jeudi 29 décembre 2011

DES PRÉSIDENTS ET PRÉSIDENTES LATINOS AMÉRICAINS PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES AU CANCER !




En moins de deux ans, cinq des plus importants chefs d’État en Amérique Latine sont atteints par un cancer, mettant leur vie en danger.

Ce fut d’abord, l’actuel président du Paraguay, Fernando Lugo, vint par la suite l’actuelle présidente du Brésil, Dilma Roussef alors qu’elle se préparait à sa compagne présidentielle. Le troisième cas est celui  d’Hugo Chavez, président du Venezuela, suivi de celui d’Ignacio Lula, ex président du Brésil et toujours très influent en Amérique latine et dans le monde. Le tout dernier cas est celui de la présidente de l’Argentine, Cristina Fernandez, nouvellement élue avec le plus haut pourcentage jamais atteint dans l’histoire du pays.

Qu’ont-elles en commun ces personnes? Quatre d’entre elles assument présentement des responsabilités de chefs d’État et le cinquième, ex chef d’État, Luis Ignacio Lula, est pressenti par plusieurs pour occuper des fonctions importantes dans le processus d’intégration de l’Amérique latine et éventuellement au sein de la Communauté des états latinos américains et des Caraïbes (CELAC), récemment fondée par l’ensemble des 33 chefs d’États de la région. Ils ont également en commun d’œuvrer pour une société plus juste, une démocratie plus participative et une unité régionale plus forte et plus indépendante.

Ils sont tous et toutes de grands démocrates, comptant sur un fort appui populaire. Ils sont tous et toutes de foi chrétienne, ne pouvant, de ce fait, être considérés comme des communistes, athées, n’ayant aucune croyance en Dieu. Les arguments largement utilisés au siècle dernier pour combattre les groupes révolutionnaires et, dans le cas du Chili, un gouvernement démocratique. Forts de leur démocratie et de leur foi, les adversaires doivent trouver d’autres motifs de propagande pour les discréditer et d’autres astuces dont ils ont seuls le secret pour s’en débarrasser. Les assassinats qui se vendaient relativement bien à l’opinion publique dans les années 1960-1980, ne peuvent plus l’être aussi facilement dans les temps que nous vivons. Il faut tout de même sauver l’image d’une certaine morale. Si tuer un communiste était œuvre juste, tuer un croyant l’est beaucoup moins.

Toujours est-il que devant cette épidémie de cancers chez les Présidents et Présidentes, Chavez s’est interrogé de la façon suivante : «Serait-il étrange qu'ils aient développé une technologie pour inoculer le cancer sans que personne n'en soit au courant?» Cette phrase de Chavez, totalement sous forme interrogative et sans identifier qui que ce soit, a fait le tour du monde, enveloppée et coiffée, toutefois, de toutes les insinuations possibles. En somme, Chavez, ce radical, évoque l’existence une technologie américaine visant à inoculer le cancer et les Etats-Unis en seraient les instigateurs. Bien que cela puisse être possible, Chavez prend bien soin de s'en tenir à une interrogation et à n'accuser aucun pays.

Il s’agit d’un évènement rarement vu, touchant dans une même période les principaux leaders d’une Amérique latine en éveil et en transformation profonde. Nous savons que les adversaires de cette mutation profonde ne négligent aucun moyen pour faire échouer pareil projet. Il est certain que si pareille technologie existait, ces adversaires seraient les premiers à en faire usage. Ce ne sont pas des considérations morales ou éthiques qui les  en empêcheraient. S’ils ont été capables, par le passé, d’assassinats les plus atroces (Plan Condor), ils seraient encore mieux disposés pour ce type d’assassinats mieux couverts et comme plus naturels. Un assassinat sans péché et sans mauvaise conscience.

Point n’est besoin d’être extrémiste et radical, comme les médias officiels veulent le suggérer,  pour soulever la question qu’a soulevé  Chavez.

Oscar Fortin
Québec, le 29 décembre, 2011
http://humanisme.blogspot.com



samedi 24 décembre 2011

LE CANADA ET LA SYRIE


LE CANADA ET LA SYRIE

Au moment même où une délégation de la Ligue arabe est en Syrie pour évaluer la réalité des faits, rapportés de part et d’autre et qu’un attentat terroriste se produit à Damas, faisant plus de 44 morts et près de 166 blessés, le Canada annonce, avant même de connaître les auteurs des crimes commis, une nouvelle série de sanctions contre la Syrie en raison, selon lui, de la répression sanglante de l'opposition par le régime de Damas.

