jeudi 16 juillet 2020

LA DÉMOCRATIE QUI PLAÎT À L’EMPIRE





Nous avons deux exemples qui illustrent merveilleusement bien la « démocratie » qui plaît  à l’Empire. Il nous suffit de regarder les activités de l’Empire et de ses alliés au Venezuela et en Bolivie.

Au Venezuela comme en Bolivie il ne reconnaît pas la démocratie exprimée par le peuple. 

Le 21 mai 2018, il y eut des élections présidentielles au Venezuela qui donna la victoire à Nicolas Maduro. L’empire et l’opposition radicale savaient à l’avance que le peuple allait voter majoritairement pour la révolution et le régime mis en place par Hugo Chavez et le peuple qui se donna une constitution, répondant à ses intérêts. Washington et tous ses alliés firent tout pour que les Vénézuéliens et Vénézuéliennes n’aillent pas voter. Les évêques vénézuéliens se mirent de la partie pour empêcher le peuple de participer à ces élections. En dépit de cette campagne et d’un taux de participation inférieure aux autres élections présidentielles, ce taux demeurait supérieur à celui de plusieurs pays latino-américains.

Pour l’empire et l’opposition radicale, il n’était pas question de reconnaître la légitimité de cette élection, pourtant réalisée en conformité avec les règles du Conseil national électoral et sa reconnaissance par le tribunal suprême de justice. En janvier 2019, Nicolas Maduro a été assermenté comme président pour un second mandat de six ans en  présence de représentants de nombreux pays, y compris le représentant du Vatican.

Plus des 2/3 des pays membres de l’Assemblée générale des Nations Unies ont reconnu et continuent de reconnaître Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela. Il en va de même pour l’ONU. Il importe également d’ajouter que l’armée vénézuélienne est fidèle à la constitution vénézuélienne et appuie le gouvernement que s’est donné le peuple. 

C’est alors que l’Empire sort un lapin de son chapeau, le 24 janvier 2019, du nom de Juan Guaido, président de l’Assemblée législative, lequel s’auto proclame président intérimaire du Venezuela. Aussitôt assermenté, l’empire le reconnait comme président officiel du Venezuela, suivi en cela par tous ses vassaux (groupe de Lima et pays de l’Union européenne). Des centaines de millions de dollars du peuple vénézuélien sont saisis par l’Empire et remis entre les mains de Juan Guaido. S’accentuent alors les sanctions de nature à déstabiliser le gouvernement et à rendre la vie du peuple chaque jour un  peu plus difficile. Tout cela,  évidemment est le résultat d’un régime politique et d’un gouvernement  qui génèrent pauvreté et souffrance du peuple. 

Les médias qui sont au service de l’empire se chargent de démolir, autant faire se peut, la réputation de ce gouvernement qu’ils qualifient de dictature et son président de dictateur. C'est alors que l’empire se présente et  prend prétexte de la désinformation orquestrée  pour justifier une intervention militaire et y instaurer sa propre démocratie, laquelle n'a rien à voir avec la démocratie du pouvoir du peuple par et pour le peuple.  Le peuple, dans tout cela se voit repousser de nouveau à la place de seconde classe.

Dans le cas de la Bolivie, le gouvernement d’Évo Morales a fait faire des bonds extraordinaires aux conditions de vie des classes les plus défavorisées. Il a également développé une économie dont le PIB le place comme un des pays les plus progressifs de l’Amérique latine. Il a récupéré le contrôle des mines, dont celle du lithium, devenu d’une importance très grande pour le développement des moteurs électriques. De quoi faire rêver l’empire et ses acolytes.

En novembre dernier, se sont réalisées les élections présidentielles qui donnèrent lieu à de multiples commentaires selon les intérêts de chacun. Tout au long de la campagne électorale, l’opposition et l’épiscopat bolivien criaient à la fraude sans jamais en donner les exemples. Pour l’empire, il n’était pas question qu’Évo Morales redevienne président de la Bolivie. Il fallait d’une manière ou d’une autre faire tout pour qu’il en soit ainsi. C’est dans ce contexte que le secrétaire général de l’OEA, entièrement soumis aux volontés de l’empire, entra en action. Comme observateur de l’élection présidentielle, il « inventa » de fausses nouvelles de fraudes électorales et un décompte des votes retenus par Évo Morales.  Il faut dire que les premiers résultats transmis par le Conseil électoral donnaient Evo Morales gagnant avec suffisamment de votes pour éviter un second tour. 

