jeudi 21 août 2008

LA SANTÉ: PARTIE INTÉGRANTE DU BIEN COMMUN


Le débat sur la privatisation de la santé est dans l’air depuis déjà plusieurs années. Plus récemment, on préfère plutôt parler du partage des services de santé entre les intervenants du public et du privé. Dans un cas comme dans l’autre, faut-il le rappeler, la santé devra demeurer un bien essentiel à l’ensemble de la société, du plus pauvre au plus riche. N’est-elle pas partie intégrante du BIEN COMMUN dont les premiers responsables seront toujours les gouvernements? C’est là une responsabilité qui ne peut être transférée à aucun autre organisme, qu’il soit corporatif ou privé. Le BIEN COMMUN relève d’abord et avant tout des gouvernements élus à cette fin et ils sont ceux qui doivent en répondre devant les citoyens et citoyennes.

LA PRIVATISATION DE LA SANTÉ

Pendant que de nombreux gouvernements, entre autres en Amérique latine, se réapproprient les responsabilités liées au BIEN COMMUN, incluant les richesses naturelles, la santé, l’éducation, le logement et l’alimentation, ici au Canada et au Québec, nous assistons au mouvement inverse. Les gouvernements se délaissent de plus en plus de leurs responsabilités premières et choisissent de s’en remettre au privé dont les intérêts premiers ne seront jamais ceux du BIEN COMMUN de la collectivité, mais bien ceux des INTÉRÊTS de leurs dirigeants et actionnaires. Ce n’est pas pour rien que les pays qui veulent sortir du sous-développement dans lequel les a enfermés les oligarchies corporatives, reprennent en main le contrôle de leurs richesses naturelles, disposent des revenus qu’ils génèrent pour les mettre au service du BIEN COMMUN de la collectivité dont celui d’un système de santé et d’éducation accessible à tous et à toutes.

Aucun professionnel, travaillant dans le privé, ne le fait par vocation humanitaire. Il le fait en contre partie d’une rémunération ou d’un forfaitaire dont la corporation à laquelle il appartient a d’ore et déjà décidé des coûts. Il n’y a pas de concurrence ni de libre compétition. La solidarité entre les membres est exemplaire. Un véritable socialisme corporatif. La grande majorité des corporations professionnelles fonctionne sur le même modèle de fixation des coûts. On le voit plus clairement dans le cas des professionnels des soins dentaires. Vous pouvez passer d’un dentiste à un autre, les prix sont les mêmes : une couronne tant, un pivot, tant, un plombage, un nettoyage de dents, tout est fixé à la cenne près sans trop que l’on en comprenne les fondements. Si vous n’avez pas les moyens, tant pis pour vous, ils ont suffisamment de clients argentés pour se passer de vous. S’ils ont comme client le gouvernement pour certains services dentaires, ce dernier demeure un client captif d’une corporation qui contrôle l’ensemble des intervenants dans le secteur et il doit en payer le prix.

Un gouvernement qui renoncerait à garder l’entière responsabilité sur les soins assurant la santé de l’ensemble de la population, la livrerait à des intervenants dont l’exigence première demeurera toujours la capacité du client de payer le service sollicité. Les expériences à travers le monde d’un tel système démontrent que les services sont excellents pour ceux qui en ont les moyens, mais pour la grande majorité c’est vivre sans ces services. Ce serait ouvrir la porte à la création d’un tiers-monde de la santé. Le documentaire de MOORE, ce cinéaste étasunien bien connu, sur les systèmes de santé comparés de divers pays devrait allumer quelques lumières chez nos représentants politiques.