D’où lui vient cette urgence d’annoncer de nouvelles sanctions alors que la communauté internationale se préoccupe de savoir qui sont les véritables responsables de cette violence. Nous savons que les États, regroupés derrière les Etats-Unis, ont décidé, depuis les tout débuts de cette histoire, que l’unique responsable est le président Bachar Al-Assad. Les versions de témoins et d’analystes qui plaident dans le sens d’une toute autre explication n’y font rien.

En effet, de plus en plus nombreux sont les États et les personnes qui disent, exemples à l’appui, que des groupes armés par l’Occident font régner la terreur et obligent les forces de l’ordre à intervenir.  Le Gouvernement syrien parle de plus de 2000 de ses soldats qui auraient été tués par ces forces terroristes, sans préciser toutefois le nombre de blessés.

Quel gouvernement occidental accepterait que des groupes armés fassent la loi dans leur pays ? Le Canada et les Etats-Unis sont les premiers à condamner l’action des terroristes sur leur territoire et à leur réserver un traitement de terreur. Guantanamo est une belle illustration de ces traitements.

A-t-on déjà entendu le Gouvernement canadien porter des accusations contre le Gouvernement de la Colombie qui s’en prend aux groupes armés révolutionnaires qui se battent depuis plus de 40 ans pour un changement de régime ? Dans ce cas, la consigne est que le Gouvernement a la responsabilité de faire respecter l’ordre et d’assurer la sécurité de tous ses citoyens et citoyennes. Sur ce point, il n’y a rien à redire. Toutefois, qu’il y ait eu des paramilitaires pour commettre des crimes et que des fausses communes de milliers de personnes assassinées gratuitement aient été, n’a jamais soulevé l’indignation du Gouvernement canadien.

En tant que canadien, je suis scandalisé par cette obsession d’agir sans prendre le temps de bien comprendre ce qui se passe réellement en Syrie. Actuellement la Ligue arabe est là, d’autres observateurs y sont également. La Russie et la Chine ne veulent pas que le scénario qui a conduit à la chute du régime de Kadhafi et à son assassinat se répète en Syrie. C’est également la volonté de ces dizaines et même de ces centaines de milliers de syriens qui sortent dans les rues pour demander que cessent les interventions extérieures dans les affaires internes du pays.

Regardons simplement ce que les Etats-Unis et le Canada ont fait avec les indignés, groupes totalement pacifiques. Il est dommage que nos représentants canadiens soient davantage à l’écoute de Washington que des canadiens eux-mêmes. Il est également regrettable que nos journalistes et médias n’approfondissent pas les différentes versions qui circulent concernant la violence en Syrie. Le peuple a le droit de savoir, de penser et de décider ce qui est le plus juste pour lui-même et les autres. Encore faut-il que la bonne information circule.

Je pose cette question à John Baird, chef de la diplomatie canadienne :

S’il s’avérait exact que des pays étrangers fournissent des armes et entrainent des mercenaires en vue de renverser le gouvernement légitime de Syrie, le Canada condamnerait-il pareille intervention ?

Le gouvernement canadien accepterait-il que de pareils procédés se réalisent sur son propre territoire ?

Oscar Fortin
Québec, le 24 décembre 2011


Quelques références sur la Syrie


lundi 12 décembre 2011

LE NOËL DE LA CULTURE ET CELUI DE LA FOI




Il ne fait aucun doute que le NOËL de la culture a le vent dans les voiles et domine toutes les célébrations  tant religieuses que commerciales qui s’y rattachent.  C’est le temps des cadeaux, des célébrations entre parents, amis (es), compagnons et compagnes de travail. C’est le temps du sapin qui règne au plus bel endroit de la maison, brillant de toutes ses lumières, arborant ses boules et ses glaçons aux multiples couleurs, couvrant de tout son éclat cette crèche avec ses personnages mythiques et les nombreux cadeaux que le Père Noël a commencé à y déposer.