Il faut également dire qu’à la différence du Venezuela, l’armée bolivienne, était du côté de l’empire et ce dernier avait tous les atouts pour que Morales disparaisse de la carte. C’est effectivement ce qu’a fait l’armée, mettant Evo Morales dans l’obligation de renoncer. Autrement sa famille et ses proches en subiraient les conséquences. On lui a fait entendre que 50 000$ étaient promis à celui qui le ferait disparaitre pour toujours. C’est alors qu’il a pris la décision de s’expatrier à Mexico qui lui avait ouvert ses portes.

Morales n’y étant plus, l’empire nomma le nouveau gouvernementqui poursuivra les indésirables susceptibles de reprendre le contrôle de leur démocratie du peuple pour le peuple. 

Les analyses des spécialistes internationaux ont permis, par la suite, de confirmer que l’élection s’était réalisée sans fraudes et qu’Evo Morales avait bel et bien obtenu la majorité des votes de son peuple pour éviter un second tour.

Aujourd’hui, cet empire se dit déterminé à apporter la démocratie aux peuples du Venezuela et de la Bolivie, de les libérer du totalitarisme, du communisme et du socialisme. 

Pour conclure, la démocratie qui plaît à l’empireest celle qui respecte son autorité  et à laquelle les peuples doivent se soumettre.

« le pouvoir de l’empire pour les intérêts de l’empire »

La démocratie qui plait aux peuples est celle qui respecte leur volonté et à laquelle l’empire et ses oligarchies doivent se soumettre.

« Le pouvoir du peuple pour les intérêts du peuple. » 

C’est l’enjeu des temps que nous vivons.


Oscar Fortin

16 juillet 2020 

mardi 14 juillet 2020

SOUS LES DEHORS DE GRANDE HUMANITÉ






NOUS DÉCOUVRONS L’HYPOCRISIE QUI S’Y CACHE

Le Venezuela, dans la réalité des faits, est un des 174 pays membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il est reconnu comme un État démocratique qui obéit à une Constitution, voulue par le peuple et confirmée, par référendum populaire, comme celle qui répond le  mieux à ses intérêts de peuple. 

Ce fut l’un des premiers gestes du nouveau président, élu avec grande majorité, à l’automne 1998, en la personne d’Hugo Chavez. Par cette constitution, il donnait suite à sa principale promesse électorale, celle de permettre au peuple de se donner une constitution qui réponde à ses besoins et à son projet de société. Un droit qui n’est pas donné à tous les peuples de l’Amérique latine et des Antilles. Ce sont, en général, ceux qui dirigent le pays, qui décident de la constitution à laquelle le peuple devra se soumettre.

De quoi interpeller de nombreux chefs d’État et les oligarchies locales. Le pouvoir auquel ils avaient accès à volonté est pris en charge par le « peuple » qui s’est donné les moyens, par cette constitution, de participer à ce pouvoir. De là vient l’expression de démocratie participativequi caractérise le Venezuela. 

Il faut savoir que le Venezuela est une terre qui renferme d’énormes richesses en pétrole, en or, en diamant, entre autres. Richesses exploitées par des multinationales aux conditions déterminées par elles-mêmes. Les gouvernements, bien traités par ces dernières, y trouvaient leur compte, ce qui n’était pas le cas du peuple qui n’avait pas droit au chapitre.

L’arrivée d’Hugo Chavez, en appui au peuple vénézuélien, ouvrit la porte à la révolution, dite bolivarienne, faisant des intérêts du peuple la priorité. Le vrai pouvoir ne venait plus de Washington, des Oligarchies locales, des multinationales, mais du gouvernement, avant tout,  au service des intérêts du peuple. 

