samedi 26 octobre 2013

L'ÉGLISE CATHOLIQUE À LA CROISÉE DES CHEMINS




Avant le conclave les deux hommes, Marc Ouellet avec le parapluie et Jorge Bergoglio à la plue battante, marchent sur la Place St-Pierre. Le premier rêve être Pape, le second le deviendra. Deux manières d'être Église.



UN CHOIX FONDAMENTAL S'IMPOSE

 

D'ABORD UNE ÉGLISE ENRACINÉE DANS LE POUVOIR POUR DIRIGER

Ce titre eut pu coiffer bien des articles tout au long de l’histoire de l’Église à travers le temps. Ce n’est donc pas d’aujourd’hui qu’elle est à la croisée des chemins.  Toutefois, cette fois-ci, les choix sont plus radicaux, ils touchent plus profondément la doctrine et la foi. Sur la photo qui coiffe le présent article, on y voit le prêtre poète, Ernesto Cardenal, que le pape Jean-Paul II avait sermonné à son arrivée à l’aéroport de Managua, Nicaragua. La seconde photo est celle du cardinal Canizarés. Deux églises, deux mondes.

L’Église institution en est arrivé à un point tel, dans sa doctrine et l’exercice de ses cultes,  que sa crédibilité n’y est plus. Cette Église institution telle qu’elle se présente à travers ses cardinaux, ses nonces apostoliques, ses évêques, tous enveloppés de rouge ecclésiastique, bien empressé, ne répond plus aux aspirations et aux attentes d’une humanité dont le rouge qui la couvre est plus souvent celui du sang. Cette Église, quoi qu’on en dise, résiste toujours aux changements, pour ne pas dire à la conversion qui s’impose. Elle n’est pas prête à troquer ses habits impériaux pour ceux d’une humanité en quête de justice et de respect. Toutefois, des vents forts soufflent pour les en dépouiller. Jusqu’à temps pourront-ils leur résister?




OU UNE ÉGLISE ENRACINÉE DANS LE PEUPLE POUR SERVIR ET TÉMOIGNER

L’autre Église, celle dont on parle peu, est déjà à l’œuvre dans plusieurs milieux de vie, à travers le monde, mais de façon particulière en Amérique latine.

Dans les derniers jours du Concile, le 16 novembre 1965, quarante évêques, en majorité latino-américains, se sont réunis dans une catacombe de Rome sous l’impulsion de dom Helder Camara et ils ont signé ce qui s’est appelé le « Pacte des catacombes » . Un geste profondément prophétique qui indique la direction à prendre pour que l’Église institution retrouve son âme. Je vous invite à lire au complet le contenu de ce pacte dont je me permets d’en relever quelques extraits.