Tout cela se passe dans l’ambiance de ces chants qui résonnaient dans nos églises et dans nos soirées familiales de l’époque. Qu’il suffise de penser, entre autres, au Noël blanc, à Douce nuit, à Mon beau sapin, à ce mémorable Minuit chrétien que les plus belles voix paroissiales faisaient résonner dans les églises, au Petit papa noël, ou encore, aux Anges dans nos campagne, au Gloire à Dieu au plus haut des cieux et à combien d’autres.

C’est évidemment la grande fête pour les enfants. Pour eux, c’est la fête annuelle des cadeaux. Pour une fois, ils peuvent écrire, avec l’aide de maman et de papa, une carte au grand bienfaiteur qu’est le Père Noël, lui signalant les cadeaux de leurs rêves. La tâche lui sera d’autant plus facile que papa et maman entreprendront la grande course de magasinage du temps des fêtes, faisant sonner, au grand plaisir des commerçants,  le tiroir caisse qui marquera chacun de ces cadeaux du sceau de l’argent requis pour tous ces achats surprises.

Le tableau ne serait pas complet si nous n’y ajoutions ces repas,  préparés avec toutes les attentions du monde : tourtières, dindes, pâtés à la viande, pâtisseries aux multiple crémages etc. Les familles se rencontreront, les amis se feront des surprises. Le vin et quelques spiritueux couleront à plein, donnant ainsi, l’espace d’un instant,  l’euphorie d’un bonheur parfait.

Un héritage de chrétienté, passablement marquée par des cultures anciennes et maintenant assaisonnée à la modernité de sociétés de consommation, couvre, comme un écran de fumée, le véritable message du Noël de la foi.

QU’EN EST-IL DONC DU NOËL DE LA FOI?

Il s’agit d’un changement radical de paradigme qui apporte au monde une manière toute différente de voir et de comprendre non seulement la relation de l’humanité avec Dieu mais également les relations des humains entre eux.  Le Noël de la foi sonne le glas des croyances religieuses qui portent sur l’existence de divinités que les traditions et les cultures ont façonnées de manière à cautionner des lois et des morales servant bien les forces dominantes des sociétés.

Cette image du Dieu lointain, trônant de toute sa puissance sur le monde comme le sont les rois et les maitres du monde est à jamais renversée par celle d’un Dieu, n’ayant rien de royal et encore moins de cette puissance que lui attribuent les diverses croyances. Le Noël de la foi nous révèle une divinité qui s’identifie à ce qu’il y a de plus humble de la terre. Une divinité qui n’a rien du lustre des grands et des puissants. Le Dieu de la foi est celui qui entre dans notre humanité par la porte des humbles, des oubliés et laissés pour compte. Il devient un de nous, tout ce qu’il y a de plus proche. La divinité devient véritablement humanité, Emmanuel, Dieu avec nous.

Ce n’est pas pour rien que le roi Hérode, ce symbole de la puissance des grands et des puissants, n’a pas vu d’un bon œil que le messie promis par les prophètes pour faire régner Israël sur tous les peuples de la terre se présente dans des conditions aussi pitoyables et étrangères au paradigme du monde auquel il s’identifie. Deux paradigmes de la compréhension du monde qui sont tout à l’opposés l’un de l’autre.

QU’EN EST-IL AUJOURD’HUI?

Celui qui s’est fait l’un de nous a été renvoyé au plus haut des cieux, permettant ainsi aux religions et aux  royautés  de retrouver leur place et leurs fonctions de choix. Les premières continuent de nous parler d’un Dieu tout puissant, modelé aux besoins des forces dominantes de nos sociétés et les seconds continuent de consolider l’ordre sur lequel ils font régner leurs propres lois.

Toutefois, au delà des institutions et des doctrines qui les inspirent, il y a les peuples et tout ce qui s’en dégagent dans les confrontations auxquelles ils sont soumis par les pouvoirs de domination et de conquête. Ces peuples, par la voix de ses pauvres et de ceux et celles qui s’en solidarisent font entendre l’espérance incontournable du paradigme nouveau, celui-là même inauguré en la personne de Jésus de Nazareth, il y a de cela un peu plus de 2000 ans. Voilà la bonne nouvelle de libération, annoncées aux peuples   soumis aux lois des plus forts et des plus opprimants.