LE PARTAGE DES RESPONSABILITÉS ENTRE LE PUBLIC ET LE PRIVÉ

Une des hypothèses dont on parle dans certains milieux serait de mettre le public et le privé en compétition. Cette approche présenterait, selon les adeptes de celle-ci, l’avantage de stimuler le secteur public et de le rendre plus efficace. Une approche qui pourrait ressembler à ce que nous avons dans le secteur de l’éducation. Dans ce dernier cas, nous pouvons observer que la clientèle étudiante fait l’objet d’une sélection qui ne prend pas en compte les milieux défavorisés et les cas problèmes. Tout en étant privé et sélectif, il n’en demeure pas moins fortement subventionné. La preuve est loin d’être faite que le privé est plus ÉCONOMIQUE que le public pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Combien d’entreprises réalisent leurs contrats à l’intérieur des coûts estimés ? Il y a comme par hasard des coûts non prévisibles qui viennent modifier les frais et finalement, dans bien des cas, le coût total du contrat connait une augmentation exponentielle.

Il est intéressant de remarquer que le privé s’intéresse beaucoup à certains organismes d’État dont la gestion et les rendements font leur envie. C’est le cas pour l’énergie électrique, dont Hydro-Québec a le contrôle et dont les profits sont mis à contribution pour les besoins de l’ensemble de la population du Québec. Chaque citoyen et citoyenne n’en sont-ils pas les actionnaires. Il en va de même pour la Société des Alcools du Québec qui apporte de bons revenus aux actionnaires que sont les québécois et les québécoises. Le privé aimerait beaucoup mettre la main sur ces sociétés. Par contre, dans les secteurs moins rentables, il s’intéresse à la partie la plus intéressante et porteuse de revenus. Comme on dit souvent, il s’intéresse à la crème, à ce qu’il y a de meilleur. Tous les soins couverts par des compagnies d’assurance feront son envie, les autres il les laissera à l’État. C’est pourtant ce même « privé » qui s’adresse aux gouvernements dès qu’il rencontre des difficultés. Toutes les raisons seront bonnes pour obtenir des subventions et des compensations financières. Dans ce dernier cas, les gouvernements seront toujours les meilleurs pour payer.

CONCLUSION

La santé tout comme l’éducation sont parties intégrantes du BIEN COMMUN d’une société et ceux qui doivent en répondre sont les élus, responsables de son développement. Cette responsabilité ne peut être transférée à aucun conseil d’administration d’une corporation privée dont les intérêts ne peuvent recouper ceux du BIEN COMMUN de toute une société.

De grâce, vous les élus ne vendez pas votre âme aux intérêts de quelques corporations privées au détriment des intérêts du BIEN COMMUN DE LA COLLECTIVITÉ pour laquelle vous avez été élus. Si vous vous sentez dépassés par les évènements, ayez le courage de donner votre démission. D’autres, mieux outillés, pourront prendre la relève.

Jean XXIII, avant de mourir, laissa à l’humanité une Encyclique « PAIX SUR TERRE » dans laquelle il traite, entre autres du BIEN COMMUN. Je ne citerai qu’un paragraphe de nature à faire réfléchir nos dirigeants politiques et toute personne de bonne volonté.


« Tout être humain a droit à la vie, à l'intégrité physique et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence décente, notamment en ce qui concerne l'alimentation, le vêtement, l'habitation, le repos, les soins médicaux, les services sociaux. Par conséquent, l'homme a droit à la sécurité en cas de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse, de chômage et chaque fois qu'il est privé de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté (8). » (Point 11)

Oscar Fortin
Québec, le 21 août 2008

samedi 16 août 2008

LE VENT TOURNE: LUEUR D'ESPOIR POUR UN MONDE NOUVEAU

La semaine du 8 au 16 août aura été particulièrement marquante. Quelques évènements laissent entrevoir un tournant majeur dans les relations internationales des États-Unis avec le reste du monde. Il y a évidemment l’ouverture des Jeux Olympiques, le 8 août, mais aussi, dissimulée derrière la couverture médiatique que prenait celle-ci, l’invasion, au même moment, par la Géorgie, de la République d’Ossétie du Sud. La Russie, ayant, depuis 1992, la responsabilité internationale d’une force de paix dans ce territoire, a pris les grands moyens pour repousser cette invasion. Européens et étasuniens, étant derrière l’intervention géorgienne, ont été contrecarrés par la rapidité de la force d’intervention de la Russie. Tous les efforts pour faire de la Russie la responsable de cette guerre dans le Caucase n’ont pas donné les résultats escomptés.