Ce nouveau visage d’une démocratie enracinée dans les intérêts du peuple n’allait pas susciter l’enthousiasme de ceux et celles dont les intérêts étaient garantis par les bons soins que les multinationales leur réservaient. Ces derniers allaient tout faire pour sauvegarder leurs intérêts, comme Oligarchie, tout en soutenant les multinationales, mises au défi de partager avec le peuple les revenus des richesses nationales. Ce sont ces derniers qui ont procédé à un premier coup d’État, en avril 2002, dans le but d’exterminer ce gouvernement et cette constitution du peuple.  On se souviendra que le candidat choisi par ces élites de l’ancien pouvoir, n’était autre que Carmona, l’ex-président du Conseil du patronat.  Il est important de noter que la hiérarchie catholique, représentée par le cardinal de l’époque, accompagné de l’évêque Balthazar Porras, était là pour assermenter le nouveau président et pour assister à l’annulation de la nouvelle constitution que le peuple s’était donnée.

Heureusement que l’intervention du peuple et de l’armée, restée fidèle au gouvernement d’Hugo Chavez, a vite mis un terme à ce coup d’État qui n’aura duré que 47 heures. Assez pour que l’on reconnaisse les véritables auteurs. Ce sont ces derniers, qui tout au long des années à venir, poursuivront leurs objectifs de prendre par la force ce qu’ils ne peuvent prendre par la démocratie. Élection après élections ,le peuple s’est maintenu fidèle à sa révolution, en dépit de toutes les tractations possibles pour acheter des votes, discréditer par tous les moyens et tous les mensonges possibles le gouvernement en vue de faire basculer le vote de leur côté. La Conférence épiscopale du Venezuela (CEV) ainsi que ses membres participent activement à ce renversement de gouvernement, toujours légitime et reconnu par les Nations Unies et les 2/3 des pays du monde. Cette CEVfait front commun avec Washington, le groupe de Lima, l’opposition radicale et le président autoproclamé, Juan Guaido, choisi par Trump.

Ce sont ces mêmes personnes et institutions de 2002 qui font tout pour reprendre le pouvoir de la quatrième république, lequel les servait merveilleusement bien. Leur discours est le même depuis le début : le peuple souffre, le gouvernement est responsable de tous les maux qui se succèdent. Ils parlent de dictature, de communisme de corruption. Pas un mot des 5 millions d’habitations pour les familles à faible revenu, de l’éducation et de la santé gratuites.  Tout cela à travers les milliers d’obstacles mis en place pour que rien ne puisse fonctionner.

Les médias sont utilisés pour répandre le mensonge à grande échelle, faisant de la démocratie une dictature criminelle, de la souffrance du peuple, crie que l’Humanité doit entendre pour justifier une intervention militaire au Venezuela.  Déjà, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté des résolutions, invitant les belligérants au dialogue et au respect du droit international qui régit les relations des États entre eux.

Pour le moment, tout se fait sans référence aux Nations Unies, pas plus qu’au droit des peuples à leur indépendance et souveraineté.

Pendant que les Évêques vénézuéliens pleurent sur la souffrance du peuple, dont seul le gouvernement, selon elle, est responsable, le président des États-Unis se fait l’apôtre du sauvetage de ce peuple à qui il veut donner la démocratie, comme il vient de le faire en Bolivie avec le coup d’État qui a mis fin au régime démocratique d’Évo Morales.

Dans les yeux de Trump, il faut y voir : Lithium, pétrole, or, diamants, soumission du Venezuela y de la Bolivie. 

Oscar Fortin

dimanche 5 juillet 2020

LES NATIONS UNIES DOIVENT S’IMPOSER







Ce questionnement surgit au moment même où nous constatons que certains pays, de profil impérial, s’imposent sans aucune justification légale pour décider de ce qui est démocratique et de ce qui ne l’est pas. De déclarer quels gouvernements sont légitimes et quels sont ceux qui ne le sont pas. Ces puissances s’imposent comme si elles étaient mandatées par les Nations Unies pour décider du destin des peuples. Ce n’est évidemment pas le cas, d’où l’urgence pour les Nations Unies d’intervenir pour dénoncer de pareils comportements qui vont à l’encontre de la Charte des droits des peuples et des personnes.  À ce que nous sachions, les 194 pays membres de l’Assemblée générale des N.U. ont voté en faveur de cette Charte et ont mandaté le Conseil de sécurité  et les diverses instances des N.U. pour qu’elle soit respectée.