Ce paradigme rappelle aux autorités des églises et à celles des grands et puissants de ce monde que l’humanité, celle en qui peut se reconnaître l’image de son auteur, n’a rien à voir avec le paradigme de l’autorité dont elles s’enveloppent et des pouvoirs dont elles usent. Ce nouveau paradigme fait du plus grand le plus petit et du plus petit le plus grand. Le maitre n’est plus celui qui domine et commande, mais celui qui sert et écoute. Les pauvres et laissés pour compte seront élevés et les riches et puissants seront abaissés. Dieu n’est plus un inconnu, mais un Père que l’on peut voir et reconnaître dans la figure emblématique de Jésus de Nazareth et de tous ceux et celles qui vivent de son Esprit. Ce dernier n’a rien à voir avec les conglomérats industriels militaires, avec l’hypocrisie et les mensonges  qui couvrent la cupidité et les ambitions de domination. Son Israël est l’humanité entière laquelle est complètement étrangère au sionisme ainsi qu’à tous ceux et celles qui s’en font les promoteurs et promotrices.

Le Noël de la foi est une espérance pour les humbles de la terre et pour toutes les personnes de bonne volonté. Il est un appel à poursuivre les voies qui consolident les œuvres de justice, de vérité, de compassion, de solidarité et d’amour. Son horizon est l’humanité entière, non pas pour se l’assujettir, mais pour la libérer et la combler de plénitude.

Les Hérode d’aujourd’hui, tout comme ceux d’hier et d’avant hier, poursuivent ce Jésus de Nazareth qui ne cesse de se manifester au travers de ces millions d’hommes et de femmes qui refusent le paradigme des rois et  des oligarchies, croyant plutôt à celui en qui toute personne humaine a non seulement tous les droits à l’existence et au bonheur, mais en disposent véritablement.

Si le Noël de la culture nous fait vivre, l’espace d’un instant, l’euphorie de la joie et du bonheur retrouvés entre nous,  il ne saurait, toutefois, nous faire oublier le Noël de la foi qui nous rappelle le paradigme qui conduit inévitablement au véritable bonheur.

«Celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand. » Lc. 9, 46
« Ce que vous faites au plus petit des miens c’est à moi que vous le faites. » Mt. 25, 40  
 «  Qui me voit, voit le Père. » (Jn. 14,9)

Oscar Fortin
Québec, le 17 décembre 2011




dimanche 4 décembre 2011

LA LÉGENDE DU CHEVAL DE TROIE ET NOS GUERRES DE CONQUÊTES





« Après avoir vainement tenté d’assiéger Troie pendant dix ans, les Grecs ont l’idée d’une ruse pour prendre la ville : Épélos construit un cheval géant en bois creux, dans lequel se cache un groupe de soldats, menés par Ulysse. Un espion grec, Sinon, réussit à convaincre les Troyens d’accepter l’offrande, malgré les avertissements de Laocoon et de Cassandre. Le cheval est alors tiré dans l’enceinte de la Cité pendant que ses habitants célèbrent le grand évènement. Lorsque ces derniers sont emportés par la torpeur de l’alcool, la nuit, les Grecs sortent du Cheval et ouvrent les portes, permettant au reste de l’armée d’entrer et de piller la ville.

Ulysse, ce personnage mythique à l’intelligence exceptionnelle nous dit qu’il s’agit dans ce cas d’une ruse. Elle se distingue de la tricherie mais aussi du délit (du crime) en cela que la ruse est autorisée par la loi ou les règles de l’usage, du jeu, de l’art, de la société, ou des accords internationaux. En l’espèce de l’art de la guerre chez les grecs, il s’agit plus particulièrement d’une ruse de guerre. »

NOS GUERRES DE CONQUÊTES

Les ruses déployées par l’Empire étasunien pour s’approprier le contrôle des pays et des richesses qui s’y trouvent ne sont pas sans rappeler cette légende ancienne. Une ruse qui se couvre de la légalité des grandes institutions internationales sur lesquelles il a plein contrôle. Que ce soit la commission des droits de la personne des Nations Unies ou encore la Cour pénale internationale, il se présente devant l’opinion publique avec la force de la légalité de ses projets.

