jeudi 15 mai 2008

96 MILLIARDS $ POUR L'ARMÉE CANADIENNE


En lisant ce titre dans Le Devoir du 15 mai 2008, je me suis posé bon nombre de questions. La toute première est évidemment celle portant sur les ennemis potentiels pouvant mettre en danger la sécurité du peuple canadien.

J’ai commencé par nos voisins les plus proches : les États-Unis au Sud et la Russie au Nord. Dans un cas comme dans l’autre toutes nos armes n’arriveront pas à la cheville des pouvoirs militaires dont ils disposent. Dans pareille cas, le vieux sage dirait mieux vaut négocier les différents que de les régler par un duel. Alors, qui sont donc les autres pouvant justifier pareil investissement, particulièrement en une période où les prix des aliments montent en flèche, que les pétrolières font la loi du prix du pétrole, que les travailleurs et travailleuses sont soumis aux compagnies nationales et multinationales lesquelles décident du jour au lendemain de fermer ici leurs entreprises pour les ouvrir ailleurs.

Évidemment, il y a les terroristes, ceux dont on entend parler sans jamais voir leurs visages. Vous me direz que le visage de Ben Laden est connu de par le monde entier. C’est vrai, mais est-ce bien Ben Laden qui justifie autant d’investissements dans la défense nationale : frégates, portes avions, chars d’assauts, avions des plus sophistiqués, hélicoptères de tous les modèles, satellites et quoi d’autres encore? Certains disent que ce personnage, associé au terrorisme, est mort depuis plusieurs années déjà. S’il est vivant, il faut croire qu’il n’est plus beaucoup très fort. En supposant que le terrorisme soit le véritable ennemi et que son mode d’intervention soit à visage caché, à quoi serviront les avions à réactions, les frégates et toute cette panoplie d’armes lourdes contre des individus fondus dans les foules?

Pour ma part, je pense que le pire ennemi pouvant mettre la sécurité des canadiens en danger demeure l’injustice érigée en système. Il y a en tout premier lieu celle qui affecte les canadiens dans leur système politique, économique et social. Nous savons que lorsque les effets de ces injustices atteignent le citoyen dans ses réalités vitales surgissent inévitablement des situations de crises que les avions militaires les plus sophistiqués n’arriveront pas à résoudre. À cette situation d’injustice nationale s’ajoute l’injustice qui affecte le système international, lequel conditionne les relations politiques, économiques et sociales des états et des peuples, faisant des deux tiers de l’humanité les sous-développés de la terre. L’ennemi devient alors les états qui forcent le maintien de privilèges au détriment du droit international ou se livrent à la défense d’intérêts corporatifs au détriment de celui du BIEN COMMUN. Si le Canada investissait tout cet argent (92 milliards $) à se faire le promoteur et le défenseur d’un système nationale et international de justice au service du Bien commun des individus et des peuples, sa sécurité serait assurée. À moins que ses véritables ennemis soient au nombre de ses amis actuels.

Je souhaite entendre la voix de nos conférences épiscopales sur ces investissements militaires et sur le sens à donner à la sécurité nationale. Je souhaite également entendre des voix de ce groupe des sages qui s’était fait un devoir de sonner l’alarme sur les dépenses et l’endettement de nos gouvernements, laissant les jeunes générations avec des dettes allant au dessus de leurs moyens. Ils ont même eu cette image de l’huissier frappant à la porte de nos enfants et petis enfants pour y saisir leurs biens. Si les dépenses dans le social pour s’occuper de la santé les préoccupaient tellement, combien plus de telles dépenses pour l’armée devraient-elles leur poser question.

Oscar Fortin
15 mai 2008
http://humanisme.blogspot.com

lundi 12 mai 2008

DU DÉVOUEMENT, DU RESPECT ET DE LA COMPÉTENCE

Je reviens d’un séjour de 9 jours au département de cardiologie de l’hôpital de l’Enfant-Jésus. J’y allais pour l’implantation d’un vibrateur cardiaque. C’est dire que je n’étais ni souffrant, ni dans un état de grande dépendance. J’avais le temps de voir, de parler, de réfléchir et de me laisser imprégner de ce milieu bien particulier.

J’y ai d’abord vu des malades, certains et certaines un peu perdus dans leurs souffrances, d’autres essayant de tuer le temps soit en jouant à la patience, soit en lisant et relisant le même journal, souvent pendant deux à trois jours. J’y ai vu de vieilles personnes n’ayant aucune autonomie, ne pouvant par elles-mêmes se lever, aller à la toilette, s’asseoir ou se coucher. J’y ai vu des bénévoles ou des parents passer des journées entières au côté de leur malade. Certains malades étaient là depuis des semaines, attendant leur tour pour une intervention chirurgicale à l’hôpital Laval. Évidemment de la solitude pour plusieurs sans beaucoup de contacts avec leur famille. Souvent des pleurs qui font mal de la part de personnes qui ont tout un vécu.

Que dire maintenant de ce va et vient de ces préposés (es) à la maintenance faisant un peu de tout: lavage quotidien des planchers, distribution des repas, lever, coucher, accompagner aux toilettes les malades les plus dépendants? Humbles dans leurs comportements, discrets (es) dans leurs propos, ils et elles n’en sont pas moins un chaînon important dans cette fourmilière qu’est un département d’hôpital. Ces hommes et ces femmes se prêtent plus facilement aux confidences des uns et des autres, en étant constamment en contact avec le malade pour ses besoins les plus élémentaires.

Le cœur de tout ce va et vient se trouve de façon toute particulière dans ces infirmières et techniciennes qui vont d’une chambre à l’autre, d’un lit à l’autre, d’un malade à l’autre, car c’est bien le malade qui est l’objet de leur attention. D’un pas accéléré du matin au soir et du soir au matin, elles se prêtent avec beaucoup de patience aux attentes des uns, aux préoccupations des autres, aux urgences qui se présentent. J’y ai observé une solidarité et une entraide que je n’aurais jamais soupçonnées. Dans 99% des cas, le sourire y était accompagné d’un grand respect. Ayant observé le comportement d’un malade plutôt particulier, je me suis permis d’en faire la remarque à une infirmière. Elle m’a répondu sans arrêter sa démarche : « je ne saurais dire, je suis ici pour le malade. » Une leçon que j’ai prise et pour laquelle je l’ai remerciée. En effet, les comportements de certains malades peuvent être bizarres et parfois se prêter à certaines risées, mais il est d’abord et avant tout un malade à respecter et à soigner. Voilà la leçon qui m’a été donnée. De quoi inspirer ces jeunes stagiaires qui venaient éprouver leurs connaissances et leurs habiletés avec l’aide encourageante des plus expérimentées.

Tout ce mouvement n’aurait de sens s’il n’y avait pas la présence de médecins dévoués et compétents. La période qui m’a touché, j’ai pu observer deux médecins spécialistes et un stagiaire à l’externe. Le premier je ne l’ai vu que les deux premiers jours : il arrivait vers 7h30 le matin et repartait vers les 18h30 le soir. C’était un samedi et un dimanche. Le second, je l’ai observé tous les autres jours. Tôt le matin (7h30) il s’attelait aux nombreux dossiers et partait avec son charriot visiter chaque malade, évaluer l’état des mesures médicales prises à son endroit, expliquer au stagiaire externe certaines choses et échanger avec ce dernier sur d’autres. Rarement je ne l’ai vu repartir le soir avant 19h et parfois davantage. Ce rythme a été maintenu jusqu’au dimanche, jour de mon départ. De quoi inspirer et reconnaître l’amour et la passion que portent à leur profession ceux et celles qui en ont la vocation.

La leçon de toute cette histoire c’est qu’il ne faudrait pas que le 1% des incompétents, qui pensent tout savoir et croient devoir tout mener, fasse oublier ces autres 99% qui font vivre avec autant d’énergie, de dévouement, de compétence et de respect un tel département.

Pour ma part je tiens à vous en remercier et à partager avec vous ces observations que m’a inspirées mon séjour chez vous.

Oscar Fortin, patient de la chambre 4503/1

Ce 12 mai, 2008, 5hres.


Note : les photos ne représentent pas le personnel du département, mais les fonctions de ce dernier.

samedi 3 mai 2008

LE CANADA ET LE SÉPARATISME BOLIVIEN



LE RÉFÉRENDUM SÉPARATISTE EN BOLIVIE

Pour ceux qui suivent de près l’actualité en Amérique latine, il y a actuellement, en Bolivie, une situation explosive aux conséquences les plus graves. Quatre départements de Santa Cruz ont décidé unilatéralement de faire un référendum, le 4 mai, pour se séparer de la Bolivie, s’excluant par le fait même de la constitution bolivienne et des politiques de l’actuel gouvernement. Il faut dire que cette région est riche en pétrole et produits agricoles. Elle est également stratégique, pour les États-Unis, pour reprendre le contrôle de l’Amérique du Sud.

Tous les pays de l’Amérique latine appuient le gouvernement bolivien et condamnent cette initiative qui va à l’encontre de la constitution bolivienne et des principes de l’Organisation des États Américains (OEA). Cette dernière appuie le gouvernement bolivien dans ses efforts pour empêcher ce référendum dont les auteurs sont plutôt suspects. Tous y voient la main secrète des États-Unis pour déstabiliser toute cette région de l’Amérique du Sud. Des dizaines de millions de dollars y auraient été investis par les services secrets.

Que fait le Canada, lui qui s’est doté d’une loi référendaire de nature à contrer l’indépendance non pas d’un groupe d’intérêts économiques soucieux de protéger ses privilèges, mais d’un peuple? Se joint-il à tous les pays de l’Amérique latine qui condamnent cette initiative? Fait-il valoir le respect du droit constitutionnel? Fait-il état des conditions qui doivent accompagner une telle initiative pour qu’elle soit acceptable par la communauté nationale et internationale? Non, rien de tout cela. Sa voix se joint à celle de la Maison Blanche pour que l’OEA ne s’immisce pas dans cette histoire, qui doit demeurer interne à la Bolivie. Une manière de dire : laissez-nous le champ libre pour mener à terme notre projet séparatiste.

VOILÀ CE QU’EST MON BEAU ET GRAND CANADA AUX PRINCIPES ET VALEURS TELLEMENT RESPECTUEUSES DU DROIT. QUELLE HYPOCRISIE!

Oscar Fortin

Tél. 418-929-2424

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