1. Nous essaierons de vivre selon le mode ordinaire de notre population en ce qui concerne l’habitation, la nourriture, les moyens de locomotion et tout ce qui s’ensuit. Cf. Mt, 5, 3 ; Mt, 6, 33s ; Mt, 8, 20.
2. Nous renonçons pour toujours à l’apparence et à la réalité de richesse spécialement dans les habits (étoffes riches, couleurs voyantes), les insignes en matière précieuse (ces signes doivent être en effet évangéliques). Cf. Mc, 6, 9 ; Mt, 10, 9s ; Actes, 3, 6. Ni or ni argent.
3. Nous ne posséderons ni immeubles, ni meubles, ni comptes en banque, etc., en notre propre nom ; et s’il faut posséder, nous mettrons tout au nom du diocèse, ou des œuvres sociales ou caritatives. Cf. Mt, 6, 19-21, Lc, 12, 33s.
5. Nous refusons d’être appelés oralement ou par écrit par des noms et des titres signifiant la grandeur et la puissance (Éminence, Excellence, Monseigneur). Nous préférerons être appelés du nom évangélique de Père.
6. Nous éviterons, dans notre comportement, nos relations sociales, ce qui peut sembler donner des privilèges, des priorités ou même une préférence quelconque aux riches et aux puissants (par exemple par des banquets offerts ou acceptés, par des services religieux). Cf. Lc, 13, 12-14 ; 1 Cor, 9, 14-19).
9. Conscients des exigences de la justice et de la charité et de leurs rapports mutuels, nous essaierons de transformer les œuvres de « bienfaisance » en œuvres sociales basées sur la charité et la justice qui tiennent compte de tous et de toutes les exigences, comme un humble service des organismes publics compétents. Cf. Mt, 25, 31-46 ; Lc 13, 12-14, et 33s.
10. Nous mettrons tout en œuvre pour que les responsables de notre gouvernement et de nos services publics décident et mettent en application les lois, les structures et les institutions sociales nécessaires à la justice, à l’égalité et au développement harmonisé et total de tout l’homme chez tous les hommes et par là à l’avènement d’un autre ordre social, nouveau, digne des fils de l’homme et des fils de Dieu. Cf. Actes, 2, 44s ; Actes, 4, 32-35 ; Actes, 5, 4 ; 2 Cor, 8 et 9 ; 1 Tim, 5, 16.
11. La collégialité des évêques trouvant sa plus évangélique réalisation dans la prise en charge commune des masses humaines en état de misère physique, culturelle et morale – deux tiers de l’humanité – nous nous engageons :
   à participer, selon nos moyens, aux investissements urgents des épiscopats des nations pauvres ;
   à demander ensemble, au niveau des organismes internationaux, en témoignant toujours de l’Évangile, comme l’a fait le Pape Paul VI à l’ONU, la mise en place de structures économiques et cu1turelles qui ne fabriquent plus de nations prolétaires dans un monde de plus en plus riche, mais permettent aux masses pauvres de sortir de leur misère.

Après 48 ans de ce pacte, la figure visible de l’Église institution n’a guère changée. Il faut retourner dans les pays du tiers-monde pour y retrouver de ces témoins d’Église des pauvres pour les pauvres. Déjà nous connaissons le témoignage de Mgr Oscar Romero. Moins connus sont ces nombreux prêtres religieux et laïcs engagés, sous l’inspiration de la théologie de libération, dans les milieux les plus défavorisés. Ils sont ceux-là mêmes que le pape Jean-Paul II  a voulu bâillonner avec l’aide de Joseph Ratzinger, devenu par la suite pape Benoît XVI, puis pape émérite. Sur cette photo nous voyons le pape J.P. II sermonner le père Ernesto Cardenal, alors ministre de la culture. Il vaut la peine d’aller au lien plus haut donné sur ce prêtre pour y lire ce qu’il raconte de cette visite du pape.



Un nouveau pacte des catacombes?


Dom Pedro Casaldàliga, évêque émérite de la Prélature de São Félix de Araguaia (Mato Grosso) a publié, en mars 2009, un article pouvant être lu comme un second pacte des catacombes. En voici quelques extraits :

(…) La grande crise économique actuelle est une crise globale de l’humanité qui ne peut être résolue par aucune forme de capitalisme, car un capitalisme humain n’existe pas. Le capitalisme en lui-même reste toujours homicide, antiécologiste et suicidaire. On ne peut servir en même temps le dieu des banques et le Dieu de la Vie, ni conjuguer ensemble la toute-puissance et l’usure avec la convivialité fraternelle. La question centrale est la suivante : s’agit-il de sauver le système ou s’agit-il de sauver l’humanité? C’est dans les grandes crises que se trouvent les grandes opportunités. En chinois, le mot « crise » a deux sens : la crise comme danger et la crise comme opportunité.

Avec l’Église, nous voulons vivre, à la lumière de l’Évangile, la forte passion de Jésus pour le Royaume. Nous voulons être l’Église de l’option pour les pauvres et devenir communauté œcuménique, mais aussi macro œcuménique. (…)Le Dieu dans lequel nous croyons, celui que Jésus appelait Père, ne peut être en aucune façon celui des fondamentalismes, de l’exclusion, des inclusions absorbantes et de l’orgueil prosélyte. Faire de notre Dieu le seul Dieu véritable, cela a assez duré. « Mon Dieu me laisse-t-il rencontrer Dieu? ». (…) L’Eglise sera prophétique dans ses annonces, ses dénonciations et sa façon de consoler. Comme le disait Pie XI, la politique vécue par tous les chrétiens et toutes les chrétiennes sera « l’expression la plus élevée de l’amour fraternel ».

On peut lire l’ensemble de l’article en suivant le lien donné plus haut.

QU’EN EST-IL DU PAPE FRANÇOIS?

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que le pape François appartient, quant à son mode de vie et à sa proximité avec les plus marginalisés, au second groupe, celui des catacombes.

Toutefois, à regarder de près ceux qu’il nomme pour le conseiller et pour diriger les différents dicastères de l’Église, il donne plutôt l’impression de quelqu’un qui veut garder l’Église institutionnelle là où elle est.  

L’Opus Dei qui n’a pas la réputation d’être pauvre avec les pauvres se voit confier de nombreuses responsabilités à travers plusieurs de ses membres. C’est le cas pour les comités visant la transformation de la banque du Vatican. C’est le cas pour le comité visant la transformation de la gouvernance de l’État du Vatican. C’est également le cas avec son comité du G-8 pour le conseiller sur la réforme de la Curie.


Avec le cardinal MARADIAGA comme coordonnateur, les conservateurs et les adeptes du statu quo peuvent dormir tranquilles. Il est là pour veiller au grain.

Il ne faut pas oublier qu’il est le cardinal qui a participé directement au coup d’État militaire au Honduras, en juin 2009, et qui considère, sans plus de nuance, le socialisme du XXIe siècle comme étant le marxisme qui a caractérisé, au siècle dernier, les États de l ‘Union soviétique. 

Pour moi, il est l’ombre qui plane sur le Vatican et qui sait utiliser toutes les opportunités que lui donnent ses fonctions de coordonnateur pour se faire voir et se positionner pour une éventuelle élection à la papauté. Comme pilote, il sait voler, comme musicien, il sait jouer les notes pour ses compositions, et comme politicien, il sait utiliser les moyens qu’il faut pour être toujours du côté des solutions plutôt que du côté des problèmes.

Enfin, la nomination, comme secrétaire d’État, de Pietro Parolin, également lié à l’Opus Dei, n’augure rien de bon pour les grands changements, tant dans les politiques du Vatican à l’endroit des puissances de l’Occident  que dans ceux relatifs au système des nonciatures apostoliques, véritables contre signe d’une Église pauvre avec les pauvres.

Il revient tout juste de Caracas où il agissait, depuis 2008,  comme chef de la  Nonciature apostolique.  Sa pensée idéologique rejoint parfaitement celle du cardinal MARADIAGA, bon ami de Washington et des oligarchies nationales. Sur ces deux personnages, je vous invite à lire les quelques articles écrits sur le sujet.


Faut-il voir dans ces nominations un pape « rusé » qui « sait manœuvrer » ou un pape « naïf et pécheur »  comme il l'a lui-même signalé dans son entrevue avec les jésuites.

On ne peut certes pas reprocher au pape François son engagement personnel et le témoignage de simplicité qui rayonne de sa personne. Mais pour le reste, faudra-t-il attendre une seconde « Pentecôte » ou un « tsunami » au sein même du Vatican?

Oscar Fortin
Québec, le 26 octobre 2013

mercredi 23 octobre 2013

ÉLECTIONS AU HONDURAS







Le 24 novembre prochain, ce sera jour d’élection présidentielle au Honduras, pays d’Amérique centrale de moins de 8 millions d’habitants. On se souviendra qu’en juin 2009, il y eut un coup d’État militaire contre le président légitimement élu d’alors, Manuel Zelaya.

Il faut dire que le rapprochement du gouvernement de ce Président avec l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et son projet de référendum pour une nouvelle constituante furent les détonateurs de ce coup d’État. L’empire, l’oligarchie nationale et l’Église hiérarchique, ne purent accepter ce rapprochement avec l’ALBA, pas plus que la mise en place d’une constituante de nature à modifier les relations de pouvoir des oligarchies avec l’État.

Inutile de dire que l’élection qui a suivi, en novembre 2009, n’a été qu’une mascarade de démocratie, s’étant abstenus de voter ou ayant annuler leur vote la grande majorité des partisans de Manuel Zelaya et les opposants au coup d’État militaire.

Tout au long des années qui suivirent, la violence s’accentue et les morts se comptent par centaines. Les informations officielles mettent au compte de la mafia et de la contrebande de drogues toute cette violence et ces crimes. Toutefois, sans exclure l’action de ces derniers, les forces gouvernementales, armées et policières, en profitent pour liquider des journalistes, des leaders syndicaux, des dirigeants sociaux et politiques, des étudiants, etc. Amnistie internationale attire l’attention du monde sur ces crimes que nos médias meanstream se gardent bien de mettre en lumière.

Le 24 novembre prochain, ce sera donc un nouveau jour d’élection. Neuf partis politiques convoiteront à la fois la Présidence du pays, les 128 sièges du Congrès, les 298 postes municipaux et les 20 représentants et leurs substituts au Parlement de l’Amérique centrale.

Cette fois-ci, les partisans de Manuel Zelaya, regroupés dans le Front national de résistance populaire (FNRP), et les opposants au coup d’État, se fusionnent pour former un parti politique et voter sous une même bannière, celle de « LIBERTAD Y REFONDACION » (LIBRE). C’est l’épouse de l’ex-président Zelaya, Xiomara Castro, qui est élue pour mener le combat à la présidentielle du pays. Les grandes orientations idéologiques de ce nouveau parti se résument ainsi : pour le socialisme du XXIe siècle, définitivement de  la gauche politique et foncièrement anti-impérialisme.

Son plus proche opposant dans cette lutte vient du Parti national qui a comme candidat officiel Juan Orlando Hernández. Il est celui qui talonne de plus près le parti LIBRE.

Les derniers sondages, septembre 2013, donnent une avance de deux points à la candidate du parti LIBRE sur son  plus proche adversaire du Parti national. C’est dire qu’ils en sont pratiquement à une impasse technique,  la marge d’erreur étant de 2%.

La lutte est donc très serrée et les tentations de fraudes et de chantage sont très élevées dans un pays où la culture politique des oligarchies ne se fait pas de scrupules à tuer, à corrompre, à substituer des votes, etc. Elle sait également faire appel avec grâce aux autorités ecclésiales pour faire la différence par des interventions finement rafistolées. Ils l’ont fait dans un passé récent avec le coup d’État militaire et pourquoi ne pas le refaire maintenant, surtout que leur cardinal a pris du galon au Vatican, en devenant un des principaux conseillers du pape François pour la réforme de la Curie romaine.

Cette intervention est d’autant plus importante que le Parti national de Juan Orlando Hernandez peut théoriquement compter sur 32% de l’électorat qui lui est acquis alors que le parti LIBRE ne peut compter que sur 22% de cet électorat. Le défi du parti National est donc de faire sortir le vote de ses partisans. D’où l’importance de faire entendre une voix écoutée et respectée par ces derniers, les incitant à ne pas avoir peur et d’aller voter. C’est ce que viendra leur dire le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga.


D’abord un petit rappel

Il s’agit du même cardinal qui s’était réjoui du coup d’État militaire de 2009. Il avait même participé à certaines rencontres préparatoires. Sa partisannerie et ses choix idéologiques se révélèrent pleinement dans l’homélie qu’il prononça, le 3 février 2010, à l’occasion de la messe d’action de grâce en l’honneur du nouveau président, Porfirio Lobo. Voici un extrait de ces mots élogieux qu’il a eu à l’endroit du principal putschiste, Roberto Micheletti :


« Aujourd’hui est un jour spécial pour rendre grâce à Dieu, par la Vierge Marie, pour notre Honduras, pour la liberté, la souveraineté et l’indépendance que Don Roberto Micheletti a su défendre avec les forces armées et aux côtés des milliers de Honduriens qui veulent faire partie des solutions, non des problèmes ».

Le 10 février 2010, il en rajoutait en présence des nouveaux élus :

« Réjouissez-vous, chers frères et chères sœurs, vous qui êtes appelés à diriger ce pays. Dieu vous a choisis, car Dieu bénit le Honduras ».

On ne peut pas dire qu’il prend des détours pour afficher ses solidarités politiques et religieuses lorsqu’il est entre amis. Il est définitivement un acquis des oligarchies et de l’empire. Il sait les conforter en leur disant qu’ils sont les élus de Dieu pour diriger le Honduras.

Quant aux problèmes qui rongent la société hondurienne, problèmes de démocratie, problèmes de violences, problèmes de pauvreté, d’éducation, d’alimentation, d’enfants utilisés comme force de travail, etc. ça ne semble pas l’affecter outre mesure. L’important c’est de faire partie des solutions qui rendent confortable la vie de ceux et de celles qui dominent les pouvoirs politiques et économiques.

Aujourd’hui, 19 octobre 2013, à un mois des élections, notre cardinal  prend de nouveau la parole. Il sait que les sondages donnent pour gagnante, Xiomara Castro, chef du parti « Libertad y Refondacion ». Il sait également qu’avec son intervention il peut faire la différence pour l’un ou l’autre des deux candidats en liste pour l’élection du 24 novembre.

Dans son intervention comme pasteur, il eut pu rappeler le message du pape Jean XXII dans son encyclique Pacem in terris (Paix sur terre). Cette Encyclique précise les grands principes qui doivent guider les hommes et les femmes politiques d’aujourd’hui. Elle fait un devoir aux responsables et dirigeants des États de servir prioritairement les grands impératifs de justice, de vérité, de solidarité, de compassion, etc. Elle rappelle que la santé, l’éducation, l’alimentation, le logement sont parties de ce bien commun et doivent être des objectifs incontournables pour tout dirigeant. Une pensée sociale de l’église qui rejoint en grande partie la pensée sociale des pays émergents de l’Amérique latine.

Inutile de rêver en couleur. L’intervention du cardinal ne se situe surtout pas dans cette direction. Il prend plutôt la parole pour dire aux personnes d’aller voter (on sait à qui il s’adresse), de ne pas avoir peur (on suppose de qui), tout en précisant que le marxisme et le capitalisme avaient failli, sans toutefois s'étendre sur ce dernier. Il a plutôt choisi de s'étendre sur le marxisme dont on ne comprend toutefois pas pourquoi. De fait, aucun parti politique de la présente élection ne se présente sous la bannière du marxisme. Il en profite  tout de même pour dire « que le marxisme, lorsqu’il gouvernait dans certains pays, il provoqua la destruction économique et le milieu ambiant, en plus d’opprimer les âmes de leurs concitoyens. »  Sur le capitalisme, il n’insista pas pour en démontrer jusqu’à quel point il est la source des maux qui rongent le pays. Il ne l’associera pas aux causes principales des grandes injustices sociales, à la violence, à l’exploitation des enfants etc… De cela, il ne dira rien.

Il faut croire qu’en parlant du marxisme, il souhaite que ses ouailles fassent le lien avec le socialisme du XXIe siècle et le confondent avec le marxisme du siècle dernier. C’est ce qu’on appelle faire une pierre deux coups : aux membres du Parti national il dit, allez voter, et aux sympathisants du parti LIBRE, il leur dit "prenez garde c’est du marxisme."

Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une intervention entièrement politique sous le couvert d’un pasteur supposément soucieux de la paix et du bienêtre de son peuple. Une hypocrisie consommée qui le place au même niveau que celui de ces grands prêtres et docteurs de la loi qui se méritèrent les invectives de Jésus : Mathieu  ch. 23. La lecture en vaut le détour.

CONCLUSION

Si le Honduras disposait d’un système électoral aussi perfectionné que celui du Venezuela, je miserais sur la victoire de Xiomara Castro. Ce n’est évidemment pas le cas. Il faut comprendre qu’aux déficiences du système électoral s’ajoutent les forces de l’Empire qui choisiront de couper court aux ambitions d’un peuple à vouloir récupérer ses pleins pouvoirs sur ses institutions politiques et économiques. L’argent de la corruption et de bien d’autres subterfuges saura mener à terme cette élection conformément aux attentes des mandarins. Qu’on se souvienne qu’aux dernières élections mexicaines plus de 6 millions de cartes d’achat prépayées avaient été échangées pour des votes auprès des populations les plus vulnérables.

Les 380 observateurs, attendus, confirmeront les résultats. Les dissidents seront, tout simplement, des personnes de mauvaise foi.

Oscar Fortin
Québec, le 20 octobre 2013