Son Cheval de Troie, comporte plusieurs membres, tous aussi crédibles les uns que les autres.

D’abord, disons que la tête de ce cheval est tout ce qu’il y a de plus humanitaire et de gratuit, de générosité et de sacrifice. Elle  est au  service des plus délaissés, persécutés, abandonnés. 

La partie centrale du cheval, celle qui porte le valeureux cavalier, est l’OTAN,   bras armé dont le seul objectif est de sauver la vie d’innocentes victimes. Ses interventions ne peuvent être qu’humanitaires. Ce corps central repose sur quatre pattes que sont :

1) les organisations multilatérales des droits de la personne et des peuples qui émettent des avis favorables pour une intervention humanitaire. Leur dépendance   de l’Empire lui assure des avis qui iront toujours dans le sens souhaité.

2) les regroupements régionaux de pays s’unissent pour en faire tout autant. Ce sera la Ligue arabe,  l’Organisation des États américains ou tout autre regroupement sur lesquels le contrôle est absolu.

3) une opposition en exil, prête à prendre la relève des dirigeants sanguinaires et à assurer le changement de régime. Pour la Libye ce fut le Conseil national de Transition  et pour la Syrie, le Conseil de transition syrien. Ces instances reçoivent vite la reconnaissance internationale de tous les alliés de l’Empire.

4) les médias de communication sont la quatrième patte du Cheval de Troie, mais non la moindre. Elle est celle qui a pour mission de diaboliser l’adversaire et les résistants, au point de les rendre les plus haineux  et despotes possible. Cette quatrième patte a également pour mandat de déifier, autant faire se peut, le caractère humanitaire de ceux et celles qui se portent au secours d’un peuple à l’agonie d’une souffrance inacceptable.

Alors ce chevai, devenu une véritable divinité, est reçu comme le grand sauveur en qui tous les espoirs sont permis. Mais voilà qu’une fois passés les jours de liesse, les yeux s’ouvrent et là, les plus lucides découvrent la ruse. Le Cheval de Troie, si beau à l’extérieur, portait dans son ventre tous les prédateurs, prêts à piller et à s’emparer des richesses du pays et à prendre le contrôle des institutions politiques, économiques et sociales du pays.

Une ruse qui se réalise en toute légalité et conforme à l’art de la guerre. De quoi dormir la conscience tranquille. Mais voilà que la ruse du Cheval de Troie est de plus en plus mise à découvert et que les peuples et les nations en découvrent toute la tricherie, l’hypocrisie et l’inhumanité. Le temps des masques qui tombent semblent arrivé.

Oscar Fortin
Québec, le 4 décembre 2011


samedi 3 décembre 2011

LA COMMUNAUTÉ DES ÉTATS LATINOS AMÉRICAINS ET DES CARAÏBES


CELAC




Il n’y a pas encore si longtemps l’Amérique latine et les Caraïbes étaient une terre de mission pour les Églises et les ONG à vocation « humanitaire ». Ils étaient la bonne conscience des pays développés à l’endroit de ce Tiers Monde retenu dans le sous-développement. Pour les oligarchies et les gouvernements des Etats-Unis, du Canada et de l’Europe, ils étaient l’arrière cour, riche en minerais, en produits agricoles de toute nature, en produits forestiers, en main d’œuvre bon marché. Ce qui était devenu l’enfer de la pauvreté pour des millions de personnes, était, pour les oligarchies nationales et les pays développés du nord, un véritable eldorado.

Tous ces pays, en dépit d’une première indépendance acquise par la force depuis  150 et 175 ans, demeuraient entièrement dominés tant dans la gestion de leurs institutions politiques, judiciaires et économiques que dans le contrôle de leurs richesses. L’injustice d’une pareille situation émergea progressivement dans la conscience de jeunes générations plus instruites et plus solidaires de leurs peuples. D’où les premiers regroupements révolutionnaires et les premières actions de révoltes contre ces gouvernements oligarchiques et ces régimes injustes.

Ce fut le début des soulèvements révolutionnaires qui marquèrent les générations des années 1950 et 1960 : entre autres, le « Front uni » en Colombie, les Tupamaros en Uruguay, le MIR  au Chili. Le plus connu de ces soulèvements demeure celui de Cuba, sous la direction de Fidel Castro.

Batista, le dictateur d’alors, faisait régner la terreur sur les pauvres et les travailleurs. Ces derniers étaient mis au service d’oligarchies nationales et internationales qui disposaient, à volonté, des richesses du pays. Pendant ce temps les mafias de Chicago, de New York et de Miami s’en donnaient à coeur joie avec l’industrie du jeu, de la contrebande et de la corruption.
Après des années de luttes, de souffrance mais surtout de beaucoup de courage, les révolutionnaires sous la direction de Fidel Castro eurent raison de Batista et de son régime.  En janvier 1959, le dictateur s’exilait à Miami, protégé par les forces de l’Empire. Une ère nouvelle s’ouvrait pour le Peuple cubain, mais cette première victoire était encore loin des objectifs visés. Les adversaires n’allaient pas facilement se résigner à leur défaite. Nous connaissons la suite de tous les obstacles mis en place par les Etats-Unis pour que cette révolution ne puisse jamais donner les résultats escomptés.  Les 51 ans de blocus économique parlent par eux-mêmes.

Cette histoire qu’illustre la révolution cubaine se retrouve dans, à peu près tous les pays du Continent. À l’exception de Cuba et des sandinistes du Nicaragua, tous les mouvements révolutionnaires de l’époque ont été durement écrasés par les gouvernements ou les dictateurs en place. Ce fut alors le commencement de l’option démocratique comme voie pour conquérir le pouvoir et en modifier les orientations.  Le premier à y parvenir fut Allende avec l’Unité populaire. Là encore nous connaissons son sort. Il fut renversé, en 1973, par un coup d’État militaire télécommandé de Washington. Il en fut de même en Argentine, avec le renversement du gouvernement de Perron, en 1976, par une junte militaire.

Ce ne sera qu’avec l’élection d’Hugo Chavez, au Venezuela, en 1998, qu’une nouvelle ère s’ouvre pour les peuples Latinos américains. À peine arrivé aux commandes du gouvernement, il fait voter une nouvelle constitution qui modifie les règles oligarchiques de la gouvernance et instaure des mécanismes de participation directe du peuple au pouvoir. Par son leadeurship il rayonne dans les instances régionales et fait découvrir une nouvelle manière de faire de la politique. Il sera suivi par l’Équateur qui élira un économiste d’avant-garde, en la personne de Raphael Correa, par le Nicaragua de Daniel Ortega, déjà gagné à la cause révolutionnaire, de la Bolivie avec Évo Morales, du Brésil avec Lula, par l’Argentine avec Kirchner et Cristina Fernandez, par l’Uruguay qui porta au pouvoir un ex évêque, adepte de la théologie de libération, Fernando Lugo, par l’Uruguay avec Jose Mujica , ex révolutionnaire Tupamaros, prisonnier de la dictature de Stroessner pendant plus de 20 ans et maintenant, à 75 ans, président de son pays.  Les dernières élections au Pérou ont donné un signal vers ces nouvelles orientations en élisant Ollanta Humala, candidat de la gauche péruvienne. Inutile d’ajouter que dès les tous débuts, Cuba et particulièrement Fidel Castro, ont accompagné ces gouvernements progressistes.

La création du CELAC se présente comme un pas de plus dans cette marche à la conquête de la seconde indépendance, celle des peuples aux commandes de leurs institutions sociales,  politiques, économiques et judiciaires. Ce nouvel espace, sans la présence des Etats-Unis et du Canada, permettra de débattre de leurs problèmes internes, d’en chercher les causes profondes et d’apporter, eux-mêmes, des solutions propres à leurs besoins et intérêts. Ces 33 États représentent près de 600 millions de personnes.

HUGO CHAVEZ a fait la démonstration, comme président de cette rencontre de fondation, d’un homme intelligent, ouvert à la diversité des opinions et soucieux de rejoindre le grand rêve de Bolivar, celui de la Grande Patrie,  réunissant tous les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Je termine avec ce fait plutôt cocasse et qui en dit long sur cette volonté de faire de la place à toutes les tendance en vue de favoriser l’intégration la plus large possible. La procédure retenue pour l’intervalle entre cette rencontre et la prochaine prévoit que le Président sortant demeure associé au nouveau Président qui aura la responsabilité de la prochaine rencontre ainsi que de celui qui lui succèdera pour l’année suivante.

Cette procédure a pour effet de mettre ensemble, pour la prochaine années, Hugo Chavez, du Venezuela, Sébastian Pinera, du Chili et Raoul Castro, de Cuba. Les deux bêtes noires de Washington se retrouvent à la table de travail avec leur amphitryon préféré.

Un signe des temps qui marque un moment historique pour l’Amérique latine et les Caraïbes et que nos médias officiels semblent bouder.  J’espère que ce petit exposé rappellera que cet évènement a vraiment eu lieu et qu’il s’est clôturé sur une note de succès.

Oscar Fortin
Québec, le 2 décembre 2011
http://humanisme.blogspot.com





vendredi 2 décembre 2011

L’AMÉRIQUE LATINE PREND SA PLACE AU MILIEU DES GRANDS





Le grand jour est arrivé. La Communauté des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), regroupant 33 pays, obtiendra ses lettres de créances de la part des Présidents de ces pays, pour représenter et parler au nom des intérêts de cette grande région continentale. Pour la première fois, comme des grands, ils avancent dans la l’histoire sans la tutelle des Etats-Unis et du Canada, son valet.

Toute la semaine a été bouillonnante d’activités à Caracas, Venezuela. Il y eut d’abord la rencontre du président Santos, de la Colombie, qui est venu signer de nombreux accords, fort importants, de coopération bilatérale. Au nombre de ceux-ci figure la construction de deux oléoducs, l’un allant jusqu’au pacifique, l’autre se dirigeant vers Panama. Les deux chefs d’État ont montré les meilleures dispositions pour aller de l’avant avec cette coopération qui favorise, par des gestes concrets, l’intégration régionale des pays et des peuples.

Hier, c’était l’ultime rencontre préparatoire des ministres des relations extérieures pour mettre la dernière main à la création de la CELAC. Ce fut également l’arrivée de nombreux Chefs d’État et, pour certains, l’occasion de la signature de plusieurs ententes de coopération bilatérales.  D’abord avec Cristina Fernandez, présidente de l’Argentine, il y eût des moments émouvants surtout celui de l’inauguration, à la résidence officielle de la Présidence vénézuélienne, d’une Salle en l’honneur de son défunt épouxt et ex-Président de l’Argentine, Nestor Kirchner. De nombreux accords ont été signés dans les secteurs de l’alimentation, de la construction de maisons, de la recherche etc. 

Avec la présidente du Brésil,  Dilma Roussef, ce fut tout aussi chaleureux et productif en termes d’accord signés de part et d’autres. Les deux chefs d’États n’ont pas manqué l’occasion de relever le caractère exceptionnel des relations d’amitié qui unissent le Brésil et le Venezuela. Ils ont particulièrement mis en évidence le caractère historique de cette évolution du « Groupe de Rio »,  créé, en 2008, à l’initiative de Lula, alors président du Brésil, jusqu’à la réalisation de cette plateforme continentale, la CELAC, qui volera de ses propres ailes sans la présence des Etats-Unis et du Canada.

De quoi, attirer l’attention de nos médias d’information pour rappeler que des choses positives se passent en Amérique latine et qu’un esprit nouveau s’évertue à cimenter les relations entre les nations du Continent latino-américain et des Caraïbes. En dépit des divergences idéologiques de plusieurs pays, ce pas important sera scellé aujourd’hui et célébré demain.

Un survol rapide des grands médias européens, tels le Monde, Libération, l’Humanité et certains médias québécois tels La Presse, le Soleil, Cyberpresse, je n’ai trouvé aucune référence à ce qui se passe actuellement à Caracas, Venezuela. C’est comme si le silence faisait partie de l’information. On le sait, mais on n’en parle pas. Pourquoi?

Je vous invite à regarder de près la couverture qu’en fera Jean-Michel Leprince au télé journal de Radio-Canada,  à moins, bien sur, que la dite SRC juge que l’évènement n’en vaut pas la peine.

Ceux et celles qui comprennent l’espagnol je vous conseille de vous brancher par internet sur http://www.telesurtv.net/secciones/canal/senalenvivo.php

Oscar Fortin
Québec, l2 décembre 2011 
http://humanisme.blogspot.com