Un second évènement, tout aussi important, est ce référendum en Bolivie, réalisé le 10 août, qui a donné une flamboyante victoire à son Président, ÉVO MORALES. Ce dernier avait soumis au peuple bolivien l’orientation prise par son gouvernement de reprendre le contrôle des richesses naturelles pour les mettre au service du développement social et humain du peuple. Plus de 67% de la population lui ont donné son accord pour poursuivre dans ce sens. Les efforts de l’Administration Bush pour contrecarrer cette orientation ont été à ce jour sans résultat.

Un troisième évènement est celui de l’accession de l’ex-évêque, Antonio Lugo, à la Présidence du Paraguay, le 15 août. Ce dernier vient s’ajouter à l’équipe montante des pays qui ont pris le tournant bolivarien du socialisme du XXI ème siècle. Au nombre de ceux-ci on peut citer le Venezuela, l’Équateur, la Bolivie, le Nicaragua, l’Argentine et d’une certaine manière le Brésil. Les efforts déployés par les États-Unis et les oligarchies locales n’ont plus les effets qu’ils avaient dans les années 1970.


LUGO ET CHAVEZ CHANTANT “CAMBIA TODO CAMBIA” (CHANGE TOUT CHANGE)
Oscar Fortin

16 août 2008

jeudi 14 août 2008

BUSH ET RICE AVEC LES GOUVERNEMENTS DÉMOCRATIQUES ET POUR L'INTÉGRITÉ TERRITOIRIALE?

UNE BONNE NOUVELLE POUR L'AMÉRIQUE LATINE
Ce qui se passe actuellement entre la Géorgie, l’Ossétie du Sud et la Russie donne lieu à des déclarations percutantes de l’Administration Bush que bien des pays latino-américains seraient heureux de se les entendre dire.

Je vois, entre autres, Évo Morales, Président de la Bolivie et Hugo Chavez, Président du Venezuela, entendre GW.BUSH rappeler aux préfets et aux gouverneurs qui veulent soustraire les territoires riches du patrimoine national de la Bolivie et du Venezuela en les déclarant unilatéralement autonomes : «Nous insistons sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la « Bolivie, du Venezuela » tout comme nous le faisons pour la Géorgie.» Et il pourrait ajouter : « il ne saurait être question que nous nous fassions complices de ces agents qui se font les instigateurs du non respect de l’intégrité territoriale de la nation et qui agissent de façon subversive et anti-démocratique. »

Mme Rice, n’y va pas non plus avec le dos de la cuillère en rappelant à la Russie que nous ne sommes plus en 1968. « Ce n'est plus 1968 et l'invasion de la Tchécoslovaquie, quand la Russie pouvait menacer un voisin, occuper une capitale, renverser un gouvernement et s'en tirer, » a-t-elle dit. « Les choses ont changé.»

Je crois que tous les gouvernements révolutionnaires et démocratiques de l’Amérique latine seraient également heureux de l’entendre dire : « Nous ne sommes plus dans les années 1960 et 1970 où les Administrations étasuniennes se permettaient de renverser des gouvernements démocratiques pour les remplacer par des juntes militaires, comme ce fut le cas au Chili, au Brésil, en Argentine et dans la plupart des pays de l’Amérique centrale. Nous agissions, en ces années, comme si nous en étions les maîtres et les souverains. Nous savons maintenant que les choses ont changé et que les pays ont le pouvoir et le droit à leur indépendance, à l’exercice de leur souveraineté et au respect de leurs engagements politiques. » En somme, aurait-elle pu conclure : « Ce qui est vrai pour l’ex Union Soviétique et l’actuelle Russie l’est également pour les États-Unis d’Amérique dont je suis la Secrétaire d’État aux Affaires extérieures. »

Bravo M. Bush et Mme Rice pour des propos aussi nobles. De quoi nous faire oublier toutes les fois où vous nous avez mentis, trompés, manipulés. Nous aimerions vous croire, tellement ces propos nous rejoignent. Notre hésitation vient du fait de tous ces intérêts qui se cachent derrière d’aussi nobles pensées comme celui du fameux Pipe line qui traverse la Géorgie sur lequel vous souhaitez bien garder le contrôle, ou encore cette visée politique de réduire le plus possible le pouvoir de la Russie sur les pays qui l’entourent. Évidemment, si l’occasion se présente, d’en ronger également quelques parties. Nous aimerions vous croire, mais lorsque nous voyons ce que vous faites en Bolivie et au Venezuela pour provoquer les divisions territoriales en vue de mettre la main sur les richesses de certains de ceux-ci ou encore tous les moyens que vous déployés à coups de millions de dollars pour rendre inopérantes les démocraties en Argentine, en Équateur, au Paraguay qui se mettent au service des intérêts de leurs peuples, c’est vraiment difficile de vous suivre dans ces nobles pensées. Il y a quelque part une cassure dans la pensée.

Je me demande, à vous entendre et à vous voir agir, s’il vous arrive de faire le lien avec ce que vous dites souvent et ce que vous faites rarement. Ce n’est certainement pas parce que les moments de méditation vous manquent, portés, comme vous êtes, par une foi que vous n’hésitez pas à mettre en évidence. De quoi donc parlez-vous avec le dieu de votre foi? Vous arrive-t-il parfois de l’écouter?

Oscar Fortin
14 août, 2008

dimanche 10 août 2008

LES BOLIVENS DÉCIDENT DE LEUR AVENIR


UNE DÉMOCRATIE BIEN VIVANTE

Quel gouvernement, après deux ans de pouvoir prendrait l’initiative d’un Référendum sur son propre avenir. En général, les premières années sont des années où sont prises des mesures plutôt impopulaires et où la cote de popularité des gouvernants chute de beaucoup. Je ne pense pas que le Premier ministre de l’Angleterre ou même celui de la France se risquerait à une telle consultation. La liste pourrait facilement s’étendre à l’ensemble des gouvernements « dits » démocratiques. C’est pourtant ce que vient de faire Évo Morales, l’actuel Président de la Bolivie. Les résultats de ce Référendum émis, en cette fin de journée du 10 août, par la COMMISSION NATIONALE ÉLECTORALE (CNE) lui donne 60% des suffrages, 7% de plus que ceux obtenus lors des élections générales.

Souhaitons maintenant que cette voix du peuple sera entendue et respecter par ceux qui n’ont eu de cesse à déstabiliser son gouvernement et à chercher par tous les moyens à rendre inopérante ses décisions. La suite nous dira où se trouvent les vrais démocrates et les gouvernements à travers le monde qui en font la promotion.

Évo Morales a un mandat clair de son peuple pour aller de l’avant avec les réformes amorcées. S’opposer à ce mandat serait s’opposer au peuple lui-même.

J’espère que le CANADA n’attendra pas l’autorisation de son voisin du sud pour reconnaître cette victoire éclatante de la démocratie et qu’il assurera les autorités légitimes de son appui indéfectible. Nos soldats ne sont-ils pas en Afghanistan pour défendre cette démocratie?

Une histoire à suivre.

Oscar Fortin

Québec, le 10 août 2008

vendredi 8 août 2008

EVO MORALES EN DANGER AU REFERENDUM RÉVOCATOIRE DU 10 AOÛT 2008 ?

COMMENTAIRES DE MICHEL COLLON AU RETOUR D'UN SÉJOUR EN BOLIVIE.

LE CONTENU DE SON SITE ET DES COLLABORATEURS QUI Y SONT ASSOCIÉS MÉRITENT LE DÉTOUR.


BONNE LECTURE


oscar fortin

mercredi 6 août 2008

DÉMOCRATIE ET NÉO-LIBÉRALISME EN AMÉRIQUE LATINE


La DÉMOCRATIE, celle pour laquelle nous envoyons nos soldats combattre un peu partout dans le monde, rencontre de sérieux problèmes dans plusieurs pays de l’Amérique latine. Cette fois, ses ennemis ne sont plus les « communistes » ou ces « révolutionnaires armées », mais les anciens maîtres et leurs alliés qui ont perdu leurs pouvoirs et privilèges dans le cadre d’élections démocratiques. Ainsi, par la volonté du peuple, leur emprise sur les institutions politiques, économiques et judiciaires, leur échappe. Là se termine leur foi dans la DÉMOCRATIE, celle qui n’arrive plus à les maintenir au pouvoir et à servir leurs intérêts oligarchiques. Il faut donc récupérer par d’autres voies ce pouvoir perdu.

La perte de contrôle sur les institutions ne les laisse toutefois pas complètement démunis. Ils ont encore de bons amis, nommés par eux, qui occupent des fonctions importantes dans les divers ministères, au sein des forces armées et dans les Cours de justice. Les moyens de communication sont, pour la grande majorité, entre les mains d’alliés fidèles ainsi que les moyens pour assurer l’approvisionnement et le transport des biens essentiels. Leur revanche sur la DÉMOCRATIE, si ingrate à leur endroit, consistera donc à discréditer et à faire disparaître, autant faire se peut et par tous les moyens, les nouveaux élus du peuple, ceux-là même qui leur ont été préférés.

Lorsqu’au Chili, en 1969, la DÉMOCRATIE a rendu possible l’arrivée d’une nouvelle catégorie d’hommes et de femmes politiques pour diriger le destin de la nation ce fut pour bien des peuples une grande victoire. Elle rendait possible l’espoir de véritables changements. Moins heureux, toutefois, furent ceux qui y ont vu leurs privilèges menacés. Les plus vieux se souviennent, mais pour les plus jeunes il n’est pas superflu de rappeler bien rapidement ce qui s’est passé.

À cette époque, les grands démocrates d’hier sont vite devenus des clandestins que chapeautait, entre autres, une organisation terroriste, nommée PATRIE ET LIBERTÉ. Tout devenait permis : des lignes électriques mises hors services, des routes coupées, des grèves de propriétaires de camion privant des millions de familles de biens essentiels à la vie quotidienne. On forçait ainsi les personnes à faire la file pendant des heures pour avoir un peu de riz, du pain, une ration de viande etc. Cette instabilité et ce chao visaient, évidemment, à discréditer le gouvernement que l’on rendait responsable de tous ces maux. Tâche d’autant plus facile que l’ensemble des moyens de communication était entre les mains d’alliés inconditionnels. Tous s’accordent, aujourd’hui, pour dire que cela n’eût pas été possible sans un soutien économique et logistique du GRAND FRÈRE ÉTASUNIEN et, d’une certaine manière, d’un silence calculé des autorités de L’ÉGLISE. La suite nous la connaissons tous : le coup d’état militaire du 11 septembre 1973, la mort d’Allende lors du bombardement du Parlement, Pinochet qui arrête, emprisonne, torture et tue par milliers pendant ses 18 ans de règne absolu sur le Chili. Tout cela sous le regard complaisant des grands défenseurs de la DÉMOCRATIE de nos pays OCCIDENTAUX. En 1976, l’Argentine suivra un scénario semblable avec la Junte militaire et le Plan Condor qui s’étendra à l’ensemble de l’Amérique latine. Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont tout simplement disparues de la carte du monde.

Ce scénario réapparaît actuellement avec encore plus de subtilité, mais toujours avec les mêmes objectifs : discréditer, renverser ou tout simplement éliminer physiquement les leaders des nouveaux gouvernements qui ne répondent pas aux intérêts du libéralisme économique tel que conçu par les oligarchies qui préfèrent les monopoles privés à tout autre monopole y incluant celui du peuple. Ce fut et c’est toujours le cas au Venezuela où le gouvernement et son Président, Hugo Chavez, font l’objet de toutes les intrigues inimaginables pour les discréditer tant au niveau national qu’international. Élu Président, en 1999, selon nos règles démocratiques, Hugo Chavez a de nouveau soumis son leadership à un référendum en 2003 et à des élections en 2006. Chaque fois il a vu sa majorité augmenter. En dépit de cette volonté ferme du peuple à soutenir son Président et ses politiques, ses adversaires, les anciens maîtres de la DÉMOCRATIE, ne veulent plus rien savoir de celle-ci. Il y a eu ce Coup d’état avorté en ce 11 avril 2002, les plans BALBOA, TENAZA et de nombreuses complicités dont celle de la participation de hauts dignitaires étasuniens et canadien à une rencontre clandestine, à Prague, visant le renversement du Président Hugo Chavez.

Au moment d’écrire ces lignes, le gouvernement bolivien d’Évo Morales est la cible, comme jamais auparavant, de toutes les astuces inimaginables pour le discréditer et le renverser. Les oligarchies locales, la hiérarchie ecclésiale, les médias et des hommes de mains sont mis à contribution pour mener à bien cette mission. Dans un discours, repris par le Monde diplomatique, Évo Morales fait état de la situation dans laquelle ses adversaires le placent. Il fait particulièrement état de l’implication de l’Administration Bush dans toutes ces initiatives.

Il en va de même avec Rafael Correa, Président de l’Équateur. Les efforts pour le discréditer ne manquent pas. On a fait campagne pour le lier aux Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC), aux trafiquants de drogues et, tout dernièrement, ses adversaires ont mis à contribution les autorités ecclésiales pour dénoncer la nouvelle constitution qui sera soumise au vote populaire en septembre prochain. La grande majorité des moyens de communication, sous contrôle des oligarchies nationales, jouent à plein la carte de la désinformation, de la manipulation et des affrontements.

Ce matin, c’est au tour du nouvel élu à la Présidence du Paraguay, Antonio Lugo, de relever des initiatives qui ont pour but de l’éliminer. Dans un article, publié en ce 6 août, La Jornada relève les propos de ce dernier dont je me permets d’en traduire quelques extraits.

« Asunción, 5 août 2008. Le président élu du Paraguay, Fernando Lugo, déclare qu’il a de sérieux indices relatifs à la préparation d’un complot visant à renverser son gouvernement qui entrera en fonction le 15 août prochain. Ces indices font actuellement l’objet d’enquêtes approfondies.

Le plan aurait pour objectif de créer une rareté de combustible, de ciment et de médicaments dans les hôpitaux publics, ainsi que de laisser les institutions de l’état dans des conditions pitoyables et sans budget de manière à affaiblir les nouvelles autorités dès le début de sa gestion.

Lugo a déclaré que des membres de sa coalition disposent d’informations sur le présumé boycottage qui serait mis de l’avant par les secteurs qui se sentent menacés par les nouvelles orientations politiques annoncées par le gouvernement.

Le futur chef de cabinet, Miguel Lopez Perito, interprète ces initiatives comme une ‘tentative pour créer un climat d’incertitude et d’instabilité, ainsi que susciter des demandes et des critiques à l’endroit du nouveau gouvernement.


Rosario Riveros, leader du Parti Colorado, allégeance de l’ancien président Duarte, a prédit la semaine passée que “Lugo ne durera pas six mois”. »


Nous pourrions également relever tous les scénarios mis en place pour déstabiliser le gouvernement de Cristina Fernandez, cette femme qui vient de prendre les commandes du Gouvernement Argentin. Les masques tombent, les vrais visages apparaissent, la grande tromperie tire à sa fin.


À QUOI PEUT DONC SERVIR LA DÉMOCRATIE SI ELLE NE PERMET PAS AUX PEUPLES DE PRENDRE LE CONTRÔLE DE LEURS DESTINÉES ET QUE DIRE DE CES APÔTRES QUI, UNE FOIS ÉCARTÉS, FONT TOUT POUR LA RENDRE INOPÉRANTE ?
Oscar Fortin
6 août 2008