, sans compter les dommages matériels aux
édifices publics et aux moyens de transport, etc. Ce fut ce qu’on appelle las
guarimbas.
Le 8 décembre dernier, il y eut les élections pour la chambre des
députés. Les représentants de droite, soutenus par une presse acquise à
l’avance à leur combat et disposant de plusieurs millions de dollars US pour
acheter des votes et corrompre le plus possible certains acteurs participant
aux tables de scrutin, ont gagné la majorité de la chambre. Le nouveau président de cette Assemblée des
députés a eu comme première déclaration officielle que le président Maduro n’en
aurait pas pour plus de six mois. Qu’ils allaient tout faire pour le chasser de
la Présidence du pays. Qu’il ait été élu démocratiquement comme ils l’ont été
eux-mêmes ne semble pas les impressionner particulièrement.
En mars 2015, le président Obama a
déclaré le Venezuela comme étant une menace pour les intérêts et la
sécurité des États-Unis. En jargon technique, il s’agit d’une déclaration de
guerre les autorisant à intervenir au moment qu’ils le jugeront pertinent pour
renverser ce gouvernement.
Le Venezuela, avec la réserve la plus importante de pétrole au monde et l’ascendant qu’il exerce
sur les autres pays de l’Amérique latine, demeure une cible de premier plan
pour l’Oncle Sam et les oligarchies. Ceci ne veut pas dire que les pays comme
la Bolivie, l’Équateur, l’Argentine et le Brésil soient épargnés .Loin de là,
l’oncle Sam a les bras longs, dispose d’une morale qui le place au-dessus du
droit international et pour qui la
vérité et le mensonge sont de la ‘pâte à modeler ». Ce qu’ils viennent de faire contre Lula
au Brésil et Évo
Morales en Bolivie illustre à merveille que tous les moyens sont bons pour
discréditer une personne et en faire un paria du peuple. Dans le cas d’Évo
Morales, cette histoire est sortie au moment où culminait la campagne pour le
référendum sur la modification de la Constitution portant sur le nombre de
mandats autorisés pour les candidats à la Présidence et à la vice présidence.
L’Équateur de Correa pas plus que l’Argentine de Cristina Fernandez n’ont
échappé à pareilles campagnes de dénigrement.
Pour le moment, en Argentine, la droite a le contrôle du pouvoir
exécutif, mais non de celui du législatif. Au Venezuela, la situation est juste
à l’inverse, l’opposition a pris le contrôle du législatif, mais l’exécutif
demeure sous le contrôle du socialiste bolivarien, Nicolas Maduro.
Heureusement
qu’Obama nous a prévenus « qu’on ne peut envahir
d’autres pays ou financer des mandataires et les soutenir d’une manière qui
désintègre un pays ayant des élections démocratiques. »
Une histoire à suivre.
Oscar Fortin
Le 6 mars 2016
C’est malheureux de voir comment la révolution socialiste bolivarienne régresse en Amérique Latine. L’oligarchie de plusieurs pays est en train de s’agenouiller devant leur ancien Maître, l’Oncle SAM. Ils reviennent aux années 60-70. Comme les États-Unis sont en train de perdre leur hégémonie en Asie du Sud au profit de la Chine qui construit discrètement ses îles militaires (et qui se fait les dents en Syrie présentement sous les précieux conseils des militaires russes), ils se tournent présentement vers l’Amérique Latine pour établir de nouvelles bases militaires et continuer à s’emparer de leurs ressources naturelles abondantes. Tout leur est permis, avec la complicité des chefs d’État et de l’Église. Ils se croient au-dessus de tout droit international. Quel pays antidémocratique!
RépondreEffacerJ'ajouterais à votre commentaire que l'oncle Sam craint l'influence toujours plus forte de la Russie et de la Chine sur ce Continent qu'il continue de considérer comme sa cour arrière. Ce qu'il fait en Europe, au M.O. et en Asie, il ne veut surtout pas que les autres le fassent en A.L..
RépondreEffacerJe pense qu'il y a également bcp de cela dans leur presse à développer des bases militaires et à s'allier des États du continent.
Pauvre tonton Sam le yankee "pantagoniste", qui rêve encore d'hégémonie, il n'a pas encore compris que l'avenir de l'humanité est au Levant et en Orient....!
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