Si nous prenons, entre autres, l’exemple du Venezuela, nous verrons que les États-Unis et ses alliés ont décidé de ne pas reconnaître la légalité de l’élection présidentielle qui  a conduit Nicolas Maduro à un second mandat. Les observateurs internationaux ainsi que les pouvoirs constitutionnels du Venezuela reconnaissent la légitimité de cette élection qui s’est déroulée conformément aux règles électorales internationales et à la Constitution vénézuélienne. 

Plus des 2/3 des pays, membres des Nations Unies, reconnaissent la légitimité de l’élection de  Nicolas Maduro. Le tout, conformément à la Charte des Nations Unies.  Le 1/3 qui ne reconnaît pas cette élection est directement lié aux volontés de Washington de substituer la démocratie vénézuélienne par un gouvernement qui répondrait à ses volontés de conquêtes et de  domination. Ne pouvant y parvenir par les voies démocratiques, il prétend y parvenir en nommant lui-même ses représentants.

C’est ce qui vient de se passer en Bolivie où  le Président élu , en novembre dernier, a été menacé de mort et forcé à l’exil. L’Oncle Sam avait préparé ses candidats pour se substituer au gouvernement légitime élu par le peuple. 

Comment se fait-il que les Nations Unies n’interviennent pas pour dénoncer ces faux gouvernements? Dans le cas du Venezuela, il a suffi au président Trump de déclarer que le député, Juan Guaido, est le président par intérim du Venezuela, pour que ses alliés le suivent dans cette voie. 

Il importe que les Nations Unies, à travers le Conseil de sécurité, déclarent officiellement ces faux gouvernements et invitent ses 194 membres de l’Assemblée générale à respecter la Charte des Nations. L’interventionnisme dans les affaires internes des autres pays doit se faire sur la base de la Charte des N.U., ce qui n’est pas le cas en ce qui a trait au Venezuela et à la Bolivie.

Loin de respecter cette Charte des Nations Unies, ces puissances impériales étasuniennes s’en donnent à cœur joie avec des sanctions criminelles qui ruinent l’économie d’un pays et génèrent souffrance et pauvreté des peuples.  L’Angleterre sous pression des États-Unis se refuse à transférer l’or du Venezuela, évalué à près d’un milliard d’Euros, réclamés par le Président légitime du Venezuela en vue d’utiliser cet or pour l’achat de médicaments et de biens essentiels pour le peuple. Le motif du refus est que l’Angleterre ne reconnaît pas Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela. Pour l’Angleterre, Juan Guaido, le président autoproclamé est celui à qui cet or doit être remis.


Il est temps que le Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que les membres de l’Assemblée générale élèvent la voix pour dire haut et fort que seules les Nations Unies ont le pouvoir d’interpréter la Charte des Nations Unies et de s’assurer de son respect de la part de toutes les nations. Qui est en mesure d’évaluer la légitimité des diverses interventions des pays les uns à l’endroit des autres, si ce n’est le détenteur de la Charte des Nations Unies. 

Il est plus qu’urgent que le Conseil de sécurité des Nations Unies rappelle à l’ordre les pays délinquants du droit international. Qu’il leur rappelle que le président légitime du Venezuela est bel et bien Nicolas Maduro et non Juan Guaido. Que l’or détenu à Londres appartient au peuple vénézuélien et il appartient à celui qu’il a été élu, comme Président, d’en disposer en conformité avec la volonté du peuple.

Il faut que l’empire et ses alliés agissent dans le cadre du respect du droit international. Il faut que le peuple des États-Unis comme celui d’Angleterre sachent que la procédure que suivent leurs représentants va à l’encontre de la Charte des Nations Unies ainsi que de la démocratie.

Il faut que le monde puisse compter sur des engagements concrets des Nations Unies. Que les délinquants soient rappelés à l’ordre et que la Charte soit respectée par tous les pays membres.  Il en va de la paix et de la démocratie. 

Oscar Fortin

5 juillet 2020