AU PEUPLE DE DÉCIDER LA VOIE À SUIVRE
Déjà,
en 1999, Hugo Chavez avait convoqué une Assemblée nationale constituante, alors
que le pays vivait sous une constitution élaborée par les oligarchies et les politiciens de l’époque. Il n’était
pas coutume de faire appel au peuple pour participer à l’élaboration de la Constitution d’un pays.
Cette Constitution est la Loi fondamentale qui définit, entre autres, le régime
politique ainsi que l’exercice des divers pouvoirs dans la gestion de l’État et
de ses richesses. Une fois les débats consommés entre les diverses composantes
de la société et le document constitutionnel rédigé en fonction des décisions
prises, le peuple sera appelé, par
référendum, à en faire sa Loi
fondamentale. C’est sous cette Loi fondamentale de la constitution bolivarienne
que le Venezuela élit ses gouvernants pour qu’ils donnent suite au projet de
société qui y est inscrit.
L’histoire
de ces 18 années sous le présent régime constitutionnel démontre que les
oligarchies nationales n’y trouvent pas
leur compte, habituées qu’elles étaient à diriger le pays à leur convenance. Ce malaise s’est également
retrouvé chez l’oncle Sam pour qui l’Amérique latine et ses richesses font
partie de sa cour arrière. Le Venezuela, avec ses réserves pétrolières, considérées
comme des plus importantes dans le monde, et ses mines d’or qui font l’envie de
bien des voisins, n’échappe pas à l’envie de ces derniers d’en reprendre le
plein contrôle. On peut dire que le
gouvernement, tant sous Chavez que sous Maduro, n’a pas eu la vie facile :
Coup d’État militaire, en 2002, référendum révocatoire contre le président
Chavez, en 2003, sabotages de toute nature contre les infrastructures du pays,
violence terroriste pour générer la peur
et donner l’image d’un pays en
abandon, sans oublier ces guerres économiques pour créer la rareté des biens
essentiels et soulever la population contre le gouvernement. Tout cela, soutenu
par une presse nationale et internationale qui fait de ce gouvernement le seul
responsable de tous ces maux.
En
parallèle à ces actions de déstabilisation et de violence plus haut
mentionnées, une offensive majeure a été élaborée et planifiée avec les
principaux intéressés nationaux et internationaux. Il s’agissait, cette fois,
de créer les conditions juridiques pour réaliser un véritable coup d’État sous
le couvert de la légitimité internationale. Tout cela pour mettre fin au régime bolivarien et
chaviste et y substituer un régime, fait sur mesure, pour répondre aux intérêts
de l’Oncle Sam et des oligarchies nationales.
L’Organisation
des États américains (OEA) était tout indiquée pour mener à bien cette
opération. Son Secrétaire général, LUIS ALMAGRO, vendu à l’avance à la cause
contre le Venezuela, utilisa tous les stratagèmes inimaginables, pour
discréditer le gouvernement de Nicolas
Maduro et mobiliser les pays membres,
d’obédiences à Washington, pour activer la Carte démocratique de l’OEA contre
le gouvernement du Venezuela. Cette Carte pouvait servir de prétexte pour
légitimer une intervention de Washington au Venezuela. Il faut se rappeler que
l’OEA est considérée par plusieurs pays de l’Amérique latine et des Caraïbes
comme le ministère des colonies latino-américaines et caribéennes.
Les
nombreuses irrégularités de son secrétaire général et la solidarité de nombreux
pays de la Région avec le gouvernement de Nicolas Maduro n’ont pas rendu
possible ce scénario. Devant cet échec, l’opposition interne, toujours soutenue
par l’oncle Sam, a choisi de créer des foyers de violences en payant des
mercenaires et terroristes pour tuer,
briser, blesser. En un mot pour créer le chaos et provoquer une guerre civile. À
ce jour, on compte plus de 30 morts et au-delà de 400 blessés. Les dommages matériels
s’élèvent à plusieurs millions de dollars. La presse officielle de l’empire se
charge de transformer tous ces malheurs en délits du gouvernement.
C’est
dans ce contexte que le Président Maduro a réclamé, ces tout derniers jours, avec
insistance pour que l’opposition majoritaire de l’Assemblée nationale revienne
à la table de négociation. Le pape François en fit tout autant lors de son
voyage de retour d’Égypte. Il a insisté
pour que les parties opposées retournent à la table de négociation et s’est
même permis de dire que la reprise des négociations n’aboutissait pas dû au fait que l’opposition était divisée
et qu’ils n’arrivaient pas à s’entendre entre eux.
Devant
ces faits, le président Maduro, à l’occasion de la fête des Travailleurs, a
voulu partager avec ces derniers, réunis
par centaines de milliers au coeur de Caracas, la décision pour
favoriser la paix de s’en remettre au
pouvoir et à la volonté du peuple. Ainsi, conformément à l’article 348 de la
Constitution bolivarienne, le Président, en Conseil des ministres, a le pouvoir
de convoquer à une assemblée nationale constituante,
laquelle représente le pouvoir suprême du peuple.
En
prenant cette décision, il renvoie les récriminations de ses adversaires à
cette Assemblée nationale constituante. Il ouvre, également, toutes grandes les
portes à un débat portant ouvert à toutes les composantes de la société
vénézuélienne. Toutes les questions pourront être soulevées et débattues et les
conclusions majoritaires de ces dernières s’imposeront comme Loi fondamentale
de l’État. Selon l’article 349 de la présente constitution, aucun pouvoir en
exercice ne pourra s’opposer ou prendre des mesures à l’encontre des décisions
prises.
Des
thèmes particuliers ont été identifiés, par le Président, pour qu’ils soient
débattus par le peuple et cette Assemblée constituante. Au nombre de ces derniers, il y a celui de la
paix, de la nouvelle économie visant à s’affranchir de l’économie rentière du
pétrole, la question de l’impunité, de
la nouvelle démocratie qui s’étend aux communes et aux divers regroupements
sociaux : les jeunes, les femmes, les indigènes, les pensionnés, les
handicapés. Il insiste pour que les acquis de la révolution dans les secteurs
de l’habitation, de la santé, de l’éducation, du travail soient
constitutionnellement protégés, de manière à ce qu’ils ne soient pas supprimés
par des intervenants politiques soucieux avant tout de redonner vie à la
privatisation et au néolibéralisme.
Cette
décision présidentielle ne fait pas l’affaire d’une opposition qui réclamait,
il y a deux ans à peine, la convocation d’une Assemblée nationale constituante.
C’est sans doute dû au fait que le rapport de force s’est modifié. Leurs
comportements de violence contre le peuple et leurs acharnements à favoriser un
coup d’État permettant à l’Oncle Sam de prendre le contrôle du pays et de ses
richesses n’ont pas échappé au peuple. Maduro l’a compris et il est passé à
l’action dans le plein respect de ses pouvoirs constitutionnels. Une histoire passionnante à suivre. Déjà
l’opposition officielle s’est dite en désaccord avec cette décision. Que va
dire l’Épiscopat qui en est son allié politique?
Oscar
Fortin
Québec,
2 mai 2017
Pour
le moment, je n’ai que des références en espagnole. Pour ceux qui s’y retrouvent,
je vous propose certaines de ces références.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire