mardi 29 décembre 2020

Trump n’en démord pas


 



Le Venezuela de nouveau menacé

 

Faut-il y voir, dans ces sourires, une victoire possible de Washington  sur le gouvernement du Venezuela ou encore une guerre à ne plus finir qui justifierait la prolongation de la présidence actuelle de Donald Trump ?

 


Le président Nicolas Maduro s’est adressé, le 28 décembre, aux forces armées pour les informer 
qu’une agression contre des installations militaires vénézuéliennes était en préparation depuis la Colombie. Des mesures ont été aussitôt prises pour contrer de telles attaques. Derrière cette nouvelle initiative d’invasion faut-il y coir Donald Trump? La réussite d’un nouveau coup d’État au Venezuela serait-il à la source de ce grand sourire de Trump et de son conseiller juridique. 

 


Pendant que les groupes militaires se préparent en Colombie, au Venezuela le cardinal  Balthazar Porras écrit un long article pour mettre en évidence la grande misère du peuple qui lui brise le cœur. Pour lui, cette souffrance n’a qu’un seul responsable, le gouvernement de Nicolas Maduro. Il ne lui vient pas à l’esprit que l’ingérence des É.U. avec ses sanctions, ses menaces et la saisie des
centaines de millions de dollars, que la crise du covid-19  puissent être également la cause de cette souffrance de ce peuple. De cela, pas un mot. Le seul objectif qu’il a est celui d’un coup d’État visant le renversement du gouvernement, légitimement élu. Il ne faut pas oublier qu’en avril 2002, ce même personnage  accompagnait le cardinal de l’époque lors du coup d’État, soutenu et célébré par l’épiscopat vénézuélien. Un coup d’état qui n’aura duré que quelques heures. Le paragraphe qui suit est de ce manipulateur d’opinion, jouant avec la foi et les émotions.

 

«Le cri silencieux de tant de pauvres doit trouver le peuple de Dieu en première ligne, toujours et partout, pour leur donner une voix, les défendre et faire preuve de solidarité avec eux face à tant d’hypocrisie et tant de promesses non tenues, et les inviter à participer à la vie de la communauté ». C'est bien plus que du militantisme social. Opter pour les pauvres, c'est aussi lutter contre les causes de la pauvreté. »

 


Deux jours plus tard, c’est Juan Guaido, l’auto proclamé président par intérim qui annonce que 2021 sera le jour de la libération du peuple.  

 

2021 sera la clôture du cycle historique de plus de 20 ans et le début d'un nouveau Venezuela sera donné ", a-t-il déclaré, dans une vidéo qu'il a diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle il a réitéré de faire tout ce qui est en son pouvoir" pour forcer une solution politique "qui retire le président Nicolas Maduro du pouvoir". 

 

"Nous savons aussi qu'aujourd'hui la dictature ne quittera pas volontairement le pouvoir, à moins qu'elle ne soit obligée de le faire, et bien sûr nous avons besoin de la force, à la fois des forces armées et de la communauté internationale". 

 

"A partir du 5 janvier, nous élèverons nos voix dans les rues du Venezuela et du monde pour lutter pour le salut de notre pays. C'est dans les rues où nousexerçons la majorité, où nous construisons cette option pour le Venezuela"

 

Le harcèlement contre le gouvernement et le peuple est persistant. Le Venezuela est la mire de tous les peuples de l’Amérique latine ainsi que de nombreux autres peuples dans le monde. Les peuples sont l’ennemi numéro 1 de l’empire tout comme l’empire est l’ennemi numéro 1 des peuples.

 

Trump peut compter sur un Episcopat et une opposition radicale, soutenue et encadrée en Colombie. Maduro peut compter sur une armée qui lui est toujours, majoritairement fidèle et sur la grande majorité de son peuple.

 

Les semaines qui viennent nous en diront davantage sur le destin des uns et des autres.

 

Oscar Fortin

 

29 décembre 2020

 

 

 

 

 

mercredi 9 décembre 2020

Élections législatives du 6 décembre dernier au Venezuela

Maduro doit sa Présidence au 40% d’abstention






 Les médias de communication, dans leur ensemble, ainsi que les opposants au gouvernement et à la révolution bolivarienne, interprètent cet absentéisme comme un acte de rejet du gouvernement et de la révolution. C'est, évidemment le cas de Washington et de ses subordonnés, tout comme celui de l'UE qui s’empressèrent de dénoncer cette élection, considérée comme non légitime en raison du taux élevé d’abstention. Il va de soi que l'opposition radicale du Venezuela maintient le même cantique.

 

Cette interprétation, un peu trop facile de la part des ennemis de la révolution bolivarienne,  m'interpelle tout particulièrement. Normalement, en démocratie, lorsqu’on n'aime pas un gouvernement ou le régime en place, la première chose à faire est d’aller exprimer son désaccord par un vote massif de tous les opposants pour vaincre ce gouvernement et changer le régime qui ne convient pas aux intérêts du peuple. Dans le cas présent, un élément supplémentaire et non des moindres vient s’ajouter :le président Nicolas Maduro, quelques jours avant les élections, a fait savoir, de façon officielle, qu’advenant une victoire majoritaire de l’opposition, il se retirerait volontairement de la présidence, ouvrant ainsi la porte  à de nouvelles élections présidentielles selon les délais prévus par la constitution. La vice-présidente assurerait l’intérim et procèderait à de nouvelles élections présidentielles. 

 


« Mardi 1er décembre 2020 ((rezonodwes.com))–« Je ne resterai plus ici« , si l’opposition gagne les élections, a laissé entendre Nicolas Maduro, lors d’une rencontre électorale en dehors de Caracas.

Le président Maduro a déclaré qu’il quitterait la présidence du pays si l’opposition remportait les élections législatives dimanche. Dans le même temps, il est confiant dans le fait qu’il obtiendra une grande victoire.

« Si nous gagnons, nous irons de l’avant, mais je dois aussi dire aux gens, je leur dit que : je laisse mon destin entre vos mains. Si l’opposition gagne à nouveau, je suis exclu de la présidence. Si l’opposition gagne les élections, je ne resterai plus ici« , a-t-il soulevé. »

De quoi donner des ailes à une opposition qui lutte depuis des années pour se débarrasser de Maduro et de la révolution bolivarienne. Pourtant tel ne fut pas le cas.

Dans ce contexte, comment expliquer que 40% des Vénézuéliens et Vénézuéliennes ne soient pas allés voter? Beaucoup soulignent le contexte de la pandémie, d'autres l'interprètent comme une protestation contre le gouvernement de Maduro, ce qui est le cas de l'opposition radicale vénézuélienne ainsi que de Washington et des pays qui lui sont soumis, tels le Canada et les pays membres du Groupe de Lima. Ces derniers veulent mettre fin à la révolution bolivarienne et reprendre le contrôle de l’État. Faire de cette abstention un acte allant contre le gouvernement de Nicolas Maduro est ce qu’il y a de moins certain. Les faits réels ne vont pas en ce sens.

 

 UNE AUTRE INTERPRÉTATION EST POSSIBLE 

 

Je pense et propose tout à la fois que cette abstention de 40% des électeurs et électrices exprime leur rejet de l'opposition radicaleet violente, laquelle a fait tant de tort au peuple. C'est cette opposition qui a dirigé l’Assemblé nationale législative tout au long des cinq dernières années. C'est elle qui a réclamé les sanctions contre le peuple pour que ce dernier rejette toute la responsabilité de sa misère sur le gouvernement et la révolution bolivarienne. C'est cette même opposition qui a voulu l'intervention militaire des États-Unis et qui a encouragé les actions violentes dans le pays. 

 

Voter massivement pour cette opposition entrainerait automatiquement le départ de Maduro mais, également, le retour de cette opposition radicale de laquelle, le peuple ne veut plus rien savoir. Tout semble indiqué que le peuple, face à ce dilemme  ait choisi le maintien de Nicolas Maduro comme Président du Venezuela. Il y a ceux qui par leurs votes ont permis à l’opposition « démocratique » d’être présente comme députés actifs au sein du nouveau parlement. Il y a les abstentionnistes qui ont choisi, pour leur part, de maintenir Nicolas Maduro comme président du Venezuela. Ce fut, pour ainsi dire, un véritable plébiscite à son endroit.  Le moyen le plus sûr de se défaire de la opposition radicale et violente était l’abstention massive, assurant ainsi la continuité de la Présidence de Nicolas Maduro alors que ceux qui ont voté pour l’opposition démocratique ont assuré la présence de ces derniers dans les débats parlementaires et législatifs.

 

Il s’agit d’une interprétation qui va tout à fait à l’opposé de celle soutenue officiellement par les médias y les pays adversaires de la révolution bolivarienne. Elle se justifie, selon ce que j'en comprend, par elle-même sur la base de la rationalité et de la logique des actions d'un peuple conscient. 

 

Entre deux forces opposées qui s'affrontant, 40% de l’électorat a choisi la partie qui représente le moins de danger et de meilleures conditions pour l’avenir. Dans le cas présent on peut dire que ce 40% a plébiscité Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela. Dans le cas contraire, ils auraient tous voté pour l’opposition en liste pour cette élection et faire en sorte que Nicolas Maduro quitte la presidente, tellle que promis,

 

Oscar Fortin

 

9 de décembre 2020

mardi 20 octobre 2020

BOLIVIE:UN PEUPLE QUI A SU RÉSISTER ET SE FAIRE RESPECTER

 



 


On se souviendra du 19 novembre 2019, jour d’élection présidentielle, en Bolivie. Evo Morales, alors candidat, s’est vu soutenu de nouveau par la grande majorité de son peuple. Les premiers résultats le donnèrent comme gagnant au premier tour, sans nécessité d’un second tour. C’est alors que le secrétaire général de l’OEA, alors présent, comme observateur, prit l’initiative d’une déclaration, faisant état d’une grave fraude électorale. Son statut, comme secrétaire général de l’OEA, lui assurait une certaine crédibilité  de la part des alliés de Washington et des ennemis d’Evo Morales. C’est alors, en concertation avec la partie  perdante de l’élection et des alliés de l’empire, les forces armées boliviennes, fidèles  aux partisans de la « droite », ont été mises à contribution pour confirmer cette fraude et mettre à prix la « tête » d’Evo Morales et de tous ceux et celles qui lui sont très proches.

 

Nous connaissons la suite. Evo Morales, pour éviter des massacres de son peuple et de ses plus proches, ainsi que sur lui-même, s’exila au Mexique qui lui avait tendu la main. Pendant ce temps, l’armée s’en prenait aux résistants à  ce coup d’État militaire, alors que les principaux artisans de ce dernier préparaient un gouvernement fantoche, reconnu par Washington et ses alliés,  tenant lieu de pouvoir légitime pour gouverner le pays.

 

Devant cette scène grotesque, d’usurpation de la volonté, clairement exprimée du peuple, se firent silencieux les évêques boliviens tout comme fut le cas du Vatican. La majorité des pays subordonnés à Washington comme c’est le cas du « club de Lima et de l’Union européenne » reconnurent le nouveau gouvernement. Ce ne fut toutefois pas le cas pour les Nations Unies qui s’est abstenue d’en reconnaître la légitimité.




En ce 18 octobre 2020, ce fut également élection présidentielle dans le but de légitimer le nouveau gouvernement. Ce que les putschistes considéraient pour acquis s’est vite transformé en une débâcle rarement vue. Le candidat, Luis Arce, mis de l’avant par le parti politique d’Evo Morales (MAS),   s’est vu attribuer, par le vote du peuple bolivien, la présidence avec 52,4% des voix. 

 

Deux points retiennentparticulièrement mon attention : le premierest celui de la reconnaissance immédiate de cette victoire par les principaux dirigeants de l’opposition officielle. Le secondest cette unanimité internationale de ceux qui, en 2019, ont tout fait pour que la victoire d’Evo Morales ne soit pas reconnue.

 

Je note, entre autres, l’appel téléphonique, tout récent, du pape Françoisà Evo Morales, toujours en résidence protégée en Argentine. Je note également le comportement des évêques boliviensqui se félicitent de la victoire de celui qui sera le nouveau président de Bolivie. On se souviendra que ces mêmes évêques avaient, pratiquement, fait campagne (en 2019) contre Evo Morales, l’accusant de fraudes électorales, sans jamais en donner les preuves. 

 

Trump et l’Unioneuropéenne ont aussitôt reconnu le nouveau gouvernement, se disant disposés à travailler avec ce dernier.

 

Je voudrais bien croire à un virement de 180 degrés de tous ces acteurs qui ont été, sous une forme ou une autre, les auteurs directs et indirects du Coup d’État de novembre 2019.  D’ailleurs, jusqu’à tout récemment, certains des plus radicaux promettaient de mettre l’armée au service de leur démocratie. Il y a toutefois une autre hypothèse tout à fait plausible..

 

Le trois novembre prochainsera jour d’élection aux É.U.. Donald Trump, en tant que candidat à cette élection, ne peut se permettre, à deux semaines de ces dernières,  une aventure internationale comme celle d’un second coup d’État contre le peuple bolivien. Ses promesses de paix et de respect des peuples et des nations se verraient renvoyées aux oubliettes. Je le vois donc ordonner, de la Maison-Blanche, à tous ses collaborateurs et collaboratrices impliqués, directement ou indirectement dans un changement de régime politique en Bolivie, de se conformer aux résultats des élections et d’en reconnaître les principaux élus. Faire ainsi la démonstration que son gouvernement respecte la « démocratie » et le droit des peuples à décider de leur destin. 

 

Je suis porté à penser que pour certains, ce fut un véritable virement, et pour d’autres, il s’agit plutôt d’une remise à plus tard. J’espère me tromper sur ce dernier point.

 

Oscar Fortin

Le 20 août 2020


https://humanisme.blogspot.com/2019/11/loea-et-le-coup-detat-en-bolivie.html

 

https://humanisme.blogspot.com/2010/01/evo-morales-le-pouvoir-dun-peuple.html

 

https://humanisme.blogspot.com/2010/01/evo-morales-le-pouvoir-dun-peuple.html

 

vendredi 16 octobre 2020

EN AMÉRIQUE LATINE

SANS LE SOUTIEN DU VATICAN AUCUN COUP D'ÉTAT NE SERAIT POSSIBLE

 


 

Il est important de noter que l'État du Vatican a des évêques, des cardinaux, des prêtres et des religieux dans tous les coins de l'Amérique latine et des Caraïbes. Cette présence lui ouvre la porte pour promouvoir ses enseignements et donner de la créativité aux communautés à travers les pratiques des sacrements. Leur présence leur donne beaucoup de crédibilité, ce qui en fait une force de première ligne auprès de leurs peuples.

 

Les États-Unis, empire des Amériques, sont bien conscients de l'importance de l'Église catholique en tant que puissance qui a su s'imposer par la religion et la foi sur les peuples et leurs dirigeants. Tout cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de vrais missionnaires qui ont fusionné avec leurs peuples, vivant et partageant avec eux la routine quotidienne de la vie.

 

Dans les années 60 et 70, les missionnaires se sont rapprochés des humbles pour mieux partager et mieux comprendre les racines de la pauvreté qui les accompagnent de génération en génération. Cette approche a ouvert les portes à une lecture des Évangiles et du message de Jésus qui a donné une manière différente de comprendre et de vivre la religion et la foi. Bien sûr, le Concile Vatican II a eu à voir avec tout ce mouvement d'une Église centrée sur les expériences de ses peuples. La proximité, avec les humbles de la terre. a été une université extraordinaire pour découvrir le vrai sens de la mission de Jésus au milieu de nous et pour mieux comprendre ses engagements envers les humbles de la terre.

 

C'étaient les années dites de «théologie de libération». Un vrai défi pour ceux qui se croyaient propriétaires du monde par, soi-disant, la volonté de Dieu. Ils n'ont pas perdu de temps à dénoncer cette «théologie de libération» qui n'était pour eux que du pur communisme et du marxisme des pires moments de l'ex-URSS. Toutes les formes d'intervention des peuples pour récupérer leur démocratie, leurs biens et leurs richesses, leur droit de participer aux pouvoirs de l'État, n'étaient rien d'autre, pour ces maîtres du monde, que du marxisme et du communisme.

 

Washington et le Vatican se sont réunis pour mettre fin à cette «théologie de  libération», appelant ses auteurs à abandonner cette idéologie, alimentée par le marxisme et le communisme. Le papeJean-Paul II, en décembre 1982, à la bibliothèque du Vatican, a signé un pacte avec Donald Reagan, président des États-Unis, pour coopérer à la lutte contre tout ce qui s’apparentait au communisme et au marxisme. Bien sûr, la «théologie de libération» a été condamnée et les récalcitrants mis en pénitence.

 

Dans un tel contexte, il n'est pas surprenant que les personnes choisies pour être cardinaux et évêques aient été choisies en fonction, entre autres, de leur adhérence au format néolibéral. On connaît le parcours du Pape Jean-Paul II en Amérique latine, ses bonnes relations avec Pinochet et ses mauvaises relations avec Ortega. Le pape Benoît XVI a suivi la même voie concernant la nomination des représentants de l'Église en Amérique latine. Quant au pape François, il a dit beaucoup de bonnes choses, mais reste, en fait, en suspens sur Washington. Il ne faut pas oublier qu’il a signé, lui aussi, un pacte avec Obama dont le lien antérieur rend compte. 

 

Nous avons l'exemple du rôle du Vatican et de ses évêques en Bolivie qui ont fait campagne contre Evo Morales lors des élections du 19 septembre 2019. Les votes ont donné Evo Morales comme vainqueur au premier tour. Avec l'intervention de l'OEA et de l'armée bolivienne, fidèle à Washington, le coup d'État s'est déroulé sans susciter de commentaires négatifs de la part du Vatican et des évêques boliviens. 

 

Au Venezuela, quelque chose de semblable se produit, sauf que cette fois,  l’armée demeure fidèle à son peuple.  Par contre, l'épiscopat et le Vatican se rangent du côté des prérogatives de Washington, de façon toute particulière en reconnaissent pas Nicolas Maduro comme président élu du Venezuela. Ils préfèrent soutenir un certain Juan Guaido, nommé par Trump comme président par intérim. Il est important de mentionner que les Nations Unies et plus des 2/3 des membres de l'Assemblée générale reconnaissent Nicolas Maduro comme étant le président légitime du Venezuela. Sur cette question, le Vatican et l’épiscopat vénézuélien s’alignent sur le groupe de Lima.

 

Dans sa toute dernière encyclique, Fratelli tutti (Fraternité universelle), le pape François dénonce la loi du marché et le capitalisme sauvage en des termes très forts. Par contre, avec les gouvernements émergents de l’A.L. qui s’attaquent à la mise en place d’une alternative à cette loi du marché et à ce capitalisme sauvage, comme c’est le cas de Cuba, de Bolivie avec Evo Morales, du Venezuela, avec Chavez y Nicolas Maduro, de l’Équateur avec Rafael Correa, du Nicaragua avec Daniel Ortega, du Brésil avec Lula y Dilma Rousseff et d’Argentine avec Cristina Fernandez et son conjoint… le pape François parle plutôt de « populisme » et de « nationalisme ».  Pas un mot sur le socialisme du XXIe s. qui se définit comme humaniste, chrétien, socialiste et anti-impérialiste. C’est tout de même curieux.

 

Si dans ses écrits il nous donne l’image d’une personne ouverte à ces alternatives au capitalisme sauvage, dans les faits il se positionne de manière à ne pas indisposer Washington. Il se garde bien de dénoncer avec force l’interventionnisme criminel et illégal de l’empire dans les affaires internes d’autres États et d’y imposer sa loi. Lors de sa dernière intervention à la Tribune des N.U., au début d’octobre dernier, l’occasion lui était donnée pour dénoncer cet interventionnisme et les sanctions qui l’accompagnent. Sur l’interventionnisme et le respect de la charte des N.U. que chaque pays se doit de respecter, pas un mot. Sur les sanctions que le Secrétaire général des N.U. a condamnées et demandé d’y mettre fin, le pape François a plutôt demandé que ces sanctions n’atteignent pas trop le besoin des peuples. 

 

La fraternité universelle se vit dans la famille, dans son milieu de vie et de travail, dans le respect des uns et des autres sans la présence de forces opprimantes et de forces opprimées. À ne pas montrer du doigt ces oppresseurs et ceux qui en sont les opprimés, c’est en être complice.

 

Oscar Fortin

16 octobre 2020

 

Note : dimanche 18 octobre sera jour d’élections en Bolivie….Déjà certains pays refusent aux citoyens boliviens en exil d’aller voter à l’Ambassade et consulat de Bolivie.  Une histoire à suivre…

 

vendredi 2 octobre 2020

LE PAPE FRANÇOIS SERAIT-IL ANTI-IMPÉRIALISTE ET SOCIALISTE?



  

En septembre 2015, une année et demie après son élection à la Papauté, le pape François se présente à la Tribune des Nations Unies pour y livrer un premier message, relié, avant tout, à la protection de l’environnement et des droits fondamentaux des personnes et des peuples.

 

Dans son intervention, il a eu ces paroles concernant les Nations Unies :

 

« L’expérience de ces 70 années, au-delà de tous les acquis, montre que la réforme et l’adaptation aux temps sont toujours nécessaires, progressant vers l’objectif ultime d’accorder à tous les peuples, sans exception, une participation et une incidence réelle et équitable dans les décisions », a toutefois déclaré le chef de l’Église catholique, se référant à la nécessité de réformer l’Organisation pour en rendre le fonctionnement plus équitable.

C’est dans ce contexte, qu’il a rappelé « que la limitation du pouvoir est une idée implicite du concept de droit, soulignant qu’aucun individu ou groupe humain ne peut se considérer tout-puissant. » Il s’agit là d’un message clair qui affirme qu’aucune personne ou institution (gouvernements ou autres) ne peut se considérer au-dessus des lois. En langage clair, ceci s’applique à toute forme d’impérialisme qui se situe au-dessus des lois et qui s’impose aux personnes et aux peuples comme s’il en était le maître.

Ces propos, tenus en septembre 2015, n’ont guère ressortis dans les médias et dans les débats politiques de l’époque. Pas plus qu’ils ne ressortent aujourd’hui. À l’époque, l’environnement demeurait le thème central.  Aujourd’hui, avec la pandémie du Covid-19, tout est centré sur ce virus, sans oublier l’environnement qui y occupe encore beaucoup de place.

Message septembre 2020

La participation du Pape à la célébration des 75 ans des Nations Unies s’est réalisée par l’envoi d’un message vidéo au Secrétaire général. 

« Thème de prédilection du Saint-Père: la culture du déchet. À son origine, il y voit «un grand manque de respect pour la dignité humaine, une promotion idéologique avec des visions réductionnistes de la personne, une négation de l’universalité de ses droits fondamentaux et un désir de pouvoir et de contrôle absolus qui domine la société moderne d’aujourd’hui. Appelons-le par son nom: c’est aussi un attentat contre l’humanité».

 

« Pour le Pape, le multilatéralisme est une nécessité absolue. Mais cinq ans après sa visite au Palais de Verre, il constate que les relations internationales sont davantage régies par les déclarations purement nominatives et moins par des actes concrets, principalement en matière environnementale. Il s’inquiète ainsi de la «dangereuse situation de l’Amazonie et de ses peuples indigènes»«Cela nous rappelle que la crise environnementale est indissociablement liée à une crise sociale et que le soin de l’environnement exige une approche intégrale pour combattre la pauvreté et combattre l’exclusion».

 

« Dans ce contexte le monde a besoin d’une ONU qui soit un «atelier» pour la paix plus efficace. François appelle les États membres permanents en particulier à agir avec «unité» et «détermination». Il salue ainsi l’adoption par le Conseil de Sécurité d’un cessez-le-feu global durant la pandémie, maisregrette toutefois que les sanctions contre certains États les empêchent toujoursde soutenir correctement leur population. »

 

Commentaire

Il n’y a pas de doute que son enthousiasme, à son arrivée au Vatican, le 13 mars 2013, fut orienté vers les problèmes politiques et économiques dont sont victimes de nombreux peuples, particulièrement en Amérique latine, en Afrique et au Moyen-Orient. Dans son Exhortation apostolique Evangelii gaudium, rédigée dans ses premiers mois de son Pontificat,  son langage est clair et les réalités sont identifiées pour ce qu’elles sont, par leurs noms. Sa manière de parler du capitalisme libéral en a fait, pour plusieurs, un pape socialiste. Je vous réfère au débat présenté par l’hebdo « La Vie » à savoir « Le pape François un socialiste? ».

Il est évident que son message a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par les gouvernements émergents de l’Amérique latine de cette époque, tels la Bolivie, le Venezuela, l’Équateur, le Nicaragua et Cuba. Il a également fait grincer des dents de nombreux pays, profondément enracinés dans le capitalisme néolibéral.  Il faut croire que les centres d’influence au sein du Vatican n’étaient pas encore parvenus à l’encadrer. Un pape qui affirme qu’aucune personne, qu’aucune institution, qu’aucun gouvernement ne peut se placer au-dessus des lois, ce qui ressemble beaucoup à ce nous considérons comme impérialisme, n’a pas de quoi plaire à l’oncle Sam dont les caractéristiques correspondent à celles d’un Empire. En 2014, un pacte de coopération entre le Vatican et Washington aurait été signé entre Obama et le pape François visant une collaboration plus étroite pour empêcher le communisme et le socialisme de s'implanter en Amérique latine.

 

Dans sa seconde intervention qui a suivi celle de 2015, le pape a un message qui ne reprend aucunement  ce qu’il avait dit sur la question du droit des personnes, des institutions et des gouvernements. Il se garde de parler des ingérences de certaines puissances dans les affaires internes d’autres pays, comme c’est le cas de l’interventionnisme de l’oncle Sam en Bolivie, au Venezuela, en Colombie, à Cuba, etc. Il ne condamne pas le ou les pays qui s’associent pour rendre la vie plus difficile à certains autres pays qui se battent pour leur souveraineté et indépendance et leur droit de décider de leur constitution et du régime politique qui répond au mieux à leurs intérêts. Une occasion perdue pour rappeler, à tous les pays, le respect du droit international tel qu’affirmé dans la Charte des Nations Unies. Sur les politiques de sanctions qui affectent profondément les peuples et les gouvernements, il n’a que ces paroles : « je regrette toutefois que les sanctions contre certains États les empêchent toujours de soutenir correctement leur population. »  

LE MOT INTERVENTIONNISME N’APPARAÎT À AUCUN MOMENT DE SON MESSAGE TOUT COMME LA  RÉFÉRENCE À LA CHARTE DES NATIONS UNIES QUE TOUS SE DOIVENT DE RESPECTER.

 

LA BOLIVIE, L’ÉQUATEUR ET PARTICULIÈREMENT LE VENEZUELA SONT VICTIMES DE CET INTERVENTIONNISME DONT LE PAPE S’EST GARDÉ DE PARLER. 


On peut toujours se demander pourquoi.

 D'anti-impérialiste et de socialiste (pris dans un sens humaniste et non idéologique) qu'il eut pu être,  on en a fait un bon pape, sensible aux intérêts de Washington et plutôt critique de ceux qui lui résistent. C'est, entre autre,  le cas du président Nicolas Maduro que le Vatican et l'épiscopat vénézuélien ne reconnaissent pas comme président légitime du Venezuela, en dépit du fait que les N.U. et les 2/3 des États du monde le reconnaissent.

Il faut croire que les forces d'influence de Washington, au sein du Vatican, sont parvenus à encadrer ce Pape de manière à en faire un ami plutôt qu'un ennemi. 

Oscar Fortin

2 octobre 2020

mercredi 30 septembre 2020

POURQUOI NOUS HAISSENT-ILS AUTANT?



NOTE: Je reproduit su ce site, cet excellent article, lu sur Réseau international. Pour ceux et celles qui souhaitent partager leurs commentaires, je vous invite à vous joindre aux commentaires formulés sur R.I. 

https://reseauinternational.net/haissent-andre-vltchek/

Article du 16 août 2014 

par Andre Vltchek.

Pourquoi la Russie, la Chine, le Venezuela, Cuba et « d’autres » nations sont-elles détestées avec une telle fureur ? Ils nous haïssent parce que nous sommes vivants, et parce que nous marchons et allons de l’avant, parfois trébuchant, parfois chancelant, mais marchant quand même.

Pendant tout ce temps, eux, c’est toute l’humanité qu’ils traînent, pour la replacer, à nouveau, dans le nihilisme sombre, dans des dispositions épouvantables, dans le sarcasme noir, et dans un sentiment de désespoir.

Ils nous haïssent parce que nous insistons sur le fait de faire les choses à notre façon, et parce que nous mettons nos peuples au premier rang des priorités, allant même parfois jusqu’à placer en premier des gens défavorisés, partout dans le monde. Nous le faisons de plus en plus souvent, chaque fois que nous en avons les moyens.

Pendant qu’eux, ce sont leurs intérêts économiques « qu’ils » considèrent en premier, et, ce faisant, ils torturent, détruisent et humilient ceux qui refusent de succomber, de se mettre à genoux et de leur lécher les bottes.

Pendant des siècles, ils ont tenté de nous détruire, mais nous avons tenu ferme et nous nous sommes défendus, fièrement. Ils ont envahi, ruiné, brûlé nos terres, et ils ont assassiné les gens de Russie, de Chine et de toute cette partie du monde que l’on appelle aujourd’hui l’Amérique latine. Ils ont aussi, bien sûr, assassiné et détruit des dizaines voire des centaines de millions de personnes au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Océanie.

Quand je dis « ils », je veux dire l’Occident, et une fois de plus, je refuse de distinguer entre les vieux démons coloniaux, en Europe, et les nouveaux, qui proviennent de la même racine, de la même « culture », mais qui tuent à l’ombre de drapeaux relativement nouveaux.

Ils nous haïssent parce que nous avons saigné et pleuré nos morts, mais que nous n’avons jamais abandonné la lutte.

Ils ne « reconnaissent » et ne glorifient que ceux-là seuls qui acceptent leur régime, qui ont décidé de collaborer, partiellement ou totalement : des pays comme l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, le Japon, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Kenya, et des dizaines d’autres états « client », des pays qui alimentent ce hideux monstre capitaliste avec la chair de leurs propres citoyens.

« Ils » ont même inventé un « politiquement correct », de sorte que la « culture » des régimes oppressifs et violents fidèles au néo-colonialisme échappe à la critique ou au ridicule de la part de ces « cercles bien polis » que sont les laquais du milieu universitaire, des médias, etc. Le politiquement correct n’est pas là pour protéger la majorité des Indiens ou des Indonésiens, mais pour offrir un bouclier à leurs usurpateurs et exploiteurs, qui se drapent hypocritement de leurs drapeaux ainsi que de la robe des religions et des cultures.

Ils nous détestent pour nos rêves et pour nos rires, pour notre confiance et notre détermination. Nous sommes souvent détestés, non seulement par le régime mondial de l’Ouest, mais aussi par la majorité des gens de l’Ouest, qui font partie du système ou qui, du moins, en sont dans une certaine mesure bénéficiaires.

Plus ils deviennent voleurs, partout dans le monde, et moins nous le sommes par rapport à eux, et plus ils nous salissent en affirmant que « nous sommes pareils », que nous volons et « cherchons à faire avancer nos intérêts » en Afrique et ailleurs. Ils possèdent les médias de masse et ils répandent le poison de leurs mensonges à travers leurs agences de presse et leurs réseaux de télévision, ainsi que l’internet. Les élites partout dans le monde, propriétaires de la plupart des médias locaux, sont alors satisfaites, et toujours prêtes à diffuser ces mensonges.

Ils nous haïssent parce qu’en fait, ils soupçonnent que nous sommes différents, et plus ils le soupçonnent, plus ils nous haïssent ; et alors plus ils crient et hurlent que nous sommes exactement comme eux, et peut-être même pire !

Si le monde qu’ils ont créé n’est que de la merde, alors, insistent-ils, l’univers tout entier, et l’humanité elle-même, doivent se mettre à nager au milieu des excréments.

Mais nous ne sommes pas comme eux.

Ils peuvent bien être maîtres de la propagande, grands marionnettistes, mais nous, la plupart du temps, nous refusons de nous abaisser à leur niveau. Nous essayons de jouer loyalement, des batailles loyales et honnêtes. Nous essayons de gagner honnêtement, pas comme de la racaille trompeuse et sadique. C’est simplement parce que nous tenons à jouer juste et aussi parce que nous sommes à ce point horrifiés par leurs mains et leurs bouches pleines de sang, que nous ne voulons tout simplement pas être comme eux, même quand ils nous combattent de toutes leurs forces ; même quand ils essaient de nous exterminer, de nous faire disparaître de la surface de la terre.

Pour cela, ils nous détestent également.

Plus nous sommes sincères, plus ils nous calomnient.

Plus nous sommes prévenants, plus ils nous accusent de démagogie et de tromperie.

Plus nous sommes pacifiques, plus ils nous accusent d’être les agresseurs.

Plus nos objectifs sont purs, et plus leurs commentaires sur nos actes sont sales.

Ceux qui, en ce moment, collaborent, nous haïssent pour n’avoir pas cédé, parce que les collaborateurs exècrent toujours ceux qui sont libres et fiers, et résolus. Les serviteurs et les esclaves, lorsqu’ils sont lâches et en colère, sont souvent beaucoup plus vicieux que leurs maîtres. Pas toujours, mais souvent.

Plus nous perdons de camarades, plus ils nous haïssent, parce que nous refusons de nous agenouiller, et de les supplier de cesser de nous tuer. Nos dents serrées esquissent à peine une grimace, et nous continuons à avancer. Pour l’humanité, pour nos bien-aimés…

Plus nous sommes unis, plus ils nous haïssent. L’Amérique latine et la Chine, ainsi que la Russie, sont maintenant ensemble. Et plusieurs autres grandes nations se joignent à nous. Nous nous sommes embrassés. Nous nous sommes embrassés debout, fièrement, volontairement !

Plus nous sommes près d’atteindre notre objectif principal – la création, sur cette planète, d’une société socialiste, plus humaine et plus décente – plus ils nous haïssent. Ils préfèreraient rayer nos pays de la carte ; les détruire, et même nous atomiser, l’ensemble de la planète, plutôt que d’accepter une société égalitaire mondiale fondée sur des principes de justice sociale, sur un véritable respect et sur la non-ingérence.

Plus nous essayons de devenir raisonnables et égalitaires, plus ils nous haïssent. Nous n’y parvenons pas toujours, mais ils nous haïssent encore lorsque nous essayons, et échouons. Mais quand nous y parvenons, quand nous réussissons, alors là ils passent à la vitesse supérieure de leur réprobation générale, assassinant nos dirigeants, fabriquant et finançant une « opposition » dans nos pays, préparant et exécutant des coups d’État militaires contre nos dirigeants. Combien de tentatives de coups d’État avons-nous eues, récemment, « réussites » ou échecs ? Rappelons en simplement quelques-unes : le Honduras, le Paraguay, le Venezuela, la Syrie, l’Ukraine, la Libye…

Mais revenons à l’essentiel : nous ne cédons pas ! Plus maintenant. Nous refusons de céder. Leur système grotesque, idiot, turbo-capitaliste nihiliste et néo-colonialiste, et leurs autres dogmes fondamentalistes, sont aussi terribles que la mort elle-même. Nous travaillons jour et nuit pour y résister, pour exposer leur malignité. Nous nous sentons obligés de travailler et de nous battre, non pas parce que nous sommes toujours si grands et honorables nous-mêmes, mais simplement parce qu’ils sont tellement horribles, meurtriers, cyniques et inhumains !

Et donc ils nous traînent dans la boue, ils vomissent leurs poisons toxiques sur nous, jettent nos voisins contre nous, planifient et déclenchent des coups d’État et des « mouvements d’opposition », ainsi que des « révoltes étudiantes » et des « révolutions de couleur ». Leurs objectifs sont la Chine et la Russie, Cuba et le Venezuela… la Bolivie et l’Équateur. Salis sont le Brésil et l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Zimbabwe ; diabolisées l’Érythrée et la Corée du Nord…

D’une certaine manière, ils – nos ennemis – sont pathétiques, ridicules et tristes… Pour ceux qui connaissent le monde, ils ne sont qu’une bande de fous sadiques… puissants mais ringards, échos puants des précédentes flatulences colonialistes/impérialistes/racistes qui étaient aussi sonores que toxiques.

Mais ils parviennent à crier plus fort. Ils publient des milliards de feuilles remplies de mensonges. Ils utilisent leur argent (la plupart du temps volé, à nous et à d’autres) pour déformer toutes les observations et toutes les analyses logiques, présentant le vide qu’ils répandent, avec leurs gadgets et leur consumérisme sans âme, comme quelque chose de branché et d’humain. Et c’est ainsi que les nouvelles générations, dans leurs pays et dans leurs colonies à eux, sont fabriquées et mises en forme : elles sont confuses, fatiguées depuis le berceau ; vides, manquant de poésie et de créativité, obsédées par la forme tout en rejetant la substance.

Nous ne cessons de leur dire ce qu’ils font au monde, et plus nous le leur disons, plus ils nous haïssent.

Mais que voulons-nous vraiment ? Qu’est-ce qui unit véritablement des pays aussi divers que Cuba et la Chine, que la Russie et le Venezuela, que la Bolivie et l’Afrique du Sud ?

C’est un grand désir de liberté. Pas « leur » concept tordu de la liberté ! Mais la liberté de choisir notre propre chemin, d’utiliser nos ressources pour nourrir nos enfants, pour guérir nos malades, et pour éduquer aussi bien les adultes que les enfants ! Le tout gratuitement. Le tout comme notre devoir patriotique et humaniste !

Nous voulons que nos pays n’existent que dans le but de créer, de faciliter, pour leurs citoyens, une vie bonne, saine, qui ait du sens. Nous voulons que les gens puissent se réveiller le matin sans cette peur de finir dans la rue, ou de mourir s’ils viennent à tomber malades, pour la seule raison qu’ils ne pourront pas payer la facture des soins médicaux. Nous voulons que les gens pensent au parcours, qu’ils considèrent là où ils vont et ce qu’ils feront quand ils y seront, au lieu de constamment s’angoisser en se demandant où ils vont bien pouvoir trouver l’argent pour s’acheter une nouvelle voiture !

Nous voulons que les gens soient libres et aient le temps de décider « où ils vont », et soient instruits, et libèrent leur créativité et leur énergie pour l’amélioration de la vie, partout sur notre belle planète.

Et plus nous voulons cela, plus ils nous haïssent.

Nous voulons être, beaucoup d’entre nous veulent être, « naïfs » à nouveau… pour être capables de rêver, de communiquer les uns avec les autres, de travailler avec nos mains et nos cerveaux, de mettre tout notre cœur à cette vie. Et nous voulons que les gens se sentent en sécurité, n’aient pas peur de se réveiller chaque matin, d’être tournés en ridicule simplement parce qu’ils se montrent bons envers autrui, parce qu’ils usent de décence ; simplement parce qu’ils se montrent humains !

C’est là ce que le socialisme ou le communisme signifient pour moi. C’est ce que cela signifiait pour Chavez, et ce que je pense que cela signifie pour Evo. C’est ce que cela signifie pour mes amis les plus chers à Pékin.

Le Venezuela, la Bolivie ou la Chine ne sont pas parfaits, que diable ! Nous sommes tous des êtres humains ; nous faisons tous des erreurs. Mais nous essayons. Nous faisons de notre mieux. Nous voulons tirer des centaines de millions de personnes de la pauvreté et nous le faisons, étape par étape. Chacun de nos pays le fait à sa façon, selon sa culture et son histoire. Et nous voulons le faire à notre façon et seulement à notre façon, et c’est pourquoi ils nous haïssent !

Cela ne me dérange pas que quelqu’un dirige son hôtel à lui, ou son restaurant, ou son journal… ça ne me dérange pas du tout. Je ne suis pas un de ces monstres dogmatiques. Mais cela me dérange quand des nations entières sont détruites simplement parce qu’elles veulent suivre leur propre chemin !

Cela me dérange quand la « démocratie » est réduite à ce que les intimidateurs occidentaux disent qu’elle devrait être. Cela me préoccupe quand, dans leur propre pays, les gens sont transformés en serfs au profit des riches, et puis en serfs au profit de l’Empire. Cela me dérange quand ils n’ont pas le choix. Et cela me dérange quand ils sont constamment dans la peur de quelque chose, quand ils sont humiliés encore et encore. Et non seulement cela me dérange, mais je veux serrer les poings et me battre pour la justice.

Plus cela me dérange, plus cela dérange d’autres comme moi, plus ils nous haïssent.

Cela dérange de plus en plus d’entre nous.

Maintenant, nous avons cette grande nouvelle vague de la coopération entre quatre merveilleuses parties du monde. Bientôt, nous allons avoir une alternative à cette institution horrible qu’on appelle la Banque mondiale. Et finalement, nous allons créer une alternative à l’Organisation des Nations Unies, qui est désormais devenue une institution édentée, captive, incapable de punir ou même de nommer les vrais gangsters et les vrais terroristes !

Ils nous haïssent ! Mais nous ne les aimons pas, non plus ! Comment pourrions-nous aimer des fascistes et des fanatiques ?

Ils dirigent ce monde en recourant à la peur, comme ils ont fait pendant des siècles pour faire fonctionner leurs colonies. Ils ont tué des centaines de millions, peut-être des milliards de gens, au cours des derniers millénaires. Ils n’auraient aucune hésitation à en tuer quelques centaines de millions de plus.

Pour couronner le tout, eux aussi ont peur, et plus ils ont peur, plus ils deviennent belliqueux et agressifs. Ils soupçonnent que cela ne peut pas durer, cet ordonnancement tordu et psychopathique du monde. Ils espèrent simplement qu’il durera encore quelques décennies, tant qu’ils sont encore en vie.

Plus ils ont peur, et plus ils essaient de faire peur aussi aux autres… de provoquer des conflits, de dresser les gens les uns contre les autres, de les espionner, d’en enfermer des millions, de laver le cerveau à des milliards de personnes dans le monde entier.

Ces sociétés de l’Empire, les gouvernements qu’ils choisissent… cela donne envie de vomir aux gens normaux. Et nous leur disons ceci, face à face, les yeux dans les yeux : à présent, nous avons notre propre bloc de pays, notre résistance organisée, nos médias (cette publication en fait partie, et elle en est un élément fort) !

Nous leur disons qui nous sommes.

Et ils nous haïssent pour cela.

Nous leur disons : vous faites ce que vous voulez chez vous. Tant que votre peuple le tolère, l’accepte, ou même l’approuve. Nous n’irons ni vous attaquer ni « vous libérer ». Mais n’essayez pas de revenir chez nous, de mettre à sac, de piller et de corrompre.

Si vous le faites, nos nations et nos peuples se battront.

Ils le savent, et ils nous haïssent pour cela !

Nous leur disons : Nos peuples se battront contre vous et pour ce qui est humain, et pour le développement normal de l’humanité, ce développement que vous avez fait dérailler de manière si machiavélique et brutale, pendant des siècles.

Pendant des siècles, vous avez utilisé l’esclavage afin de vous entasser des richesses. Encore maintenant, vous asservissez des milliards d’hommes et de femmes, même si vous n’utilisez pas ce mot en « e ».

Nos peuples se battront contre vous si vous essayez une fois de plus de nous imposer votre esclavage.

Nous nous battrons aussi pour la bonté, pour la poésie ; pour ce monde de rêve, naïf et en même temps créatif et sûr, que nous, les humains, désirons presque tous du fond du cœur.

Et c’est pourquoi « ils » nous haïssent vraiment : nous voulons mettre un terme à cette expérience épouvantable qui est menée sur des êtres humains. Nous voulons que la vie humaine soit bien plus importante que les profits de certaines sociétés et de certains individus tordus. Nous voulons être à nouveau fiers de faire partie de la race humaine.

Eux veulent que nous produisions et consommions, que nous nous soumettions à leurs conceptions et, par dessus cela, que nous restions sans rien dire et apeurés.

Alors que nous, nous voulons construire et nous voulons chanter, rêver et inventer, pour les autres, pas pour l’argent seulement. Nous voulons nous aider les uns les autres. Nous ne voulons pas succomber à un système où ceux qui sont brutaux et agressifs asservissent ceux qui sont doux et bons.

Nous voulons prouver que les êtres humains ne sont pas seulement des bêtes cyniques et égoïstes. Ils ne le sont pas ! Ils se comportent comme cela seulement quand on leur injecte des doses élevées de repoussantes toxines psychologiques.

Nous voulons la fin de cette tyrannie colonialiste de l’entreprise. Des millions de gens ont combattu pour elle pendant des siècles, et des millions déjà sont morts, qui luttaient pour un monde meilleur.

Nous n’allons pas lâcher ! Nous ne désertons pas. Nous n’avons pas peur, plus maintenant. Avant de tomber, Hugo Chavez a crié : « Ici, personne ne se rend ! » Bien dit ! Nous pensons la même chose. Aqui no se rinde nadie !

Et voilà pourquoi ils nous haïssent !

Et nous devrions être fiers qu’il en soit ainsi.

Andre Vltchek

source : https://www.counterpunch.org

traduit par Goklayeh pour vineyardsaker.fr